(flashback) KEELAN & JUNE ☮ with or without you

Je me mis à rire, deux étudiants à Harvard qui termineraient dans un lit géant à manger toute la journée et coucher ensembles toutes les cinq minutes pour éliminer leurs calories. C’était pas le truc le plus valorisant, c’est vrai. Je me mis à rire avant de lui répondre : « Oui, j’ai toujours de bonnes idées tu sais. D’ailleurs j’ai prévu de faire un truc de fous cette année. Déjà je veux aller à un mariage auquel je n’ai pas été invité et après…après j’aimerais faire un grand tour en moto dans une robe de princesse…Tu voudrais venir avec moi ? ». Encore des idées farfelues tout droit sortie de mon imagination, mais j’avais cru comprendre qu’il y avait pleins de mariages à Harvard alors pourquoi pas faire le notre. J’avais finit par lui expliquer ce qui me lié à Estevan, nous n’avions rien vécut ensemble, enfin si nous avions faillit passer à l’acte mais je m’étais estimé trop jeune à l’époque, ainsi notre relation avait été platonique. J’étais étonné d’apprendre que Keelan était son meilleur ami, je trouvais que c’était une ironie du sort d’avoir couché avec Keelan sans être jamais sorti avec lui et d’être sortie avec Estevan sans avoir couché avec lui. Je trouvais ça plutôt incohérent, ou alors ça reflétait peut être mon existence décousue, je lui répondis avec un sourire : « Oui, vous êtes différents mais…mais cela ne m’étonne pas que vous vous connaissiez bien ! ». C’est sur qu’Estevan jouait davantage de son physique, je pense qu’il avait aussi plus de conquêtes que Keelan, même si je ne doutais pas du charme de celui-ci j’imaginais qu’Estevan avait plus de facilités à les séduire, il faut dire aussi qu’il était moins obnubilé par ses études. Je lui avais ensuite confié que j’étais bien à ses côtés, ce n’était pas une déclaration pour qu’il m’en fasse une, c’était juste venu naturellement, je me sentais tellement bien à me soucier de rien, à me dire qu’il pouvait se passer n’importe quoi autour de nous, moi j’étais heureuse, installé dans ses bras. Keelan semblait trouver cela réciproque, il m’en fit part avec un sourire qui semblait en dire long. Il était si mignon avec ce sourire d’ange, j’aurais bien eu envie de lui offrir un autre baiser mais j’avais préféré chanter, entamer une chanson de l’enfance. Keelan m’avait rejoint, et j’étais contente, j’avais toujours trouvé que nos voix étaient plutôt jolies ensembles même si nous n’évoluons pas tout le temps dans le même registre. Il y avait toujours eu ce truc entre nous, ce truc qui faisait qu’on passait toujours de bons moments ensembles, qu’on couchait ensemble avant mon opération. Moi-même je ne pouvais pas le définir mais nous étions des êtres cher l’un envers l’autre, voilà. Keelan m’avait ensuite pris dans ses bras, je m’étais accroché à lui, presque comme si j’étais dépendante de son affection. Il se mit alors à chantonner une chanson dans mon oreille, je ne la connaissais pas, c’était donc quelque chose qu’il avait fait lui-même, cela me donnait des frissons, j’avais vraiment l’impression qu’il la chantait pour moi à cet instant et les paroles étaient si belles. J’écoutais avec attention chaque note qu’il pouvait émettre, je captais le sens de chacun de ses mots, ce serait une belle chanson une fois mis en musique et enregistré. Je caressais doucement sa joue avant de le féliciter : « C’est vraiment beau comme chanson, on pourrait facilement prendre cela pour une déclaration mais c’est…magnifique. » Cela faisait longtemps que je n’avais pas composé, je préférais le faire avec lui que seule et puis j’avais eu une nouvelle passion, la cuisine, c’était ce qui m’avait fait remonté la pente après mon opération de l’utérus. Cette passion n’avait rien à voir avec la musique mais j’avais eu besoin d’autre chose, j’allais si mal. Je me serrais un peu plus contre Keelan avant de poser doucement ma tête contre son torse : « Dis moi que tu m’abandonneras pas Keelan… ». Toutes les personnes autour de moi étaient mortes, avaient finis par disparaitre même mes plus vieux amis comme Ethan. Je voulais vraiment qu’il me fasse cette promesse, peu importe les épreuves de la vie, lui, il pourrait toujours compter sur moi.

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