ophidiens rugissent, moresco

wth @brinley morelli

orbes en intensité plongeaient dans ses noirceurs immaculées, et les lèvres se fendaient d'un sourire léger lorsque le perfide s'approchait. visages couronnés s'attiraient, leurs souffles luttaient, se frappaient, effluves parfumés se mêlaient à la fragrance muscée de la méditérranée. pulpes effleuraient, sa mâchoire dessinée et à son oreille remontait en écho murmuré. « d'abord sans... lentement... pour te goûter. » susurré de sa voix cassée. « puis je l'aurais enfoncée pour t'savourer, jusqu'à ce tu t'sentes suffoquer. » mélodie des mots chantés, l'éphèbe au timbre enroué, à peine s'éloignait. « l'problème c'est que j'aurais sûrement r'commencé... » s'écartait, contemplait la chimère aux pupilles dilatées. « ...alors heureus'ment que t'es défoncée. » il se moquait, le geai. de sa poigne en était la capturée et ils arpentaient les rues désertées d'une ville ensoleillée, douce nuitée, étreinte des éoles galvanisés. « tu crois ? c'est peut-être juste passager. » aimait la faire douter et vacillait sur les pavés, ruelles ensorcelées alors que, devant eux, immeuble ensablé trônait, fierté méritée du pays des romaines antiquités. intimité de leurs bronzes brûlés, se frôlaient, caresses déchues des divinités, corps frottaient. embrassait sa phalange, approchait de l'entrée. « ouais, peut-être tu l'vois pas c'tout. » pause marquée. la déposait devant ces portes vitrées. « la princesse est arrivée. » verre poussé lorsqu'il se dirigeait déjà vers l'ascenseur, ignorait l'employé et son sourire faussé.

@Elio Velasco — j’avais pas la meilleure vue sur son dos. je mourrais d’envie de pouvoir voir son expression sur son visage, la totalité. et pourtant, je finissais par apprécier d’être perchée la haut. je penchais un peu plus mon visage vers l’avant, assez pour qu’il m’ait dans son champ de vision et que son souffle rencontre le mien. sa tête qui pivotait un peu plus, ses lèvres effleuraient ma mâchoire. je faisais la navette entre ses yeux et sa bouche. — selon toi j’goûte quoi ? demandais-je, m’aventurant sur quelque chose d’encore inconnu avec lui mais que j’avais envie de creuser, malgré tout. je narguais un peu cette distance qui nous séparait, pas pour le faire chier mais juste par plaisir de provoquer la situation. — c’est vrai que ça serait un problème de pu savoir se contrôler.. peut-être que ça serait toi qui suffoquerais. comment ça je me servais de ces mots contre lui ? nooon pas du tout, c’était une constatation. j’étais incapable de détacher mon regard du sien, je plongeais dedans. on aura beau dire ce qu’on voulait sur lui, moi j’avais ce privilège de connaître Elio, personnellement. il avait une morale, il voulait pas faire n’importe quoi. j’appuyais légèrement ma tête contre la sienne pendant qu’il continuait d’avancer. fermant les yeux un instant, je souriais dans le vide. heureuse d’être ici, avec lui, arpenter ces rues sans destination. et au son de sa voix j’ouvrais mes yeux, sourcils froncés. — tu veux parier ? comme ça on aurait des preuves de ce qu’on avance. il embrassait mon doigt, tout en relâchant doucement mes cuisses pour me reposer au sol. je comprenais enfin où on était. — ou alors les signes sont trop faibles pour que je m’en aperçoive. soufflais-je, honnêtement en ce moment c’était un fiasco. j’vivais bien ma vie de célibataire. pas qui se dirigeaient vers l’ascenseur, il nous menait à l’étage demandé. portes qui s’ouvraient, je suivais le brun comme son ombre. — elle est où la chambre du prince ? mon prince à moooi.

wth @brinley morelli

les ébènes aux teintes de l'empyrée, se voilaient dans les plus belles obscurités, les étoilées. tas de mots le traversaient, les limbes enfumés lorsqu'il cherchait le chant parfait. les effluves envolées de ce parfum vanillé, ivresse de sa sensualité. « l'sucré comme l'italie. » rire échappé filait entre ses lèvres lorsqu'elle s'approchait. n'avait jamais suffoqué, le garçon des marées, poumons salés connaissaient l'apnée, amoureux des océans et de leurs mers déchainées. « t'aimerais que j'suffoque ? » regard amusé, se tournait vers elle. « j'espère que tu sais utiliser ta langue parce que le baiser d'vra être assez long... » et alors qu'il l'emmenait, ils se perdaient dans les ruelles désertées d'une sicile étrangère. son étreinte resserrée autour de ses cuisses lorsqu'il aimait cette proximité, ce jeu doucement installé entre eux n'était qu'un souvenir de leur amitié usée en méditérranée. les portes vitrées repoussées, s'envolait dans l'immeuble doré. « tu veux parier quoi ? » ascenseur en montée, il s'enfonçait dans un long couloir immaculé, observait le numéro dessiné. clé ouvrait le royaume du couronné sur une chambre désordonnée. vêtements sur le sol jonchaient, lits défaits, l'odeur du dernier joint fumé et les bouteilles dissimulées. la laissait entrer et claquait le bois derrière lui. attrapait quelques fingues mis de côté pour la laisser passer et poussait la baie vitrée, eole en brise aérait la tanière des carnassiers. « t'veux un t-shirt pour pieuter ? » contemplait sa silhouette au coeur du chaos, courbes joliment dessinées et venait coller son torse contre son dos, se dégageait pour enrouler son bras autour de sa nuque. « une chambre rien qu'pour toi, t'en as d'la chance. tu vas pouvoir r'descendre tranquille. » moqueur, se détachait et s'allumait au clope à l'entrée du balcon.

@Elio Velasco — j'aimais bien les boissons sucrées, forcément qu'il avait dû sentir cette arôme de mon haleine. sans oublier que je portais aussi un parfum qui sentait les bonbons. le tout combiné ensemble devait donner un résultat incroyable, éveillant chacun de ses sens. il s'imaginait déjà flancher, ce qui expliquerait qu'il pouvait à tout moment tomber dans un doux piège. j'étais pas d'une douceur moi ? il passait entre les mailles du filet mais ça, c'était seulement parce que j'étais défoncée. qui sait ce qui se serait produit si je l'étais pas. — ouais, j'suis sûre que personne a réussi à te faire suffoquer auparavant. iris sur lui, j'étais incapable de le lâcher du regard. il me tendait une perche -ou pas, je la saisissais. je réfléchissais pas à la tournure de ma phrase, c'était spontané. — j'ai de l'expérience avec ma langue, j'sais faire des tas de trucs.. tu seras pas déçu. phrase remplie de sous-entendu, je riais. je me rapprochais de son oreille, je l'effleurais presque avec mes lèvres. — plus c'est long plus c'est bon paraît-il. lâchais-je dans un murmure. je m'autorisais jamais à aller plus loin avec un pote. en terme de conneries, peut-être. mais en terme de jeu, non. on jouait avec ces barrières, les frôlant avec dangerosité. on avait un long couloir à traverser, je marchais à ses côtés. — j'te parie que je serai ton propre challenge, on verra bien si au bout de deux mois si c'est passager ou pas. ce qui était éphémère durait quelques semaines, pas plus selon ma logique à moi. je tournais sur moi-même, passant devant lui à la recherche de cette porte. quelques instants plus tard, on se retrouvait devant sa chambre d'hôtel. il déverrouillait la porte, je me faufilais dans la pièce. je découvrais une chambre.. charmante. une vraie tanière de mec ça faisait aucun doute. je disais rien, j'avais déjà vécu avec des colocs du sexe opposé. je savais ce que c'était. Elio ouvrait la baie vitrée pour laisser de la bonne air circuler. — ouais steplais. un long t-shirt, j'aime quand c'est oversize. et en plus j'étais petite donc c'était encore mieux. je l'observais venir se mettre derrière moi, torse qui rentrait en contact avec mon dos. bras autour de ma nuque, son souffle chatouillait mon oreille. — t'sais qu'il est pas trop tard pour changer d'avis.. j'te promets de rien tenter contre toi. disais-je, je savais comment il était Elio. trop respectueux, un bon gars. il me relâchait, s'éloignait sur le balcon pour fumer. je déposais mon sac sur le lit, attrapant un t-shirt que je reconnaissais. ça lui appartenait. — te retournes pas j'me change donne moi.. un instant. je commençais à me débarrasser de mes vêtements, le haut, le bas. je retirais même mon soutif pour être plus confortable. — ok c'est bon, j'suis pu nue. disais-je en me coiffant pour me faire un chignon à la va vite.

wth @brinley morelli

flot d'incertitude balancé au-delà des limites frôlées, jeté dans un silence qu'il éteignait sans oser bouger. adonis taillé dans l'antiquité à la sueur des pionniers, matraqué, frappé, déformé, l'argile usé, celui qui ne s'attachait, oubliait, indépendant se murait dans une solitude qu'il aurait parfois voulu briser. alors le rire écorché, réprimé, ravalé au fond de sa gorge lorsqu'il la regardait, amusé. le sous-entendu marqué au bout de ses lèvres sucrées. « qu'des mots, morelli. j'attends les actes. » provoquait, l'adulait. il n'en attendait pas vraiment, jeu apprécié au rythmé de leurs échanges, phrases abandonnées, suspendues à la nuit tombée. « tu vas t'brûler les ailes. n'espère pas trop. » vagabond des temps modernes. lui qui filait sur son rafiot pendant des semaines. enfermés dans cette pièce qui les représentait, chaos dans les veines et fumée s'envolait déjà par la fenêtre. les yeux contemplaient l'horizon obscurité alors qu'elle se changeait, amitié trop chère pour être bousillée d'un seul coup d'œil, se retournait à sa dictée. silhouette dissimulée sous le vêtement, cuisses camouflées  et jambes dénudées, cheveux attachés. il l'admirait, beauté naturelle lui fendait les lèvres d'un sourire léger. « ca t'va bien. » poumons inhalaient, mégot j'té. « je vais t'laisser pieuter. le lit d'droite. » s'étirait un instant. « t'as tout ce qu'il te faut zucchero? » s'approchait d'elle, s'arrêtait à quelques centimètres.

@Elio Velasco — — j'parle jamais dans le vide, c'est que le début velasco. ça sous-entendait que j'irai au bout des choses, quoi qu'il arrive. chaque chose en son temps et c'est comme ça que je venais clore ce jeu. pas clore totalement, juste de quoi laisser planer des doutes et un suspens qui reviendraient peut-être hanter nos esprits. je haussais les épaules, moi me brûler les ailes ? langue qui passait sur mes lèvres pour les humidifier, je l'observais de dos. rire qui mettait de la vie dans cette pièce, je levais les yeux au ciel. — c'est pas mon genre rassure toi. ou peut-être que c'était lui qui allait se brûler les ailes, inconsciemment. mes vêtements jonchaient un coin de sol dans cette chambre, t-shirt qui lui appartenait se retrouvait sur moi. il devait l'avoir porté récemment car ça sentait son odeur à lui, ce parfum qui me procurait un sentiment de bien-être. son corps pivotait pour me faire face, après avoir obtenu le feu vert pour se retourner. — si ça me va bien, j'risque d'avoir une raison pour le garder avec moi. je lui rendais ce sourire, détectant cette sincérité derrière ce compliment. brinley la voleuse de t-shirt. en soit c'était pas un vol, s'était emprunté. lit de droite désignée pour moi, je me déplaçais doucement vers ce dernier. elio me rejoignit quelques instant plus tôt, laissant un espace de quelques centimètres à peine entre lui et moi. — presque. il me manquerait un bisou là. disais-je en mettant mon doigt sur mon front. j't'encore une princesse jusqu'à.. je sais pas quand en fait. okaaay je commençais vraiment à prendre ce statut trop au sérieux.

wth @brinley morelli

les onyx plongeaient dans les reflets de son âme écorchée, il tombait dans les abîmes obscurités, pupilles dilatées sous les opiacés révélés. s'éloignait lorsque la reine échouée réclamait un baiser, le large vêtement la recouvrait difficilement, l'épaule se dénudait lentement. « va t'coucher, morelli. » le drapé désigné d'un mouvement de tête, alors qu'il ébouriffait ses boucles mal dessinées pour leur offrir une nouvelle consistance. « bonne nuit. » lâché à la volée, et il s'extirpait de cette proximité, loin des limites imposées dans leur amitié. porte claquait, dans ce long couloir s'enfonçait sans s'retourner, à la recherche de la nouvelle épinéphrine qui, cette nuit, l'emporterait, le ferait vibrer sous la lune et ses astrées.