Resentful - Wesab

Je suis rentré hier sur Boston. J'ai raté quelques jours de cours. Mais j'avais aucune envie ni de croiser ma soeur clémence, ni même Wes. Depuis que je suis revenue mes journées sont toutes les mêmes. Métro, boulot, dodo. à part mon sport, rien dans ma journée ne me rend heureux. Depuis cette histoire, j'ai l'impression d'être un pantin, qui ne vit qu'à moitié. Aussi bizarre que cela puisse paraitre Wes me manque, plus que je ne l'aurai cru. Mais dieu sait à quel point je lui en veut. La relation avec ce mec, je n'avais aucun mot pour la décrire. Tout représente un tumulte d'émotions incompréhensives, lorsque je suis avec lui. Amitié ? Amour ? Haine ? Douceur ? Folie ?
Assis sur un banc, mes coudes sur mes cuisses, mes mains qui soutiennent ma tête. Les yeux rivés vers le sol, je ressasse l'histoire en boucle en essayant de faire une introspection. Ai-je surréagis ? Ai-je fais de la merde ? Depuis, tous les soirs j'ai peur. peur pour Wes, peur de ne pas savoir s'il dort bien et mange à sa faim. Jusqu'à que je me souvienne qu'il s'est remis avec Ama. Je souffle fortement, avant de relever la tête. Moi qui pensait être seul et pas repérable, manque de pot.

la reprise des cours s’est plutôt bien passé. t’as pu penser à autre chose. te vider l’esprit et te plonger dans ce qui te plait. te passionne. les journées sont passées vite mais à peine tu quittes harvard que la morosité te revient en pleine gueule. tu devrais être heureux, wes. t’as un toit sous lequel dormir. t’as donné une deuxième chance à ama. et pourtant, tout chez toi indique que tu ne l’es pas, heureux. tu n’es pas bien. il te manque quelque chose et tu sais exactement ce que c’est. la musique à fond dans tes oreilles, tu quittes ton dernier cours de la journée. bouffée d’air frais une fois dehors. oxygène que tu viens accompagner d’une clope. tu souffles. il est encore tot. t’as finis les cours pour le aujourd’hui. quelques pas dehors. ton regard dérive sur le côté. tu te figes en voyant gabriel sur un banc. gab ? tu lances en t’approchant de lui. otes tes écouteurs l’un après l’autre. est c’que… tout va bien ? - @Gabriel Pastor

Cette voix. Une voix que je reconnaîtrai parmi des centaines. Je relève ma tête, le fixe quelques secondes avant de détourner le regard. Je lâche un rire nerveux que je n'arrive pas à contrôler. En réalité depuis toute cette histoire, je contrôle pas grand chose. Je me lève du banc sur lequel je suis assis depuis au moins une demi-heure divaguant dans le vide et dans mes pensées moroses. Je me tiens face à lui, mon sac sur l'épaule. Salut. Mon regard est froid, dur, j'ai un milliard d'émotions qui traversent mon corps à ce moment précis. J'ai un milliard de scénarios qui se faufilent dans ma tête. Bien, bien. T'inquiètes. Je trifouille mes mains l'unes contre l'autre, signe d'une anxiété naissante. Je fixe un coup le sol, un coup les arbres au alentour, sans trop savoir quoi dire ou faire. Quand mon regard se pose sur lui, j'ai une seule envie c'est de chialer. J'en deviens risible, pitoyable. Je te laisse te promener, salut. J'ai tout sauf envie de partir loin de lui, mais je sais pas quoi dire. Enfaite si, je sais quoi dire mais pas comment.

t’en arrives à un point où tu ne sais même pas si tu dois aller lui parler ou pas. ta mâchoire se serre en le voyant aussi mal sur ce banc. tu sais que c’est de ta faute s’il est dans cet état là. peut être pas entièrement mais au moins en partie. et ça te déchire le cœur. t’as merdé, wes. t’es pas un ami irréprochable. t’apprends tous les jours à être un bon ami. tu ne merdes pas qu’avec lui. tu fais des conneries avec tout le monde mais c’est la première fois que tu t’en veux autant. tout s’enchaîne à une vitesse démesurée avec gabriel. rien n’est compréhensible. tout se mélange dans ta tête et visiblement dans la sienne aussi. mais depuis que l’embrouille a eu lieu, tu n’es plus que l’ombre de toi même. alors tu t’approches. doucement. la peur au ventre. il se lève. à aucun moment tu ne le quittes des yeux. tu ignores même si tes propres paupières clignent encore. c’est pas l’impression que tu donnes.. que tu réponds simplement. tu n’oses même plus parler de peur de dire une connerie. de peur d’aggraver la situation. et tu le sens passer à côté de toi. ton souffle qui s’arrête. ton cœur qui rate un battement. se resserre et lorsqu’il t’envoie chier. déjà par message c’est dur mais en face, ça l’est encore plus. son salut te serres les tripes. j’avais pas l’intention d’me promener… attends, je… on peut discuter ou pas ? tu t’approches de lui. en fait, tu le suis, bêtement. tu devrais le laisser tranquille, wes. s’il réagit comme ça, c’est qu’il ne veut pas te parler. et pourtant, là encore, tu n’as pas les codes. s’il te plaît - @Gabriel Pastor

J’écoute plus vraiment ce qu’il raconte. Au moment où je pars en direction opposé de Wes tout ce que je ressens c’est de la haine et de la tristesse. Une boule se forme dans ma gorge, dans mon abdomen. J’ai du mal à respirer et j’ai juste envie de chialer. Déverser ma haine, cracher mes tripes. Je le sens finalement me suivre. Je continue à avancer doucement, une allure calme pour qu’il puisse me suivre dans le parc. Je ne sais pas réellement si j’ai envie de discuter avec lui, ou si j’ai envie d’avoir cette conversation. Tout ce que je sais c’est que mon corps et mon être aussi stupide soit-il est aimante à ce mec. Que j’ai juste envie d’être à côté de lui, même si on s’dit rien pendant des heures. Je fous mes mains dans mes poches avant de secouer la tête comme pour abdiquer que je suis d’accord pour cette satanée conversation. En tout cas je donnerai ce que je peux de ma personne, il le mérite. Enfin dans ma tête ce mec mérite beaucoup trop. Après tout le cœur à ses raisons que la raison ignore. Je t’écoute. Je sais pas trop commencer lancer la conversation. Je marche à ses côtés, nos bras se touchent lorsqu’on se rapproche un peu trop. J’ai l’impression de retrouver une once de complicité rien qu’avec ça bizarrement ça m’fou le sourire aux lippes. Quel con j’peux être.

tu sais que tu ne devrais pas insister autant. que ce n’est sûrement pas le bon moment. et d’ailleurs quand il ne fait comprendre qu’il t’écoute, tu écarquilles les yeux. heuu.. tu ne t’attendais pas à ça. sérieusement, wes. tu t’attendais à quoi ? à ce qu’il te repousse, tout simplement. là t’es pris de court. tu déglutis difficilement. tu ne t’arrêtes pas de marcher. ton visage se tourne vers lui. tu le détailles quelques longues secondes interminables. c’est peut être plus facile s’il ne te regarde pas au final. je heu… tu ne sais pas comment démarrer. quoi lui dire. tu sens que ça va être décisif pour vous. j’suis un putain de crétin qui est tellement désolé pour ce qu’il a fait.. j’aurais pas du lui donner, j’aurais dû juste t’envoyer un message. j’sais pas ce qui m’a pris. j’ai pas réfléchis des conséquences de tout ça, de l’impact que ça aurait pu avoir. et putain si c’était à refaire, jamais je l’aurais fait. j’veux dire.. te perdre.. ´fin j’pensais pas que ça allait être aussi dur. t’es la personne la plus proche de moi, j’tai dis des trucs qu’ama ne sait pas et jamais j’lui dirais. t’en sais plus que bordel tout l’monde. j’me suis ouvert à toi autant que toi. et ton message tourne en boucle dans ma tête.. j’sais toujours pas quoi en penser parce que y a du vrai de mon côté aussi. j’veux pas y réfléchir. j’veux pas que ça foute la merde .. même si j’lai déjà bien entamée la merde.. jsuis prêt à tout pour arranger les choses avec toi. t’as qu’à m’dire et je m’exécute pour m’rattraper. - @Gabriel Pastor

J’sais pas si c’est la marche qui me parait interminable ou bien ce sentiment, cette douleur qui me quitte pas depuis plusieurs jours. Je relève la tête, m’arrêter de marcher et le fixe quelques minutes droit dans les yeux. Depuis le début de cette conversation qui me semblait infiniment longue, je n’avais pas revu son regard ou tout simplement la couleur de ses yeux. Je suis souvent comme ça lorsqu’il y a des embrouilles, j’ai du mal à regarder les gens. Par peur de décevoir ? Ou peut-être par peur de craquer trop facilement ? Sauf que ce qu’il décide de me dire à la fin me rend fou. Je lâche un rire nerveux, gras. Je suis à deux doigts de frôler le fou rire. Je me tiens le bide avec ma main droite avant de me relever le sourire aux lippes. Je sais que t’es désolé. Que si c’était à refaire tu le ferai pas. Je me suis donné à toi comme jamais auparavant. En l’espace de quelques jours, quelques semaines tu as pris la place d’un nombre incalculable de personnes. Quand il s’agit de toi je contrôle plus rien. Je veux t’être loyal, généreux, indulgent juste parce que c’est toi. Mon regard devient dur, froid. Mon doigt le pointe explicitement pour confirmer mes propos. Mais putain Wes, dieu sait à quel point je supporte pas quand tu mets ta tête dans un trou comme une autruche pour esquiver la réalité. Tu t’es remis avec Ama ? Je serai toujours heureux parce qu’encore une fois c’est toi. Mais tu te voile la face. Parce que ça. Ma main se balance entre lui et moi. Je me rapproche tranquillement laissant quand même une marge de distance pour ne pas lui manquer de respect, ni à sa relation. Tu l’as avec personne, même pas Ama. Et tu l’aura plus jamais. Je le sais rien qu’en regardant tes yeux que tu ne sais même pas pourquoi tu t’es remis avec, ou du moins pour les mauvaises raisons. Et je sais rien qu’en regardant tes yeux Wes, que tu me regardes pas n’importe comment. Je finis assez proche de lui. Les yeux rivés vers son regard, je contemple son visage que je trouve si parfait. Je remets mon sac sur mon épaule. T’as raison sur une chose, je veux rien perdre. Mais quand la relation n’est pas égale on se perdra tôt ou tard. J’hausse les épaules et prends la décision de ne pas partir. Cette conversation est décisive et j’ai besoin de connaître le sort final.

t’as parlé un peu plus que prévu. t’as essayé de dire les choses. t’as tenté de t’ouvrir, au moins un petit peu. et à peine as-tu finis, il prend la relève. tu le regardes, sans bouger, médusé par ce qu’il se passe. autant tu t’attendais à ce qu’il ronchonne et qu’il prenne la fuite. mais au lieu de ça, il t’accable de vérités plus que poignantes pour toi. t’étais pas prêt à recevoir tout ça en pleine gueule. tu sais que tu fais beaucoup de connerie mais la vérité est dure à entendre. à voir en pleine face. ta bouche s’ouvre mais aucun son ne sort de tes lèvres. à plusieurs reprises, tu tentes de dire quelque chose, entre deux. et lui qui se rapproche. tu fermes les yeux. ta mâchoire se serre fortement. fermement. tu rouvres les yeux, regard dans le sien. c’est flippant. il te désarmes. jsuis déjà au courant que j’fais que des choix discutables, que j’maccroche aux gens pour de mauvaises raisons. j’étais déjà largué avant dte connaître mais c’est comparable en rien avec aujourd’hui… tu déglutis. repense à son rire lorsque tu as finis de parler. crois pas être le seul à être complètement perdu dans cette situation mh. tu te renfermes sur toi même. t’es là, figé devant lui. incapable de dire quelque chose de sensé. tu baisses les yeux. tu vois son torse et cette folle envie qu’il te prenne dans ses bras. tu baisses encore plus ton regard. t’as pas le courage de l’affronter. t’en as pas la force. on retrouvera pas c’quon a perdu, pas vrai ? - @Gabriel Pastor

Je l’écoute, je le vois complètement largué. Dans ses yeux je vois qu’il souhaite qu’une seule chose : fuir cette réalité. Fuir les mots tranchants que je suis entrain de débiter au fur et à mesure. Je suis toujours aussi proche de lui, et dans ma tête je vois mille et un scénario que j’aimerai réaliser. Putain mais Wes, faut que t’apprennes à dire ce que tu penses. Arrêtes de croire que tu vas perdre les gens. Arrêtes de t’accrocher aux abandons que t’as pu vivre. Et juste penses à être vraiment heureux. Le colère noir de rage qu’il se taise autant sur des choses si importantes. Je relâche mon visage et souris comme un con. Je suis peut-être perdu mais je porte mes couilles. Ma phrase se crache dans les airs, piquante et percutante. Tu lui as dis à Ama, que ça fait des jours qu’on désire qu’une seule chose ? Je le regarde de haut en bas, mes bras ballants, je sens que j’ai envie de le serrer contre moi. Mais ma haine me retient.Baiser ensembles ?Les mots se claquent contre mes dents. Je secoue la tête puis hausse les épaules. Je veux tout sauf te perdre. Tout sauf perdre notre complicité alors si je dois ravaler mon seum, je le ferai pour toi. Par contre Wes.. Mes yeux disent les mots avant moi. Ne me reproche jamais de me donner à quelqu’un d’autre.

ses mots sont durs. t’as du mal à les entendre. à les accepter. tu as du mal à fuir, t’es obligé de te confronter à lui. tu l’as bien mérité. j’fais ce que j’peux, gab. j’vois déjà une psychologue.. j’peux pas balayer ma propre nature d’un revers de la main. j’peux pas aller contre qui jsuis. je travaille déjà dur sur moi même, pour l’instant je suis déjà au maximum.. j’avance petit à petit mais j’peux pas aller plus vite. et tu ne veux pas aller plus vite. tu bouleverses déjà tous tes codes au quotidien. tu fais ce que tu peux. tes lèvres se pincent à sa question. nan… j’ai rien dit. évidemment que t’as rien dit. t’en as parlé qu’à ta meilleure amie de tout ça. en parler rend les choses nettement plus réelles. tu relèves enfin les yeux vers les siens. et c’est la naissance d’un petit sourire qui se trouve sur tes lèvres. j’te le reprocherais pas, promis. tu ne sais pas trop ce que tu viens de lui promettre mais t’en profite pour t’avancer. réduire à néant la distance qui vous sépare. tu te blottis dans ses bras. enroule les tiens autour de lui. ravale ton seum, gab. j’te promets que j’te décevrai plus jamais. et t’as l’droit de passer tes nerfs sur moi, enfin laisse moi profiter de ça deux secondes avant, que tu dis, sans quitter des bras - @Gabriel Pastor