ophidiens rugissent, moresco

wth @brinley morelli

éole caresses d'été, peau veloutée, suintait la salée et fragrance épicée. soleil couché, bronze brûlé, dans rue animée errait, spectre de l'azalée. ancrait, le parfum éthéré des anciens fours potelés, saveurs de palerme flottaient, dansaient les naufragés, mélodie en brasier, vibrer. mains dissimulées dans les antres raffinées, une clope séchait les lèvres. fumée évadée, poumons crachaient les enfers maccabres, dans le noir, rythmé des balafres. sautait sur l'muret, contemplait, haut-perché, comme un geai, filmait l'quartier pour postérité. suffoquait des volutes embrumés, volées, aux romaines divinités.

@Elio Velasco — est-ce que j'avais menti à sienna en prétextant que je souhaitais être seule et que j'avais la flemme de tout ? en soit, j'avais passé la soirée seule mais avec des gens dans une boîte de nuit. donc, c'était possiblement la frontière d'un mini mensonge. et puis, j'avais changé d'avis au cours de la soirée. donc non, je pense que c'était pas vraiment un mensonge. oui ? non ? quelqu'un peut-il m'éclairer dans tout ça ?  anyway, j'étais partie de cette discothèque pour rejoindre tranquillement mon hôtel. je précise bien le mot tranquillement, je marchais pas du tout en ligne droite et j'avais l'impression que.. j'étais perdue ? je connaissais pas ce quartier, j'y avais pas encore mis les pieds. — fuck j'ai trois pour cent de batterie. disais-je toute seule. le temps que je swipe up à gauche, à droite, encore à gauche pour trouver google maps mon téléphone s'éteignit dans ma gueule. — HÉ TOI.. euh, attends. buonaresa, dov'è l'hotel ? disais-je en percevant une silhouette debout sur un muret. qui peut faire mieux que de l'anglaitalien dans une même phrase ?

wth @brinley morelli

l'hauteur antiquité, rome le contemplait. sang coagulé, artères bouchées, coeur suffoquait où sciait la marée. exalte bouffée, organes enfumés, placide poison coulait dans les tranchées, plaies horrifiées, chairs dévoilées, dissimulées sous peau brûlée, soleil cramé. volutes s'élevaient vers l'empyrée des dieux condamnés. silhouette déchirée, les obsidiennes l'admiraient, colère suintait, peinture effritée, brisure colmatée lorsqu'il fronçait les sourcils épais. bancale amitié j'tée sur les corinthiens, pavés décérébrés. ambroises fondaient sur le corps maccabé, créature sombrait, patinait entre ces fous et les damnés. l'accent italien comme s'il n'était rien. « putain, brinley... » rage dans voix grave, sur pierres éclatées, évadé sautait. insolence tombait devant celle, dont les effluves caramels trahissaient. sombres prunelles plongeaient dans pupilles cruelles, dilatées, iréelles. s'approchait, barrière naissait, enivré d'la fragrance de l'écrouée. « t'es déchirée. » soupire heurtait visage de la poupée, en papier, déception née des méandres de celle qu'il avait essayé d'aider. « sont où tes potes de merde pour t'ramener ? » rancoeur dégueulée lorsqu'il observait, autour d'elle de simples naufragés. déshérités. amochés. viscères écartés, fureur doucement r'ssortait.

@Elio Velasco —  depuis que j'étais en vacances ici, je pensais pas à traîner un chargeur avec moi. résultat, il était tard, c'était la nuit et mon téléphone était à plat. pas moyen de savoir si j'étais tout près de l'hôtel. les rues étaient désertes, aucun passants à l'horizon. je devais donc me débrouiller toute seule. c'était mon plan initial et pour ça, je demandais mon chemin à la première personne que je vis. putain brinley keuwah on se connaît ? lorsque la silhouette se déplaçait avant de sauter du muret, je fis un ô avec ma bouche. ça faisait du sens. — Eliiiiio disais-je en venant m'agripper à son bras, alors qu'il s'était déjà rapproché de moi avec ce regard qui voulait dire qu'il allait s'apprêter à m'engueuler. — hein ??? chuuuut, c'est pas vrai il jetait un coup d'oeil derrière moi, autour de nous, partout avant de reposer ses prunelles sur moi. — pas là. pour tout te dire, je suis seule, j'ai même pas ramené de plan cul chelou ! je venais l'enlacer avec mes bras, j'avais trouvé un guide touristique et un garde du corps pour me ramener, pis un pote hyper fiable. trois en un,

wth @brinley morelli

divine créature sombrait, dans les profondes ténèbres inachevées, dans les crevasses de terre fissurées. pupilles noires l'obscurité, immensité cérulée dissimulée sous nuageuses atrophiées. s'accrochait, la naufragée, à la falaise s'agrippait, en bas les hauts rochers, lorsque son bras encerclé la sentait vasciller. emprise succube, vipère étouffait, adonis repoussait chimère aux noiraudes écorchées, doigt sous son menton glissait, le relevait, plongeait dans son âme en reflet. granit contre pierre écaillée, entailles tristes auxquelles elle échappait. « t'es vraiment conne quand tu t'y mets. » crache dans un soupire envolé, entre les mélodies sifflées de l'autre côté, et les lumières colorées d'une rue animée. étreinte désordonnée, les corps moites se frappaient, paume au creux de ses reins, phalanges sur sa hanche la retenaient. colère orbe de jais, orage grondait et un rire en éclat égaré cassait la barrière de ses lèvres fermées. « aussi cons qu'toi, c'pour ça que vous êtes potes. » confiance écrouée sous les astres malmenés. « mais comme tu cherches un plan cul, j'te ramène dans mon pieu. » malice dissimulée sous le sérieux lorsqu'il commença à marcher, forcant l'enfant divinité à suivre le rythmé.

@Elio Velasco — je sais pas si c'est ce que j'avais pris qui me faisais voir les choses autrement mais son doigt glissait sous mon menton pour le relever. comme si il voulait s'assurer que c'était bien moi ou pour valider l'état de mes pupilles. mon état tout court. qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? plus je consommais alcool et drogue et plus je me sentais.. mieux. j'avais l'impression de fuir mes problèmes, de fuir une réalité qui me faisait plus de mal que de bien. c'était peut-être ça, j'avais été trop dans le high entre l'annonce du décès de ma mère et son enterrement, même quelques jours avant l'Italie. j'étais possiblement dans le down en ce moment, sans m'en rendre compte. — ce soir j'suis conne, demain tu vas m'aimer. je gérais à ma façon. j'étais trop bourrée pour répondre aux insultes et à la provocation d'Elio, si il me gardait contre lui c'était pour éviter que je me casse le cul sur le trottoir. — et tooooi, t'es le plus intelligent. c'est pour ça que nous sommes potes, toi et moi. disais-je en nous désignant tous les deux avec mon doigt, doigt qui appuyait légèrement contre son torse. je me laissais entraînée, essayant de suivre ses pas qui me semblaient gigantesque. — depuis quand j'suis ton style Velasco ? disais-je en ricanant, focus Brin, focus. — les plans cul te remercient de leur éviter d'avoir une clocharde dans leur pieu. je serrais sa main fort dans la mienne, avec tout ça j'avais l'impression de frôler l'asphalte. — t'as fait quoooi de ta soirée ? héé attends j'ai des petites jambes, j'savais pas qu'il fallait faire un marathon en marchant vite. on venait de passer une rue encore inconnue, vraiment j'étais où putain.

wth @brinley morelli

doigt filait, caresse abandonnée sur peau brûlée, pupilles dilatées, obscurité, l'enfant de nérée avait plongé. ravage de l'opiacé, nécrosait les veines de l'égarée, beauté erraflée, il l'admirait, de ses sombres obsidiennes la dévoraient. mots écorchés résonnaient, colère inhibée, camoufflée, alors qu'adonis l'emprisonnait. « j'vais t'aimer ? tu crois qu'j't'aime pas quand t'es défoncée ? » semelles éclatées sur les pavés du quartier, les rues animées, mélodies s'éloignaient dans la sombre nuitée. ils s'enfonçaient, dans les abysses épicuriennes et les méandres se noircissaient, lampes vascillaient. éclat de rire fusait, sa main dans la sienne s'accrochait, doigts entrelacés, capturée entre les griffes de prométhée. « tu l'as toujours été, morelli. » provoquait. « attachante et putain de chiante. tout ce que j'kiffe. » sarcasme balancé, les orbes au ciel levés. millier d'astres éclairait l'étendue empyrée, marchait, filait sur le bitume mal agencé. « j'me sacrifie pour la bonne cause, j'te mets dans l'mien. » paysage dévoilé, maisons de ville enchaînées, les égarés dans les fonds sacrifiés de la métropole dorée. il s'arrêtait, leurs phalanges déboitées. « viens, j'vais t'porter sur mon dos. comme ça t'arrêteras de t'plaindre. » un sourcil arqué. « ça t'dit d'me sauter dessus ? » sourire en coin de l'allusion passée lorsqu'il se retournait, dos à elle.

@Elio Velasco —  il était tellement beau. ici ou ailleurs, il restait le même. j'allais pas lui dire parce que ça lui ferait trop plaisir d'entendre ces mots sortirent de ma bouche. je me contentais d'observer son visage pour essayer de déceler une expression familière. difficile de déterminer, Elio était pas du genre très expressif. et la noirceur de la nuit m'empêchait de bien voir son visage. — quand j'suis défoncée je suis portée à faire n'importe quoi. pas toujours ceci dit, je me créais mes propres souvenirs. et le lendemain soit je regrette soit je m'auto-high five parce que la veille était incroyable. — donc tu m'aimes quand j'le suis ? même quand je te désespère ? c'était ça des amis, ils devaient aimer nos bons et nos mauvais côtés autrement l'amitié pourrait pas fonctionner ni évoluer correctement. nos mains étaient encore liées entre elles, on déambulait dans cette rue sombre pour se rapprocher des lumières qui étaient plus loin là-bas. j'ignorais l'heure qu'il était mais nos voix résonnaient, on allait finir par réveiller tout le quartier. — donc t'es en train d'me faire comprendre que tu me kiffes ? c'était loin d'être une déclaration - je pense, j'avais pas toute ma tête mais c'était vraiment très particulier entre lui et moi. je rentrais dans son jeu, son sarcasme et sa provocation, je fonçais dans le tas à chaque fois. — attention tu risques de rêver de moi si j'étends mon parfum partout dans tes draps. disais-je en riant, j'avais beaucoup d'autodérision. il était adorable, il sauvait ma réputation en me gardant dans son pieu. Elio s'arrêtait et j'en fis de même, alors que nos mains se relâchaient. il m'offrait de me porter sur son dos pour que j'arrête de me plaindre. ouais bah dieu m'a pas donné de grandes jambes comme les siennes, j'y pouvais rien. il se retournait, attendant que j'réagisse. je posais mes mains sur ses épaules et je me donnais un élan pour sauter sur son dos musclé. je passais mes jambes autour de lui, ainsi que mes bras autour de son cou sans pour autant l'étouffer. je m'accrochais comme un koala. — je saute pas sur n'importe qui, juste sur ceux qui sont grave mon style. disais-je murmurant à son oreille, provocante.  

wth @brinley morelli

charbon en rocaille luttait, tourbe obsidienne plongeait, sur les rochers, leurs ébènes s'amochaient dans la contemplation du reflet. orbes brillaient, spectre croissant lune crachait son intensité, boucle emprisonnée de son doigté, oreille en caresse lorsqu'il la repoussait. main abandonnée retombait dans les méandres infinités, les épaules levées vers l'empyrée où s'étendaient les étoilées. parfum de la méditérranée flottait, effluves salés réchauffaient ses muscles fatigués, fresque de souvenirs régurgités dans ses limbes enfumés. « j'te supporte, morelli. » semelles creusaient les pavés, anesthésié le quartier, là où se promenaient les héritiers d'une nuit édulcorée, anciens lampadaires en lumière grésillaient, l'éteinte en menacée. aventuriers arpentaient les rues désertées, là où le silence règnait, carnassier protégeait sa louve énamourée, observait les murs du dédale dans lequel se perdaient. « si t'étais pas défoncée j't'aurais embrassée. » chant balancé à la volée, s'envenimait, fragrance dissipée dans l'éole brise d'été. l'instinct vengé, le couronné aux billes de jais la provoquait, sourire à moitié fendait ses lèvres ombragées. disparaissait. « et c'est exactement pour ça que j'dors pas avec toi c'soir. j'veux pas m'faire envoûter. » élan projeté lorsqu'il la rattrapait, ses jambes autour de ses hanches s'enroulaient, ses bras en collier et ses paumes étreignaient ses cuisses avec fermeté. proie capturée entre les griffes de l'usurier, marchait jusqu'à cet immeuble fleuri dont la façade sablée annonçait des arômes de plus en plus épicés. « ah ouais ? et t'as sauté sur qui d'autre depuis qu't'es là ? » peau douce bronzée dans laquelle ses phalanges s'ancraient, les saveurs parfumées de l'italienne, longs cheveux chatouillaient son visage erraflé. « faut que j'évalue la concurrence. »

@Elio Velasco — il me supportait, c’était déjà ça. comment j’étais lorsque j’étais défoncée ? plaisante et aimable ? chiante et fun ? difficile de juger par moi-même. donc je supposais que je devais pas être si terrible que ça. si j’étais chiante en ayant rien consommé, je devais l’être encore plus une fois que les effets de la drogue immiscés dans mon sang. je tournais mon visage vers lui, geste au ralenti et ces mots qui sortaient rapidement de sa bouche. est-ce que j’avais bien entendu ? aucun vent à l’horizon, nos pas qui claquaient au sol mais pas assez pour que ça soit bruyant. ça confirmait que j’avais bel et bien compris. — avec ou sans la langue ? et embrassé genre un vrai baiser ? je l’observais, sourire qui refusait de quitter mon visage. — merde alors avoir su j’aurais pas fumé. j’avais fait filé cette chance putaaain. le pire c’est qu’il devait embrasser bien, je m’étais jamais vraiment posée cette question avant ce soir. moi et mes questions existentielles sous l’influence de drogue c’était hallucinant. si je dormais toute seule sans lui, lui il allait dormir où ? À même le sol ? Sur un canapé ? Ailleurs ? Oh je veux en savoir plus. — si tu voulais m’embrasser c’est peut-être parce que t’es déjà envoûté dans un sens. mon corps sur son dos, je me laissais porter. aucune idée où nous allions mais on se retrouvait face à un immeuble que je reconnaissais pas. au final on était perdus mais il voulait pas me l’avouer c’est ça ? heureusement que je craignais rien avec lui. je m’accrochais un peu plus à Elio, menton posé près de son cou où j’humais son parfum. — personne, j’suis sage. ou trop blessée pour penser à ça. — tu crois que ça se bat à ma porte ? soufflais-je contre sa peau, doigt qui effleurait ses lippes.