tears on the bridge, madla

10/02/2024

wth @maddox gardner

Amertume de l'empyrée, et l'obsidienne en sombre obscurité, rivée dans l'âme étiolée de l'enfant des marées. Onyx reflétaient les limbes du condamné, colère sourde éthérée, volutes de fumée de la dernière flamme consumée. Ses yeux dévoilaient des champs de ruines maculés, crevasses de la blessure creusée, dague ensanglantée que l'héroïne avait plantée, coeur crevé, alors que sur cette rive des asphodèles, les oubliés, spectres se noyaient. Innombrables les ténèbres dans son ciel éclaté, nuages nimbés, orages taisaient. Les rancoeurs tranchaient sa peau brûlée, cantiques ricochaient, frappaient, crâne ankylosé sous les cris des démons tourmentés. Cardiaque atrophié aux battements irréguliers, douleur acérée à l'inspirée, larmes salées enterrées lorsque froideur en néant s'offrait. Fille des hautes divinités, provoquait les orbes brasiers. Un regard dévasté, aux milliers de cadavres hérités, avaient péri les battants de prométhée, la paralysait. Sa jalousie l'infectait, nécrosait ses veines d'un poison létal, noircissait la psyché, fatale. Perfide sirène se détournait, les chants de folie et d'agonie s'arrêtaient; elle l'observait, sa porcelaine suintait, l'ârome du feu dans ses aspérités, les effluves abîmés, musc boisé que les vents menaient à circé. Et elle la regardait, fascinée, écoeurée, le mal ancré dans ses profondeurs dissimulées. Ses suppliques soufflées, l'émotion assassinée, lèvres scellées et derrière, les secrets, ceux qu'elle cachait avec les morceaux brisés du myocarde arraché. « Laisse-moi dix minutes. » L'écume crachée, voix enrouée par les souffrances infligées. Ce besoin d'être consolée par la solitude amitié, l'étreinte d'éole lorsqu'elle s'appuyait, bâteau tanguait et elle contemplait la houle ramener les coquillages du passé. Les poumons imbibés d'eau iodée alors qu'elle ressassait, l'écho des flots enragés, l'astre étoilé autrefois unique voulait briller. Filer à travers les voies lactées, là où s'amassaient les chairs déjà usées. Être l'une de celles que la capricieuse désirait ou être celle qu'elle n'aurait jamais. L'erreur d'être tombée, sentiments immolés, chute de la falaise aux rochers. Elle doutait. Alors s'enfonçait, dans l'antre de la vipère, poitrine écrasée, s'arrêtait devant l'escalier, contre la paroi, bras croisés. « J'pars dans une demi-heure, j'dois voir quelqu'un. » Maintenant attendait, de savoir pourquoi elle l'avait entraînée dans la chaleur d'un sanctuaire qu'elles avaient innondé de leurs cris.

(Stella Vargas)

02/03/2024

► tears on the bridge
@Stella Vargas & @Maddox Gardner

un haussement d'épaules et tu la laisses derrière, le temps d'une réflexion, la chimère éventrée. enfin, tu peux te refugier dans ton repaire, à l'abri des vents impétueux, de la guerre qui rage sous les nuages. là où la brise sévère ne t'atteint pas, protégée de l'intempérie des amours écorchés. dévalant l'escalier, une inspiration, profonde, relâche la pression. sur la dernière marche, les yeux embués ne se retiennent plus - les flots de la mer caressent la peau, le long des joues coulent les perles iodées. dans ta tête, les humeurs de la louve se répètent sans cesse. mémoires de son ton déçu, le regard mépris et le respect déchu quand tu lui rappelle que tu ne peux pas t'empêcher de finir dans les bras des conquérants inconnus. blessée la fille des dieux, pourtant la seule qui a de l'importance à tes yeux - tous ces guerriers belliqueux rêvent de ses ardeurs, jalousent l'aphrodite qui vole ton cœur. sur ton chemin, tu retire tes baskets d'un simple geste, tombe ton sac au sol dans un choc amorti, libérée de leurs poids. devant l'évier, passes ton visage sous l'eau glacée - anesthésie la chair, efface toutes traces qu'auraient pu laisser les larmes coulées. les coudes appuyés sur le comptoir, le crane entre les mains, ressasse sans fin dans une attente déchirante. et puis, tu entends sur le pont les pas se rapprocher. presque surprise, tu te redresses, te retournes, l'observes les yeux baissés, rivés sur les chaussures comme si tu ne pouvais affronter le reste. toi-même en appuie contre le meuble derrière toi, cherche un ancre pour ne pas dériver dans les courants dangereux. d'un mouvement lent, essuies tes paumes encore mouillées en les passant entre tes boucles indomptées. elle se met à parler. réaction spontanée quand les lèvres prononcent les mots, effleurent les tympans dans leur dissonance. tintements des astres amères enfoncent leurs lames dans tes propres doutes. pupilles dardent immédiatement les siennes. "attends, t'es sérieuse ? tu dois voir qui ?" les sourcils se froncent quand tu la dévisages, tentative échouée de comprendre ses paroles. "tu vas m'dire que t'es venue jusqu'ici et soudainement t'as un autre plan ? t'essayes quoi, de te venger ?"

(Maddox Gardner)

10/02/2024

wth @maddox gardner

Souffle échoué, égaré à travers volutes de fumée, aveuglée, descendait dans l'asphodèle du condamné. Carcasse tanguait, fleuve léthé, cognait et ravageait ce vieux rafiot rouillé, bouffé par les sables et les salés. Enfant de la chasse sauvage s'enfonçait, dans les méandres du sombre désespéré, silencieuse azurée, coeur écrasé. Une sirène, ce soir, dont les écailles étaient tombées, os nacrés et jambe à la chair dénudée, créature de l'humanité et les orbes nécrosés contemplaient de colère l'amoureuse beauté. Myocarde ensanglanté, sous les armures du bras croisé, criait, suppliait, implorait la pitié de ses chants enrayés. Les enfers de sa majesté, irradiait l'obscurité, de ce granit corrodé, fuyait, admirait le chaos désordonné dans lequel elles s'étaient consolées. Douce fragilité de ses paumes appuyées, l'évadée de l'âme insupportée, s'échappait. Jusqu'à la provocation envolée, écho résonnait, le poil hérissé, crocs acérés, regard orage brasier et mots grondaient. Les épaules au ciel dissimulé levés, regard noir de forêt plongé dans les arcades de chimère aux longues ailes, lèvres scellées. « J'suis libre de faire ce que j'veux, non ? J'vais pas m'excuser de voir quelqu'un d'autre. » Mélodie régurgitée, souvenir des flots de la marée qu'elle lui avait insidieusement dégueulé. Elle lui rappelait, élan de haine, le fracas du palpitant à terre tombé, éclaté, verres brisés et morcelés sur l'asphalte jonchaient. Se redressait du pan de mur sur lequel s'était appuyée, bras dans les abîmes jetés, trou béant exposé. Rose fânée à l'épineuse dévouée, s'approchait, de la vulnérable mortelle, elle, enterrant le fossé. Ces questions esquivées, l'insolence effrontée dans les yeux carnassiers, blessés. Leurs cadavres s'effleuraient là où leurs visages s'éloignaient, centimètres infinité, ce parfum oranger aux esquisses boisées, chaleur asphyxiée sur sa peau maculée, les effluves de l'inconnue intensité. Douloureuses battaient, côtes poignardées lorsqu'elle enviait ses lèvres sucrées, se les interdissait, l'effrayée, à l'idée de savourer les arômes épicés du détesté. « Tu sens comme ça fait mal, quand l'autre préfère s'évader ailleurs plutôt qu'avec toi ? » Les pulpes attirées, venaient, lenteur contrôlée, les souffles luttaient, maudits dansaient. « J'espère qu'il t'a embrassée comme je l'aurais fait. » Amère, se dégageait, se reculait, époumonnée quand elle cherchait une bouffée d'air iodée, s'empêchait de sombrer. Doigts filaient dans ses boucles aux vagues dessinées.

(Stella Vargas)

02/03/2024

► tears on the bridge
@Stella Vargas & @Maddox Gardner

les opales arrogantes provoquent l'animal échappée quand elle se rapproche de sa démarche féline. les mots repris, agressifs qu'elle rugit pour te taillader les mêmes blessures que tu as infligé. les yeux se lèvent, se réfugient sur le plafond étriqué, hochement agacé de la tête, et la langue claque. "tu fais c'que tu veux, zia." sècheresse dans le ton prétend que ça ne t'atteint pas. et une grimace contorsionne en douleur les traits de ton visage lorsque son chemin ne s'arrête pas - envies en infinité, quand la sirène se tient debout devant toi. l'envie de lui en vouloir, de poser sur toi le jugement, critiques d'avoir suivi les règles posées, celles qui rassurent quand vous ne savez pas gérer les sentiments. et l'envie de l'avoir, là maintenant, tout le temps, d'être contre son corps, le seul endroit rassurant. à la place, les phalanges s'enfoncent dans la dureté du bois, agrippent le rebord pour les contenir. envoûtants ses parfums éthérés, recouvrent l'odeur du divin dissipée. température en hausse étouffe dans le bateau, les quelques centimètres détestés rappellent les nuits partagées. aucune étoile dans le ciel pour te guider ce soir, marin perdue en mer, polaris éteinte, portée disparue du céleste démuni. tentations cruelles qu'elle t'impose, la sirène éternelle, attise de son souffle l'oxygène qui te sauverait de la noyade. injustes, les tortures qui te condamnent. le regard revient, moment de faiblesse, regret quand les pupilles s'égarent : ses yeux, ses lèvres puis viennent mourir le long de son cou. cette nuque que tu rêves d'attraper, d'embrasser, de mordre - où tu pourrais t'évader en sécurité. et puis la louve se recule, sanguinaire creuse le manque dans sa vengeance glaciale, succube se joue de toi. "tu m'saoules, j'ai vraiment envie de toi." supplice avoué alors qu'à ton tour, tu croises les bras pour te défendre. les tourments qu'elle utilise juste pour te transpercer, excédée quand tu sais que tu tombes dans son piège odieux.

(Maddox Gardner)

10/02/2024

wth @maddox gardner

Lèvres condamnées, attiraient, et leurs obsidiennes sombraient dans les brasiers. Les vulnérables immensités, sirène dévorait, l'âme affamée l'appelait. Égarée dans le dédale infinité et enfermée entre ces murs fissurés, elle souffrait; se consumait comme les flammes d'un feu oublié, effluves salés, humidité sur bronze ancrée. Leurs souffles dansaient, s'écrasaient, s'envolaient dans les cratères étiolés de la marée, là où galopait unique cheval de l'azurée. Poumons noyés, tourmentée, les arômes sucrés coulés sur le marbre de sa peau écorchée, mais elle ne contemplait que la beauté taillée dans les ronces antiquités. L'aorte lacérée et myocarde arraché, crocs carnassiers, coeur luttait, fébrile battait, mots trahissaient, frissons en nuée sur l'échine hâlée. Colère sourde grondait, se dissipait de l'empyrée aux averses nimbées. La victorieuse souriait, esquisse effleurait la tendre ourlée, dévoilait, les ivoires ensanglantées. Elle s'effaçait. Nymphe s'était écartée, éloignée, la proie désirée à laquelle elle rêvait, de l'embrasser, de succomber, lorsqu'elle portait sur elle l'odeur des damnés. « Dommage que ta douche soit trop petite pour deux... » Vipère sifflait. Les sourcils haussés, elle la provoquait, chimère née dans les eaux de grèce. Psyché adulée, le reflet de ses pensées, les eaux ruisselaient sur l'effrontée, longues boucles inondées, derme asphyxié, perles nageaient, de sa joue tombaient sur sa clavicule creusée. Ce regard immolé dans l'incendie de ses jais, bouche s'entrouvrait, et la fragrance du savon qui emporterait avec lui ces frasques imméritées. Le goût de sa douceur, énamourée, plongeait ses malheurs dans le fleuve du léthé. Admirait les griffes acérées, de la naïade se planter, bois déchiré, lèvre inférieure se mordait. J'ai vraiment envie de toi. L'écho résonnait. L'danger pulsait dans ses veines atrophiées, contre le pan d'en face se plaquait. Fossé entre les héroïnes et leurs prouesses indélébiles. « T'as plus qu'vingt minutes. » Temps filait, alors que la louve s'impatientait, la voulait, repoussait, lui chantait. Ses mélodies hypnotisaient et elle hurlait, cette porte close qu'elle regardait, sauvage en échappée, entre s'enfuir et céder.

(Stella Vargas)

02/03/2024

► tears on the bridge
@Stella Vargas & @Maddox Gardner

provocations résonnent entre les murs désolés du navire échoué. sur le quai de l'atlantique, lattes de bois éventrées s'embrasent entre les flammes du souvenir. dans ses yeux, la fougue, et ce sourire qui déchaine en toi les ouragans, vagues déferlantes, et tornades en tourment. le goût métallique du danger fascine ton attention - rêve de se consumer dans son brasier alors qu'elle t'irritait de ses foudres reprochées. tu quittes le comptoir, trois pas s'avancent, rapprochent la distance. un jeu auquel toi aussi sais jouer. les bras se délient, le t-shirt passe au-dessus de ta tête avant de se retrouver abandonné aux pieds de la statue de bronze - d'ici, tu peux admirer la perfection de ses traits sculptés. la brise sur ta peau apaise l'ardeur, prunelles dans les siennes attisent chaleurs. rougissent les joues quand l'astre aimé est aussi proche de toi, porcelaine dénudée offerte à ses onyx qu'esquissaient la colère. "dommage, j'aime prendre mon temps sous la douche." chuchotement intime déposé quand ton visage se penche. tu nargues dans ta rage, avant de reculer en violence. difficile de t'éloigner, toi aimantée à l'objet d'art - le cœur turbulent, se déchire sous vos querelles, pourtant savoure ces dangereux duels. tu te retournes, avant de succomber, chaque grain du sablier compté. défile trop vite, le temps et sa brutale réalité. dos à la sirène, les mains attrapent le vêtement, mouvements habiles en descente. le jean glisse sur tes hanches, démarche volupté traverse le parquet, le denim délaissé au sol. continue le chemin, guidée vers la salle de bain - un arrêt devant la porte fermée. regard joueur lancé par dessus ton épaule, envenime la tentatrice. d'un geste tout en lenteur, retire la seule étoffe restante sur le corps. une dernière danse dans laquelle tu tentes d'apprivoiser la prédatrice d'un chant indécent. "c'est toi qui décide si tu seras encore là quand j'ai fini." le tissu chute, le choix assassin, avant de disparaitre - purifier les sueurs laissées par l'étranger.

(Maddox Gardner)

10/02/2024

wth @maddox gardner

Cieux ravagés, de colère et d'envie s'assombrissaient, s'attiraient, convoitaient. Les prunelles paralysées dans leur tempête se détruisaient, s'appelaient, noircissaient les abîmes de l'amitié. Nymphe sculptée dans vieux marbre antiquité, statue étiolée, s'approchait, et la jalouse, contre ces murs immensifiés, l'échine plaquée, amoureuse l'admirait. Tête se penchait lorsqu'elle suivait les mouvements de sa louve blessée, dangereuse bestialité, tissu dévoilait, porcelaine écorchée suintait les ardeurs passées. Étreinte de la soie envolée, à terre était tombée, les orbes plongeaient dans les méandres de son intimité. Exquise la beauté, l'offrande des divinités à l'héroïne d'une épopée, haut de corps dénudé, pièce d'art refusée. Elle était effrayée, de trouver la moindre trace d'un mal oublié, sur ces chairs, chaudes et enivrées, la désirait, la possédait pour d'innombrables éternités. Bouche asséchée, les mots filaient, et son visage si proche, si éloigné, torture désordonnée, l'esquisse arrachée. Ne bougeait pas, reine dans sa tour haut-perchée, fauve abandonnait, se reculait, lune en quartier, textile glissait de ses hanches à ses pieds. Lippes pincées, s'empêchait, de toutes ses forces, de l'aimer. Coeur s'emballait, éclatait dans la cage dorée, pupilles dilatées, soupire soufflé, à nouveau agacée lorsqu'elle repensait à celui qui s'était imprégné. Flot de paroles jeté et disparaissait l'incroyable effrontée. Paupières fermées, profonde inspirée et les secondes s'écoulaient. Combattante s'élançait dans l'arène, fouillait les affaires pour trouver bout d'papier. Cursives figées sur le morceau plié, délaissé sur le drapé, froissé. J'peux pas attendre. Et les pas filaient, porte la silencieuse claquée, l'air iodé retrouvé, poumons chantaient, éole libérait. Elle fuyait, fureur ricochait, les souffrances recrachées.

(Stella Vargas)

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