chaleur silencieuse (( bastien & izzy ))

Izzy était dans sa cuisine, ses mains s’affairant machinalement autour des casseroles et des tasses. L’odeur réconfortante du chocolat chaud envahissait déjà l’appartement, mêlée au doux parfum de vanille qu’elle ajoutait toujours à la recette, un petit secret qu’elle avait appris avec le temps. Elle savait que Bastien n’allait pas tarder. Son message était bref, mais elle avait tout de suite compris qu’il avait besoin de parler. Ils n’avaient pas besoin de beaucoup de mots pour se comprendre, cette relation-là, forgée depuis des années, leur permettait de communiquer presque par télépathie. Elle versa délicatement le lait chocolaté dans deux grandes tasses avant d’y ajouter une touche de chantilly pour lui faire plaisir. Quelque chose le tracassait, et elle savait que la douceur d’un chocolat chaud bien préparé pourrait au moins adoucir un peu le poids qu’il portait. En attendant qu’il frappe à la porte, Izzy s’installa sur le canapé, une jambe repliée sous elle, observant la buée qui s’élevait doucement des tasses. Son regard se perdit quelques instants à travers la fenêtre. Les lumières de la ville clignotaient, créant une atmosphère paisible, presque rassurante. C’était dans ce genre de moments qu’elle se rappelait à quel point elle tenait à Bastien. Lui, son roc, son allié de toujours. Ils avaient traversé tellement de choses ensemble, et chaque fois qu’il avait besoin d’elle, elle répondait présente sans hésitation. Un coup léger à la porte rompit ses pensées. Elle se leva rapidement et alla ouvrir. Bastien était là. « Entre, j’ai préparé quelque chose pour toi, » dit-elle doucement, en lui faisant signe de la suivre à l’intérieur. Ils s’assirent sur le canapé, côte à côte, chacun une tasse en main. Elle posa sa main sur son bras afin de lui montrer qu’elle était là. Quoi qu’il ait à dire, elle était là, prête à l’écouter, prête à l’aider à porter ce fardeau, comme il l’avait fait pour elle tant de fois.

@Bastien Dassault

Humeur maussade, une tristesse inexpliquée et pourtant bien présente, Bastien avait le moral à terre et il avait de la misère à le remonter. Bien que depuis le temps, il en avait l'habitude, merci à sa maladie, les émotions restaient bien fortes, démesurées et impossible à ignorer. Il avait des hauts et des bas très prononcé et malgré son traitement, il n'arrivait pas toujours à les contrôler. Au moins, ses bas étaient beaucoup moins dangeureux qu'avant, n'étant plus autant une menace pour sa vie. Et pour ça, il était bien heureux. Mais ça ne l'empêchait pas d'avoir des déprimes dur à gérer seul. Pour cette raison, il avait écrit à sa chère amie Izzy, sachant qu'avec elle, il n'avait pas besoin de se cacher, porter ce masque de santé mentale correct. N'étant pas détenteur d'un permis de conduire, et donc d'une voiture, il avant demandé à son chauffeur de le conduire chez son amie, ce qui rassurait ce dernier de savoir que son employeur n'avait pas opté pour l'isolation. Arrivé à destination, il cognait doucement à la porte, signe de son manque d'énergie. Il lui adressa tout de même un faible sourire quelque peu forcé avant d'entrer et prendre place sur le canapé. Il pris sa tasse pour humer le doux parfum du chocolat puis regardant la main qui s'était posée sur son bras. Son regard fit son chemin jusqu'au visage de la blonde et, faisant bien attention aux deux tasses, il se fit une place contre elle. Dans des moments comme ça, il avait besoin de contact pour se sentir moins seul. Il soupirant longuement en fermant les yeux. Merci d'avoir accepté d'me voir... J'sais pas si c'est la fatigue qui rend ça pire, mais clairement, j'me serais pas vu rester seul aujourd'hui.. Sa voix était imprégnée de fatigue, mais aussi de mélancolie inexpliquée. Il prit une gorgée de son chocolat chaud, clairement satisfait par le goût. J'vais t'engager comme préposée au chocolat chaud si t'veux bien. Petite teinte d'humour révélateur de la capacité à pouvoir retrouver un certain moral avec un peu de travail.

Izzy l’avait senti dès qu’elle avait ouvert la porte : ce poids invisible que Bastien portait sur ses épaules. Elle connaissait ces journées sombres où rien ne semblait aller, où même les petits efforts paraissaient immenses. Alors quand il s'était installé sur le canapé, elle l’avait laissé faire, le regardant s’installer avec précaution, cherchant son réconfort dans le simple contact physique. Elle lui sourit doucement quand il mentionna son offre de l'engager pour préparer des chocolats chauds. Bastien avait ce talent pour toujours essayer de glisser un peu d’humour, même dans les pires moments, et Izzy appréciait cette tentative, sachant à quel point cela lui coûtait parfois. Elle resserra légèrement sa prise sur son bras, lui offrant ce soutien silencieux qu'elle savait qu’il recherchait, sans avoir besoin d’en parler. « Si ça te fait du bien, j’accepte volontiers le poste, » répondit-elle avec un clin d’œil. Elle se voulait légère, mais elle surveillait ses paroles, consciente qu'il lui fallait être présente sans être envahissante. « Et je peux même inclure des petits marshmallows, si tu veux un service cinq étoiles. » Elle sentit Bastien se détendre un peu, même si son soupir trahissait encore la fatigue émotionnelle. Elle resta silencieuse un instant, respectant son besoin de répit, tout en le gardant proche d'elle. Elle savait que parfois, il n’y avait rien à dire, juste être là suffisait. « Tu as besoin de parler ? » finit-elle par demander d’une voix douce, rompant doucement le silence. « Ou un simple câlin suffit ? » Elle laissa ses mots flotter dans l’air, espérant qu’ils lui apporteraient une petite dose de réconfort. Puis elle reprit, essayant de garder l’atmosphère détendue. « Et pour ce qui est de la fatigue... on pourrait se regarder un truc stupide à la télé. Un film où on n’a pas besoin de réfléchir. Ça te dit ? »

@Bastien Dassault

Le sourire qui se traçait sur les lèvres de Bastien, même si présent et se voulant sincère, ne pouvait cacher la réalité. Même si cet humour lui faisait du bien, ça n'arrivait pas si facilement à lui remonter le moral. C'était faisable, mais difficile. C'était un gros problème chez lui. Cette vision du monde en noir et blanc rendait la vie plus difficile. Tout était beau ou tout était mauvais, soit il allait bien, soit pas du tout. Il m'arrivait que très rarement à trouver un entre deux. Et quand il était dans une humeur négative, le positif avait de la misère à faire son chemin jusqu'au son cerveau. Mais ce n'était rien de nouveau. Ça faisait déjà plusieurs années qu'il vivait ainsi et il n'avait d'autre choix que de faire avec. Les Marshmallow changent tout.. la fatigue bien trop présente, Bastien ferma les yeux, un autre soupir se faufilant entre ses lèvres. Prétendre était épuisant. Et inutile. Pourquoi prétendre ainsi face à quelqu'un qui le connaissait si bien ? Qui essayait il de berner si ce n'était que lui-même ? Il écoutait le silence un moment avant de hausser les épaules à la question de son amie. De quoi avait-il besoin ? Il ne le savait pas lui-même. En réalité, il n'y avait pas de déclencheur à son état. Il s'était simplement réveille dans un état maussade, incapable de quoi que ce soit, mais surtout, dans l'impossibilité de rester seul. Il savait de quoi il pouvait être capable quand il était dans cet état et il se devait de s'aider en tendant la main. J'sais pas... Ya pas grand chose à dire. J'me suis juste lever avec cet envie de juste disparaître... Sûrement dû à un de ces cauchemars, mais quand-même.. Le jeune homme avait mordu sa lèvre inférieure en sentant le trop plein d'émotion remonter à la surface. Comme tu veux... On peut regarder ce qui te tente.. Définitivement, il n'avait pas la force de prendre une quelconque décision.

Le poids des mots de Bastien résonnait dans l'air comme une vérité douloureuse qu'Izzy avait appris à reconnaître. Elle voyait à travers son sourire épuisé, cette façade fragile qu'il tentait de maintenir. Elle connaissait ce sentiment, cette lourdeur qu'il décrivait, ce besoin de tout laisser derrière soi, de disparaître pour échapper à la fatigue émotionnelle qui ne cessait de le tourmenter. Elle avait, elle aussi, ses propres batailles internes, mais aujourd'hui, son énergie était concentrée sur lui. Elle s'approcha un peu plus, son regard tendre mais sans pitié, refusant de se laisser tromper par les apparences. Bastien n'avait pas besoin qu'elle minimise ce qu'il ressentait, ni qu'elle lui offre des solutions miracles. Ce qu'il avait besoin, c'était de quelqu'un pour l'accompagner à travers cette tempête. "Je comprends..." murmura-t-elle, sa voix douce mais empreinte de gravité. Elle s'assit à ses côtés, sentant la fatigue de Bastien envahir l'espace, presque palpable. Elle savait qu'elle ne pouvait pas enlever cette douleur, mais elle pouvait être là. "Tu n'as pas besoin de tout dire, de tout expliquer. Juste... être là, ça suffit." Izzy posa doucement sa main sur son bras, un geste simple mais qui portait tout le poids de son soutien. Elle ne cherchait pas à imposer une solution ou à lui faire dire plus qu'il n'était prêt à partager. Parfois, le silence suffisait, et elle était prête à le respecter. "On peut regarder n'importe quoi... ou ne rien faire du tout. Si tu veux juste t’allonger et fermer les yeux, je suis là," ajouta-t-elle avec une sincérité désarmante. Elle ne cherchait pas à combler le vide avec des paroles inutiles. Elle savait que parfois, le silence était plus réparateur que toutes les paroles du monde. Elle leva les yeux vers lui, cherchant un contact, une confirmation qu'il avait bien entendu son message. "T'as pas besoin de porter ça tout seul, Bastien." Sa voix s'était faite plus ferme, presque une promesse. "Pas avec moi." Izzy restait là, silencieuse à ses côtés, prête à offrir ce dont il avait besoin, même si c'était juste une présence tranquille, un rappel qu'il n'était pas seul dans cette obscurité.

@Bastien Dassault

Bastien avait énormément de misère à garder cette parure de semblant de solidité. Il était fatigué, épuisé de la vie et encore une fois, il était à ce stade où la vie devenait trop dur pour lui, trop lourde à porter. Mais cette fois, plutôt que de chercher la disparition éternelle, il avait plutôt opté pour chercher de l'aide, une simple présence pour l'empêcher de commettre l'irréparable. Il ne cherchait pas nécessairement des paroles réconfortantes, juste une raison de ne pas passer à l'acte, une présence pour l'aider à passer au travers ce sentiment d'inutilité qui l'envahissait et le faisait sentir ainsi. Une chose qu'il aimait avec Izzy, c'est qu'il n'avait pas à parler, dire ce qui lui pesait sur le coeur. Non, il pouvait être là, en silence et pouvoir quand-même sentir le soutien de son amie. Elle le comprenait et savait comment il fonctionnait. Merci Izzy... De si bien me comprendre... Un énième soupir traversa ses lèvres alors qu'il posait sa tasse sur la table pour s'allonger, la tête se posant sur la cuisse de la jeune femme. Il avait bien vite accepté la proposition de s'allonger, trouvant le simple fait d'être assis être un effort difficile à faire. Cela dit, ses yeux refusaient de se fermer. Son regard restait simplement fixé devant lui, regardant la télévision éteinte dans un lourd silence. Silence qu'elle brisait pour lui laisser savoir qu'il n'était pas seul, qu'il avait le soutien dont il avait besoin. À ses paroles, les premières larmes quittaient ses yeux pour faire leur chemin sur ses joues. Il posa une main sur la cuisse d'Izzy pour l'agripper, sans nécessairement la serrer trop fort, mais simplement pour avoir quelque chose à quoi s'accrocher. J'en ai tellement marre de me sentir comme ça... Ma vie est censée bien aller maintenant... Mais on dirait que je ne suis pas capable de voir le positif, d'accepter cette réalité... J'ai toujours cette impression que quelque chose va arriver et tout détruire ce positif... J'arrive pas à me faire au fait que les choses peuvent bien aller, ça me fait peur Izzy... C'était un gros problème avec son trouble psychologique, le positif faisait peur, laissait place à une appréhension, une impression que rien ne peut aller bien, longtemps.

Izzy sentait toute la tension qui traversait Bastien, un poids insoutenable qu'il portait sans relâche, et pourtant, ici, avec elle, il semblait prêt à s’abandonner un peu, à laisser tomber cette carapace qu'il gardait si soigneusement. Elle n’avait pas besoin qu’il dise davantage ; les mots qu’il avait déjà partagés étaient rares mais pesants, remplis de tout ce qu’il retenait d’habitude. Cette fois, il ne se cachait pas, et elle sentait l’ampleur de sa douleur comme si c’était la sienne. La main de Bastien posée sur sa cuisse tremblait légèrement, et elle plaça doucement la sienne par-dessus, sans rien dire, offrant ce simple geste pour lui rappeler qu’elle était là, qu’il pouvait se reposer sur elle pour ce moment. Elle savait combien cela lui coûtait d’ouvrir cette partie de lui-même, combien il lui était difficile d’admettre cette peur du bonheur, cette méfiance ancrée contre tout ce qui pourrait aller bien. "Je comprends, tu sais," murmura-t-elle finalement, sa voix douce, presque un chuchotement dans l’épais silence de la pièce. "Quand on s’est habitué à ce que les choses tournent mal, c’est terrifiant de penser que le bonheur pourrait être vrai… qu’il pourrait rester." Elle soupira, ses doigts serrant les siens. "Mais, Bastien… même si tu as peur, tu as déjà fait tellement de chemin. Regarde tout ce que tu as traversé." Elle le regarda tout en posant sa main sur son visage, délicatement. "Tu n’es pas obligé de croire que le positif va durer pour l’éternité, ni de forcer ta joie," ajouta-t-elle doucement. "Mais pour aujourd’hui, pour maintenant, peut-être que tu peux juste te laisser porter. Laisse les petites choses te réconforter… les gens qui tiennent à toi, qui t’acceptent comme tu es." Elle fit une pause, laissant le silence se réinstaller, sachant qu’il avait besoin de ce temps pour tout absorber. "Je suis là, et je serai là aussi longtemps qu’il le faudra," reprit-elle enfin. "Quand tu auras besoin d'un rappel, d'un soutien, ou simplement de quelqu'un pour t’aider à traverser tout ça… je serai là."

@Bastien Dassault

Bastien était désemparé. Il avait tellement de misère à avancer dans ce territoire inconnu qu'était le bonheur. Le bonheur, pour lui, semblait irréel, comme si derrière se cachait un plus grand malheur qui allait le tirer vers le bas. Le bonheur, le vrai, lui était inconnu et semblait trop imprévisible pour être réel. Il ne savait simplement pas comme l'appréhender, comme vivre avec et l'apprécier. Il ne pouvait s'empêcher de voir tout le mal qui pouvait en découler et ça l'empêchait d'aller de l'avant. Il poussa un long soupir tremblant en écoutant Izzy parler. Il savait qu'elle avait raison, qu'il devrait essayer d'accepter un peu de positif. Il devait se permettre de toucher au bonheur, ne serait-ce qu'un instant, mais il n'y arrivait pas. Il n'était pas capable, tout simplement, de franchir ce pas. Je sais mais... C'est difficile Izzy... J'sais pas faire.. Il not une pause, un moment de réflexion, mais d'assimilation aux paroles de la femme. Les personnes qui tiennent à lui, il avait l'impression bien souvent de leur tomber sur les nerfs. Il avait l'impression d'être trop pour eux. Même pour son frère il le devenait, il le savait, à la façon qu'il le menaçait de le faire interner. Il retenait juste qu'il était devenu un trop gros problème pour son entourage. Il avait l'impression qu'ils seraient tous mieux sans lui et juste ça... Il se faisait plus tendu à cette pensée alors que les larmes avaient pris de l'ampleur. M'accepter comme je suis... On m'endure comme je suis oui... Ils ont pas le choix de faire avec moi... Je sais que je suis juste un gros problème que les gens en ont marre de gérer... Je ne fais qu'importuner les gens... J'suis bon qu'à ça... Définitivement, j'ai aucune utilité ici...

Izzy observait Bastien, son cœur se serrant à chaque mot qu'il prononçait. Il avait l'air si perdu, comme s'il était piégé dans un labyrinthe de pensées sombres, et elle voulait tant l'aider à en sortir. Elle savait que le bonheur pouvait sembler insaisissable, surtout quand on était accablé par des doutes et des angoisses. Ses mots résonnaient avec une douleur que beaucoup ressentaient, mais elle voulait lui montrer qu’il pouvait y avoir une lumière au bout du tunnel. « Je sais que c'est difficile, Bastien, mais tu n'es pas seul, » commença-t-elle, sa voix douce mais ferme. Elle s'approcha un peu, essayant de lui transmettre un peu de chaleur à travers sa présence. « Tu n'es pas un problème, ni pour moi, ni pour qui que ce soit d'autre. Je te vois comme quelqu'un qui mérite d'être heureux, même si tu as du mal à le croire en ce moment. » Les larmes qu’il retenait lui brisaient le cœur. Pourquoi est-ce que tu te vois si négativement ? Izzy avait envie de secouer son ami pour qu'il comprenne à quel point il était précieux. Chaque personne a ses luttes, mais cela ne signifie pas qu'elle n'a pas de valeur. Elle se remémorait les moments où il avait été là pour elle, où son soutien avait fait toute la différence dans sa vie. Comment pouvait-il penser qu'il n'apportait rien de bon à ceux qui l'entouraient ? « Regarde, je sais que ça paraît insurmontable, mais il y a des gens qui t’aiment. Ils ne te supportent pas juste parce qu'ils n'ont pas le choix, mais parce qu'ils voient en toi quelque chose de beau. » Elle marqua une pause, cherchant les mots justes. « Tu n’es pas un fardeau, Bastien. Tu es un ami, un frère. Et même si tu ressens que tu es trop pour eux, je te promets que c’est en toi que se cache la force d’avancer. »] Son regard se fixa sur lui, cherchant à capter son attention, à percer cette carapace de doute. « L'accepter tel que tu es, ce n'est pas facile, mais c'est le premier pas. Tu es là, vivant, et ça compte. C'est une bataille, mais chaque petite victoire sur toi-même est un pas vers le bonheur. Ça ne veut pas dire que tout va disparaître, mais tu peux apprendre à cohabiter avec tes démons. » Izzy savait que les mots ne suffisaient pas toujours. Il avait besoin d’un élan, d’une raison de croire qu’un avenir meilleur était possible. Elle se leva lentement, le regard toujours fixé sur lui. « Pourquoi ne pas commencer par faire quelque chose que tu aimes ? Même si c’est petit, juste un moment où tu peux te sentir bien ? On peut le faire ensemble, si tu veux. Je suis là pour toi. » Elle lui tendit la main, une invitation silencieuse à rejoindre un chemin vers la lumière. « Je crois en toi, Bastien. Tu dois juste te laisser une chance. » Izzy espérait de tout son cœur que, même pour un instant, il pourrait voir à travers son propre brouillard et percevoir la beauté qui l'entourait.

@Bastien Dassault

Bastien n'avait pas l'impression de mériter d'être heureux comme elle le disait. Il avait été brisé dès un jeune âge et il n'avait jamais été capable de récupérer. Il savait que tout ça n'était pas de sa faute, qu'il faisait de son mieux pour vivre normalement, mais c'était d'une difficulté sans égal. Je sais pas comment faire... Le bonheur est trop éphémère et dur à gérer.. Les larmes coulaient sans que Bastien puisse les retenir. Il avait tant de peine, de tristesse en lui qu'il n'arrivait plus à retenir. Ce qui résonnait le plus dans sa tête, c'était les paroles de son frère, ses menace de le faire interner quand il devenait un peu trop chiant à gérer. C'était tout ce qui lui restait en tête, le négatif, la haine de son père, le rejet de son frère. Au fond de lui, il savait que son frère voulait simplement l'aider, mais à la surface, il ressentait une certaine défaite, un abandon et une trahison qu'il avait de la misère à digérer. Si j'était pas un fardeau... Al ne menacerait pas de me faire interner... Si j'étais quelqu'un de bon, mon père ne me détesterait pas comme ça... Il n'arrivait pas à comprendre les gens autour de lui, ce qui pouvait pousser les autres à agir ainsi avec lui. Que ce soit ceux comme son père ou comme Izzy, que ce soit négativement ou positivement, il ne comprenait pas comment les gens faisaient pour accepter de le confier et l'endurer. Certes, les paroles de son amie l'amenait à réfléchir. Vivre avec ses démons, il n'avait pas le choix que d'apprendre à le faire, mais il devait aussi apprendre à accepter le bonheur, le fait que ça va et ça vient, qu'il ne dure pas éternellement, mais qu'il est présent et capable de revenir par moment. Il poussa un long soupir tremblant avant de se redresser en position assise et essuya ses larmes qui avaient enfin accepté de se calmer. Que pouvait il faire qu'il aimait vraiment pour l'aider à aller mieux ? C'était dur pour lui du réfléchir. Je sais pas Izzy... J'ai pas vraiment d'idée... En dehors de sortir et prendre l'air..? Marcher, respirer, se calmer, ça pouvait être une bonne option pour lui replacer les idées, lui ramener un semblant de bonne humeur.