s'il nique les poumons, l'air frais, il fait s'vider la tête. parce que j'ai aucune envie d'ruiner une amitié à coup d'pensées. parce qu'il réveille l'instinct d'protection, le besoin de m'enfuir dans le cocon pour éviter l'coup fatal de la réalité. quitter la salle, c'est me permettre de m'échapper, de nous, d'une emprise de l’atmosphère trop pesante au niveau de la gorge et des entrailles. y'a la recherche de retrouver l'avant, l'besoin de plus penser à la scène dramatique. aucun sentiment à l'horizon, juste la culpabilité, un mélange de regret et un petit bout d'espoir craché sur le résultat. alors faut profiter de la brise, s'échapper juste un peu. commencer à emboîter le rythme des pas, une marche longue jusqu'au prochain endroit où on s'échouera. m'demander comment va finir la soirée, et croiser les doigts pour que ça sonne pas l'glas de la fin. propose la nouvelle activité, y'a un hochement de tête. on peut faire ça, ouais. les deux c'est cool. boire un verre, marcher. activité simple, mais faudra combler l'silence quand il reviendra trop lourd à supporter. mais moi, j'ai juste l'envie de glisser mon bras pour une accolade. y'a pas le sous-entendu, ils ont jamais captés la subtilité quand elle a jamais existé. un bras autour des épaules pour juste garder l'contact vif, la présence de l'amie pas loin d'moi. ça a jamais été vu autrement, mais ce soir, ça paraît trop différent. y'a son inquiétude, et soudainement, l'regard amusé. à la voir secouer son épaule, paniquer de l'insecte ayant pris l'trône là. mh. t'avais une araignée sur ton épaule. j'pensais que tu pouvais devenir spiderwoman. gwen stacy dans l'multiverse, chloe stacy sûrement. faut raconter l'peu sérieux pour éviter d'confesser le besoin de contact. mais y'a un sourire qui s'dessine, mes lèvres étirées, l'air tout autant amusé, à faire croire à la bête sur l'vêtement. éviter la foule, la tête acquiesce rapidement. prendre un verre au bord de l'eau, ça me va. et ouais, on évite la foule. celle du cinéma a usé la batterie sociale, à rien d'se faire bousiller. alors j'avance, continue près d'elle, m'laisser guider. et c'est l'silence encore, à observer l'monde autour, les rires qui fracassent, les disputes à l'angle d'la rue. il est à quelle heure, ton avion ? tenter d'faire la conversation, d'voir quand elle décolle sur sol américain. à tourner aux mêmes endroits, toujours le regard qui s'promène. et l'envie de contact que j'étouffe au fond d'moi. faut bien tuer c'qui semble impossible à réaliser.
(Neo Jang)