party hard | elinn

le retour sur les bancs de l'université fait toujours mal, mais le seul point positif que j'y trouve n'est d'autre que les fameuses soirées étudiantes. c'est elles qui rythment les weekends des nombreux étudiants d'harvard, mes weekends y comprit. lorsque des camarades de ma promo m'ont parlé de cette soirée fluo au nephilim, j'ai décidé de me laisser tenter. dresscode : maillot de bain. simple, rapide et efficace. il suffit de se mettre de la peinture sur les mains durant toute la soirée afin de marquer les autres personnes. l'immense bar est donc plongé dans la pénombre, faiblement éclairé par des néons qui mettent en valeur les peintures fosforescentes. seul le bar est partiellement illuminé, le seul endroit où l'on peut réellement croiser des visages familiers. ce fut mon cas lorsqu'à peine arrivé, je me retrouve aux côtés de finn, un étudiant qui fréquente la même salle de sport que la mienne. qui voilà, je souris en lui donnant un léger coup d'épaules, me plaçant à ses côtés. il fait trop sombre, j'arrive pas à savoir si tu as gardé ton bronzage, je fais remarquer, frustré de ne pas pouvoir lorgner son corps d'apollon. je t'offre quelque chose à boire ?

c'était la merde. en tout cas, c'était tout un pan de monde pour finn qui s'était vu tout simplement - du jour au lendemain - se voir dégager de sa chambre de sa confrérie. ou plutôt dire, de son ex-confrérie. en urgence, il avait réussi à trouver un appartement des plus miteux, se jurant qu'il ne resterait pas plus d'un mois dans ce trou à rat. et ce qui fonctionnait dans ce genre de situation délicate, c'était le bouche à oreille. mentalement, il ne se fixait sa première soirée étudiante qu'aux dernières semaines d'octobre mais là, il allait devoir sortir de sa zone de confort. et sans trop savoir comment, il avait eu un plan : le genre de soirée où - complètement dénudé, il allait se la jouer fluo au nephilim. il restait planté là, comme un baton, stoïque, essayant de se repérer parmi toute cette jungle fluorescente alors que tout semblait plongé dans le noir. mais il n'eut pas à attendre longtemps pour tomber sur elouan qui le reconnut plus rapidement que lui. oui, j'sais, on peut être vite surpris dit-il, grimaçant quelque peu. sans trop savoir pourquoi, il n'avait pas spécialement envie qu'on le rattache à ce genre de lieu. alors, tu regrettes pas trop les balades sportives de la sicile ? dernier endroit où il l'avait croisé, à parler et à flirter sans pour autant aller jusqu'au bout. ah, ça, faudra trouver un spot lumineux dit-il avec un petit sourire. je prends toujours les invitations à boire. un gin martini. avait-il dit sans trop réfléchir et sans gêne, il lui prit la main. et j'te prends la main, car sinon je sais que je vais te perdre dit-il avec un sourire, se laissant conduire jusqu'au bar. je suppose que t'étais du genre malin à ne pas prendre une chambre dans ta confrérie : j'ai l'impression d'être sdf ces derniers jours

en venant à cette soirée, je ne m'étais pas dit que je retrouverai forcément des personnes que je connais, et encore moins finn. quelques mois auparavant, je ne le croisais uniquement à la salle et de temps à autre au campus, mais semblerait-il que désormais, le destin est totalement différent. si. les paysages, la chaleur ... le tout me manque beaucoup. mais courir à boston c'est pas si mal. il y a pire, je lui réponds d'un joli sourire. étant à un comptoir, j'imagine qu'il désire boire quelque chose. c'est pour cela que je lui propose de lui offrir un verre, qu'il accepte volontiers. un gin martini et un mojito fraise s'il vous plaît, je demande poliment à la serveuse. je me tourne vers finn, sentant ses doigts se glisser aux miens. bonne technique pour ne pas se perdre dans la pénombre. sinon t'écris ton prénom dans mon dos, tu m'verras de loin, je plaisante avec amusement. je fronce les sourcils, grimaçant légèrement à ses dernières paroles. oui j'en ai vaguement entendu parler. tu loges où actuellement ?

elouan avait toujours chez lui quelque chose d'étrangement angélique et hypnotique. quelque chose que finn n'arrivait pas réellement à expliquer, ni même à comprendre - il y avait peu-être ce sentiment de sécurité. après tout, à chaque fois qu'elouan le voyait, il l'accueillait toujours avec un grand sourire, toujours avec quelque chose de positif. alors, forcément ça donnait envie au stanford d'en savoir plus. okay, ne me tente pas, j'suis capable de le faire, tu sais ? heureusement, il n'avait pas eu de stylo fluo tout de suite dans la main sinon il ne se serait pas gêné de choper cette invitation en plein vol, même s'il se doutait du potentiel comique. et tu pourrais m'écrire un truc du genre "si perdu, retournez à elouan" binome, partenaire, couple, à deux. attendant que la barmaid finisse leur commande, finn en profita pour développer son histoire. j'ai pris à la va-vite un appart de merde, j'ai clairement fait comprendre que je m'y éterniserai pas. je m'y sens pas bien, et dès que je peux, j'le fuis. dit-il en roulant des yeux dans les airs. c'était en partie pour ça qu'il était là ce soir. t'aimes bien ce genre d'endroit ? danser caliente ? dit-il avec un accent espagnol maitrisé. leurs verres venaient d'arriver.

mes yeux brillent d'une lueur amusée, adressant un sourire à l'adresse de finn. je sais que tu en es capable, c'est bien pour cela que je le suggère, je rigole avec douceur, passant mon regard du jeune homme à nos boissons qui sont en train d'être préparées. j'aurai plus imaginé si perdu, appeler ce numéro, avec le mien d'écrit, bien évidemment. comme ça d'une pierre de coup, il l'aurait enregistré dans son téléphone. finn me fait comprendre qu'avec les drames de chambres étudiantes, il se retrouve dans une situation particulièrement complexe. je lui demande où est-ce qu'il crèche actuellement, juste pour m'assurer qu'il a un toit au dessus de la tête chaque soir. il est si naze que ça ? je lui demande, intrigué. tu pourrais venir chez moi de temps en temps. sauf si tu ronfles, là ça risque d'être compliqué, je rigole bien que mon invitation est sincère. je suis bien chanceux d'avoir mon appartement en dehors d'harvard, m'évitant cette cohue générale. j'ai pas une tête de mec caliente ? je souris en prenant mon verre. j'suis un caméléon, étant aussi bien dans une boîte bondée de monde à moitié à poil que dans une salle de sport ou dans une bibliothèque. le tout, c'est de savoir être bien accompagné, je glisse d'un clin d'œil plus aguicheur que jamais.

il le regarda, plissant ses yeux en acquiesçant d'un hochement de tête à sa proposition. ce n'était clairement pas tombé dans l'oreille d'un sourd et certainement pas ce qui allait se passer après. ses yeux intrigués devenaient subitement interessés par ce que elouan lui disait et lui demandait. ah pour savoir si je ronfle, il va falloir qu'on dorme ensemble. dit-il sans pudeur, en lui faisant un clin d'oeil. mais j'admets, si je peux crécher, j'dis pas non. il aimait pas s'imposer, surtout trop longtemps chez quelqu'un mais le sentiment de sécurité que lui procurait elouan était non négligeable. s'emparant de son verre, il trinqua avec le sien, en buvant une première gorgée, s'extasiant de ce qui coulait dans son gosier. le mec parfait à tout épreuve donc. dit-il avec un petit sourire mutin pour faire la synthèse ce qu'elouan avançait sur lui. reprenant une autre gorge, ses yeux se dérobaient pour fixer son environnement jusqu'à ce qu'il voit quelqu'un non loin avec un feutre fluo. lui prenant sans lui demander, il vint se glisser dans le dos d'elouan. déso, c'était trop tentant dit-il alors qu'il écrivait dans le dos du saint-clair si perdu, appelez le ... en mettant son numéro de téléphone. voilà, l'harmonie est de retour dans l'univers dit-il avec un petit sourire. et tu m'as pas dit, présentement, tu te sens bien accompagné ?

je ne suis pas du genre à ouvrir ma porte à n'importe qui, mais dans cette situation, je ne me sens même pas contraint de le proposer à finn. le voir dans la panade me fait de la peine et quitte à occuper la chambre d'amis un certain temps, je ne serai guère dérangé. bah écoute quand tu veux tu me bip et tu prends tes valises, je lui réponds d'un sourire chaleureux, content de voir que la proposition lui plaise autant. j'observe finn qui tourne la tête à la recherche de quelque chose. il s'éloigne de moi pour revenir armé d'un stabilo. je lui tourne le dos, curieux de voir ce qu'il va faire sur mon épiderme. profite, j'ai le dos large, je rigole, conscient de la musculature de ce dernier. j'espère que tu n'as pas écrit une bêtise, parce que je ne suis pas en capacité de la voir, je le préviens avec malice, récupérant mon mojito fraise pour le porter aux lèvres. je l'observe de haut en bas, un sourire en coin s'étirant sur mes lèvres. j'te catégorise comme étant une bonne compagnie. mais j'suis sûr que tu peux l'être davantage. j'me trompe ?

il ne lui répondrait pas. il irait se regarder dans le miroir ou en prenant son portable dans une position délicate, il réussirait à avoir son message, non ? ou finn était trop naif. mais au moins, c'était une façon originale pour qu'elouan ait enfin son numéro. en même temps, finn avait le plus à perdre donc il espérait rapidement recevoir un message. oh, j'suis sûr que tu le verras vite dit-il en riant. se retournant pour lui faire face, prenant enfin son verre pour l'agiter, il lui sourit d'un air charmeur, trinquant de nouveau lorsqu'il eut le droit à un nouveau compliment. oh mais quel honneur, votre majesté. dit-il avec du sarcasme, mais adorant toujours être flatté. je sais que je peux l'être davantage, après à savoir si tu préfères que je le sois davantage ici ou ailleurs ? dit-il alors qu'il prit une gorgée, venant susurrer à son oreiller, léchant l'espace d'une seconde son lobe avant de reculer. en tout cas, ces cocktails sont délicieux. et quand il aimait ça, finn avait tendance à le boire aussi rapidement qu'un verre d'eau, comme du petit lait, mais le défaut, c'est que ça pouvait aussi vite monter. je sais que t'es très bon sportif mais tu sais danser ?

je n'avais strictement aucune idée de ce que finn avait noté au stabilo dans mon dos. peut-être une connerie, sûrement même, mais je comptais bien laisser le mystère planer le temps de la soirée, persuadé de découvrir tout ça rien qu'en voyant les réactions des gens autour de moi. bien évidemment que je catégorisais finn comme étant quelqu'un de bonne compagnie. il était agréable et d'autant plus beau et charmant. je ne lui avais encore jamais fait remarquer mais je savais pertinemment que dans cette ambiance festive, les choses allaient sûrement aller plus loin que ce dont vous aviez l'habitude. mes yeux pétillèrent pendant un instant, souriant face à la phrase du jeune homme. il venait clairement de m'aguicher, et ça venait de me faire un effet de fou. j'te pensais pas aussi culotté, je souris, quelques instants après que sa langue se soit frottée à mon lobe d'oreille. j'hausse les épaules, ne me voyant pas m'inventer un talent que je n'ai pas. j'suis pas le meilleur, mais j'suis pas le pire, j'avoue en tournant le regard vers la piste de danse.

après tout le principe d'une boite, c'était bien de danser - se réunir avec ses potes, passer de bons moments et aller se trémousser sur la piste, en se fichant éperdument du regard des autres. alors, naturellement - ou du moins, plus facilement qu'il ne l'avait prévu - finn s'était laissé prêter au jeu. il sourit face à sa dernière remarque. il lui adressa un clin d'oeil, lui faisant comprendre qu'il avait bel et bien compris son message. roh, quand même. dans les toilettes ? jamais, j'espère que je vaux mieux que ça. après, j'suis toujours partant pour rentrer. signifia-t-il. à petit dose, il pouvait supporter les boites de nuit. mais au bout de quelques heures, il en était plus lassé qu'autre chose. il lui prit la main pour l'emmener dans la piste de danse, tournant sur lui-même pour se laisser porter par le mouve. c'était toujours facile de rentrer dans les pas, y'avait pas grand chose à faire, ni même à réfléchir, fallait juste faire bouger son corps. le cycle des musiques latines et hispaniques avait commencé depuis peu et l'ambiance semblait enflammé. se collant presque à lui il posa ses mains sur ses hanches pour danser avec lui, avant d'aller lui souffler à l'oreille autre chose.