don’t tell anyone you saw me ✦ pirun

✦ @Pirun Keswick  / tw : violence verbale/physique. La page restera vierge. Blanche. Le curseur qui clignote provoque une vague d'angoisse. Elle ferme alors son ordinateur et quitte son donjon. Elle descend les marches. Craquement sous son poids plume. Elle attrape sa liste et roule jusqu’au magasin. Elle conduit son chariot dans le rayon bricolage et jette à l’intérieur un peu de tout pour sa maison vétuste. Cordage, scotch, bâche, pelle et peinture. Quelques produits dont on a besoin lorsqu'on souhaite se débarrasser d'un cadavre. Elle craque ensuite pour quelques fleurs et paie le tout avec cette sale impression d’être suivie et observée. Elle rentre et décharge son coffre. Le soleil décline déjà dans l’impasse. L’air renfrogné, elle rentre se préparer à manger. Une salade césar et un verre de vin, elle se cale dans son canapé et allume son écran plat. Elle sélectionne sa série et plante sa fourchette dans la verdure. Tout à coup, un flash lumineux l’interrompt. Son sang se glace. Elle dépose son assiette sur la table basse et fonce vers la fenêtre. Une silhouette tapie dans l’ombre la fixe. Bordel, soit c’est encore la maison qui lui joue des tours, soit il y a un véritable intrus dans ces buissons. Courant sur le parquet délabré, elle s’arme d’un couteau et sort dans la jardin. « Ne bougez plus !! » La personne bondit de sa cachette, Tilda la poursuit et saute sur son dos, étranglant l’inconnu qui l’a visiblement photographié à son insu. « Si vous continuez de vous débattre, je vous plante ! » Ce n’était donc pas qu’une impression, cet homme l’avait suivi jusqu’ici. Que lui voulait t-il ? La cambrioler ? L'agresser ?

✦ @Pirun Keswick  / tw : violence verbale/physique. Elle sort subitement de sa léthargie. Elle oublie sa série ennuyante et accoure dans la cuisine. Le couteau sort du morceau de bois. La lame est longue. Elle pourra facilement l’enfoncer dans la chair de cet enfoiré qui l’espionnait. Elle est commandé par l’instinct de survie et la colère. Elle ouvre la porte et se fit à ses yeux de lynx. Le lampadaire éclaire l’impasse. Un chien aboie au loin. Tilda se rue sur l’intrus et elle ne sent plus sa force. Elle le maintien, à cheval sur son dos car il a cédé sous son poids. Elle a acheté cet espèce de vieille demeure pour avoir la paix, pas pour qu’on publie des photos d’elle sur Internet et qu’elle soit la cible des crétins qui pullulent sur le web. Elle ne faiblit pas. Elle l’entend faire de l’humour, ce qui fait redoubler en intensité sa rage. « T’es un rigolo toi ! Qu’est-ce que tu fous ici ? Tu cherchais quoi au juste ? » La paranoïa l’emporte peut être, mais Matilda Ziegler est millionnaire, si un réseau de cambrioleur a dégoté son adresse, elle peut dire adieu à sa tranquillité. « Et puis je dirais plutôt massacre à la tronçonneuse, je vais te traquer et te .. » Toujours sur lui, Tilda planta le couteau à un centimètre de son visage dans la pelouse humide. Elle se rendit compte que la vieille folle d’en face les épiait. Elle roula alors sur le côté et se coucha sur le dos en explosant de rire. « Fais semblant de m’embrasser ! » qu'elle exigea avec fermeté.

✦ @Pirun Keswick  / tw : violence verbale/physique. Elle relâche son paparazzi. Elle lui laisse la vie sauve, mais elle s’est rendue compte qu’elle pouvait commettre l’irréparable pour garder son jardin secret. La lame s’enfonce dans la terre fraîche. Le voyou qui était sur sa pelouse la camoufle et permet ainsi de lui éviter bien des ennuis. Talent d’actrice, elle feint l’amour fou avec cet individu qu’elle aurait rêvé de terrifier davantage. La vieille pot resserre son chandail autour d’elle et referme sa porte. Le type joue le jeu et Tilda grimace sous l’éclairage du lampadaire. Elle aperçoit la commère à la fenêtre et ne peut qu’accepter l’intrus dans sa demeure probablement hantée par des âmes en perdition. Elle invite son ennemi dans son repaire. Lorsque la porte se referme derrière eux, elle le pointe de son index avec une lueur de folie dans les yeux « C’est quoi ce délire ? Qu’est ce que vous foutiez dans mes buissons ? Vous vouliez me cambrioler ? » Bordel, elle est bien la fille de sa mère, à se perdre dans la paranoïa. En même temps, tout laisse à penser qu’il n’est pas normal. Il n'y a rien au bout de cette rue et elle ne l'a jamais vu dans le voisinage. « Je devrais appeler la police » Menace en l’air, elle ne pourrait pas se permettre de perdre son anonymat qu’elle a gagné après un foutu burn out.

✦ @Pirun Keswick  / tw : ras. Elle avait invité le vampire chez elle. Il pouvait dorénavant planter ses crocs dans son cou et faire d’elle sa créature. Elle ne s’avouera pas vaincue aussi facilement. C’est elle qui montra les dents. C’était sa propriété. Elle avait bâtie un empire pour s’offrir tout ceci, personne ne viendrait lui dérober le moindre centime. Matilda Ziegler revenait de loin. Elle n’en avait jamais parlé à personne, mais la presse l’avait fait pour elle lorsqu’elle était encore l’image de sa marque. Matilda avait vécu avec la folie. Elle savait qu’une partie de la psychose était génétique. Qu’elle pourrait soudainement basculer. Alors qu’elle se retrouvait avec cet individu, elle lui balança sa peur avec agressivité. Le jeune homme répliqua avec certains arguments qu’elle ne parvenait pas à entendre. Elle leva les yeux au ciel et recula d’un pas lorsqu’il s’approcha pour lui montrer ses papiers d’identité. Elle arqua un sourcil et ouvrit un vieux dossier dans sa mémoire. « Ah, euh .. Tu n’aurais pas pu me le dire avant ? » qu’elle l’engueula en plaquant sa main sur son front fiévreux. Son sang brûlait à travers sa peau. Elle était en compagnie d’un type qui valait cher, très cher. La menace était soudainement partie. « J’ai vraiment cru que j’étais en danger, je .. tu diras rien ? » Sinon quoi Matilda ? Tu vas séquestrer ce pauvre gars ? La blonde partit vers le salon pour retrouver son canapé et rattrapa son assiette « T’as mangé ? Je peux te préparer un truc si tu veux » Elle éteignit la télévision et se mit en tailleur, devenant tout à coup plus agréable. Elle respirait encore fort, mais elle n'pouvait pas se montrer plus virulente. Elle n'était pas en compagnie d'un prédateur, ce n'était que le gentil Pi.

✦ @Pirun Keswick  / tw : ras. Elle n’était plus celle qu’elle était lorsqu’elle avait rencontré le brun pour la toute première fois. Tout avait changé depuis. Ses nerfs n’avaient pas tenus. Elle s’était totalement effondrée alors qu’elle était au sommet. Elle était toujours aussi originale, mais elle recherchait l’anonymat. Elle avait placé sa sœur en avant, se cachant derrière elle, pour ne plus tomber aussi bas qu’elle était tombée il y a de ça quelques années. Elle était encore consciente de ses fragilités et elle vivait dans la peur que son psychisme éclate. Elle se remémorait souvent les périodes où elle vivait dans la paranoïa au travers de sa mère. Elle craignait désormais de basculer dans cette folie. C’est notamment pour cela qu’elle vivait loin de toute agitation. Elle faisait confiance à Pi, bien qu’il pouvait avoir changé et se foutre totalement de Matilda Ziegler. « Ça va, c’est rien » La blonde traversa la salle à manger pour s’installer dans son salon. Elle coupa l’image du téléviseur et reprit la dégustation de sa salade. « Personne que je sache et c’est ce que je souhaite. Je veux pas qu’on me retrouve, je suis bien mieux ici, dans mon terrier » Elle mâchouilla une bouchée, priant intérieurement pour que la curieuse d’en face n’est pas contacté les forces de l’ordre. « Ma sœur va bien, c’est elle qui dirige ma marque depuis quelques temps. Je lui fais confiance. Elle est bien plus forte que moi » Tilda dévorait son plat, toujours aussi préoccupée par cette visite surprise. Pi ramenait avec lui une époque révolue. Elle était bien plus cool la Tilda d’avant. Un bout de femme inoubliable. Malheureusement, le mental n’avait pas tenu. Elle se réfugiait maintenant dans l’alcool et la drogue pour ne plus ressentir la nostalgie. Pi n’avait probablement pas eu le temps de voir les cadavres de bouteilles dans la cuisine. La demoiselle but son verre de vin et reposa son assiette sur la table basse. « Mais tu vis ici ? Le monde est petit » Tilda n’avait que de vagues souvenirs de Pi, il faisait partie du passé et elle ne voulait pas que cela réveille la douleur.