chaleur silencieuse (( bastien & izzy ))

Izzy regardait Bastien, son cœur lourd face à la douleur qu’il exprimait. Ses larmes étaient un cri silencieux, un reflet de la lutte intérieure qui le rongeait. Elle pouvait sentir l'angoisse qui l'envahissait, ce poids de culpabilité et de tristesse qu'il trainait comme un fardeau. La détresse qu’il ressentait l’atteignait également, et elle souhaitait plus que tout pouvoir l’aider à trouver un peu de réconfort. « Bastien, tu n’es pas un fardeau, » affirma-t-elle doucement, posant une main réconfortante sur son épaule. « Je comprends que c’est difficile de croire ça, mais tu es bien plus que ce que tu penses. » Ses mots étaient sincères, et elle espérait qu'il puisse les ressentir, malgré l’obscurité qui l'entourait. Il souffrait tellement, et son regard perdu était empreint de désespoir. « Écoute, » poursuivit-elle, essayant de capter son attention. « Je sais que la vie est pleine de hauts et de bas, mais il y a aussi des moments de lumière. Ils ne sont pas toujours visibles, mais ils existent. Tu as le droit de chercher cette lumière, même si ça demande du temps. » Izzy le voyait lutter contre ses pensées négatives, essayant de les repousser. Elle décida de l'aider à changer de perspective, même un instant. « Et si on sortait ? Juste un peu d'air frais, un moment loin de tout ça. Peut-être qu’un changement de décor nous fera du bien. On pourrait aller à ce parc que j'aime bien, tu sais, celui avec les grands arbres et le lac. » Elle pouvait sentir qu'il réfléchissait. « Ça ne te fera pas de mal de te dégourdir les jambes, » continua-t-elle avec un sourire encourageant. « On pourrait juste marcher, parler, ou même ne rien dire. Je serais là, à tes côtés. » Les mots qu’elle prononçait étaient simples, mais Izzy espérait qu'ils pourraient lui apporter un peu de réconfort. Elle savait que parfois, c'était dans la simplicité des moments partagés qu’on trouvait une forme de guérison. L'idée de sortir, même pour un instant, pourrait lui donner un répit.

@Bastien Dassault

Izzy avait raison, Bastien n’était pas un fardeau. Oui, parfois il était dur à vivre, mais c’était le cas avec n’importe qui dans la vie. Mais lui, l’image qu’il avait de sa personne, c’était trop négatif pour en voir le positif. En effet, il avait bien de la misère à croire qu’il valait quelque chose. Il poussa un soupire tremblant en hochant la tête en signe qu’il comprenait ce que lui disait son amie. C’est juste que parfois, cette lumière est aveuglante et fait peur… Mais je sais, faut que j’apprenne à avoir confiance que c’est pas quelque chose de mauvais.. Au moins, malgré toute la noirceur qu’il voyait, il avait conscience qu’il avait la capacité d’avoir du bon, des moments plus lumineux et plus joviaux. Du temps… Il faut que j’me donne du temps. Il était déjà un peu plus calme qu’à l’origine, capable de réfléchir sans se laisser aller aux tourments de ses émotions. C’était un bon début. Un très bon début. Il s’était étiré pour prendre sa tasse, dégustant son chocolat chaud, bien que ce dernier ne soit plus aussi chaud qu’il l’était à l’origine. Ça restait quand-même réconfortant en soi. Bastien comprenait bien ce que faisait Izzy à lui proposer de sortir un peu. Marcher, prendre de l’air l’avait toujours aidé à se sentir mieux, se changer les idées. Alors il hocha la tête avant de répondre verbalement. J’veux bien. Ça n’pourra pas faire de tort et puis, j’sais que l’air frais m’aide souvent à m’remettre les idées en place. Donc va pour ça. En plus, c’est un beau parc ça, rien que l’idée suffit pour me remettre un peu de bonne humeur. Il haussa les épaules aux propositions de quoi faire au passage. Ils verraient bien sur place ce qui fait le plus de bien entre les paroles et le silence. Il avait tout de même pris le temps de finir son breuvage avant de se lever en s’étirant longuement. On y va maintenant ? Il savait bien que s’ils attendaient trop longtemps, il allait en perdre l’envie.

Izzy sourit doucement en voyant Bastien enfin prêt à sortir. Elle voyait dans son regard une lueur de volonté, même infime, qui la réchauffait. Malgré toutes les épreuves qu’il traversait, il lui montrait qu’il était prêt à avancer, un pas à la fois. Elle attrapa son manteau, s’assurant qu’il avait aussi le sien, et lui fit signe de passer devant pour descendre dans la rue. Le vent glissait sur leurs visages, les poussant doucement en avant comme une invitation à continuer. Ils marchèrent en silence pendant quelques minutes, se laissant envelopper par l'air frais. Ils prirent le chemin d’un parc à quelques rues, un endroit calme où Izzy aimait souvent venir pour réfléchir ou simplement respirer. À mesure qu’ils avançaient, les arbres dénudés, les allées désertes et les bancs froids composaient une scène paisible et figée. Ce parc, dans toute sa simplicité, offrait un réconfort discret. Izzy laissa leurs pas les guider vers un petit étang. Elle glissa un regard vers lui. Puis ils continuèrent leur marche, entre silence et échanges discrets, chacun plongé dans ses pensées. Izzy savait que la guérison était un chemin long et semé de doutes, mais elle voyait dans chaque pas qu’il faisait aujourd’hui la promesse d’un lendemain plus clair. Ils prirent place sur un banc, le vent apaisé autour d’eux, comme si la nature elle-même les enveloppait d’une certaine protection. « Tu ne dois jamais affronter ça seul, Bastien. On est là. Je suis là. » Ils restèrent là, côte à côte, laissant les mots se dissoudre dans le silence, réconfortés par la simple présence de l’autre, sous le ciel étoilé d’un soir qui leur offrait une rare et précieuse paix.

the end.