your lips, my lips, apocalypse (steirin)

@Scott Guerin/tw: ras for a moment

Changement de plan, message envoyé à Scott, suivi de ma position. Le panorama est à couper le souffle. S’immobilise mon corps, puis ouvre grand les yeux tandis que mes lèvres s’écartent dans un léger sourire. J'inspire puis expire profondément, le pas qui se rapproche du bord de la falaise. L’éclairage de la ville est diffus et les ombres traîtresses, mais tellement magnifiques. Puis une voix. La sienne. Celle qui marque enfin sa présence. Celle que j'attendais. Brusquement, je pivote vers lui, m'approche, me hisse sur la pointe des pieds et vise sa joue. — Bonsoir, Silhouette qui prend place sur le banc face à la vue. — J'ai hésité à te poser un lapin à cause de ce panorama. Vent qui souffle sur les mèches rebelles. — Et finalement, j'ai changé les plans. Tu m'en veux ?

Sur sa moto, il divague. Abandonne la ville derrière lui pour rejoindre l’adresse donné. Un lieu qu’il connait pour y avoir déjà été. Vitesse qui fend l’obscure. Phare qui perce son brouillard. Illumine la place. Moteur coupé. La vision qui s’aclimate à la vue. Entre dedans, la silhouette familière. “Menteuse.” Lippes nargues un sourire. Fanfaronne. Sur sa bécane, il pose son casque. Parfum porté par le vent. Entoure son ombre, tandis qu’elle s’approche. Embrasse sa joue subtilement. “Tu m’poseras jamais d’lapin.”

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C’est marrant comme cette ville a des vibes très différentes. Certains endroits paraissent comme figés dans le temps. Un peu comme lui, un comme moi, un peu comme nous. Là, pendule qui remonte le temps. Celui où l'on s'éloigne, pour se retrouver. Lui, qui pense réellement me connaître. Ça m'amuse. — Qu'est-ce qui te donne autant d'assurances pour affirmer ça ? L'ovale qui pivote, les émeraudes rivées sur ses traits, se noient dans ses yeux, souligne la détermination, mais aussi, le sourire moqueur. Silhouette pousse pour lui offrir une place sur ce banc. — Tiens, si tu penses me connaître aussi bien, à quoi je pense là ? Flotte dans l'air, le parfum de la provocation.

“T’serais pas encore là.” Pas après ce qu’il lui avait fait subir. Ephémère histoire. Elle avait plus morflée qu’il ne l’aurait pensé. Parce qu’à l’époque, il ne savait pas. L’importance qu’il avait à ses yeux. Ce qu’il représentait. Est-ce qu’aujourd’hui, c’était différent ? Sur elle, il appose son regard. Observe le mouvement silencieux des mèches. Elles qui entourent son ovale. Imagine, la brise sur son derme. Froide. “Pourquoi je t’en voudrais ?” Finalement, il se décroche. Etire ses jambes pour mieux s’avachir sur le banc. Fixe ses opales sur l’horizon. Sur le clignotement des lumières. Elles qui continuent de vivre. Même dans la nuit.

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Il n'a pas tort, mais je refuse de le laisser voir ça. — Mhhh, je n'ai pas de raison de ne pas être encore là, puisqu'on a enterré le passé. Qu'est-ce qu'il reste au final ? Et quelque part ce lourd passé, je l’ai aussi accepté. Mon regard se perd sur les moindres recoins de sa peau. Cet instant, suspendu face à ce jeu de lumière, semble presqu'illusion, et madame fierté fait son apparition, mon regard s’assombrit. — D'avoir préféré cette vue, à notre partie de jambes en l'air. Le petit sourire qui nargue. — Quoi que... Tu l'as déjà fait face à ce panorama ? S'expriment alors, les pensées.

“Enterré. ” Saveur du mot sur sa langue. “Pas assez.” Arrogance légère. A peine visible. Il l’observe de nouveau. Croise son regard. Brille alors, l’amusement dans ses prunelles. Amusée de la voir se défendre. De donner un argument auquel il ne croit pas totalement. Il l’a ressentie. La dernière fois qu’elle l’a embrassé. Quand elle était sur lui dans ce bar au Japon. Il a pas besoin d’être devin pour savoir qu’il y a encore quelque chose. S’éloigne le regard. Sur la vue, il reporte son attention. “Déjà fait.” Peut-être pas ici même, mais sur une vue similaire, oui.

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— Suffisamment, pour qu'on s'éloigne. Et je ne parle pas de cette proximité qu'on a retrouvée récemment. Qu'il le veuille ou non, nous nous sommes éloignés. Plus rien de vrai n'existe si ce n'est... Ce jeu. Ces putains d'illusions maniées à notre guise. Parce que c'est ça la réalité. On ne fait pas partie du même monde. Je ne fais pas partie de son monde. Trop différente de celles qu'il a l'habitude de côtoyer. Pas aussi confiante que les autres. — Ouais. Retire mes talons et les balances derrière. La silhouette qui se redresse, sur le banc. Marche vers lui. Une jambe qui s'immisce entre les siennes, les écarte légèrement pour accueillir la deuxième jambe. — Je m'en fous en fait. de ce qu'il a déjà réalisé. Le contraire m'aurait étonné de toute façon. Paumes qui prennent appui sur le dossier du banc, derrière sa silhouette. Corps qui s'accroupit face à lui et les genoux plaqués contre ma poitrine. Le regard plonge dans ses émeraudes. — Y'a plus rien. Juste ce jeu dans lequel on excelle si bien.

Sinueuse dans les ténèbres. Déambule dans une danse dont elle seule à la finalité. Jusqu’à ce qu’il la voit s’accroupir face à lui. Un peu plus, il écarte les cuisses. Lui offre plus de place. De chaque côté de ses épaules, il sent les bras fins qui l’encadre. S’accroche au bois derrière lui. “Quel jeu ?” Toujours ce même amusement. Se fait malicieux dans les émeraudes. Léger, mais bien là. S’arrime à la jeune femme. Aux genoux qui se pressent contre sa poitrine. En fait davantage ressortir la courbure.

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Reconnais sur ses traits, le titre du meilleur provocateur. Cherche à glisser le venin dans mes veines, la petite bête. Je sais encore reconnaître ses petits tours de comédien. — Ce jeu-là... L'ovale qui plonge dans son cou, nez qui caresse lentement son derme et remonte silencieux sur son lobe d'oreille. Canines qui s'agrippent, morsure légère. Recule la tête, joue contre joue au passage, souffle qui s'éteint sur le coin de sa lèvre. Ne l'embrasse pas, Julia. Pas cette fois. Pourtant... L'envie est évidente. Qu'il le fasse d'abord. Qu'il montre qu'il a réellement envie de moi, qu'il m'emporte avec lui dans son sillage de malheur. Le rictus prend place tandis que mes ébènes le fixent à nouveau.

Syllabes planent dans l’atmosphère. Annonce la suite. Prévisible sans réellement l’être. Julia qui prend l’initiative. Se fait dominante durant l’instant. La silhouette qui s’approche. Trop près. Le visage qui finit par disparaitre de sa vision. Ressent alors, son souffle sur son cou. Ses lèvres sur l’un de ses lobes d’oreilles. Et la morsure. Qui l’attaque. Le pique assez pour envoyer une décharge d’adrénaline. Chimie. Comme si de rien n’était, elle s’éloigne. S’attarde sur le coin de ses lippes pour finalement revenir face à lui. Joueuse. Il le savait. Qu’en venant ici, ça déborderait. Il le savait et pourtant, il n’a même pas pris la peine de reculer. Angélique vision. Moins certaines que les premières fois. Il peut y lire l’attente sur ses traits. Celle qu’il suppose. Vers elle, il finit par tendre un bras. L’attrape par la mâchoire, tandis que son pouce glisse plus haut. “Quel jeu ?” Répète volontairement la question. Caresse du pouce, sa lèvre inférieur. ”A quel jeu tu veux jouer Julia ?” Le pouce qui s’agrippe. Tire sur sa lippes. Pousse contre l’une de ses canines. “Celui où tu contrôles ..” Toujours contre sa dent, son pouce s’interpose devant l’écart. Force l’ouverture pour venir toucher le bout de sa langue. ...ou celui où j’contrôle ?” Emeraudes dans les siennes. Maintient l’échange visuelle. Pas l’échange physique. D’elle, il éloigne son doigt. Silencieusement, sa main retombe sur sa cuisse.