The Curse of the Black Pearl | XIVER

The Curse of the Black Pearl  • Ils auraient pu passer la journée sous un parasol à siroter des cocktails toute la journée, profiter d’un jour de repos entre les épreuves et les découvertes de ces îles aux nombreux secrets. Et dans le fond, c’est un peu ce qu’elle aurait préféré faire, aujourd’hui, c’est elle qui traîne des pieds, qui regrette d’avoir réservé cette activité.

Cela dit, elle s’est armée de sa bonne humeur, et main dans la main, ils se sont pointés au lieu de rendez-vous. L’idée d’aujourd’hui est plutôt simple, immersion dans la vie des chercheurs de perles. Destinées à terminer dans la vitrine des bijoutiers. Une fois sur le bateau, elle observe le ciel, aucune trace de pluie, aucune excuse pour rebrousser chemin, et une journée idéale pour replonger au milieu des coraux arc-en-ciel. Pourtant, l’esprit de la brune est ailleurs, peut-être que d’avoir dépassé la moitié du temps de cette compétition la rend nostalgique d’avance quant à l’idée de rentrer.

Les équipements passés, elle s’approche de son compagnon, tactile, d’une main qui longe son flanc, « T’es en meilleure forme aujourd’hui ? » parce que la dernière fois qu’ils ont pratiqué ce genre d’expérience, ce n’était pas le cas, si peu réactif qu’un requin-tigre aurait bien pu le bouffer. Pour ce qu’elle en s’y connait.

> @Sheng Lao Xian 

The Curse of the Black Pearl  • Les pieds dans l’eau à ressasser la cascade d’évènements qui s’est écoulée depuis que nous nous sommes retrouvés sur cette ile, il y a cette sensation profonde de gêne, de ne pas en profiter pleinement, de ne pas vivre l’instant présent. De toutes les cultures rencontrées, j’avoue mettre les italiens dans le bas du classement, peut-être parce que je n’apprécie nullement leurs familiarités, étant moi-même un peu guindé.

Mais cette fois, après avoir eu un éclair de génie, c’est moi qui la traine pour une séance de plongée parce que j’ai voulu remédier au petit blocage sur la précédente, malade au point de ne pas jouir du spectacle et d’avoir fait preuve de mauvaise volonté. Taormina et ses légendes de sirènes…. On ne pouvait pas passer à côté.
Alors nous avons embarqué pour une expérience très particulière, le genre qu’on ne fait qu’une fois dans sa vie : évoluer au sein d’une équipe de pilleurs des fonds, de chercheur de perles. Pour s’assurer de notre motivation ils n’ont pas hésité à nous montrer quelques-unes de leurs trouvailles, billes nacrées aux reflets arc-en-ciel qui ont su rapidement capter son intérêt. Alors oui, bien évidemment qu’après avoir vu l’étincelle dans ses yeux, je souhaite en trouver une pour la lui offrir.  

D’un contact sensuel de ses doigts sur mon flanc elle s’est annoncée, me glissant comme pour me narguer : « T’es en meilleure forme aujourd’hui ? » Et dire que dans peu de temps, un dragon et l’emblème familiale viendront s’y greffer… Le sourire lui est rendu puisque cette fois rien ne saurait me faire reculer, prêt à braver une tempête s’il le fallait. « Tu veux voir ? » Le temps d’un baiser déposé sur ses lèvres et nous sommes interpellés par l’organisateur qui nous prévient que nous sommes enfin arrivés au-dessus des coraux où les huitres sauvages sont censées se cacher.

> @Haiwee Wind River 

The Curse of the Black Pearl  • Il y a son sourire qui répond au sien, et ça lui redonne un tout petit peu plus d’entrain. Elle ne devrait garder que ça, que le fait d’être heureuse d’être ici, avec toi. Au diable le reste de ses ressentiments et se dire que c'est le genre de choses que l’on ne vit qu’une fois. Ce qui est vrai, déjà, de le vivre, c’est un rêve éveillé. « Tu veux voir ? » Toujours, évidemment. Sa bouche venant se poser sur la sienne, en prémices de tendresses, ses mains s’accrochent à sa peau, possessives caresses... Mais les démonstrations d’affection sont avortées, car la mission de leur journée va bientôt débuter. L’ambiance charnelle disparaît derechef.

À destination, donc, ils sont prêts à plonger. Comme le veut la coutume, les dames d’abord, alors c’est Haiwee qui s’immerge en premier. Suivie de prés par son partenaire, elle reste à proximité, s’amuse à corser le challenge, parce que c’est une chose qu’ils ont toujours aimé tous les deux, « Je suis certaine que je vais m’en sortir mieux que toi. » Autrement dit, sa perle sera plus grosse, plus rare, plus chère… Parce qu’elle compte comme toujours sur la chance de la débutante. Celle qu’elle évoque à chaque fois. Sa paume tendue sur la surface, elle effleure ses phalanges, s'assure de leur proximité avant d'y aller. Et prête à s’immerger, elle l’invite, « Un, deux, tro… » sous l’eau, elle l’est déjà.

> @Sheng Lao Xian 

The Curse of the Black Pearl  • Le temps d’un baiser et ses lèvres se sont reculées pour écouter les directives données par le responsable de la manœuvre. Il nous faut rechercher dans les fonds ce qui s’apparente à une huitre plate, loin de celles que nous rencontrons dans nos assiettes pour les fêtes de fin d’année. Un bivalve sauvage qui s’acclimate très bien aux eaux chaudes et translucides de la région, surtout aux abords des criques loin des grands fonds. Alors Haiwee se laisse disparaitre sous la surface pour s’éloigner de l’embarcation, lui emboitant le pas en me laissant glisser du pont. « Je suis certaine que je vais m’en sortir mieux que toi. » Pas dit. C’est moi l’expert des fouilles ici, qu’elles soient terrestres ou bien charnelles. Mais d’un autre coté le but étant de trouver ce qui s’apparente à un bijou, une femme serait tout aussi bien qualifiée pour le trouver, le regard aiguisé par les éclats d’un bien trop précieux et si particulier. « Un, deux, tro… » Tricheuse en plus de çà, le décompte n’est pas terminé qu’elle plonge sans attendre pour palmer jusqu’au sable. Ce n’est pas si profond, peut-être 7 mètres tout au plus et il ne faut pas être un professionnel de la plongée pour pouvoir toucher le fond et y rester, ce qu’Haiwee fait, sa silhouette stagnant à la recherche de ce qui est demandé alors que je passe au-dessus pour aller vers un autre rocher, effleurant de ma main les courbes rebondies que son bikini ne couvre pas en totalité.

> @Haiwee Wind River 

The Curse of the Black Pearl  • Trois... et puis le silence. Elle plonge, entre dans une nouvelle danse. Deux secondes d'adaptation sont nécessaires et puis... Elle ouvre les yeux sur la beauté à l'état pur. Sur un autre monde. Univers même. Toutes les couleurs sont différentes, la perception des choses, il y a un sentiment d'éternité, un endroit apaisé que l'homme n'a pas encore trop abîmé. Presque, elle s'en veut d'y mettre les pieds. Mais elle a aussi conscience que ce n'est pas tout le monde qui peut se retrouver ici bas... Alors elle nage en direction de leur objectif, se rassure de la présence de Sheng derrière elle d'un regard furtif.

Elle s'arrête à proximité de la roche, à la recherche des mollusques précédemment cités. Et lorsqu'elle éprouve une caresse au niveau de ses fesses, elle relève sa tête derechef. Ce n'est pas un monstre des mers mais bel et bien lui, alors elle se retient de sourire, ses traits définis par une expression maligne. Elle l'observe encore un peu, le temps qu'il choisisse son point de chute, et s'en retourne au sien. Allez, une huitre, une perle, ça ne doit pas être compliqué, elle est persuadée qu'elle va trouver.

> @Sheng Lao Xian 

The Curse of the Black Pearl  • Si déjà nous savions quoi chercher, cela faciliterait les choses surtout que nous sommes en apnée pour cette virée. Les secondes passent et toujours rien, juste des roches à perte de vue sous une étendu de coraux et de reflets argentés, les bancs de poissons assez curieux pour venir nous épier de près. Haiwee semble déterminée à trouver la sienne, à se prouver qu’elle en est capable et ce surtout avant moi. Pris par une pression sur la poitrine faute de ne pas avoir pris une grande respiration, l’oxygène va très rapidement me manquer alors mes paumes s’accrochent fermement à la rocaille afin de m’aider à évoluer au plus près, cherchant cette forme ovale tant prisée dans les recoins, au gré des battements sourds d’un palpitant qui commence à forcer. Finalement, après un regard lancé à la brune qui semble flotter au cœur de la grande bleue il me faut remonter et entame déjà l’ascension de quelques coup de palmes afin de regagner la surface et de respirer.


> @Haiwee Wind River