you've got me (lewlie #14)

you've got me

'Cause everything you do
Makes me happy
That I found you
So when the day is through
Yeah, you've got me and I've got you

@Lewis Coleman + @Charlie Miles
tw : Perte d'emploi, problème d'argent, armée et blessures, décès  

Charlie n’a jamais véritablement sur ce que c’est que d’être dans une relation stable et bonne. Elle a toujours eu pour exemple ses parents, qui ont passé plus de temps d'être défoncé ou sou et à se hurler dessus qu’à se montrer de l’amour. Alors une partie d’elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter, de se dire que c’est ce qui finira par arriver entre elle et Lewis même si jusqu’à présent elle ne l’a vu qu’une seule fois vraiment en colère et frustre contre elle. Vivre ensemble, tout le temps, reste cependant quelque chose qui ne serait jamais vraiment venu a la tête de Charlie, tout comme beaucoup de choses depuis qu’elle connaît Lewis à vrai dire. Il a déclenché en elle des envies et des sentiments qu’elle n’a jamais ressenti. Elle qui s’était vouée de rester seule, qu’elle était mieux ainsi, voilà qu’elle est à présent dans une relation avec un homme absolument formidable. À demi-mot, elle fait par de ses inquiétudes a son petit ami qui trouve encore une fois les mots pour la rassurer. La vérité, c’est que Charlie n’a jamais été aussi heureuse que depuis que l’ancien militaire est entre dans sa vie. Elle découvre jour après jour ce que c’est que d’être dans une bonne relation, de se faire aimer et de ne pas devoir se taire ou cacher ce qu’elle ressent. Elle hoche doucement la tête avec un petit sourire. ”D’accord. J’ai juste pas trop l’habitude… Mes parents se hurlaient dessus tout le temps quand ils etaient pas défoncés...” Et pas dans le bon sens du terme. Elle entend encore des fois les échos de leur voix se hurlant dessus sans ni queue ni tête. Mais Lewis a raison, ils ne sont pas ses parents, et peut-être que de disputer peut aussi être quelque chose de positif. Mais elle a envie de vivre avec lui, de passer cette étape avec lui, même si cela lui fait un peu peur, l’idée de s’endormir avec lui toutes les nuits est plus forte. Elle se réveillerait avec lui tous les matins, pourrait passer son dimanche a ne rien faire avec lui, elle aime cette idée. Elle laisse échapper un léger rire aux paroles du brun en secouant doucement la tête, ce n’est pas du charme, ce n’est que la vérité de ce qu’elle ressent. Lorsqu’il lui dit qu’il l’aime Charlie ne peut s’empêcher d’avoir le cœur qui gonfle. Elle ne se lasserait jamais de l’entendre dire ça, jamais ! ”Tu es mon ange. Et je t’aime aussi.” Elle l’aime comme elle n’a jamais aimé personne…

***

Excitée a l’idée de quelque chose de nouveau, d’un autre départ en quelque sorte avec Lewis, Charlie n’a pu s’empêcher d’envoyer des messages à Ascella, Milo et Wade. Si elle s’était attendue à ce que Milo soit un peu retissant, après tout il a toujours été protecteur avec elle, elle n’avait pas pensé que Wade le serait. À la réponse des deux hommes, elle se sent déçue, blessée qu’au lieu de la supporter comme elle aurait aime qu’ils le fassent, ils disent tous les deux qu’il ne pense pas que ce soit une bonne idée. À ces réponses, elle se sent doucement se renfermer, comme un automatisme, venant se poser sur le canapé et ramener ses genoux contre elle, les recouvrant du pull qu’elle porte. C’est à peine si elle entend Lewis revenir des courses et de la porte d’entrée se refermer derrière lui. C’est lorsque sa main vient de poser contre sa jambe qu’elle se reconnecte à la réalité et relève le regard vers lui. Sans même une seconde d’hésitation, elle vient se blottir contre son torse. Cette fois-ci elle est certaines de sa décision, mais c’est la réaction des seuls gens qui compte dans sa vie qui la blesse. Elle renifle un peu avant de se reculer pour attraper son portable et montrer les messages au brun. ”J’sais que Milo allait être retissant, je m’en doutais, mais je m’attendais pas à ce que lui et Wade réagissent comme ca.” Elle observe le visage de Lewis. ”J’suis sûr de moi, pour la première fois, mais je… J’aime pas leur réaction.” Dit-elle en fronçant les sourcils. Elle essaye de trouver les mots pour exprimer exactement ce qu’elle ressent, mais elle n’a jamais été douée avec les mots.

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@Lewis Coleman + @Charlie Miles
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Même si Charlie s'était autant affirmée qu'ouverte ces dernières semaines, Lewis la savait là. La Charlie marquée par les stigmates visibles, perlant sous forme d'ovales de peau plus foncés sur son ventre, et d'autres indécelables à l'oeil nu mais bel et bien présents. L'enfer était pavé de toutes les meilleures intentions mais celui de Miles voyait cohabiter toutes celles que ses parents n'avaient pas eu pour elle. Ils étaient à l'origine de l'éclat de tristesse qui brillait par moment dans les yeux de sa petite amie. La découvrir prostrée dans la pénombre du salon faisait appel à des souvenirs qu'ils avaient partagé en temps qu'amis, d'elle se confinant dans un espace temps auquel elle seule avait accès. D'elle acceptant, à contrecœur, qu'il lui prépare une soupe fumante alors qu'un virus hivernal l'assommait. D'elle laissant échapper une assiette lorsqu'il l'avait questionnée sur ses parents, à demi-mot. D'elle le laissant seul, inondant le trottoir de son incompréhension, lorsqu'elle l'avait croisé au sortir d'un restaurant après une embuscade grossière de ses soeurs. D'elle encore, cet après-midi, évoquant la perte de son poste à la boutique après des semaines de silence. La porte qu'elle avait entrebâillée depuis qu'ils étaient ensemble, l'ancien militaire s'appliquait à la maintenir ouverte. A laisser entrer le soleil dans un monde où Charlie avait si souvent été privée de la lumière qui lui revenait.

Les doigts aimants de Lewis glissèrent le long du tissu pour atteindre sa jambe, qu'il recouvrit de sa paume chaude. Sous ses phalanges, la douceur duveteuse du vêtement contrastait avec le regard sombre et infiniment triste qu'elle posa sur lui. Sous la manche de son T-shirt, le tatouage qui avait marqué son entrée à l'armée capta brièvement la lumière alors qu'il refermait tendrement un bras autour de l'épaule de Charlie. Hissée plus haut pour se tapir contre son torse, la chaleur de leurs corps enlacés réconforta Coleman. Même dans l'ombre relative, Charlie était tout ce qu'il y avait de plus solaire à ses yeux. La voix peinée de Miles, s'élevant entre eux alors qu'elle portait la main à son téléphone, le ramena à une réalité qu'il ne connaissait pas encore. Que s'était-il passé en son absence ? Il avait quittée une Charlie relativement enthousiaste au moment de partir pour PetSmart. Il la retrouvait à présent drapée d'un chagrin qui éclipsait son sourire habituel. Charlie tendit la main pour lui permettre de lire les messages qu'elle y faisait défiler. A l'écran, les réponses de Milo et de Wade fusaient au rythme de leurs doutes concernant la vie qu'ils envisageaient ensemble. Par réflexe, Lewis resserra son étreinte sur l'épaule de Charlie et embrassa longuement la cascade de cheveux bruns qui prenait naissance sur le dessus de son crâne. Derrière les doutes de Milo s'en dessinaient d'autres, ceux qu'il nourrissait depuis le départ concernant Lewis. Milo ne s'en était pas caché lors de leur rencontre hasardeuse dans les hauteurs du Massachusetts. You shouldn’t depend on him. Charlie avait la force nécessaire pour se protéger seule mais Lewis ne pouvait s'empêcher d'être cette armure supplémentaire, impalpable mais réelle. La savoir en sécurité, quelle que soit la forme que celle-ci revêtait, était une priorité qui était née en même temps que leur amitié. Une priorité qui, avec le temps, en avait effacé d'autres pour en avoir la primeur. Son torse s'affaissa tandis que Lewis expirait lentement, le bleu de ses yeux aspiré par les abysses sombres que Charlie lui renvoyait. Leur réaction aurait certainement été bien différente si Ascella avait eu vent d'une chambre libre à la Coterie mais... ce que je lis avant tout, ce sont deux amis qui cherchent simplement à te protéger. Il aurait certainement eu des réserves identiques s'il s'était agi de ses soeurs, même si elles ne se seraient pas privées pour le renvoyer au rôle qui était le sien. Grand frère et non, juge. Charlie, je rejoins Milo sur un point au moins. Si tu décidais véritablement de venir habiter ici, tu ne seras pas chez moi... Tu seras chez nous. Tu ne me seras jamais redevable de rien, tu le sais évidemment ? Tu ne devrais pas avoir l'impression de dépendre de moi ou de qui que ce soit d'autre. Charlie était la seule en mesure de décider de la voie qu'elle souhaitait emprunter, emménager avec lui pour du permanent ou le temps de rebondir, passer quelques temps chez Wade ou Milo pour faire le point... Lewis ne lui imposerait jamais rien. J’suis sûr de moi. Le sourire de Lewis s'étira, le besoin d'elle crépitant comme une bougie éternelle sous son torse musclé. Le choix n'appartient à personne d'autre que toi seule... alors si tu es en certaine, compte sur l'aide du temps pour qu'ils s'y fassent, souffla Lewis en caressant sa joue humide. Peut-être que leur proposer de venir pour le déménagement ou pour un déjeuner à la maison, tous les deux, pourrait aider l'idée à faire son chemin ? L'idée que Charlie ait pris cette décision en son âme et conscience. L'idée qu'ils puissent être aussi heureux avec une adresse qu'ils ne l'étaient déjà avec deux.

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Charlie avait espéré pour une bonne réaction venant de Wade et d'un peu plus de support venant de Milo. Bien sûr, elle connaît Milo depuis le temps, elle sait à quel point il peut se montrer protecteur envers elle parce qu’il connaît son passe, il sait à quel point la vie n’a pas été facile pour elle, mais elle aurait aime qu’il lui dise qui lui prouvait que si elle pensait que c’était un bon choix, alors ça l’était. Dans un sens, elle comprend les inquiétudes du brun, si Ascella avait emménagé avec un homme aussi rapidement elle aurait sûrement garder un œil sur tout ça de loin, mais pour la première fois de sa vie, l’idée d’un changement aussi énorme ne la terrifie et lui donne même envie. Elle a cette petite boule d’excitation qui s’est formée dans son ventre, mais qui est retombée un peu lorsqu’elle a reçu la réaction de son meilleur ami et de l’homme qui a toujours agi comme son grand frère. Lewis étants partis faire deux – trois courses, elle ne peut alors s’empêcher de douter pendant quelques secondes. Devrait-elle attendre ? Devrait-elle lui dire non et allait vivre à nouveau avec Milo ? Mais lorsque le visage de son petit ami apparaît à nouveau devant elle, les plis de son front tiré par l’inquiétude, tous ses doutes disparaissent aussitôt. Non. Elle fait le bon choix. Elle aime Lewis de tout son cœur et elle veut vivre avec lui, elle veut former une vie avec lui, elle veut s’endormir et se réveiller à ses côtés. Elle ne pleure pas, mais son regard montre probablement la peine qu’elle ressent que personne ne la félicite de son choix ou ne lui dise simplement : ‘je suis heureux pour toi’. Alors sans un mot, Charlie vient glisser ses bras autour du cou de Lewis pour venir se blottir contre lui pendant quelques minutes avant qu’elle ne se recule un peu. Ne voulant pas de secret entre eux elle déverrouille son vieux portable et lui montre les sms de Milo et Wade. Elle est simplement déçue de leurs réactions. ”J’sais qu’ils veulent juste me protéger, mais j’aurais aimé qu’ils soient heureux pour moi.” Bien sûr qu’elle s’est attendue à un ‘t’es sûr de toi ?’ mais elle aurait aimé que cela suive avec une preuve de support. Elle relève le regard vers les beaux yeux bleus de Lewis et l’écoute. Bien sûr qu’elle sait qu’elle ne lui devra rien, que cette décision de vivre ensemble est une qu’ils prennent ensemble. Elle n’a jamais dependu de personne et elle ne compte pas commencer maintenant. ”Je sais. Et puis je continue de chercher un boulot plein temps. Je payerais ma part de loyer, et de course.” Elle ne compte pas venir vivre chez lui, chez eux et ne contribuer a rien.

Le sourire que Lewis lui offre malgré leur conversation lui réchauffe le cœur. Malgré les SMS de ses amis, il ne revient pas en arrière et, au contraire, il lui fait comprendre que c’est une décision qui appartient à eux seuls, et qu’elle restera indépendant. Elle n’en a jamais vraiment douté, parce que Charlie commence à connaître son petit ami et à connaître son cœur et ses intentions. Elle ne cesse de se rendre compte que l’amour qu’elle a pour lui ne fait qu’accroître chaque jour. Elle ignorait que c’était possible d’aimer quelqu’un aussi fort avant Lewis… Elle hoche doucement la tête à la proposition de son petit ami et vient caresser sa joue. ”J’aime bien cette idée. Et je suis sûr que Milo finira par se rendre compte que tu es un homme bien.” Elle se rapproche de lui et un léger sourire aux lèvres, elle vient déposer ses lèvres sur les siennes. ”Et je sais que je l’ai déjà dit, mais je suis sûr de vouloir vivre avec toi. J’aime l’idée que tu sois tout le temps-là.” Avoue-t-elle avec un sourire tendre, ce sourire qui n’est réservé qu’à son homme, a celui qui fait battre son cœur. ”Qu’est-ce que tu veux faire ce soir ?”

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Le regard voilé de Miles abritait une estime d'elle-même déjà lézardée par l'appui que ses parents ne lui avaient jamais offert. Pire, qu'ils lui avaient refusé année après année. Une brèche que les doutes de Milo et Wade venaient certainement de combler là où Lewis espérait la voir disparaître. Contrairement à la fine ligne de peau plus foncée, héritée de la rencontre de son genou avec un rocher lors de leur randonnée, certaines cicatrices tardaient plus que d'autres à se refermer. A se faire oublier. Comme par extension de pensée, sa main glissa le long du hoodie pour caresser son genou replié. S'il condamnait la cause des marques qui habillaient le corps de sa petite amie, il les aimait pourtant sans réserve. Charlie avait une force de caractère dont elle ne semblait pas avoir conscience, sa façon bien à elle de s'attarder sur demain plutôt qu'hier. Le manque d'elle s'était imprégné dans chacune des photos de cet été, dans chacun des sourires de l'ancien militaire sur fond de paysage italien. S'il aimait pouvoir la retrouver à chaque nouveau lever de soleil, vivre plusieurs semaines sans elle avait pris la forme d'une confirmation superflue. Ce qui compte avant tout, c'est que toi tu le sois : heureuse, répondit Lewis en espérant qu'elle lisait dans son sourire toutes les certitudes dont elle manquait sur l'instant. Lorsqu'ils avaient échangé à coeur ouvert, à son retour de Miami, Lewis avait suggéré que leur relation reposait avant tout sur un lui et sur un elle, que le tout Boston n'était pas en droit de prendre la moindre décision à leur place. Une pensée aujourd'hui enracinée. Etre soldat l'avait armé d'une patience certaine et grandir auprès de quatre soeurs aux caractères bien différents, aussi. La nouvelle est récente pour eux alors laisse-leur un peu de temps. Quelques jours, quelques semaines... Il caressa lentement sa joue sans la quitter des yeux, presque comme s'il espérait que ce simple contact suffise à apaiser ses angoisses latentes. Milo et Wade voulaient très certainement la voir heureuse, une constante sur laquelle - au moins - ils se rejoignaient. Si j'entends parler de la moindre piste, tu seras la première informée, dit Lewis en prenant ses doigts entre les siens. A bien y penser, ils avaient gagné en douceur et perdu en rugosité depuis qu'elle ne faisait plus de piano. Une forme d'expression qu'il imaginait déjà lui manquer. On s'organisera au fil des semaines pour le loyer et les courses, ne t'inquiète pas pour ça. Même si je suis persuadé que tu diras le contraire, ce serait presque un détail à l'heure actuelle. A lui seul, Lewis percevait de quoi couvrir les dépenses du ménage qu'ils pourraient former, demain. Et loin de lui l'idée de faire du loyer un sujet de crispation pour Charlie à l'approche de l'échéance mensuelle, elle ferait en fonction de ses moyens.

Je pense que ce point peut prendre du temps, plaisanta Lewis malgré lui. Dire que Milo avait eu des réserves les concernant était un pâle reflet de la réalité et si Lewis avait ses preuves à faire, c'était auprès de Charlie uniquement. Mais j'espère que ça arrivera. Tout simplement parce que je sais à quel point c'est important pour toi, confia t-il en accueillant avec bonheur la sensation des lèvres chaudes de Charlie sur les siennes. Presque tout le temps, la corrigea Coleman avec un sourire taquin. Charlie aurait une bonne partie de ses matinées alors que lui serait de service et quelques heures en journée lorsqu'il partirait s'entraîner. Ils avaient trouvé un équilibre qui fonctionnait depuis des semaines, vivre ensemble en serait le prolongement. Disons que maintenant que tu poses la question, j'ai bien ma petite idée, dit Lewis en lui rendant son sourire, ses lèvres mouvantes s'approchant du front qu'elle lui avait involontairement tendu en se tournant vers lui. Laisse-moi quinze ou disons vingt minutes... Je pense que ça te ferait du bien de sortir mais ne change rien, tu es parfaite. Sa voix s'éteignit contre la peau lisse de son front qu'il marqua de ses lèvres avant de se défaire doucement de son étreinte pour se relever. Dans l'obscurité, Lewis passa devant le panier de Bucky et s'approcha de la table du salon, sur laquelle trônaient toujours ses achats de chez PetSmart.

Convertir l'arrière de son pick-up en cinéma de plein-air serait une première ; aussi, Lewis vérifia une dernière fois le nécessaire à l'arrière du véhicule. Couverture épaisse, oreillers, enceintes à poser, ordinateur portable à défaut d'une toile tendue, snacks et boissons, lumières solaires portables qu'il utilisait d'ordinaire en randonnée... Rechargées, ces dernières brillaient déjà depuis le siège arrière. Coleman avait rangé ses courses de l'après-midi et rempli la gamelle de Bucky pour qu'il célèbre la soirée, à sa manière. En Italie, il n'y avait pas une nuit pendant laquelle Charlie ne lui avait pas manqué mais celle à venir, ils la partageraient. Allongée sur le canapé, tournant le dos à la porte d'entrée, Charlie l'avait entendu ouvrir portes et placards mais certainement sans faire le moindre lien avec le programme de ce soir. Je me disais que l'on pouvait passer acheter des macaronis au fromage... souffla Lewis en s'approchant depuis l'arrière du canapé, tête penchée vers le bas alors que celle de Charlie était orientée vers le ciel, vers lui. Et peut-être, s'organiser une soirée cinéma... juste tous les deux. Allait-elle comprendre maintenant ou en entrant dans la voiture à la lueur des lampadaires extérieurs et des lampes portatives ?

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Miles se doutait que Lewis trouverait les bons mots pour la rassurer, comme il a toujours si bien le faire. Elle ignore toujours comment il est capable de toujours savoir quoi dire où faire pour apaiser les questions qui tournent dans sa tête sans cesse. À ses côtés, l’anxiété de la brunette se calme, disparaissant presque comme un simple fond sonore qu’elle arrive a ignorer et l’idée de vivre avec l’homme qu’elle aime lui donne cette impression de se diriger vers une vie plus apaisée. Après tout, Lewis a raison, tout ce qui compte, c’est qu’elle soit heureuse. C’est sa décision à elle et a personne d’autre, parce que c’est elle qui est dans cette relation avec le brun, pas Wade et pas Milo. C’est à elle de faire confiance à ses instincts et de faire ce qu’elle a vraiment envie de faire. Et puis, même si cela s’avère être une erreur, c’est peut-être une erreur qu’elle se doit alors de faire. C’est sa vie. ”Je suis heureuse. Tu me rends heureuse.” Murmure-t-elle doucement en venant caresser sa joue. Quelques mois plus tôt elle aurait été incapable d’avouer ce genre de chose, de dire Lewis qu’elle l’aime, l’idée de vivre avec lui l’aurait absolument et complètement terrifie. Mais Charlie grandit, elle s’ouvre doucement et laisse son petit ami prendre une place dans son cœur et sa vie que personne d’autre n’a jamais eu avant lui. Elle hoche doucement la tête alors que Lewis lui dit de laisser du temps à Milo et Wade pour se faire a l’idée. Après tout, ils finiront bien par s’y faire, par s’habituer à voir Charlie heureuse en parlant de l’homme en face d’elle. Charlie offre bien évidemment de payer sa part, de partager le loyer tout comme le prix de la nourriture, mais comme elle aurait dû s’y attendre, Lewis ne semble pas du tout inquiet. Elle se doute que si il avait pu il lui aurait même dit que ça ne le dérangerait pas de tout payer, parce que dans le fond elle commence à vraiment le connaître.

Si Milo a toujours occupé une grande place dans la vie de Charlie, aujourd’hui Lewis en occupe une tout aussi important, voir même plus. Milo a toujours été le grand frère que la brune n’a jamais eu, la famille qu’elle a gagne par chance alors que la sienne n’a su que le décevoir et lui faire du mal. Milo l’avait hébergé, l’avait laisser s’ouvrir doucement, a son rythme. Lewis, lui, a su ouvrir le cœur de la jeune femme encore plus, laissant l’amour qu’il lui porte lui faire se sentir mérité et lui donnant l’impression de le mériter. ”Oui, c’est vraiment important pour moi.” Charlie hoche doucement la tête. Elle espérait vraiment qu’un jour Milo et Lewis arrivent à devenir amis, ou au moins a supporter d’être dans la même pièce sans que cela soit gênant. Charlie se vide cependant la tête, ne voulant plus penser à cela et voulant profiter de sa soirée avec Lewis, de cette première nuit après avoir décidé que cet appartement sera aussi bientôt le sien. Elle fronce un peu les sourcils de curiosité quand Lewis lui avoue avoir une idée de soirée pour eux, mais elle se ferme les yeux en sentant les lèvres du brun se déposant sur son front.

Charlie écoute Lewis s’activer dans l’appartement, mettant des choses dans un sac, mais elle ignore ce qu’il prépare. Elle essaye de deviner, mais tout ce qu’il assemble ne lui donne aucune idée du programme de leur soirée. Alors, au lieu de chercher, elle caresse Bucky qui est venu s’allonger sur elle pour un câlin, ce qu’elle ne refuse absolument jamais. Elle redresse la tête lorsque la voix de son petit ami s’adresse à elle. ”Oui, si tu veux. Mais je ne sais pas ce que tu as prévu.” Elle lui offre un sourire tendre, le regard monté vers lui alors que son visage parfait se place au-dessus du sien. Elle ne peut s’empêcher de venir glisser une main dans sa barbe. Elle l’aime tellement… ”Juste tous les deux ?” Elle réfléchit, a comment cela est possible et à part une soirée ici, elle ne voit pas vraiment ou cela pourrait être possible juste pour deux. ”Tu as réservé un film tellement nul que ça sera juste toi et moi dans la salle ?” Demande-t-elle en plaisantant, un sourire en coin avant de reprendre la parole. ”Avoue, tu veux juste make out dans le cine comme un ado de seize ans.” Dit-elle pour l’embeter avant de se redresser et de se lever du canapé pour venir passer ses bras autour de son cou. ”Tu sais bien que tout ce que tu prévois va me plaire. Tant que c’est avec toi.”