Je refusais que mon mari porte une quelconque culpabilité par rapport aux événements. Pas alors que j'étais celui qui avait tout déclenché. Mes choix et mes actes nous avaient finalement mené à ce moment qui était sans doute inévitable dans le chemin tracé par mon existence. J'avais emprunté des chemins par moi-même. Je m'étais glissé sur des routes que j'avais sélectionné parfois même sans la moindre hésitation. Rejoindre de nouveau la Mafia. Dire que je cherchais un plan pour la quitter. Ne plus vouloir la quitter. Tromper mon mari. Aimer être un mafieux. Aimer les baises avec d'autres. Refuser de laisser l'amoureux partir. Balancer que j'allais quitter la Mafia. Me présenter devant Rob sans que personne ne puisse m'aider. Livrer l'envie sans avoir de quelconque plan. J'étais bel et bien le seul fautif de cette situation. J'étais le seul coupable et je ne voulais pas que Mio Amore ressente une quelconque culpabilité. Je ne supporterais pas qu'il soit ravagé par ce sentiment. Encore moins dans mon état. Un état qui se dévoilait de plus en plus. Les mots passaient entre les lèvres de l'homme que j'aimais. Ils n'étaient pas totalement soufflés comme si mon amoureux refusait de me foutre la réalité en plein visage. Cependant, les flashs cognaient à l'intérieur de ma tête laissant la réalité se dessiner peu à peu dans mon esprit. Cette jambe abîmée au point que je ne la sentais plus. Ces doigts qui n'appartenaient plus à ma main. Le frisson glissait sur ma peau. Le sanglot frappait la gorge. Mais, mes dents mordillaient ma lèvre pour le taire. Je ne voulais pas craquer devant mon mari. Ce mari qui s'excusait me poussant à secouer légèrement la tête comme refusant les mots. Il n’avait pas à s'excuser. Il n'avait pas à être désolé de quoi que ce soit. Je gardais les yeux clos comme avec le fol espoir que ça pouvait changer la réalité. Stupide illusion. Gamin s'accrochant à l'irréel. La voix de mon mari résonnait de nouveau, mais ça n'avait pas de sens. Il ne me disait rien de plus et je n'osais pas ouvrir la bouche pour demander ce qu'il avait voulu dire. Ma main valide se serrait tandis qu'ELLE cognait dans mon crâne. ELLE venait hurler que j'étais tellement minable et pitoyable que mon amoureux n'osait même plus me parler. ELLE venait crier que plus personne ne pourrait me vouloir à présent. J'étais bien trop déchiqueté. J'étais bien trop en pièces. J'entendais à peine mon amoureux fredonner à mes côtés. Les yeux toujours clos, le corps restait allongé dans ce lit blanc en silence. Je n'avais rien à dire de toute manière. Enfin... Si... Des mots se jouaient dans mon esprit. Des propos menant à des scénarios différents. Des phrases qui ne m'échappaient pas. Gamin trop passif. Gosse qui subissait juste.
@Lukas O. Spritz-Hood
(Neal T. Hood-Spritz)