Torrann ♦ Truly, madly, deeply.

TRULY. MADLY. DEEPLY.
Torrey & Eachann

Marcher dans le couloir main dans la main, mon sac kaki en bandoulière et tirant sa valise. Glisser la carte qui ouvrait notre chambre... Tout ça ne me semblait pas si naturel que ça malheureusement. Je commençais à me demander si je n'aurais pas dû faire comme depuis mon arrivée : prétendre avoir besoin d'espace. Et pourtant, je savais que Torrey me voulait à ses côtés et à ceux de Lily mais c'était trop pour moi. Je commençais à regretter mon mensonge, à voir des traitres partout. Leyna surtout. Nous étions dans la même équipe et c'était très délicat de cacher ma véritable identité. En gros : j'étais dans une sacré merde. Malgré cette sensation de ne pas être à ma place, la présence de la jolie brune à mes côtés était devenue habituelle. Un peu comme si j'avais toujours été celui qu'elle aime. Et avec le temps, j'avais de plus en plus de mal à me souvenir que la Dunster ne m'aimait pas moi mais le souvenir de Kovu. Je serrais les dents puis tentais un sourire en ouvrant la porte de notre chambre. "Tadaaaam !" Je lui lâchais la main et déposais en pagaille les bagages avant de me jeter sur le lit. "Je parie que tu veux dormir du côté de la fenêtre pour ne pas être près de la porte." Déduction de base : aucune femme n'aime ça... Je tapotais le matelas à côté de moi pour qu'elle vienne me rejoindre avec un petit clin d'oeil.  

Par la fenêtre ouverte entrait un vent tiède, faisant onduler les rideaux légers. Tous mes muscles se détendirent quand Torrey se colla contre moi, unissant ses lèvres aux miennes. Fermant les yeux, je glissais mes bras autour d'elle et roulant pour me retrouver au-dessus d'elle. "C'est bizarre... j'ai l'impression que ces petites vacances ne te donnent pas spécialement envie de sortir. Et puis cette chambre est géniale." Je souris avant de repousser une mèche brune derrière l'oreille de la jolie brune. En l'embrassant dans le cou, je ne pu m'empêcher d'inspirer à plein poumon son parfum. Jamais je n'en avais senti d'aussi bon. Et d'ailleurs, jamais je n'avais autant apprécier la présence de quelqu'un. En général, j'étais plutôt un solitaire un peu égocentrique et ironique mais avec elle c'était différent. Parfois, j'avais un peu l'impression de devenir aussi fleur bleue que Kovu.

J'éclatais de rire en entendant sa réponse et enfuis mon visage dans ses boucles brunes. Je fermais les yeux en sentant ses lèvres dans mon cou. Ok. Si j'avais vraiment été professeur, j'aurais du résister mais là... Après tout, elle pensait que j'étais toujours le petit Lowell qu'était Kovu. Il n'y avait rien d'interdit au moins de 21 ans dans tout ça. Et puis nous avions le même âge. Je me redressais pour poser un baiser sur son nez puis glissant une main le long de sa cuisse, sur ses lèvre. "Si j'te dis que ce n'est pas la chambre que je veux explorer, je dors par terre ?" Je lui lançais un regard amusé et plein de sous entendu avant de me jeter sur elle pour la chatouiller.

J'adorais la voir se tortiller, essayant désespérément de se libérer de mon étreinte et de mes chatouilles. Puis elle fit quelque chose auquel je ne m'attendais pas du tout : me mordre le bras. En protestant, je lui offris une moue sévère puis une petite grimace de victime. Je lui tirais la langue et lui tournais le dos, faussement vexé. Je ne pu jouer très longtemps la comédie sous ses baisers. Je ne pouvais pas m'empêcher de les lui rendre chaque fois avec plus de passion et de tendresse. Je me détestais, je détestais cette faiblesse qu'elle représentais, je détestais mes mensonges... Au bout de quelques secondes, je me relevais après un dernier effleurement de lèvres. "On danse ?" Il y a encore peu de temps, jamais je n'aurais osé lui proposer ça : un slow. LA différence avec Kovu était trop flagrante dans ce domaine. Mais grâce à Eliah, j'étais maintenant beaucoup plus convainquant. Je devais courir le risque. A moins que je cherchais uniquement à la faire douter ?

Un sourire illumina mon visage en voyant sa surprise. Je lui pris la main et la posa sur mon coeur. "Pas besoin d'autre musique que celle-là." J'étais nerveux et pourtant, j'avais l'impression de me sentir invincible, immortel. Dans mes bras se lovait la plus belle âme que j'aie jamais rencontré. Son amour pour Kovu était tellement clair, tellement parfait et si farouche... J'avais encore du mal à encaisser qu'on puisse être aimé comme ça. "Pas en public... Mais juste toi et moi." Je fermais les yeux et commençais à me balancer doucement au rythme des battements de nos coeurs. Tout ça me semblait tellement fleur bleue et stupide. Pourtant, c'était comme nécessaire.