i’m based on a true story ✦ elias

Le lieu était insolite. La rencontre aussi. Tilda renouait avec ses années folles. Elle se rappelait de ce qui avait été le plus marquant. De cette nuit où elle avait pu faire l’amour sur ce toit décrépi. Elle était déjà connue pour son ambition. Pour son insouciance. Elle était poussée par un ange. Elle franchissait les obstacles un à un. Elle misait sur son indépendance. Les garçons, ils ne parvenaient jamais à aller plus loin que la muraille qui courait autour de son cœur. Celui qu’elle avait fait gémir ici n’était plus qu’un lointain souvenir. Elle n’avait plus de contact avec aucun d’entre eux. « Tes parents ont été suffisamment égoïstes pour t’envoyer sur cette planète pourrie, alors fais ce que tu veux » Tilda n’avaient pas contacté ses géniteurs depuis plusieurs semaines. Ils étaient probablement aux Bahamas ou bien sa mère avait encore rechuté et elle était entrée en clinique. Peu importe. Son succès, elle ne le devait qu’à elle. Sa descente aux enfers, à eux. « Hey ! Dix ans.. C’est énorme non ? J’ai un pied dans la tombe et toi t’es encore de la chair fraîche .. Bordel, ça passe trop vite » La brune n’avait pas sa langue dans sa poche et l’interrogea ensuite sur sa situation amoureuse. « Un petit moment ? Je suis devenue un perroquet ou quoi ! » Tilda éclata de rire alors que la question se retournait dorénavant sur elle. « J’ai personne dans ma vie. Ils sont tous partis. Un par un. À mon avis, il faut avoir les nerfs solides pour me suivre » La belle déglutit et tout à coup, la porte du toit claqua violemment derrière eux. « Wow, c’était quoi ça ? L’âme mécontente d’un de mes ex ? » Se levant rapidement, elle entendit des rires étouffés de l’autre côté de la porte « T’es venu avec des potes ? Vous m’avez repéré et vous vouliez vous foutre de la gueule ?? »  -- @Elias Pastor

Haussement d'épaules. Elias préférait ne pas penser à son père. Il lui pourrissait littéralement la vie, mais il n'était pas capable d'assumer. En tout cas, il ne réagissait pas vraiment, mais constatait surtout qu'ils n'avaient pas un très grand écart d'âge. Au maximum, dix années. T'en fais pas, il en faut aussi pour me comprendre. Une vision de l'amour plus ou moins précise, choses qu'il voulait et savoir surtout consciemment ce qu'il ne voulait pas. La porte claqua, ils se levèrent tout deux, le palpitant du châtains à mille à l'heure. Hein ? J'ai clairement pas d'amis dans c'genre d'endroits, vraiment pas. Ce serait bizarre pour lui. Des gamins qui veulent s'amuser, non ? Il soupira longuement. Loin d'là l'idée de me foutre de toi, vraiment.. Elle était finalement sympa.

Tilda planait encore. Elle se détachait de la situation, mais percevait des cicatrices sur le cœur du bel Elias. Il était largué dans cette vie qui allait bien trop vite. Elle baissait le bouclier lentement, touché par la mélancolie qui s’évaporait de cette conversation. Soudain, la porte claqua. La brune quitta son siège et accusa l’étudiant qui était auprès d’elle. Elle était peut être victime d’un coup monté. Elle tremblait, frigorifiée et apeurée. Son regard oscillait entre la porte et le garçon qui plaidait l’innocence. Elle serra les poings et enfonça ses ongles dans sa chair. Puis, elle ferma ses paupières et contrôla la folie qu’elle croyait avoir emprisonnée en elle. Elle rouvrit ses yeux et se décontracta. Elle devait le croire ou elle finirait enfermée. « Excuse moi. J’voulais pas .. » Elle laissa sa phrase en suspend et se rapprocha de la porte. Elle poussa cette dernière et entendit l’écho de plusieurs voix. « Ok, je pense que c’est des jeunes abrutis. On fait quoi ? J’suis pas rassurée, ils pourraient nous .. nous faire du mal. Me séquestrer ! » La brune se laissait à nouveau dévorer par la paranoïa. Elle fit demi-tour et se plaça aux côtés d’Elias. « On campe ici ? » -- @Elias Pastor

Elle avait cru que c'était lui qui lui tendait un piège, mais ce n'était clairement pas son genre et qui plus était, Elias ne connaissait personne dans les environs. Souvent isolé et seul lorsqu'il venait ici quelques années en arrière, il préférait. Le monégasque s'approcha de la jeune femme, regarda la porte. Mais non, ça doit être de pauvres gamins.. soupira-t-il. Assez difficile d'effrayer le petit étudiant en politique. Elle demandait alors s'il devait camper ici, Elias arqua un sourcil ne comprenant là où elle voulait en venir. Camper ici ? Pourquoi faire ? Difficile de comprendre si elle était sérieuse ou non. Tu n'as pas d'endroits où dormir ? Demanda-t-il, finalement.

Peut-être qu’elle devrait racheter ce terrain. Raser ce bâtiment. En faire une usine au nom de sa marque. Ressasser le passé ne lui fera pas aller de l’avant. Sa peur sort de tous ses pores. Elle pourrait avoir été suivie depuis son impasse. Elle pourrait se faire kidnapper. Torturer. Tous les scénarios les plus insensés se baladent dans sa tête. Elias est impassible. Elle aimerait le secouer, lui dire qu’ils ne sont pas dans le monde des bisounours, mais elle retient sa langue. « Laisse tomber, je me demande si c’est pas toi qui a fumé en fin de compte » La demoiselle s’écarte du jeune étudiant et soupire « Bien sûr que si, je peux dormir n’importe où si je le veux, mais je vais rentrer à mon domicile, tant pis si je croise ces fous et tant pis si je finis la gorge tranchée dans un caniveau » Tilda lui lançait toute sa colère, ne se sentant pas suffisamment protégée. « Les mecs, c’est plus ce que c’était » Elle attrapa une barre de fer sur le sol et la plaça sur son épaule, comme si elle tenait une batte de baseball. Elle s’engouffra ensuite dans le bâtiment, descendant les escaliers dans l’obscurité. Elle attrapa finalement son portable et alluma la torche pour percevoir les obstacles. « JE VAIS TOUS VOUS BUTER !!! » qu’elle hurla en tapant sa barre de fer contre le mur qu’elle longeait.

Elias lui offrit un sourire. Timide sourire, mais sourire tout de même. Mais, il restait réaliste sur la situation. Même ici, les agressions se faisaient rares. Elias ne quitta pas du regard une seule seconde le petit bout de femme. Tu…. veux que je te raccompagne? proposa le monégasque. Le garçon pouvait se montrer protecteur, même envers les inconnus. Et, il avait été assez bien élevé pour savoir qu'on ne laissait pas seul une femme dans des endroits aussi bizarre. Elias la regardait attraper une barre de fer et s'engouffrer dans le bâtiment. A-attends moi ! s'exclama-t-il alors, suivant de très près la petite femme. T'as l'air sacrément violente... non ? Il restait proche d'elle, attrapa le premier truc qui traînait : un bout de bois plutôt solide.