good luck, babe ! (haiwee&willow)

Assise sur la terrasse d'un café, mes lunettes posées sur mon nez, je regarde mon écran et soupire légèrement. Le Wifi dans ce café est catastrophique, pour être gentille. J'aurais peut-être dû rester à l'hôpital en attendant que les filles se réveillent mais j'ai voulu visiter la ville avant de devoir partir pour la prochaine étape. Je n'arrive toujours pas à croire que Kate a pensé qu'infiltrer la fin du Summer Camp était une bonne idée en guise d'enterrement de vie de jeune fille. C'est un contexte qui me semble un peu suspect pour l'occasion mais je ne suis que la demoiselle d'honneur - mais pas la principale - alors je n'ai pas vraiment eu mon mot à dire. Cependant, malgré l'ambiance festive, j'ai du travail à faire et le gala de mi-septembre me prend énormément de temps à préparer. J'ai essayé de me débarrasser de cette tâche, en vain. Alors là, pendant qu'une bonne partie de la ville dort encore, je me bats avec internet et le document qui refuse de charger. Allez putain, on est pas non plus dans une grotte ! On est sur une île mais quand même, la Sicile n'est pas moyenâgeuse.

Elle a passé une petite heure à parcourir les rues de la ville, à flâner devant les magasins, en repérage, à la recherche de souvenirs à ramener à Boston. Des morceaux de Sicile à mettre en décoration une fois qu'ils seront tous rentrés à la maison. Bien sur, il leur reste encore du temps devant eux avant de penser réellement au fait qu'ils vont devoir finir par rentrer. Mais puisqu'aujourd'hui elle a un peu de temps libre - dans le tumulte de la compétition - et que Sheng est occupé ailleurs, se prélasse encore dans leur lit probablement, elle en profite pour tenter de dénicher quelque chose qui pourrait plaire à l'élu de son coeur. Néanmoins parce qu'aucune idée ne semble être la bonne, bien qu'elle ait en tête l'une de ces perles qu'ils sont récemment aller repécher, elle décide de faire une pause dans ses recherches, désirant boire une limonade ou plutôt, en bonne américaine, un latte glacé. Sauf qu'à l'orée d'une terrasse d'un café, ; Allez putain, on est pas non plus dans une grotte ! deux fois en peu de temps. Elle en vient à songer qu'elle la suit, quasiment. Une grimace passe sur le visage d'Haiwee tandis que son regard, derrière ses lunettes solaires, se pose sur la silhouette de Willow. Parfaite citadine perdue au milieu d'un monde sans réseau. Tracer sa route.... une possibilité. " Ce n'est pas en gueulant qu'il va se mettre à fonctionner. " Oui, la douceur d'Haiwee reste parfois à déterminer.

Je n'arrive pas à croire que le monde est contre moi. Je sors plus tôt pour pouvoir travailler et rien ne fonctionne ! Excédée, je m'énerve sur mon ordinateur, prête à tout remballer et à demander à mon père d'aller voir ailleurs si j'y suis. Seulement, je suis passionnée parce que je fais et je veux voir les derniers résultats des laborantins au plus vite. Ça ne changera rien à la recherche ni à ma journée, mais j'y tiens. Et alors que je peste toute seule, une voix me répond Ce n'est pas en gueulant qu'il va se mettre à fonctionner. J'arque un sourcil et tourne le visage de manière dramatique. Ok Pocahontas, t'as peut-être l'habitude de communiquer avec les esprits alors essaye donc de voir ce que celui-là te dit. Bien moins amicale que la dernière fois, il n'y a pas à dire. Cependant, je suis légèrement fatiguée et je n'ai vraiment pas le temps pour son petit moment de jugement. Solution miracle ? Allez, j'attends. Et si elle me dit de rafraîchir ma page ou d'aller demander au gérant de rallumer la box internet, je pense que je pique une crise.

Elle aurait dû se mordre la langue, se retenir de lui parler, parce qu'au regard qu'elle lui lance, Haiwee reconnait directement la haine. Entrevoit l'ampleur de sa ressemblance avec son amie. Ok Pocahontas, elle est habituée, et ne trouve même plus que ce soit mesquin ou bien petit, t'as peut-être l'habitude de communiquer avec les esprits alors essaye donc de voir ce que celui-là te dit. aider la méchante sorcière ? Non, merci. Ce coeur qu'elle a sur la main, il a ses limites, lui aussi.

Elle en retire ses lunettes de soleil pour les poser sur sa tête, un bandeau de fortune pour ses boucles brunes, tandis qu'elle se permet de lui demander. Solution miracle ? Pour faire fonctionner un ordinateur ? Ca fait doucement sourire la Haiwee. Elle qui est née sans technologie aujourd'hui solliciter sur le sujet. Et c'est parce qu'elle le lui a dit il y a quelques jours à peine qu'elle s'aventure à lui articuler, l'amérindienne, " Appelle Wendy ? " ce n'était pas elle sa solution miracle aux bords de l'Etna. La solution toute désignée, elle doit pouvoir remuer le monde entier pour ramener le wifi dans sa vie.

Si les noms d'Haiwee et Sheng ne sont pas sortis de la bouche de ma meilleure amie depuis un petit moment, c'est moi qui vais devoir les prononcer parce que j'ai besoin de savoir ce qui s'est passé pour que la brune ait autant de répondant. Non mais vraiment, je ne comprends pas ! Appelle Wendy ? Je ne peux m'empêcher de rire. Pas un petit pouffement ou quoi, un vrai rire. T'as déjà vu Wendy face à un ordinateur qui ne fonctionne pas toi ? Parce que moi oui et je suis un petit peu matérialiste. Un poquito. Ah merde, c'est pas le bon pays, pas la bonne langue. Et là... Je tends les bras et montre l'absence de personnes autour de nous. Y a que toi et moi alors ça va être dur de jouer la demoiselle en détresse avec qui que ce soit. Et si elle ne comptait pas m'aider d'une manière ou d'une autre, elle aurait aussi totalement pu continuer son chemin, ce qu'elle n'a pas fait. C'est sa faute, elle s'est mise dans ce pétrin. Par contre, il parait que ça fait parti de ton portfolio alors vas-y Peach, on a besoin de Mario là. Et elle a clairement besoin de se refaire faire la tuyauterie, elle pense beaucoup trop à Wendy, c'est l'heure de se détendre ! Enfin, en espérant qu'il débarque, cette fois... Que je souffle tout bas derrière mon large sourire.

Elle s'attendait potentiellement à tout, mais certainement pas à entendre le rire de Willow après qu'elle ait prononcé ses mots. Elle y devine d'ailleurs une véritable sincérité derrière ce rire, autant que sa surprise. T'as déjà vu Wendy face à un ordinateur qui ne fonctionne pas toi ? Disons qu'elle n'a pas vu Wendy dans beaucoup de situations, et pour le coup, ça lui suffit, Parce que moi oui et je suis un petit peu matérialiste. oui, elle arrive bien à visualiser la rousse en train de transpercer de son talon aiguille le coeur de cet ordinateur. Et là... désigne les alentours, Y a que toi et moi alors ça va être dur de jouer la demoiselle en détresse avec qui que ce soit. Ou alors elle peut simplement laisser tomber, Haiwee est intimement persuadée qu'elle va survivre à une journée sans se connecter. Par contre, il parait que ça fait parti de ton portfolio alors vas-y Peach, on a besoin de Mario là. Elle n'a pas la référence, reste muette, grimace légèrement, à la recherche de ce qu'elle attend, elle a peut-être idée, étant donné que deux prénoms ont été cité... Enfin, en espérant qu'il débarque, cette fois... C'était donc bien de Sheng qu'elle parlait, Haiwee en bat des cils, regrette encore de s'être arrêtée. Le sous-entendu, elle ne l'entend pas correctement, suppose juste qu'elle veut lui souligner qu'elle n'est pas assez importante pour lui pour qu'il vienne lorsqu'elle appelle. " C'est vital ? " comme si elle s'apprêtait à réellement l'aider. Peut-être qu'elle le fera, en fait, elle ne le sait même pas.

Mes doigts ne quittent pas le clavier et tout en discutant avec Haiwee, j'appuie sur les touches pour rafraîchir la page. Peut-être que cette fois-ci, internet sera de mon côté et chargera le document dont j’ai besoin. C’est vital ? Que répondre à cela ? Pour elle sûrement pas, pour moi un peu plus. C’est pas question de vie ou de mort si c’est ce que tu demandes. Je suis optimiste mais je n’ai aucun doute sur le fait que non, je ne suis pas à deux doigts de découvrir une cure contre le cancer du sein et que donc cela peut attendre un peu mais vu mes journées chargées, j’aimerais pouvoir voir où le labo en est. Je voulais accéder aux derniers résultats de culture d’un médicament que l’on a bientôt en essai clinique. Passionnée par mon travail jusqu’en vacances, c’est tout moi. Je ne suis pas franchement douée pour couper mais je gère. C’est pas vital mais c’est le seul moment où j’ai pas quelqu’un pour me dire d’arrêter de penser au travail et de profiter, un mojito ou une marga à la main. Et je comptais mettre ce temps à profit mais l’internet à Taormina en a décidé autrement.

Bien qu’elle ait posé l’interrogation, l’amérindienne a du mal à croire que oui, ça pourrait être vital… Elle n’aime pas ce monde où la technologie pourrait l’être, elle préfère, de loin, la simplicité de ses ancêtres. « C’est pas question de vie ou de mort si c’est ce que tu demandes. » Alors ça pourra probablement attendre, parce que même avec toute l’ampleur de son compte en banque, elle ne sera pas capable de faire revenir immédiatement, le réseau internet. « Je voulais accéder aux derniers résultats de culture d’un médicament que l’on a bientôt en essai clinique. » Elle se veut compréhensive, même si face à la médicine, elle est de façon générale, craintive. N’aime pas l’appellation, essai clinique. « C’est pas vital, » au moins c’est dit, « mais c’est le seul moment où j’ai pas quelqu’un pour me dire d’arrêter de penser au travail et de profiter, » ces mots là, malgré son agressivité font s’arquer les sourcils d’Haiwee, « un mojito ou une marga à la main. » Si ce n’est que ça… Regarde, comme Pocahontas est cent fois plus aimable que toi. « Arrête de penser au travail, »  articulé avec un petit sourire surfait, « profite, » elle le remplit bien, le rôle de celle qui s’intéresse à toi, « bois un café ou un latte. » Voilà, Willow, Haiwee est de ce genre, à vouloir croire que les rêves, les volontés, finissent toujours par être réalité. Elle ne t’a peut-être pas rendu le wifi, mais c’est un service comme un autre, elle a fait semblant d’être ton amie. Une entreprise qui est – ne lui en déplaise – au moins autant compliqué, sans trop exagérer.

Les doigts qui pianotent sur le clavier de mon ordinateur, je tente d’actualiser la page pour la vingtième fois depuis qu’elle est là, si ce n’est plus. J’ai envie de savoir, j’ai besoin de savoir. C’est maladif, je le sais. Il y a ces fous qui vérifient sans arrêt leur cellulaire alors qu’ils ont enclenché le mode “ne pas déranger” et il y a ceux, comme moi, qui pensent que leur microscopique aide à un instant T va changer la face du monde. C’est triste, je le sais, mais c’est ainsi. La science, c’est tout ce que j’ai toujours aimé et je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit qui se rapproche de la joie qui me traverse quand on fait un pas dans le bon sens. Vraiment. Pas même le meilleur orgasme au monde. Les yeux posés sur Haiwee, je l’écoute Arrête de penser au travail, profite, Je soupire fortement et me laisse légèrement tomber en arrière contre le dossier de la chaise, croisant rapidement les bras sur ma poitrine. Je suis prête à lui dire de s’arrêter là et que je connais la suite quand elle dégaine un Bois un café ou un latte Et je ne peux pas m’empêcher de rire. On ne me l’avait jamais faite celle-là. Que je souffle rapidement avant de me redresser, de fermer mon écran d’un coup de main expert et d’indiquer la place en face de moi à la jeune Amérindienne. Peut-être bien que c’est un latte qui règlera tous mes problèmes, t’en veux un aussi ? Pour régler autre chose sûrement. Haiwee ne semble vraiment pas avoir de problèmes, c’est effrayant.

La réaction de la rousse ne se fait pas attendre, un rire qui laisse l’amérindienne quelque peu dubitative. Elle ignore si c’est sincère ou nerveux, possible que ce soit les deux. « On ne me l’avait jamais faite celle-là. » Alors la brune pince ses lèvres, pour éviter de lui souffler qu’elle est experte en première fois, le bâton pour se faire battre, elle n’a pas franchement envie de le lui donner. Ce n’est pas comme si elles entretenaient une amitié, et elle n’est pas près d’oublier avec qui, amie, véritablement, elle l’est. « Peut-être bien que c’est un latte qui règlera tous mes problèmes, » cette fois, ses commissures s’arquent faiblement, elle n’en est pas au point de dire que ça les règlera, mais au moins, ça l’apaisera, « t’en veux un aussi ? » Une fraction de seconde, la jeune Adams reste estomaquée par la proposition… Si bien qu’elle surjoue lorsqu’elle regarde autour d’elle, dans le but de mimer le fait de rechercher s’il y a une autre personne à qui elle aurait pu s’adresser. Mais il n’y a qu’elle, et elle vient de fermer son ordinateur, alors même si elle hésite, même si son expression tout entière est froncée, elle s’aventure… « Euh ouais… » même si elle ne croit pas avoir de souci à noyer dans du café, cela dit elle s’attend au pire, mais il paraît qu’avec l’ennemi, il faut savoir fraterniser. De fait elle s’assoit sur la chaise qu’elle vient de lui désigner, sans trop savoir quoi lui dire. Pour faire semblant, elle n’a jamais été bien douée, « Et sinon … » elle tapote sur la table presque stressée, « tu passes de bonnes vacances ? » énoncé avec une once de méfiance. « Réseau mis à part. » inutile de revenir sur cette vieille histoire.