whats poppin ft. Gabe

T’avais pris le temps de te griller une petite clope avant de te mettre en route vers l’adresse indiquée. T’avais au vu de l’heure pas vraiment le temps de t’arrêter acheter un bouquet de fleurs et puis, tu trouvais l’idée sympa en soit si la patiente était une femme. T’avais peur que ça fasse un peu trop gay aux yeux de ton pote alors t’avais juste attrapé une bouteille d’alcool de chez toi, un truc encore fermé que t’avais jeté sur le siège passager. La route avait été assez courte puisque par miracle t’avais chopé que très peu de feux rouges. Tu arrives alors devant une maison grise avec une porte rouge et tu stationnes là le temps de checker sur ton téléphone si tu étais bien devant la bonne demeure. Tu n'avais pas envie de taper la porte d’un couple de petit vieux en pleine soirée avec une bouteille de whisky dans la main, il te prendrait sûrement pour un type complètement pété ou un cambrioleur…

T’attrapes alors la bouteille et finis par couper le contact de ta mustang. T’appréhendais un peu de le voir. Tu ne savais pas trop à quoi t’attendre parce que t’avais vraiment lié une amitié avec lui et ça te ferait giga chier d’être déçu. Mais bon, grande inspiration, tu passes ta main dans ta tignasse bouclée avant se taper à la porte. Est-ce que c’était Gabe qui allait t’ouvrir ou alors un de ses colocataires ? Bonne question… Tu finis par voir la porte s’ouvrir et un sourire s’afficha quand tu remarquas un grand châtain se tenir là. — Salut ! J’suis venu voir Gab… T’avais pas eu le temps de finir ta phrase que la porte rouge se claqua que tu te retrouves seul sur le porche. Grimace de confusion, tu sors ton téléphone, vérifie le numéro sur les sms avant de regarder les chiffres sur la façade. T’étais au bon endroit. Tu retapes alors à la porte. — Mec ? J’viens voir Gabe, s'il est là, tu peux lui dire de sortir ?

@Gabe Moretti    

Gabe s’approcha de la porte en entendant la série de coups sur la porte. Il avait deviné qu’il devait s’agir de l’ami dont il attendait la visite, et un petit sourire apparut sur ses lèvres malgré la fatigue accumulée de la journée. Il se sentait partagé entre la curiosité et un peu de nervosité à l’idée de voir enfin à quoi il ressemblait. Après tout ce temps où ils discutaient sans trop en savoir l’un sur l’autre. Et jusque-là, ça semblait leur convenir. Mais le fait de savoir qu’ils étaient à seulement quelques mètres l’un de l’autre avait surement précipité la rencontre. Il ouvrit la porte, et son regard tomba immédiatement sur une silhouette familière qui se tenait là, une bouteille à la main et un air à moitié amusé, à moitié confus sur le visage. Orion. L’ancien pilote de F1 dont il avait suivi la carrière. Son accident. Grand fan, il sentit son cœur bondir, en même temps qu’il refermait la porte sur lui. « C’est une blague… » murmura-t-il à lui-même. Puis il regarda à nouveau la porte et l’entendit frapper à nouveau. Entendre son prénom sortir de la voix d’un de ses pilotes favoris lui faisait définitivement quelque chose. Il jeta un coup d'œil au miroir pas très loin. Non, ça va, il était plutôt présentable. Un peu fatigué certes, mais il ne faisait pas trop peur pour quelqu’un qui venait de se faire renverser dans la journée. « Whisky ? T’es venu préparer... » Dit-il alors qu’il ouvrait la porte, pour se retrouver de nouveau face à lui. Oubliant de le laisser passer, il restait planté là. « J’y crois pas…. » Il y croyait pas non, qu’il parlait à un homme dont il était littéralement fan. Qu'il allait même boire un verre en sa compagnie ? « C'est moi Gabe... et toi je sais qui tu es. » Dit-il en déglutissant une dernière fois.

Tu n’avais pas vraiment réussi à voir le visage de celui qui t’avait ouvert tellement l’action, c’était passé rapidement. À peine la porte ouverte qu’elle avait finie par se refermer sous ton nez vitesse grand v. Un soupir s’échappa de tes lèvres avant que tu ne reviennes taper plus fortement sur le bois de la porte, te manifestant et indiquant la personne que tu venais voir. Peut-être que tu t’étais trompé de maison et que ce type avait cru que tu étais un tueur en série ou Dieu sait quoi. Les States après tout… C’était un monde vraiment à part. T’avais jamais vraiment aimé leur façon d’agir avec tout ces flingues, mais bon, t’avais pas le choix, les meilleures universités du monde se trouvaient ici. Pourtant, toi qui pensais que le mec te dirait de dégager du porche, finis par rouvrir la porte avec une dégaine un peu plus assurée tandis que tu l’inspectas de la tête au pied. Les yeux plissés, tu serres ta mâchoire dans une réflexion. Bon, c’était qui ce gars du coup ? Mais en l’entendant parler, tu te rendis rapidement compte que tu connaissais sa voix, bien qu’en général, elle résonnait surtout dans ton casque. Il semblait atrocement posé comme mec en fait. Il avait une belle gueule et t’étais presque jaloux qu’il soit plus grand que toi. T’aurais dû venir avec des baskets compensées, peut-être que tu aurais été un poil plus crédible. Un sourire espiègle en coin de lèvre, tu lèves la bouteille. — J’sais pas si tu bois frérot, mais bon, j’me suis dit qu’au pire ça serait pour tes colocs. Que tu souffles avant venir l’attraper et frotter ton poing dans sa tignasse pour l’embêter. Vraiment, Gabe était sûrement le mec avait qui tu avais le plus parlé et le voir enfin te faisait étrangement plaisir. T’avais l’impression de revoir un vieil ami sauf que là, c’était un peu comme ton meilleur pote juste que tu savais rien de lui jusqu’à maintenant. — Bien sûr que tu sais qui je suis tête de con ! Que tu lui dis sans vraiment savoir qu’il faisait référence à ton identité de pilote de F1 et non, juste toi, Viper, le mec qui avait passé des centaines d’heures en sa compagnie à hurler sur des joueurs au travers d’un micro. — Bon, tu m’fais rentrer où on va passer la soirée sur le palier ?

Gabe ne put s'empêcher de rire un peu nerveusement en voyant l’identité de l'autre mec. Il reconnaissait la voix de ce type, c’était forcément lui, mais de là à imaginer qu’il s’agissait d’un des pilotes qu’il appréciait le plus, c'était une autre affaire. Il se trouvait presque bête de ne pas avoir tout de suite compris. De ne pas avoir reconnu sa voix, même. C’était pourtant évident, maintenant. Le voir là, devant lui, en personne après avoir passé des heures à parler avec lui en ligne, c'était un peu surréaliste. Pourtant, l'ambiance restait détendue malgré l’étrangeté de la situation. Il y avait cette gêne typique des premières rencontres après des interactions virtuelles. « Ouais, ouais, merci. », répondit Gabe avec un sourire en coin. Il prit la bouteille dans ses mains. « Non, je veux dire. Toi. Orion. Le – le pilote de F1. », ajouta-t-il en balbutiant. Encore sous le choc de l’avoir sur le seuil de sa porte. Il jeta un coup d’œil rapide à l’intérieur de maison. Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait imaginé, mais la réalité dépassait souvent les prévisions faites derrière un écran. Il sentit une vague d'excitation à l'idée de voir son idole être chez lui. Cela dit, une part de lui se sentait aussi un peu vulnérable. Maintenant que leurs identités étaient révélées, n’allait-il pas paraitre trop singulier face à lui ? Etre trop lambda ? Après tout, il n’est qu’un jeune étudiant avec un seul et grand rêve : travailler en F1 face à un pilote de cette catégorie-même. « Rentre. » Dit-il en se poussant légèrement pour le laisser entrer. Lorsque la porte se referma derrière eux, Gabe sentit une étrange sensation le traverser, un mélange d'appréhension et d'anticipation. Il était bien conscient que cette rencontre marquait un tournant dans leur relation. Mais surtout dans sa vie. Et il ne pouvait s’empêcher de se demander si leur connexion virtuelle allait pouvoir s’épanouir en vrai. Il le regarda entrer, sans pouvoir bouger de son côté. Encore sous le choc, n’y croyant pas. Il avait l’air pathétique.

Après toutes ces années, tu voyais enfin le visage qui possédait cette voix que tu entendais de façon récurrente dans ton casque. Tu pensais qu’il avait deviné ton identité depuis bien longtemps. Ton accent britannique et ta façon particulière de parler dans un léger zozotement à force de parler espagnol avec ta génitrice n’étaient jamais vraiment passés inaperçu sur les plateaux télé et les nombreuses interviews que tu avais pu donner. Pourtant, lorsque tu constatas qu’effectivement, Gabe n’avait pas connecté ses neurones pour faire sens, tu avais lâché un petit rire. — Ouais enfin, ancien pilote hein. Que tu souffles, ces derniers mots sortant de façon éraillée, encore difficile pour toi d’accepter ce statut qui ne te convenait pas. — Tu dois savoir pourquoi du coup vu que tu me connais. Et tu passes ta main dans ta chevelure bouclée une nouvelle fois, finissant par pénétrer dans le logement de ton ami après qu’il t’en ait donné l’autorisation. T’allais pas non plus t’imposer, et même si tu avais fait un peu de route pour venir ici, s'il ne se sentait pas confortable en ta présence, tu pouvais totalement retourner chez toi. Tes yeux se baladaient alors un peu tout autour de toi sans jugement. Tu te foutais bien de l’état dans lequel pouvais ressembler sa maison, tu n’étais pas là pour surveiller s'il faisait le ménage ou quoi que ce soit, tu voulais surtout le voir lui et savoir s'il se sentait bien après son accident. Un soupir, tu n’avais pas entendu la porte se refermer alors, tu pivotes doucement, constatant que Gabe était toujours dans l’encadrement de cette dernière. — Frérot.. Ferme-moi cette porte avant que tu chopes la crève que tu la refiles à ta meuf. Que tu lâches d’un air taquin en lui faisant signe de venir. Puisqu’il buvait de l’alcool, tu ne dirais pas non à un bon verre de Whisky autour d’une bonne discussion. Qui avait dit que les mecs n’étaient pas aussi bavards que les filles ? T’avais envie d’en savoir autant que possible sur lui, sur cette fameuse Clémence qui semblait le tourmenter autant. Il en connaissait assez sur toi pour que tu aies à te le moins parler de la soirée, sauf s'il te posait des questions sur ta carrière. — Ça va toi sinon ? Genre, comme t’as fait pour te prendre un vélo dans la gueule ? Que tu dis, tirant une chaise de la table à manger pour venir t’y asseoir.

Gabe referma la porte derrière lui en souriant légèrement, amusé par la remarque de son ami. Il n’avait pas prévu que son pilote favorit se pointerait ici, dans son petit appartement, surtout après toutes ces années de conversations à distance. C’était étrange de le voir en chair et en os, quelqu’un qu’il n’avait connu qu’à travers une voix. Il fallait dire qu’il n’avait jamais vraiment fait le lien entre la voix familière dans son casque et la figure publique du pilote. Il s’approcha, passant une main dans ses cheveux avec un soupir nerveux. « Ouais, ouais, désolé, » répondit Gabe en haussant les épaules avant de se diriger vers la cuisine. Il prit une bouteille de whisky sur le comptoir et attrapa deux verres. « J’pensais pas te voir débarquer ici, tu sais, » dit-il en riant doucement tout en versant les boissons. « Enfin toi, Orion quoi. Je m’attendais à Viper, une autre personne… » Il revint vers la table, tendant un verre à son ami avant de s'asseoir en face de lui. Les jambes croisées sous la table, il prit une gorgée de son whisky, laissant la brûlure familière de l'alcool apaiser sa nervosité. Ce n'était pas tous les jours qu'il accueillait une figure aussi importante chez lui, et l’idée de devoir parler de l'accident, de Clémence, et peut-être même de tout le reste, le mettait un peu mal à l’aise. « Pour le vélo... j’sais pas trop comment c’est arrivé, à vrai dire. Une de ces conneries qui t’arrivent sans prévenir. J’étais sur le trottoir, la tête ailleurs, et boum. Le type m’a pas vu, et j’ai pris le guidon en pleine tronche. » dit Gabe, en riant légèrement pour détendre l’atmosphère. Il prit une autre gorgée avant de poser son verre, ses yeux se perdant un instant dans les mouvements du liquide ambré. « Et toi ? Je peux te poser des questions ? » Il avait tellement de questions maintenant. Mais il ne voulait pas abuser non plus.

Tu pouvais sentir la nervosité de Gabe comme un animal pouvait sentir les phéromones de peurs d’un autre. Ce mec avait l’air de complètement flipper de te voir chez lui, comme si tu étais une sorte de Dieu ou peu importe. Pourtant, t’étais Orion, ce gosse au caractère de cochon qui était né dans une famille modeste de Brighton et qui ne faisait pas d’esclandre sur sa popularité passée. Finissant par prendre place à table, tu le laisses se diriger vers la cuisine et revenir avec deux verres adaptés à la boisson avant de vous servir ce liquide ambré, signe de bonne soirée. Tu ne comptais pas te mettre une race ce soir, tu voulais juste profiter de ton nouvel ami qui pourtant avait été ta compagnie lors de nombreuses parties de jeux. Te raclant la gorge, tu finis par porter le récipient à tes lèvres, déglutissant dans un râle agréable, ce malt réchauffant. Verre qui se repose sur la table, tu lui avais posé la question concernant son petit accident de circulation. Un vélo, qui lui était rentré dedans… Tu ne savais pas qui était le plus con des deux pour le coup. Gabe et ses pensées divaguants ou le cycliste qui visiblement ne l’avait pas vu. Tu pencherais pour le cycliste, mais surtout parce que tu ne les aimais pas vraiment. Les yeux qui se plissent, lèvres qui se pincent, dans une moue, tu finis par claquer ta langue contre ton palais. Visiblement, il tentait d’esquiver au maximum tes questions en essayant de t’en faire répondre à la place. Te saisissant de la bouteille de whisky dont tu verses le contenu une nouvelle fois dans ton verre. — N'essayes pas de détourner le sujet non plus, j’vais quand même en venir à un moment donné à Clémence et ta relation non-officielle ou j’sais pas quoi. Que tu souffles avant de rire un peu. Tu te délectes de l’alcool avant d’inspirer profondément, anxieux quelque peu de ce qu’il voulait savoir. — Mais vas-y, j’te laisse une demi-heure maximum pour me poser les questions que tu veux. Que tu dis, tapotant le cadran de ta montre pour lui faire signe que tu surveillerais l’heure tel un coucou. — Et évites les questions intimes ! Tu peux me parler de l’accident si tu veux, mais j’ai quand même mes limites. Même si bon, toi, tu lui avais fait croire à l’époque que tu avais été trop pris par les cours pour te concentrer sur ta console.

Gabe sourit nerveusement en observant Orion. Il avala une gorgée de whisky, se laissant réchauffer par l’alcool, puis posa son verre sur la table, faisant tourner le liquide restant dans le fond du verre. « Ouais, Clémence, » murmura-t-il en regardant ses mains avant de relever les yeux vers Orion, qui l’observait attentivement. « Franchement, je sais même pas ce que c’est. On s’est remis à se voir, mais c’est compliqué... t’sais, c’est pas comme avant. On se retrouve, on rigole, y’a toujours un truc c’est certain, mais bon … » Il soupira, passant une main dans ses cheveux, ses doigts s’attardant sur sa nuque dans un geste nerveux. « Pourquoi t’as pas continué ? la F1 ? » Gabe haussa les épaules, son regard se perdant un instant dans le vide, avant de reporter son attention sur Orion. « Pourquoi t’as tout arrêté même ? » Il finit par lui sourire timidement, sans joie, une sorte de tentative maladroite d’en apprendre davantage sur son idole. « Enfin tu vas comment toi ? » Il jeta un coup d’œil à Orion, cherchant une réaction, quelque chose qui l’aiderait à y voir plus clair. Il était fan, certes, mais pas du genre à chercher la moindre information sur lui dans les médias car il savait qu’il y avait de la vérité mélangé à des rumeurs. Mais maintenant qu’il l’avait face à lui, il voulait savoir. Pourquoi il se retrouvait à Harvard et non sur les pistes, à nouveau.

Les yeux plissés, tu laissais ces derniers se balader sur le garçon en face de toi. Il était loin d’avoir le physique que tu t’imaginais. Ce n'était pas un petit intello frêle et timide que tu avais sous les yeux, mais plutôt un mec qui semblait prendre soin de lui, musclé, une tignasse châtaine digne des stars hollywoodiennes et un visage, ma foi, plutôt charmeur. Tu observes alors ses mains, crispées sur ce verre dont le contenu n’avait pas été totalement vidé et qui tournoyait dans des mouvements qu’il initiait. En fait, physiquement, t’avais l’impression d’avoir un autre pilote en face de toi. Tu aspires l’air dans un son aiguë, révélateur d’un questionnement mutuel sur la douce au prénom français. Il semblait pourtant nerveux, peu certain de lui et ne savait clairement pas dans quelle direction aller avec sa belle. — Mais bon ? Que tu souffles alors, n’aimant pas trop tourner autour du pot. Fallait qu’il s’exprime et qu’il assume des choses. Ce n'était pas en hésitant qu’il allait avancer dans la vie, enfin, sentimentalement parlant pour le coup. — T’es pas sûr de vouloir plus avec elle ? Tu attrapes alors de nouveau la bouteille de whisky dont tu verses le contenu dans ton verre avant de le descendre d’une traite, soupir d’aise qui se laisse entendre comme un râle avant que ta langue ne claque sur ton palais. Tu savais qu’il te faudrait manger un peu dans la soirée, auquel cas tu finirais assez frais pour les cours du lendemain matin. Tu fais légèrement craquer ta mâchoire à l’entende de ses questions et tu avoues ne pas savoir comment lui expliquer les choses. — J’voulais continuer si tu veux tout savoir… Que tu commences, haussant les sourcils doucement ainsi que les épaules, t’affalant un peu plus sur ta chaise, tu finis par croiser les bras. — Sauf que j’ai été remplacé pendant un an du coup, je n'allais pas revenir comme une fleur et taper un scandale pour reprendre ma place quoi. Du coup, voilà, j’ai juste laissé tomber l’idée. Ton petit monologue se terminant dans un silence de mort, tu finis par souffler, te redressant un peu avant de poser tes coudes sur la table. — Sinon on fait aller ? J’veux dire, j’suis encore fracassé, mentalement des fois ça va pas trop, j’suis encore suivi pas les médecins pour faire de la kinésithérapie et j’en passe, mais bon, j’suis là, c’est le principal !

Orion face à lui, nerveux mais clairement pas en reste côté physique rendait Gabe davantage curieux. Le silence retomba, et il le laissa filer quelques secondes de plus, l’esprit flottant sur le fil des mots qu’il venait de prononcer. Il l’écoutait, sans l’interrompre pour ne manquer aucunes informations possiblement très importantes — ses blessures, ses espoirs avortés, les plans qu’il avait laissés en plan. Et l’impact de tout ça, gravé en lui, ça avait dû être dure. Il n’arrivait même pas à imaginer ce que cela pouvait être. « Ouais, c’est le principal… » murmura-t-il avec un sourire en coin, conscient que la phrase n’enveloppait qu’une petite partie de la vérité. « Mais t’aurais pu aller dans une autre catégorie, non ? » Il haussa un sourcil, l’observant, cherchant le comprendre, même si c’était quasi impossible. Seule une personne qui était passée par la même chose pouvait comprendre l’ancien pilote, Gabe le savait. Reprenant un air plus léger, il tenta de rendre la conversation un peu plus légère « J’ai envie d’être Clémence et en même temps, j’ai peur. Peur de souffrir, d’avoir peur que tout recommence. Peur de ne pas être suffisant pour elle, à nouveau. » Il souffla un petit coup. « C’est une chose de le vouloir, mais est-ce que c’est la bonne chose à faire pour autant ? » Il haussa les épaules, n’en sachant pas davantage pour le moment. Toujours aussi paumé concernant sa relation avec la blonde.