Up is down, left is right, your eyes tell the sad story of your life ft. Lilia (26.09)

Up is down, left is right
Your eyes tell the sad story of your life

Lilia's place, Cambridge
Evening, Thursday 26th September
abus d'alcool - envie de meurtre - mots vulgaires

Course à pied programmée en tout début de matinée, avec l'un des sportifs rencontrés à coups de hasards répétés. Il était devenu son allié santé lors de quelques journées par semaine sélectionnées. Petits échauffements effectués avant de partir à la conquête des allées entourant la rivière réputée, jamais Ji-hun n'aurait pensé recevoir un appel qui l'aurait empêché de pratiquer. Conversation débutée en anglais par habitude de l'homme à présent adopté, il avait très vite changé pour la langue officielle de la Corée. Son interlocuteur ne l'avait pas épargné - à quoi bon gagner du temps quand la nouvelle qu'on allait annoncer était tout sauf ce que l'autre aurait souhaité ? Le chef de secteur s'assura tout de même que quelqu'un était à ses côtés, et ce fut à ce moment-là que le Nord-coréen avait deviné que son père avait été retrouvé, mais peut-être pas dans les bonnes conditions qu'il avait espérées. Il était resté calme, peut-être parce qu'un peu sonné, jusqu'à ce qu'il doive raccrocher et que les mots soient répétés à la personne qui était en train de l'accompagner. La réalité reçut en pleine face, elle brisa la glace. Il avait fini par hurler qu'il allait « tous les buter », que rien ne pourrait l'arrêter ; il fut compliqué de contenir cette rage qui ne demandait qu'à exploser. Après un moment à tenter de l'apaiser, son ami avait dû le quitter, et le doctorant trouva un endroit où il pourrait picoler. Boire pour essayer d'oublier l'envie meurtrière contre laquelle il était en train de lutter. Les bars, il les avait enchaînés jusqu'à être renvoyé des derniers dans lesquels il était entré, car trop ivre pour qu'ils puissent se risquer à l'empoisonner - ils ne voulaient pas d'un mort sur la conscience, quand lui ne cherchait que la délivrance. De toute la journée, il n'était pas allé travailler. Sur un banc il avait somnolé, ensuite ses jambes déséquilibrées l'avaient mené jusqu'au quartier où Lilia habitait. Trop tôt pour qu'elle soit rentrée, il avait joué de tous les stratagèmes pour passer, jusqu'à tambouriner sur la porte de bois du rez-de-chaussée qui finit par lui céder. Il était monté jusqu'au bon étage en empruntant les escaliers, parce qu'il n'avait pas réussi à trouver le bouton de l'ascenseur pour y grimper. De ses épaules larges et musclées, il avait cogné les murs des couloirs jusqu'à rejoindre l'appartement et s'asseoir. Il avait patienté, s'était battu contre la voix qui ne cessait de répéter les noms d'officiers espions nord-coréens qu'il connaissait et avait envie de zigouiller. Puis des pas avaient fini par briser le silence qu'on avait finalement bien voulu lui accorder. Il releva son regard bridé, conscient qu'il faisait vraiment pitié. Odeurs d'alcool et de tabac froid mélangées. Je suis venu te voir, parce que je dois me rendre rapidement en Corée, il lui expliqua sa présence misérable sur son pallier, genoux pliés, entourés par des bras las de devoir constamment tout porter ; c'était sûr, quelque chose de grave était arrivé.   

@Lilia Arnault & @Ji-hun Hwang
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@Ji-hun Hwang ✧ Lilia avait passé une matinée studieuse à la bibliothèque, plongée dans ses recherches doctorales. Depuis la rentrée, ses journées se ressemblaient : des heures d'étude théorique le matin et l'après-midi au laboratoire, où elle s'efforçait de concrétiser ses idées. Bien que le progrès soit lent, elle était fière de l'avancement de son doctorat, consciente que chaque petit pas la rapprochait de son objectif. À la fin de cette journée, comme tant d'autres, elle reprit le bus pour rentrer chez elle, fatiguée mais satisfaite.

En arrivant à son étage, à la sortie de l'ascenseur, Lilia fut frappée par une scène inattendue. Son petit ami était assis par terre, l'air démuni, juste devant sa porte. Surprise et inquiète, la brunette se précipita aussitôt vers lui. Jamais elle ne l'avait vu dans un tel état. Elle laissa tomber son sac à côté de lui et, les sourcils froncés, lui demanda ce qui se passait. «Oh mon dieu ! Jay ! Mais qu’est-ce qui se passe ?» Le jeune homme leva les yeux vers elle, la voix brisée, lui annonçant qu'il devait partir en Corée très rapidement. Lilia resta figée, ne comprenant pas ce qu'il se passait.

Sans trop réfléchir, la française l'aida à se relever, se débattant avec son corps frêle pour le soutenir tout en essayant d'ouvrir la porte. Une fois à l'intérieur, ils s'assirent tous les deux sur le canapé. Jay semblait prêt à s'effondrer, mais avant qu'il ne dise quoi que ce soit, Lilia l'entoura tendrement de ses bras. Elle ne savait pas encore tous les détails, mais sentait que la nouvelle était lourde de conséquences. «Tu sais que je serais toujours là pour toi…» murmura-t-elle doucement à son oreille, espérant le rassurer avant qu'il ne parle davantage.

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Lilia's place, Cambridge
Evening, Thursday 26th September
abus d'alcool - mention suicide présumé - folie
 - envie de meurtre - mots vulgaires

Noms qui se bousculaient dans sa tête, de personnes à qui il voulait faire leur fête. Il les rendit responsables de ce qu'on venait de lui apprendre, commençait à fabriquer le meilleur scénario pour les surprendre. Et tant pis si on venait à l'attraper et le pendre, il était plus important à l'heure actuelle qu'il se venge. Il ne saurait dire combien de temps cette voix les avait répétés, ces patronymes qu'il ne cessait davantage de détester, mais elle finit par se taire épuisée, ou le Nord-coréen trop alcoolisé pour continuer de se perdre dans ses pensées, dans l'élaboration d'un plan qui les fera tous crever. Des pas finirent par s'avancer et il reconnut les semelles des chaussures de sa dulcinée. Il était heureux, et à la fois malheureux, de se montrer ainsi devant elle comme un miséreux – pas le choix s'il voulait éviter d'autres dégâts, il avait assez bu comme ça, avait assez fait n'importe quoi. Il vit à peine le sac tomber à ses côtés, il indiqua aussitôt qu'il devait partir pour la Corée et que c'était pour ça qu'il avait forcé l'entrée, qu'il avait eu envie de la retrouver, pour lui dire au revoir avant de s'en aller. Il ne l'exprima pas aussi clairement, mais c'était ce qui l'avait mené jusqu'à son appartement. Il tenta de se relever, mais son corps semblait plus lourd qu'il ne l'avait jamais été, et peut-être qu'il s'était un peu fait mal en cognant nombreux objets à l'aller. Lilia ouvrit la porte pour ne pas le laisser sur le pallier, il se défit difficilement des chaussures dans le petit couloir qu'il avait nombreuses fois passé, puis il fut installé sur le canapé, un soupir lâché, les sourcils froncés. L'étudiante n'attendit pas pour l'enlacer, lui donner un peu de ce courage qu'il semblait avoir paumé. Il renifla son odeur, celle qu'il connaissait par cœur. Le nez plongé dans ses cheveux apprêtés, quelques mèches venues le chatouiller, il agrippa sa taille d'une bonne poignée – elle sentait la vie, son corps était chaud aussi. Je n'ai pas envie de te quitter, il souffla en laissant ses lèvres se balader. Pas pour rejoindre la mort qui l'attendait de l'autre côté, dans le sud de la Corée. Contre sa chevelure coiffée, cette oreille qu'il aimait à pincer, cette mâchoire qu'il s'était plu à croquer, sa bouche ne cessa de bouger. Il se permit d'embrasser furtivement ses pulpeuses, saveurs de clopes déposées absolument monstrueuses – il en avait fumé de nombreuses. Il expira bruyamment, s'accrocha à elle sauvagement, froissa ses vêtements. Lilia... , il l'interpella, on m'a annoncé que Père n'était plus là. C'était compliqué pour lui de trouver les mots justes pour exprimer le décès, surtout en anglais, il ne l'avait jamais fait. Il rit étrangement, peut-être nerveusement, la haine se diffusait dans son sang. Ils disent qu'il est possible qu'il se soit suicidé, il finit par l'informer, et il continua de rigoler, exprima du chef la négativité ; impossible qu'il l'ait laissé tomber. Il fut pris de tremblements, tourmenté par le flot de sentiments, animé par l'absurdité et l'énervement ; il la serrait un peu trop fort maintenant. Il n'aurait jamais sauté alors qu'il ne savait pas nager, il continua de mettre en évidence la vérité. Respiration saccadée, il avait envie de grogner, contre les lèvres de Lilia le souffle n'arrêtait pas de s'écraser. Je vais les buter, il annonça avec un sourire carnassier, ses yeux rougis par la férocité, jusqu'au dernier...

@Lilia Arnault & @Ji-hun Hwang
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@Ji-hun Hwang ✧ Lilia était très surprise de découvrir son petit ami par terre, affalé et dans un état déplorable. Son cœur se serra en voyant la détresse sur son visage. Sans hésiter, elle se pencha pour l’aider à se relever, le soutenant fermement alors qu'ils faisaient le chemin vers l’intérieur de son appartement. Une fois à l'intérieur, elle l’enveloppa de ses bras, cherchant à lui apporter un peu de réconfort dans cette tempête émotionnelle. Dans un geste inattendu, il l'embrassa sauvagement, une impulsion qui ne lui ressemblait pas d'habitude. Elle le laissa faire, consciente qu’il avait besoin de s’accrocher à quelque chose, à quelqu'un. Mais alors qu'il murmura la terrible nouvelle concernant son père, son cœur se brisa davantage. La douleur dans sa voix résonnait en elle, et elle était encore plus peinée de le voir si vulnérable. Elle le serra contre elle, désespérément, ne voulant plus le lâcher. Elle savait que sa colère et sa souffrance risquaient de l’entraîner vers la mort s'il rejoignait la Corée du Nord dans cet état. Lilia se promettait de ne pas le laisser sombrer, déterminée à lui offrir un refuge dans cette tempête de désespoir.

La brunette recula légèrement pour observer le jeune étudiant, ses traits marqués par la colère et la douleur, elle sentit son cœur se briser face à cette détresse. Chaque mot qu'il prononçait était chargé d'une rage incontrôlable, une tempête prête à tout dévaster sur son passage. Elle savait qu'il se tenait à un carrefour dangereux, et son instinct la poussait à agir. «Écoute-moi,» commença-t-elle, sa voix douce mais ferme, cherchant à apaiser l'ouragan qui soufflait en lui. «Je comprends ce que tu ressens. La perte de ton père est une douleur immense, et il est normal de vouloir se battre contre cette injustice. Mais la vengeance ne te rendra pas ce que tu as perdu. Au contraire, elle risque de t'entraîner dans un abîme sans retour.» Les larmes commencèrent à couler sur les joues de la jeune française. Elle déposa un léger baiser contre son front, espérant percer le froid de sa rage. «Je ne veux pas te perdre, Jay. Je suis là, et je ferai tout pour t'aider à traverser cette tempête. Nous pouvons trouver un moyen de rendre hommage à ton père, de lui donner une mémoire qui soit digne de lui, sans sombrer dans la violence.»

Ses yeux rencontrèrent les siens, cherchant à établir une connexion, une compréhension mutuelle. «Promets-moi que tu ne laisseras pas cette douleur te consumer.» Elle lui caressa doucement le visage, comme pour l'ancrer dans le présent, pour l'aider à comprendre qu'il avait encore des raisons de vivre, même dans cette obscurité. «S’il te plaît Jay… ne m’abandonne pas… j’ai besoin de toi.»

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Evening, Thursday 26th September
abus d'alcool - mention suicide présumé - folie
 - envie de meurtre - inégalités dénoncées

Il n'y avait absolument rien de marrant dans ce que Ji-hun était en train d'annoncer, et pourtant le rire s'était permis de s'inviter après chaque phrase prononcée, peut-être même alors qu'il était en train de parler – il ne savait plus trop où il en était rendu, il n'en pouvait tout simplement plus. Se conformer à une société où les plus faibles n'étaient pas soutenus, où la justice cachait volontairement toutes les preuves mises à vue, où les libertés n'étaient pas respectées comme prévu. Arrière-goût de déjà-vu, ça l'avait rendu confus, et il en exprimait le refus. En avait payé le prix son pauvre père disparu. Et si personne ne voulait se battre pour leur salut, alors il acceptait volontiers d'être l'élu. Le Nord-coréen n'avait peur de rien, on l'avait forgé à mourir, s'il le fallait, pour les siens. Et si ce n'était plus un combat contre les Américains, pour défendre ses valeurs il le fera tout aussi bien. À Lilia il s'était accroché, corps en vie bien trop proche posté à côté, la main qui étranglait le vêtement duquel elle était habillée, peut-être un morceau de peau pincé entre ses doigts contractés. Il ne mesurait pas la force qu'il y mettait, sa rage s'exprimait. Dans ses baisers, dans la manière de la renifler, de l'approcher – de la regarder. Il cherchait une proie à dévorer, même si c'était l'amour qu'il la savait mériter. Alcoolisé, saoulé, ce n'était pas ainsi qu'il avait pour habitude de se montrer, c'était sa vulnérabilité qu'il laissait parler, malgré le courage qu'il fallait pour contrer un gouvernement tout entier. Famille déshonorée à l'instant même où on avait réussi à faire croire que son père avait pu se suicider, on n'avait pas le droit de toucher à la fierté d'avoir échappé aux griffes d'une dictature bien installée, aux barbelés, à la mer agitée, à la nourriture et à la boisson qui avaient manqué, à la prison où on les avait incarcérés, aux blessures du passé et celles qui avaient été volontairement scarifiées, au langage étranger, à la réhabilitation compliquée, à la possibilité d'être renvoyé, aux papiers à compléter. Pour ce manque de respect, ils allaient tous y passer. Tentative de l'apaiser, c'eût le don de l'énerver, regard noir fermé pour éviter tout de même de la blesser. Sur le front, un baiser déposé, l'impression d'être brûlé. Épaules attrapées fermement entre ses doigts crispés, après qu'elle en eut terminé. Lilia légèrement secouée comme si c'était elle qui devait revenir à la réalité. Tu ne comprends pas, il lâcha, mots glacés quand sur elle ses yeux enragés finirent par se planter, c'est mon combat, tout ça. Ce n'était pas pour rien qu'il était devenu conférencier, il luttait contre ces libertés bafouées, ces meurtres qui ne cessaient de proliférer dans le silence le plus complet, comme si la vie de ses pairs n'avait jamais compté, qu'ils n'avaient jamais existé. Il ne s'agissait pas que de son père, mais de tous les réfugiés qui peuplaient cette Terre. Mais qu'est-ce que t'en sais, toi, il l'invecta, la différence pointée du doigt – il ne l'avait jamais fait avant ça ; il était né avec une cuillère en bois. Il recula, souffla un rire qu'il regrettera. Soit t'es avec moi, soit t'es contre moi, il n'existe pas de troisième choix, il l'informa, et attention à ce qu'elle répondra. Le besoin de boire le consuma, l'envie de fumer le happa, le corps de sa femme convoité juste pour oublier tout ça. T'as du whisky, il lui demanda, n'importe lequel, même celui acheté à bas prix conviendra, il ne regardera pas à ça.

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@Ji-hun Hwang ✧ Lilia, le cœur battant, regarda le jeune homme avec une intensité mêlée d'empathie et de résolution. Elle savait que sa colère était le reflet d'une douleur profonde, enracinée dans des blessures passées qui ne guériraient pas simplement par la force ou la solitude. «Je comprends ta rage, Ji-hun,» commença-t-elle, sa voix douce mais ferme. «Cette lutte que tu portes sur tes épaules, elle n'est pas juste pour ta famille, mais pour tous ceux qui ont été réduits au silence. Mais cette colère, elle peut devenir ta prison. Si tu continues à t’accrocher à cette douleur, tu risques de perdre tout ce qui compte vraiment.» La brunette déposa alors un léger baiser sur le front, espérant apaiser sa colère et lui transmettre un peu de réconfort. Cependant, il la secoua sauvagement, son corps vibrant d'une tension qu'elle n'avait pas anticipée. Surprise par cette force, elle recula d’un pas, le cœur battant, mais elle ne pouvait se laisser décourager. Elle savait que ce n’était pas vraiment lui qui parlait à travers cette rage, mais plutôt une douleur sourde, une lutte intérieure qu'il ne parvenait pas à exprimer autrement. «Tu es un homme courageux, mais la véritable force ne réside pas seulement dans la résistance, dans le combat contre un gouvernement ou un système injuste. La force, c'est aussi savoir s'ouvrir aux autres, accepter leur aide. Si tu continues à me considérer comme un obstacle, tu risques de m'éloigner. Je suis ici pour te soutenir, pas pour te juger.»

Lilia, malgré la surprise et la peur qui l'avaient envahie, était déterminée à ne pas baisser les bras. Elle comprenait que derrière cette tempête se cachait un homme en quête de paix, et elle était prête à l’accompagner sur ce chemin, peu importe combien de fois il lui faudrait raviver la flamme de l'espoir en lui. Ce n’était pourtant pas chose facile vu les mots qu’il venait de lui balancer en pleine face. Lilia prit une profonde inspiration, ses mots pesant lourdement dans l'air. «Regarde où cette colère t'a déjà conduit Jay ! Elle t'isole, elle te consume, et pendant ce temps, le monde continue de tourner. Je ne suis pas en train de minimiser ta souffrance ou celle des réfugiés, au contraire.» Elle marqua une pause, cherchant l'étincelle de compréhension dans ses yeux. «Je suis prête à combattre à tes côtés, à partager ce fardeau. Mais il faut que tu acceptes de lâcher prise, au moins un peu. Ne fais pas de moi une proie pour ta colère, transforme cette douleur en espoir, en force collective. J'ai besoin que tu comprennes que je suis de ton côté, que je suis là pour te soutenir dans cette lutte, pas pour te freiner.» Elle le regarda intensément, déterminée à percer la carapace qu’il avait érigée autour de lui, espérant que ses mots trouveraient un écho dans son cœur tourmenté. «Et plus d’alcool pour ce soir, tu en as déjà assez fait !» ajouta-t-elle d’un ton ferme.

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abus d'alcool - folie - envie de meurtre

Ji-hun finit par la secouer, comme pour la réveiller de ce monde parfait dans lequel elle semblait sommeiller. Pensant que cela fonctionnerait, il fut surprit qu'elle vienne encore le contrer, à trouver une manière plus posée d'agir quand, à faire naître la peur, eux, prenaient un malin plaisir. Que pouvaient-ils bien en faire de la justice d'un tout autre pays, c'était à leur bonne sauce que le leur était régi, par la folie d'un seul et même parti. Où se trouvait le soutien dont elle parlait au brun ? Elle ne comprenait strictement rien, et le répétait, en vain ; tu voudrais aussi les buter si tu comprenais si bien ! Petite voix qui lui parla, mais il ne le lui répéta pas. Il la lâcha, et lui aussi prit des distances, croyait fort à sa future vengeance. Il la dévisagea ; pourquoi tu continues à me traiter comme ça ? Comme un abruti fini, un homme qui n'avait pas le goût à la vie, et qui n'avait rien compris. Et en plus, elle lui refusait un verre de whisky. Il était dégouté, et s'il ne pouvait boire pour se concentrer, alors il allait au moins fumer. Tête qui frappait fort à cause des one-shot qu'il avait enchaînés, il peina à trouver la poche de son jeans où se trouvaient et le briquet, et le paquet. Le Coréen les sortit après avoir galéré, se rendit à la fenêtre pour pouvoir s'intoxiquer, non sans tituber. Il actionna la poignée, se prit dans la face un petit vent frais qui ne pouvaient faire de mal à ses traits. Cigarette bloquée entre ses lèvres pincées, il mit le feu au tube avant d'aspirer une bouffée. La fumée entra dans ses poumons avant d'être rejetée dans une longue expiration. J'achèterai les billets demain, il l'informa, sans se tourner dans sa direction toutefois, je ne sais pas combien de temps ça prendra. D'identifier et récupérer le corps, se défaire décemment de la mort. Il ne connaissait aucune procédure, ça allait être dur. J'en profiterai peut-être pour voir ce que ça fait... , il laissa en suspens, souffla les substances lentement ; de voir la Corée du Nord depuis le Sud de la Corée. Peut-être leur enverra-t-il un premier signe du combat mené, s'il avait assez de temps pour s'organiser. Sourire en coin affiché, plan divagant qui commençait à se former dans son esprit troublé. Souffle rieur qui vint l'accompagner avant qu'il ne tourne la tête vers sa bien-aimée. Pas de whisky hein, il fit avant de la dévisager, alors je me détends comment ? Petite idée qui finit par le traverser sûrement, yeux qui descendirent avec un certain désir sur ses vêtements. On ne va pas se voir pendant quelques semaines , il lui fit savoir plus posément, t'aurais pas envie de... De lui faire du bien un peu avant – il saura l'en remercier gracieusement.

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@Ji-hun Hwang ✧ Lilia sentit les mains de Ji-hun la secouer, comme s'il cherchait à l'arracher à ses pensées, à son calme, à ses convictions. Elle recula surprise, mais resta ancrée à ses convictions, refusant de céder à sa tempête. Alors qu'il la lâchait, elle croisa son regard furieux, perçant, presque désespéré. Elle savait que ce n'était pas vraiment elle qu'il tentait de confronter, mais le monde entier, cette injustice qu'il ne supportait plus. Pourtant, elle ne pouvait pas se résoudre à répondre à sa violence par la même brutalité. «Ji-hun,» recommença-t-elle pour la énième fois, sa voix trahissant une émotion qu’elle peinait à maîtriser, «tu penses que je vis dans un monde parfait ? Que je ne comprends pas ta souffrance ? Mais ce n'est pas en répondant à la cruauté par la cruauté que tu obtiendras justice. Tu as perdu quelqu'un de précieux, et je sais à quel point cela te déchire. Mais est-ce que tu crois vraiment que les frapper, les tuer, les pousser à ressentir cette même douleur changera quoi que ce soit ?» Elle marqua une pause, l'observant alors qu'il se dirigeait vers la fenêtre, fouillant dans ses poches avec une frustration presque palpable. La cigarette coincée entre ses lèvres, il aspirait une fumée qu'il rejetait ensuite dans l'air frais, sans même lui accorder un regard. Mais elle savait que, même si ses paroles semblaient n’avoir aucun effet, il l’écoutait. Une part de lui luttait contre ce besoin viscéral de vengeance, cette rage incontrôlable qui l'envahissait à chaque pensée de ceux qui l'avaient blessé.

Elle l'écouta mentionner la Corée du Sud, un voyage pour identifier le corps, pour faire face à une douleur qui allait être bien plus lourde qu’il ne le réalisait encore. L'idée qu'il planifiait en silence semblait dériver dangereusement vers des pensées sombres, des actions impulsives. Elle ressentit une boule d'angoisse se former dans son ventre, mais elle garda son calme. Il était déjà suffisamment emporté par ses émotions pour qu'elle en rajoute. «Je pourrais t’accompagner si tu veux…» Ajouta-t-elle doucement, cherchant à apaiser les tensions. «Ce que ça fait ? De quoi tu parles ?» Elle avait du mal à suivre, mais elle voulait être là pour lui.

Lorsqu'il détourna enfin son attention vers elle, avec ce sourire en coin, ses yeux glissant lentement sur son corps, elle sentit la tension changer. Son ton devint plus posé, presque joueur, alors qu'il exprimait ce qu’il désirait vraiment à cet instant. Lilia comprit qu'il cherchait une échappatoire à cette pression constante, à cette rage qui ne le lâchait pas, mais elle savait aussi que c'était une solution temporaire, une distraction. Elle soupira légèrement, ses yeux rencontrant les siens. «Non Jay… ce n’est pas le moment. Tu cherches à fuir. À t'oublier dans quelque chose de plus simple, de plus immédiat. Mais même ça, ça ne t'aidera pas à long terme.» Elle marqua une courte pause avant de s'approcher de lui, ses mains venant doucement toucher son torse, juste au-dessus de son cœur. «Je suis là, je te soutiens, mais pas comme ça. Pas pour t'aider à oublier, mais pour t'aider à avancer.» Lilia savait qu'il lui en faudrait plus pour le convaincre, pour lui montrer que ce n'était pas en cédant à ses impulsions qu'il trouverait la paix. Mais elle n'avait jamais été du genre à abandonner, encore moins face à quelqu'un qu'elle aimait profondément.

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abus d'alcool - folie - envie de vengeance,
conn. sexuelles, vulgarité

Ji-hun n'avait absolument rien écouté de ce qu'elle avait avancé. Pourquoi s'embêter à lui faire comprendre ce qu'elle n'expérimentera jamais ? Perte de temps inutile qu'il pensait, alors il valait mieux laisser couler, plutôt que s'énerver et se disputer. Se montrer violent avec sa bien-aimée, ça n'avait jamais fait partie de ses projets. Toutefois, la haine était bien trop vive pour qu'il puisse être raisonné, et il était alcoolisé, les verres avaient été nombreux à être consommés, donnant à la vengeance une certaine importance. Whisky refusé, il partit alors fumer, rien ne servait de rester auprès d'elle si elle ne voulait pas l'aider à s'hydrater. Fenêtre ouverte pour y laisser passer la fumée, il laissa entrer en lui la toxicité avant de la mélanger à l'air de la soirée. Monologue qui se fit à défaut de pouvoir échanger, il ne répondit pas à Lilia quand elle vint à le questionner, préféra plutôt rester seul dans son délire plutôt que la saouler avec ces dires. À défaut, il lui accorda un sourire, mais pas de ceux dessinés par le plaisir – les malicieux qu'il était préférable de fuir. Il l'observa, assise sur ce canapé dans lequel ils l'avaient fait plein de fois, ça le ranima. Peut-être que faire l'amour était le meilleur choix. Sur d'autres goule es d'alcool il voulait bien faire une croix, mais pas sur ça, alors il lui proposa. Possible que ça arrêtera les voix qui tambourinaient son crâne ici et là, possible que ça le détendra, qu'il avait besoin de ça, juste envie de Lilia ; non. Non, se montra-t-il outré, car jusqu'alors elle n'avait jamais refusé – ne lui avait jamais rien refusé. Il sentit la frustration le gagner, la main posée sur l'encadrement de la fenêtre commençait à trembler, le tube par le maigre vent consommé. Il la suivit s'avancer, ne la lâcha pas du regard jusqu'à ce qu'elle l'ait enfin retrouvé. Il avait les yeux rougis, était-ce le litre de whisky, ou l'énervement aussi ? Elle posa ses paumes sur son torse qui bondit, il passa d'une rétine à l'autre, quelques secondes sans ajouter quelque chose. Puis il grimaça, retira les mains de Lilia. Tu fais chier, il exprima, tourna la tête pour choper une latte avant de l'expirer, j'ai envie de baiser, il n'y a absolument rien d'aussi compliqué. Rien à oublier – comment pouvait-il éclipser le fait que son père était décédé, qu'on l'avait tué, qu'il devait aller en Corée pour l'identifier avant de l'enterrer ? T'as juste à dire la vérité, que t'as pas envie, que t'es fatiguée, que je te dégoûte même, n'importe quoi, il lui cracha, mais arrête de me faire la morale, j'ai... horreur de ça. La voix s'éleva à mesure qu'il parla. Le filtre fut écrasé, la fenêtre refermée. T'en fais pas, je saurais trouver comment me soulager, il la contourna – un endroit, une main droite, du papier, et voilà, je ne sais pas pourquoi je suis venu là. Il regretta ; il avait simplement voulu la voir avant de partir là-bas, rien que ça. Il se hâta dans l'entrée, leva le pied au-dessus d'une chaussure pour l'enfiler. Si elle préférait le réduire à un gamin alors valait mieux qu'il aille prendre l'air, le Nord-coréen.

@Lilia Arnault & @Ji-hun Hwang
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@Ji-hun Hwang ✧ Lilia sentit la colère de Ji-hun grandir, palpable dans chacun de ses gestes, dans ses mots tranchants. Elle le regarda, silencieuse, alors qu'il lui crachait sa frustration au visage. Chaque mot la heurtait, mais elle ne détourna pas le regard. Elle connaissait cette douleur qui le rongeait, cette rage dévorante qui le poussait à chercher une échappatoire. Pourtant, elle ne pouvait pas le laisser continuer ainsi. Quand il repoussa ses mains et tourna vers elle un visage tordu par l'énervement, elle resta plantée là, le cœur serré, mais la volonté toujours ferme. Elle mit une main devant sa bouche de surprise devant les atrocités qu’ils lui balançaient au visage. Les larmes menaçaient de sortir d’une minute à l’autre mais sa voix était calme, plus douce qu'il ne l'aurait probablement espéré. «Je t’aime Jay et je te vois te perdre dans tout ça. Tu ne cherches pas juste à…"ça"…, tu cherches à t’échapper. Mais ça ne marchera pas, tu le sais aussi bien que moi. Je ne te refuse pas par dégoût, je te refuse parce que je ne veux pas être une distraction de plus dans ce chaos.» Elle croisa ses bras sur sa poitrine, essayant de garder son calme alors qu'il se préparait à partir.

Elle savait qu’il avait besoin de sortir, de fuir, mais elle ne pouvait pas le laisser partir sans qu'il comprenne au moins ce qu'elle ressentait. «Je ne suis pas là pour te rendre les choses faciles, Ji-hun, et tu le sais. Si je te parle comme ça, c'est parce que je t'aime, et je refuse de te regarder sombrer.» Elle le regarda enfiler sa chaussure, le cœur lourd, mais certaine d’avoir dit ce qu’elle devait dire. Cependant, elle ne pouvait pas le laisser partir comme ça, pas dans cet état, et certainement pas avec toute cette colère et cette douleur qui bouillonnaient en lui. Lorsqu’il se pencha pour enfiler sa chaussure, elle prit une profonde inspiration et, d’un pas décidé, se plaça devant lui, bloquant son chemin vers la porte. «Arrête,» dit-elle fermement, sa voix trahissant un mélange de tristesse et de détermination. «Tu ne peux pas sortir comme ça. Je sais que tu as besoin de fuir, que tu veux échapper à tout ce qui te ronge, mais ce n’est pas la solution.» Elle posa doucement ses mains sur ses bras, essayant de capter son regard, mais cette fois sans se laisser repousser. Elle était déterminée à l’empêcher de sortir et elle ne céderait pas. «Écoute-moi. Tu as bu, tu es épuisé, et tu n’es pas dans un état pour prendre des décisions maintenant. Ce que tu as besoin, c’est de te calmer, de te recentrer. Viens prendre une douche, s’il te plaît. Ça te fera du bien.» Elle voyait bien qu'il la fixait, partagé entre l'envie de céder et la frustration de ne pas pouvoir simplement fuir. Elle chercha son regard, insistant d’une voix calme mais autoritaire, consciente que la colère pourrait éclater à tout moment, mais certaine que c'était la meilleure chose pour lui à cet instant.