tears on the bridge, madla

10/02/2024

wth @maddox gardner

Soleil caressait bronze brûlé, les étreintes parsemées de l'été, douce épopée et rayons princiers. La peau cramait et le bâteau tanguait, éclat de la houle, brillait, déferlantes vagues cognaient l'héritier, chalutier de nérée, flot des destinées. Obsidiennes contemplaient. Marécage mal-aimé des horizons éthérés, sous l'agonie de l'astre immolé, et les yeux suintaient. Colère rongeait sa nervosité, les appréhensions écrasaient mort-né, coeur de béton, fissuré. Jalousie névralgique, veines vomissaient. L'absence répétait, écho dans les limbes enfumés, épais le brouillard menaçait. Éole la consolait. Brise amère l'effleurait, enfantée dans les basses mers, élégie d'une chimère. Elle tournait, dans cette prison maculée, marin bois frappait, l'appelait, et dansait néréide au chant divinifié. Sirène, capturée sur le rocher, s'égarait, dédale d'allées dans lequel s'enfoncer, se perdre et crier. Grains de sable filaient, l'impatience empoisonnait, organes putrides au possessif saccagé. Dans ces flammes, les immolés rugissaient, grondaient, époumonnée, la trachée serrée lorsqu'elle abandonnait. Sur l'avant se glissait, échine sur la cloison fondait, les genoux remontés, bras encerclaient. Les psychés ricochaient, l'âme abîmée sous les folies heurtaient, s'écrasaient les chairs sur chêne maccabé. Soupire envolé dans les salées, tendre le vent courait entre les voiles cendrées.

(Stella Vargas)

02/03/2024

► tears on the bridge
@Stella Vargas & @Maddox Gardner

moments volés à la sortie de l'arcade, bouffées d'air frais après le labeur, partagés avec un inconnu. sur le téléphone, les messages ricochent teintés d'amertume. pourtant, dès que tu les as vu, tu t'es précipitée. faut que j'rentre, tu peux m'déposer ? les mots demandés dans l'innocence, à ce combattant que tu apprenais à découvrir. parce que tu sais que tu as besoin de la retrouver, avant qu'elle ne s'échappe, l'étoile filante. et dix minutes plus tard, tu sortais de cette voiture déjà oubliée, vaguement remercié l'apollon dévoué. déambulant le long du quai - arrachée sur ton chemin, une seule fleur dans les plantations de la marina. et puis continues la route machinal jusqu'au navire domicile. là-bas, tu l'aperçois. ton soleil tombé de l'éther, patiente aux creux des vagues. une épine s'enfonce un peu plus dans le muscle battant, brutal le déchirement de la voir. une main ramène ta crinière en arrière, suivie d'une inspiration retenue. merde. poitrine serrée à l'idée qu'elle ait attendu. trois pas s'approchent dans leur lenteur, le dos qui glisse contre la paroi - pour l'y rejoindre, face à l'azur. rides sur l'océan, ton atlantique, refuge bafoué. l'offrande tendue vers elle, pétales violacés s'accordent au ciel. le regard désolé s'accroche à sa silhouette, timide le sourire quand tu sais que suinte sur ta chair le souvenir d'un autre parfum. d'une voix cassée, de fatigue et de regrets, murmure se perd dans les flots écumeux. "j'suis rentrée au plus vite."

(Maddox Gardner)

10/02/2024

wth @maddox gardner

Sirène d'un marécage, os marins coulaient, les eaux impénétrables, lambeaux de chairs l'appelaient. Égarée dans leur putride, une créature dévastée, fendait les flots l'âme lacérée, dévorait les sangs salés. L'obscurité et la perdition en danse sacrée, l'écume iodée sur falaises des astres érodés. Tremblements du coeur échoué, secousses étiolées, musle ankylosé quand sentiments écrasés naissaient des abysales nausées, estomac noué, vomissait. Bâteau démembré sur l'azurée, amoureuse sur léthé, dérivait, artisan hurlait, cognait fort l'effréné, et le manque l'époumonnait, asphyxiée des absences répétées. Jalousie placide dans les veines coulait, dans les artères filait, l'empoisonnait, tambour énamouré sombre amer et réfugié. L'amour haine les éternels ouragans, s'envolant au-dessus du néant, sainte terre des titans. L'étoile explosait, fragmentée en milliers, pluie de rochers dans un ciel nimbé, sur les plages abandonnées, elle se noyait. Les profondeurs effleurées, lenteur se mourait. Violence des vagues assommait, le myocarde déformé, ecchymoses bleutées, éclats tombaient, palpitant à vif succombait. Corps fatigué tanguait, houle sauvage berçait et l'insomnie s'accrochait, suintaient les innombrables aspérités. Chaos immérité. Une entaille gelée, sous sein dissimulée, lorsque ses limbes la tourmentaient dans cet épais nuage de jais; l'oeuvre des anciens opuscules racontait, souffrances résonnaient et silence saccagé. Les onyx sur océan reflet, rayon de lumière sur rétine abîmait, soleil tombait, empyrée des olympiennes divinités, réchauffait le froid ambré. Aphrodisiaque le bronze s'éteignait, les genoux relevés s'étendaient, mains posées sur le fumeux plancher, néréide en elle hurlait. Lèvres scellées et s'melles claquaient. La tête refusait de tourner, marbres figés, naufragée ignorait. Silhouette spectrale fondait à ses côtés, le regard vidé, céphalées crachaient venin sucré. Cardiaque s'soulevait à moitié. Jolie améthyste, lui tendait l'arrachée, obsidiennes dérivaient, secondes défilaient, pupilles curiosité cédaient à la contempler. Soie de pétales violacés, elles se relevaient, la tête contre paroi plaquée, l'ignorait. Muse de Calliope, flots secouaient l'enfant chalutier, sel dans les poumons cristalisé, l'immobilisée. Ces effluves vanillés, derme brasier la frôlait, l'arôme consumé du parfum étranger, volutes imaginées lorsque les maux accablaient. L'estomac serré, contracté et vide envenimé, fossé creusé aux mots chantés. À trop penser, les cauchemars ancrés, vénéneuse possessivité quand sa beauté réfugiée dans l'étreinte du condamné, les draps expatriés. Gorge nouée, succube des bas-quartiers ancrée, larmes paralysées lorsqu'elle priait pour s'échapper, de ce mal-être affamé. Les silencieuses minutes tombaient, temps s'étirait, espace-temps défiguré lorsque ses lippes s'entrouvraient, dociles. « Tu faisais quoi ? » Iris dorés étaient braqués, voix cassée, glacée, la distance imposée rendait plus supportable l'amitié.

(Stella Vargas)

02/03/2024

► tears on the bridge
@Stella Vargas & @Maddox Gardner

le silence résonne douloureusement, porté par le vacarme muet des vagues sur la jetée. déesse méprise, les opales divines évitent les rencontres, et le rejet de son attention te submerge. écrasée violemment par les terreurs, l'ouragan éclate au fond ta poitrine, le myocarde encordé par les frayeurs - qu'elle ait finalement réalisé ses erreurs. égaré, le bateau. perdu dans les méandres inextricable des sentiments, il chavire au moindre coup de vent du zéphyr capricieux. un voyage tumultueux, ulysse sur son navire tourment rêve des douceurs de ses bras, du réconfort de la sirène. tu les jalouses au loin, posés sur la marée - les voiliers affranchis naviguent sur l'orée du firmament, emportés par vents et courants. tu envies leur liberté, toi enchainée sur ce quai, le soleil qui s'évade derrière la ligne azurée, bercée par le calme plat de l'horizon - à la recherche d'un réconfort qu'elle te refuse, au milieu des voiles émancipées. alors que ruisselle au loin le cours d'eau, témoigne des lourdes secondes qui coulent aux profondeurs des abysses. comme si la belle tenait entre ses mains, le sablier qui te maintient, sur son rythme contrôle tout univers. et chronos enfin décide d'accorder sa miséricorde, balance des mots teintés de discordes. devant toi, tourne entre les doigts la tige verdure - sève file sur les empruntes, pétales vrillent contre la brise dans la danse anxieuse que tu mènes. tu la déposes à tes pieds, pauvre fleur, avant qu'elle ne se meurtrisse, la saccagée. exhalé, l'air que tu contenais dans un soupir agacé. la vérité que tu sais aussi nocive, pernicieuse quand elle s'insinue dans les crevasses des insécurités, mélangées aux arômes d'un étranger qui te promettait l'apogée juste pour une nuit. ton crâne s'échoue en arrière, cogne la cloison. les pupilles abandonnent les rafiots et dévient sur la chimère d'à côté. vaguement, juste le temps d'un instant, dévisager l'inconscient figé sur le portrait paralysé. paupières se plissent, sourcils se froncent dans l'incompréhension. "j'sais pas pourquoi tu poses la question zia, tu sais qu'tu vas pas aimer la réponse." la tête secoue, incapable de concevoir pourquoi elle voudrait s'infliger les tortures qui seraient mieux d'être oubliées.

(Maddox Gardner)

10/02/2024

wth @maddox gardner

Épines douloureuses écorchaient, chairs lacérées, ronces en collier autour du coeur saignait. L'écume crachée, douceur amère l'écrasait, sombrait l'atrophié lorsqu'elle suffoquait. Les poumons noyés, emplis d'eau salée, corps ankylosé, le souffle cassé. Granit creusait, les sombres pupilles étreignaient la ligne azurée, ôde des tempêtes fracassait, ricochaient les pierres aux souffrances réveillées. Lèvres pincées, les ongles dans son poing enfermés s'enterraient, cette paume entaillée dont les jointures immaculées s'anesthésiaient. Moiteur au creux de la main, l'impériale nervosité, cinq phalanges étoilées déposées sur le froid bois plancher. « Je veux t'entendre le dire. » Le timbre iodé du chant de la sirène, affligée, la voix ambrée ancrée dans les âmes dévastées. Psyché dévoilait, les insécurités déterrées des limbes, brume sacrée dont elle savourait les baisers entre les imaginés, filaient sur les volutes de fumée. Vagues berçaient, doucement navire mouvant, consolait la tourmentée, les maux violacés sur myocarde fragmenté. Morceaux pendaient aux artères blessées, diaphragme se soulevait, l'estomac noué. « Juste dis-le. » Murmure étranger s'évadait dans la brise éole passager, emporté au-delà de la houle, dans de lointaines contrées où il viendrait se déposer. Désespérée et le besoin déchiré d'être tuée, là, sur ce pauvre rafiot abandonné. Iris bruns de forêt sur silhouette échouée, regrettait d'avoir posé les yeux sur la beauté de circé. « Putain tu fais chier. » Les flots dégueulés, le regard vide, dépossédé, se détournait de la créature qu'elle aimait. Se levait, l'enfant de la marée, sur le pont balançait, s'accrochait à la barre; respirait l'air frais, boucles s'envolaient lorsqu'elle domptait sa crinière. Elle s'accoudait, loin des effluves vanillés et de l'odeur du brasier qui avait coulé sur son derme suintant l'humidité, loin de ce malaise forgé, de ses excuses oubliées. L'égarée se redressant, se tournait vers la manthe, son visage obscurité se fermant. « J'vais y aller, ça vaut mieux pour tout l'monde. » Paroles poignardées, provoquaient l'effrontée qu'elle contemplait de haut.

(Stella Vargas)

02/03/2024

► tears on the bridge
@Stella Vargas & @Maddox Gardner
trigger: mention de sexe

impitoyables, les divins, te tentent de leurs héros d'épopée juste pour mieux te regarder tomber après. trébucher sur des sentiments que tu ne sais pas comment sentir - trop compliqués, trop grands. le lien fragile qui t'étouffe, fil rouge s'érode à ses chagrins, la sirène éventrée, blessée par ta propre lame, tu prends conscience de tes regrets. combat perdu d'avance, avant même que tu ripostes à ses questions. et elle qui insiste, répète encore et à nouveau sa demande, sphinx acharné te pose une énigme dont la réponse correcte n'existe pas. tu pourrais mentir, à cette fille à qui tu dis tout depuis toujours, teinté votre amitié pour le bien de la protéger ou bien prononcer la vérité, celle qui risque de l'écorcher. tu mordilles ton pouce dans un reflex inconscient quand remontent les angoisses bousculées, considères les options alors que les inquiétudes tournent autour de l'animal prêtes à déchiqueter leurs proies. la respiration s'alourdit, les pupilles oscillent sur la rive opposée à la recherche d'une issue au milieu des vagues, d'une solution pour éluder la confrontation. et dans sa voix, tu l'entends, la déception que tu créés - passage de tornade sur les sentiers marécageux alors que la chimère refuse de te regarder dans les yeux. illusoire coup de poing contre le thorax, la frustration qui s'enlise en toi et t'écrase de son poids. elle se relève, tu restes assise, paralysée, juste l'absence laissée à tes côtés puis les menaces de s'échapper. d'un battement de cil, tu confrontes la noirceur de ses onyx, contrariée. "c'est moi qui fait chier ? sérieux zia, tu m'expliques c'que j'ai fait ?" bouteille à la mer baigne dans les flots, se remplit de chaque goutte jusqu'à déborder. un peu trop, submergée, les émotions s'emportent sous sa provocation. tu te redresses d'un geste, debout, le corps s'oppose à son départ. "j'étais en train de baiser sur le parking du travail. contente ?" le ton asséché claque dans l'air, sur ton visage l'irritation se lit, suscite l'orgueil factice. "t'as pas intérêt à te barrer alors qu'c'est toi qui a voulu savoir."

(Maddox Gardner)

10/02/2024

wth @maddox gardner

Ciel voilé, les carcasses nuageuses naufragées, épaisses fumées effacées, nimbé d'oranger. Les noiraudes éventrées, soleil couché, admiraient les immensités quand mots écorchaient, blessaient os brisés, la peau brûlée. Coeur s'arrêtait, frénésie éclatée se j'tait dans eaux gelées. Flots serrés dans gorge nouée, papilles asséchées, lèvres fermées lorsque sirène la dévisageait. Les noires aimées, pierres résurections déchirées, plongeaient dans les ambres miroités, les irrités, s'évadaient, en haute levée. Voûte céleste caressée des orbes princiers, souffle en soupirée, frustrée dans les voltiges du carnassier. Les ophidiens rugissaient, contemplaient les héroïnes du monde décérébré. Royaume des belles divinités s'enrageait, leurs filles luttaient, désespérées, laide tempête terrassaient, sales émotions couraient, haine possession dans ses veines pulsait. Port altier, vagues dansaient, tanguait le corps dont l'oeil hautain transperçait l'enfant des matelots cassés. Le chant des volontés, les aveux crachés et myocarde sacrifié, écrasé, s'atrophiait le torturé. Ténèbres obscurités plongeaient dans la marée, leurs démons provoquaient, guerre se réfugiait, dans les affres immémorielle fierté. « T'aurais pas dû m'répondre, j'me serais barrée après dix minutes. » Venin crocs plantés, les prunelles en colère, amère la mortelle lorsque son regard fondait sur l'orfèvre. Chairs immolées, suintait le brasier des insolents et des damnés, nausées, placide acidité, fauve blessé dont le sérum s'évanouissait. Maccabé, des entrailles de l'enfer étaient nés, les armures impressionnaient, les êtres s'imposaient. Effluves muscés, gourmandise fleur fânée, dessinait les courbes galbées, aphrodisiaque, l'immérité. « Sinon quoi ? » Provoquait, tourbillon dans les poumons, dégueuler terre dans l'océan immaculé. Il crevait, crevait, céphalées en reflet, les sourcils haussés. « Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir m'faire ? J'ai rien à foutre ici. » La voix rauque, détachée, le palpitant oublié dans le sable de leurs meilleures années. « T'as pas intérêt à m'toucher. » Sévère, lierres autour de la prisonnière, distance sécuritaire, les bras s'croisèrent. Insolente, trou béant dans la poitrine, dissimulaient les ecchymoses que causait la perfide.

(Stella Vargas)

02/03/2024

► tears on the bridge
@Stella Vargas & @Maddox Gardner

ronces de la rose, l'une après l'autre, balafrent le myocarde. pics aiguisés transpercent le muscle, insolents les chants dissonants que la sirène vocalise. le mal s'infiltre, fissures se forment, les déchirantes paroles brisent ton assurance. peut-être que tu aurais dû rester dans les méandres délicieuses de l'étranger, les amours faciles dont tu peux te débarrasser sans même y repenser. rivière d'eau douce abandonnée pour te retrouver plongée dans un océan glacé, où l'obscurité des flots dissimule les requins affamés. l'erreur commise de rejoindre la souveraine cruelle, quand elle appuie de ses mots sur les douleurs masquées. les prunelles roulent vers le ciel, couvert des nuages en échappé - le rire nerveux soupiré. "putain mais c'est quoi ton problème ?" crocs acérés que la bête sauvage montre, tu prends la défensive pour t'en protéger. le regard incapable de retomber sur la fille aimée, cherche à s'évader sur les toitures à l'horizon avant de succomber. un haussement d'épaule nonchalant tente de convaincre que tu n'es pas intimidée par les provocations. "t'sais quoi, t'as raison. fais c'que tu sais faire de mieux : prendre la fuite." tu lèves les mains d'un geste pacifique, lui assures le choix, partir ou rester sans ton intervention - d'un pas sur la droite, tu libères le chemin. les pupilles abandonnent leur exil pour revenir se planter hargneux dans les siens. "mais t'étonnes pas que j'sois pas là quand tu passes ton temps à t'barrer. " à ton tour, riposte l'attaque, poignards volants fusent vers ses boucles - les griffes sorties, fourrure hérissée, toi, louve en danger. les phrases antagonistes, antipodes de ta pensée quand tu souhaiterais juste la prendre dans tes bras, sentir l'effluve mielleuse, et que les douceurs d'ambroisie réconfortent les brûlures des rancœurs. pourtant colère fulmine quand elle ne t'offre que le rejet, le goût de l'amertume difficile à avaler, reste bloqué, se noie dans les poumons - les yeux qui brûlent, se retiennent.

(Maddox Gardner)

10/02/2024

wth @maddox gardner

L'âme souffrait et le silence caressait les pénibles, plaies éthérées, sous les menaces dégueulées, mousse immaculée l'écumée. Nerfs paralysés, colère brasier dans les artères, haut-perchée atteignait les sommets. Obsidienne l'obscurité, ténèbres infinités dansaient, les pupilles saccagées et tourments ricochaient. Un coeur brisé, granit fragmentés, morceaux éparpillés dans le fleuve léthé; il frappait l'effréné, les chairs ankylosées lorsque le maccabé se noyait. « C'est toi mon putain d'problème ! » Frénésie de la damnée, les chants d'une succube claquaient, venin craché se répandait dans ses os de blanc nacrés. Le bâteau vascillait, houle s'éteignait sous l'orage divinifié, mythe dérobé aux erynies antiquités. Onyx observaient, ces mains levées vers le ciel et l'ambrée, corps s'écartait, ouvrait le chemin de haine vers les mers corinthiennes. Amères les prunelles se jetaient, dans leurs jumelles s'enterraient, creusaient l'asphalte et le grès, l'oeil plissé, rancoeur des mots salés coulaient sur peau brûlées. Un rire mauvais, entre ses lèvres filaient, carne tanguait au rythmé des flots enchaînés. « Et toi flipper sans m'retenir à te d'mander si j'vais revenir. » Guerre s'était déclenchée, et carnassière aux crocs acérés, grognait face au fauve énamouré. « J'veux me barrer parce que, quand j'te regarde, j'vois les traces que c'connard a laissé... » Les épaules s'haussaient, aussitôt retombaient. « ... Tu joues à la meuf qui comprend pas mais j't'avais prévenue pour ça. » Malheur irrépressible, entailles tuméfiées, la désespérée contemplait ses larmes iodées au bord des falaises terrifiées. Les doigts enfermés dans le creux de sa main anesthésiée, douleur sucrée, inspirait; là-bas en liberté, bruyante elle soufflait. « Tu t'attendais à quoi ? À c'que j'te prenne dans mes bras et t'embrasse alors que tu fourrais ta langue dans sa gorge en gémissant son nom y a vingt minutes ? » Tête lenteur secouée, agacée, les bras se croisaient, cardiaque camoufflé lorsqu'elle s'éloignait, d'un pas supplémentaire, distance en fossé. « J'peux pas faire ça et tu le sais. »

(Stella Vargas)

02/03/2024

► tears on the bridge
@Stella Vargas & @Maddox Gardner

paroles cinglantes ricochent sur toi, à répétition les reproches martèlent ton corps. sans défense, quand tu ne peux dénier les faits, accident sur le chemin que tu as causé toi-même. juge suprême ressasse tes infamies - les instants lascifs admis avec lui, charnel partage d'un naufrage, marins égarés sur une croisière débauchée. aucun remord de tes prouesses, pourtant tu regrettes leurs conséquences lorsque ta favorite te refuse. la frustration s'accumule, grandit entre les muscles endeuillés puis explose dans un déflagration de mots, gestes échauffés débattent dans l'air. "j'veux pas qu'tu partes, mais putain j'suis censée faire quoi quand j'te dégoute tellement que tu veux même pas me regarder ? j'suis libre de faire c'que je veux, non ? j'vais pas m'excuser d'avoir baiser." gorge irritée par tes propres aboiements, marque une pause avant d'aller trop loin. phalanges se dissimulent dans tes boucles, se posent sur ta nuque, dans une lente expiration tente de reprendre ton calme. tu te concentres sur ta respiration, fermes les paupières. une main glisse dans ta poche, prospecte à la recherche des clés du navire. semelles se retournent, les pas se rapprochent de la porte, entrée de ta tanière, abandonnent l'arène les plaies béantes. invisible, la trainée de sang laissée par ta carcasse, chavire au gré des vagues. au bord de la noyade, les iris rivées sur la poignée, ignorent la naïade comme si tu pouvais trouver réconfort sur le métal de la serrure. le ton baissé, soupire ta défaite. "j'te demande pas de m'embrasser, juste de rester." rentre la clé et le verrou tourne. tu retires cette dernière enclave avant d'atteindre ta cachette en sûreté. impatiente de finalement rejoindre le repaire salvateur, quatre murs où tu peux t'écrouler, lécher des blessures. "viens à l'intérieur, stp." prière suppliée jetée à l'eau, souffrance dans la voix épuisée. un regard lancé dans la direction de la divinité, ton destin entre ses mains attend sa condamnation.

(Maddox Gardner)

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