w/ @Wendy Witter
Lorsque les portes de l’avion s’ouvrent et que la chaleur de l’Italie s’engouffre dans l’Airbus, un large sourire se dessine sur mon visage. Dieu que je suis heureuse lorsque les températures sont hautes. Et si j’avais les épaules tendues jusque là, je me sens un peu mieux à ce moment précis. Je ne devais arriver que dans quelques jours mais j’ai décidé de décaler mon retour en Europe parce que j’en avais besoin. Le continent me manquait, bien entendu, mais il y a tant de choses qui se sont passées ces derniers jours que j’avais besoin de souffler. Et ce qui est plutôt pas mal, lorsque l’on travaille pour l’entreprise familiale, c’est que le service des ressources humaines n’ose jamais vraiment dire non. Je n’en abuse jamais et là, c’est une situation inhabituelle et très perturbante pour moi. La valise tirée dans l’aéroport, je retrouve rapidement mon chauffeur privé et lui donne l’adresse de l’hôtel de Wendy. Je ne sais même pas comment je pourrais décrire l'Américaine. Ma meilleure amie, mon alter égo, l’égocentrique perturbée que je tente de dompter ? Je ne sais pas trop. La seule chose dont je suis sûre c’est que nous nous entendons plutôt bien, même si ce n’est pas tous les jours faciles vu le caractère de la rousse et le mien, par la même occasion. On va dire qu’on cohabite très bien la plupart de l’année mais qu’il y a des fois où c’est un peu plus compliqué que cela. Seulement, rien n’est jamais définitif. Les prises de tête, les remarques blessantes et les piques, ils finissent toujours par disparaître. Les bleus virtuels s’estompent rapidement aussi. Et puis, il y a cette histoire lorsque nous étions plus jeunes qui fait que nous sommes toujours liées toutes les deux. Pas une obligation - nous n’avons jamais été obligée de quoi que ce soit - mais ce lien qui nous unit est plus fort que quoi que ce soit d’autre. En tout cas, si je suis ici aujourd’hui c’est que j’ai besoin d’elle pour me changer les idées mais je n’oserai pas le notifier de la sorte, de peur qu’elle passe le restant de notre existence à le remettre sur le tapis. Au lieu de cela, je prendrais l’excuse de ses mésaventures des dernières semaines pour expliquer mon arrivée anticipée en Sicile. Je dépose mes affaires dans ma chambre d’hôtel, en profite pour me rafraîchir rapidement après ces deux vols et file vers sa chambre dont j’ai obtenu le numéro et soudoyant un étudiant sur meetsenger il y a quelques jours. Ce que certains ne feraient pas pour cent dollars… Alors, vêtue d’une belle robe blanche qui fait ressortir mon bronzage, je frappe à sa porte de manière énergique, juste pour la pousser légèrement à bout. Parce que c’est ça aussi l’amitié, pousser l’autre dans ses retranchements et le faire monter dans ses tours afin de redescendre rapidement, et avec joie !
(Willow Pfizer)
enchanted to meet you