Like Fire and Ice (Valiosa & Aren)

Un jour comme les autres dans la vie de Valiosa, une journée comme les autres passées à se promener en ville. Pour une fois, pas de sport, pas encore de pression avec les études puisque l'année scolaire n'avait pas encore commencés. Non, c'était le flottement d'après les vacances, ce moment suspendu dans le temps, où les vacances avaient encore leurs effets calmants et relaxant, et les études ne prenaient pas déjà la tête. Ce moment où l'esprit et le corps de Valiosa était beaucoup plus détendu que jamais. Elle avait envie de se promener dans la ville, elle hésitait entre aller se faire un ciné toute seule, ou demander à une de ses copines si elle était dispo pour passer du temps ensemble. Valiosa était un animal sociable, rencontrer de nouvelles personnes ne lui faisait pas peur le moins du monde, et se lancer dans l'inconnu, flâner gentiment entre deux choses à faire lui paraissait normale. Une porte sur l'inconnu, sur les rencontre au hasard. C'était quelque chose qu'elle appréciait aussi... même si elle était en train de se demander si elle n'allait pas faire un arrêt sur le route du ciné pour se prendre une boisson un peu extravagante. Elle était d'ailleurs en pleine réflexion dans une tenue sentant encore bon l'été et les vacances quand un type commença à lui parler. Elle était joviale, ouverte, sympathique et ne l'envoya pas sur les roses... au début. Au bout d'un moment elle le trouvait, lourd, comme un camion de pompier dans un désert, pas à sa place. Bref, elle n'arrivait pas à se débarrassé de ce type et ça commençait à titiller son système nerveux. Dans ce genre de situation elle avait tendance à vouloir prendre la fuite, purement et simplement... Sauf que parfois avec certains types relou c'étaient pas du tout le bon plan. En désespoir de cause elle se rendit à sortir l'excuse qu'elle détestait par dessus tout   « En réalité j'attends mon petit-ami, alors laissez moi tranquille. » Elle détestait, devoir dire qu'elle attendait un homme, parce que... c'était reconnaître qu'elle ne pouvait pas se sortir de certaines situations toute seule, et son côté féministe détestait ça. Néanmoins, au grand maux les grands remèdes, et elle fit une prière mentale pour qu'un homme se matérialise et fasse fuir ce harceleur de rue qui ne comprenait pas, que NON c'était NON. Apparemment encore un qui avait raté le chapitre sur le consentement, et la subtilité de la drague. Non pas que Valiosa soit snob, loin de là, mais il y avait l'art et la manière, et sans ressembler à Brad Pitt (quand il était jeune) si vous arriviez comme un taureau en rut c'était jamais la bonne technique.

Désespérée d'avoir besoin d'un foutu preux chevalier en armure blanche étincelante pour repousser un foutu mécréant, Valiosa en était là. Elle ne jetait pas des coups d'oeil aux alentours parce que, règle numéro quand on ment, être crédible. Et clairement si elle avait l'air apeuré, elle ne serait pas crédible dans le rôle de la meuf qui attendait simplement son petit ami. Néanmoins cette situation lui donnait très envie de crier et de lancer des coups à son interlocuteur relou qui ne semblait pas vouloir partir. Heureusement, ou non, un type s'approcha d'elle et glissa son bras sur ses épaules. Super, un autre type vachement entreprenant. Elle se raidit malgré elle, parce que les contacts rapprochés avec des inconnus étaient loin d'être sa tasse de thé. Mais quand la personne lui adressa la parole, Lily se hasarda à poser son regard sur le visage de son preux chevalier et son coeur s'écrasa sur le trottoir. Elle était à peu près sûre que tout le monde avait entendu ce fracas, pourtant, il la regardait, et elle avait presque oublié ce qu'il faisait là, ce qu'elle faisait là. Pendant une longue dizaines de secondes, Lily était clairement sous le choque, si elle s'était attendu à recroiser la route de Aren à un de ces jours? Absolument pas. Et sortant de sa torpeur, elle lui asséna un bon coup de coude dans les côtes pour l'éloigner d'elle.   « Hors de question, tu ne le mérites pas!  » Et ça venait du fond du coeur. Aren. Ce putain d'Aren. Et puis quoi encore? Elle ne se rendit même pas compte que l'importun s'était éloigné. Les personnes qui se disputent c'est pas très glamour... Mais Aren méritait tellement plus qu'un simple coup de coude dans les côtes. Vraiment, il méritait que sa jolie petite face de salaud soit méconnaissable. Bon Dieux qu'est-ce qu'elle avait fait au ciel pour tomber sur lui? Sur le nombre incalculables d'êtres humains sur terre, fallait qu'il vienne à son secours! Pitié!

Lily était contente d'elle quand elle le vit se tenir les côtes à l'endroit où elle l'avait frappé. Un sourire de fierté s'afficha sur son visage. Clairement elle avait dû lui un peu mal à ce grand salaud, et ça ne pouvait que lui faire plaisir. C'est étrange comme certaines personnes pouvaient vous mettre dans des états. Est-ce qu'elle devrait se sentir flatté qu'il se souvienne de son prénom après tout ce temps? Surtout vu comme il l'avait esquivé du mieux qu'il avait pu il y a tant d'années? Elle plissa les yeux d'un air mauvais en l'inspectant des pieds à la tête. Putain, il avait à peine changé. Faut croire que y'a que les mauvais qui sont bien préserver.   « Rappelles-moi pourquoi je devrais répondre à ta question? Je te dois rien. » Oh oui, elle l'avait tellement mal prit, peut être même un peu plus mal que sa copine d'ailleurs. Mais Lily était comme ça, elle aimait les gens farouchement et si on touchait à sa tribu, elle pourrait déplacer des montages, ou... briser les côtes apparemment. Elle leva les yeux aux ciels en prenant d'un air de petite fille sans défense.   « Oh voyons, une pauvre petite chose comme moi, te briser les côtes? T'abuses un peu. » et elle reprit son sérieux en ajoutant, en le regardant droit dans les yeux.   « Crois-moi si je devais te briser quelque chose, ça serait pas les côtes, Aren. » En prononçant bien son prénom comme si elle venait de manger de l'artichaut : autant dire avec dégout. Le mec avait jouer avec sa copine pendant deux mois en lui faisant miroiter monts et merveilles pour la larguer comme une vieille paires de chaussures usées. Ce type était à vomir. Et non, le fait qu'il était toujours aussi séduisant n'aidait absolument en rien, et sûrement le fait qu'il ait préférée sa copine à elle des années plus tôt n'avait jamais plaider en la faveur de ce salaud. Pauvre et naïve petite Lily de l'époque.

Bien sûr qu’elle était contente d’elle. Parce qu’elle n’avait jamais prévu de revoir Aren, et que si ça devait être le cas elle avait toujours voulu lui rendre certains des coups, qu’elle avait toujours estimé dans son droit de faire. Evidement, Lily était loin d’être une mauvaise personne, alors blesser quelqu’un pour le blesser lui laissait un arrière-gout dans la bouche, heureusement que Aren semblait très bien s’en remettre… peut être un poil trop vite quand même pour le bien mental de la jeune demoiselle. Elle leva les yeux aux ciels quand il lui parlait de correction, comme si lui il était bien placé pour parler de ça. C’était vraiment l’hôpital qui se moquait de la charité.   « Tu comptes sérieusement me donner une leçon de moral, là maintenant sur la correction et la bienséance ? Sérieusement ? Toi. Laisse-moi rire. » Mais ça n’avait rien de vraiment rigolo, loin de là. Sûrement que Lily avait trop de rancune envers cet homme pour tous ce qui étaient et n’étaient pas arrivé entre eux, mais elle était comme ça, elle disait ce qu’elle pensait. On ne pouvait pas l’accuser d’être fausse, juste parfois de retenir des informations sur ses sales petits travers qu’elle essayait de cacher ou de minimiser.   « Pareillement. » Et elle n’arrivait toujours pas à définir si c’était une bonne ou une mauvaise surprise. Il était là, comme dans ses souvenirs, et tous ce qu’elle avait envie, c’était de lui tordre le cou alors qu’à une autre époque elle aurait donné n’importe quoi pour qu’il la remarque. Elle nota son tic d’agacement et se retint de faire un commentaire pour une fois. Elle avait ce qu’elle voulait : emmerder Aren. Sauf que le bougre se mit à sourire et ça, ça agaçait Lily maintenant. Il eut au moins la décence de ne pas se moquer ouvertement de sa menace. Elle s’approcha de lui, plantant son regard droit dans celui de son homologue tandis qu’elle lui dit tout aussi sérieuse que tout à l’heure   « Ta belle petite gueule Aren. » Parce que ce mec avait tout pour lui, malheureusement. Et ça aussi ça la rendait folle. Quand il prononça les mots magiques, la réalité lui revint en pleine face et Valiosa se trouva soudainement à lâcher   « J’étudie à Harvard. » Peut être une invitation à continuer cette conversation ? Peut être un moyen d’avoir l’impression de ne rien lui devoir, même s’il l’avait effectivement sauvé de cet importun. Elle ne prononça pas ‘et toi’ mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Maintenant elle se demandait bien ce que fichait Aren à des milliers de kilomètres de chez lui.

C’était certain que Lily en voulait à Aren pour un tas de raisons, et qu’elle voulait le faire réfléchir sur sa façon d’avoir agi, il y a près de dix ans. Est-ce qu’elle était mieux que lui à cette époque ? Non. A cette époque, Lily ne se souvenait pas de grand-chose, l’alcool, la drogue, les soirées, clairement sa vie était un peu nébuleuse à ce moment-là. Pourtant Aren l’avait marqué. Parce qu’elle avait cru qu’il y avait eu quelque chose entre eux, ce que les éternels romantiques pourraient appeler une étincelle et c’était pour cette raison qu’elle l’avait très mal pris quand il s’était mit à sortir avec son amie. Imaginez, votre coup de cœur, celui avec qui vous pensez qu’il y a quelque chose, choisir une personne de votre entourage, et devoir le supporter pendant des mois ? Alors quand il lui demanda de vider son sac et d’arrêter d’être passive-agressive… et ben le mauvais côté de Lily ressortit. Parce qu’il avait raison, mais la blessure était à nouveau ouverte, juste par sa présence. Elle hésita sur sa réponse. Se dévoiler n’était pas vraiment son dada à elle non plus. Aussi, elle choisit l’attaque, parce que c’était la meilleure défense. Elle croisa les bras, son attitude changeante, mettant de la distance entre eux, et lui balança simplement   « Te reprocher quoi exactement ? Avoir flirter avec moi pour te taper ma copine pendant deux mois ? Mettre ma meilleure pote enceinte et la largué juste après ? Ne plus vouloir répondre à ses appels et la ghoster comme un salaud ? Ou la pousser au désespoir et être la raison pour laquelle elle est morte enceinte dans un accident de voiture ? » Les yeux de Lily se mirent à se voiler à cause des larmes. Pourquoi ? Parce qu’elle avait beau avoir mentit au sujet de la grossesse ou de la mort de cette copine dans le seul but de lui mettre une claque à Aren... elle avait vraiment perdu son meilleur ami dans un accident dont elle gardait des cicatrices physiques. D’ailleurs inconsciemment elle se mit à caresser une cicatrice à peine visible sur son bras droit tandis qu’elle fuyait le regard de Aren. Non, en fait elle ne sentait pas mieux de lui avoir balancé ça au visage. Mais elle ne pouvait pas simplement avouer que le voir débarquer en sauveur, charisme au point, séduisant à souhait, comme le dernier prix du goldenboy lui retournait la tête et l'empêchait d'agir correctement. La conversation avait changé, et elle avait dit à Aren qu’elle voulait lui casser la figure et tout ce qu’elle eut en retour ? Ce type la regardait droit dans son âme, et elle détestait ce que ça lui faisait. Elle se sentait à la fois, vue, et invisible dans son regard. Sûrement parce qu’il avait cette capacité à l’ignorer si facilement il y a tant d’années. Et ça faisait mal, parce qu’elle aurait tant aimé, qu’il la voit, maintenant. Maintenant qu’elle était toute seule. Sauf qu’elle devait se rendre à l’évidence qu’elle ne connaissait rien de sa vie de maintenant et qu’Aren avait peut-être quelqu’un dans sa vie. Sans qu’elle s’en rende compte son regard dériva sur ses mains, et étrangement elle fut soulagée de ne voir aucune alliance. Comme si ça voulait encore dire quelque chose dans le monde actuel. Elle entendit qu’il enseignait à l’université, et son cœur se gonfla d’espoir de le recroiser par hasard, et pouvoir faire semblant de détester chaque seconde, alors… Qu’elle n’avait aucune idée de si oui ou non elle appréciait le temps passé en sa compagnie mais qu’elle pourrait passer des heures à le regarder de loin. Comme avant. Et cette idée, révoltait son côté féministe.