my mind is your. ((SCONA))

au pied de l’immeuble. pince l’intérieur de la lèvre, lève la tête. cherche ton ombre à travers la pierre. hésite. j’ai plus rien à faire là et, pourtant, j’ai envie d’être nul part ailleurs. sonne. déclenche la bataille du coeur. monte les marches jusqu’à ta porte, tape avant d’ouvrir. orbes dessinent silhouette, plantée là. t-shirt blanc tombe sur le haut des cuisses. te regarde sans bouger. instant suspendu. retire les baskets, le corps en marche avance jusqu’à toi. - viens.. les doigts qui effleurent tes phalanges les saisissent pour de bon. tire, fais un pas en même temps pour que les corps se heurtent. bras autour de la nuque. étreinte puissante, aimerais recoller tes morceaux. dans l’obscurité, les doigts griffent la naissance de tes cheveux. goûte à ton odeur, visage dans le creux de ton cou.

S’emballe le pouls quand sur la porte s’abat le poing. Brune ténébreuse. Apporte avec elle, ses filaments. Les mêlent aux siens. Entre dans l’appartement témoin. Aucune personnalisation de faite. Seule sa chambre le respire. Sonné par sa présence. Les bras qui l’enserrent. Referme les siens autour d’elle. L’encre sur la blancheur. Hume son odeur. La serpentine interdite, il soulève la gamine. L’emmène avec lui dans son lit. Bruissement. Des corps sur le matelas. Aucune lumière dans l’antre. Juste l’obscurité étouffante. Reflet de leur abysse. Par la fenêtre ouverte, s’infiltre la brise. Promesse d’un peu d’air.

ignore les détails de l’antre. différente. découvre le renouveau, aucune empreinte jusqu’à ce soir. rien de moi. rien de nous, ici. étreinte soulage le myocarde endolori. le manque acerbe se défoule, bras qui serrent plus fort quand je sens les tiens. tes côtes qui se contractent autour de moi. ramasse les morceaux à bout de bras. cuisses s’agrippent autour de tes flancs. jambes nouées dans le creux de tes reins. se froisse le t-shirt trop large, lui qui remonte contre les fesses. s’étire. jusqu’à retrouver son ampleur sur le lit. mon poids sur tes hanches, visage quitte ton cou, pulpeuses sur ton front. baiser délicat. prolonge la morsure jusqu’à décoller les lèvres lentement. - j’suis là.. toujours. promesses de nos sentiments. de l’enfer au paradis. murmures flottants au dessus de toi. phalanges caressent la tempe, pouce descend sur la joue jusqu’à la ligne de la mâchoire.

Enfer. Le leur. Les enferme dans l’étreinte. Immole tout ce qu’il y a autour. Juste eux. Elle. Ses pulpeuses qui le déracinent. Exacerbe les ressentis. Poignardé par les frissons qui l’assaillent. La. Elle est la. Poids sur lui. Ses hanches qui l’emprisonne. Le rassure. Contre son pouce, ses lèvres se mettent en mouvement. Avouent ce qui le ronge. Les émeraudes dilatés par le cannabis. La fatigue. Murmure rauque s’élève. « J’fais du mal à tout ceux que j’touche. » Elle. Ollie. Même Julia. Et Naim aussi. C’est qu’une question de temps avant qu’il le perde.

torture. vulnérable sous mes doigts. ressens la détresse, transmise dans tes billes à bout de souffle. de courir à ta perte, te refuser la liberté d’être. toi. réellement. sans les peurs qui te prennent la gorge, t’étouffent. faire mal pour pas prendre le risque de goûter à la douleur. sale méthode. celle qui marche pas. souffrances effleurées c’soir, le long des courbes de tes traits. noeud dans la gorge, les billes se baissent sur tes lèvres qui avouent. - arrête. continue les caresses, les doigts qui savent pas s’en empêcher. - arrête d’faire mal. envie de te libérer. souffle l’autorisation d’être heureux. contre l’ossement de ta joue. embrasse la peine. - arrête de repousser quand on t’aime.. arrête d’croire que t’as pas le droit d’être heureux. en propre martyr. t’infliger les maux pour tenter de survivre. tu crèves. à chaque fois un peu plus. - lâche prise scott.. front contre le tient. azurs emmêlées au vert perçant. - lâche.. prise. visage entre mes paumes. découpe l’ordre dans un murmure. oublie le mal qui me ronge, envie d’juste calmer le tient.

Faiblesse entre ses paumes. À elle. Avoue ce qu’elle sait déjà. Du mal qu’il fait. La plupart du temps consciemment. Il est pourri Scott. Il n’a jamais prétendu le contraire, parce qu’il sait ce qu’il est. De la génétique qui interfère. Des traumas qu’il n’admettra jamais. Et puis, lui. Lui pour qui il travail. Lui qui envahis sa vie. Pomme pourri identique. Suffocante est l’atmosphère. L’étreinte. Pourtant, il s’y abandonne. S’enfonce dans leur gouffre. Soulève la cendre. La force à se matérialiser pour la retrouver. Le front qui s’appuie. Contraint l’échange visuel. Et dans son bleu, il se noie. Oublie de respirer. À quel point, est ce qu’il la détruire ? Elle. À quel point est ce qu’il est responsable de son martyr ? « J’y arrive pas. » Les orbes qui se voilent. Il est déjà loin. Ancré dans des schémas relationnel qu’il n’arrive pas à modifier. « J’ai déjà essayé. » Mains sur ses hanches, il détourne le regard. La fait basculer sur le lit. Sur les cuisses de la brune, le tissu remonte. Au-dessus, il trouve place entre ses jambes. Cale son poids. « J’y arrive pas.. » Vérité chuchotée. Comme si quelqu’un pouvait l’entendre. Lui et sa faiblesse. Paule de chaque côté de son visage sur le matelas. Il l’emprisonne. Bras tendu. Degueule l’encre sur son corps. Dans son dos, le masque veille. Ressort malgré la noirceur.

bataille toxique. l’esprit et le coeur en combat mortel. je les vois, s’entretuer dans tes yeux. abdique enfin, les mots sur les failles. celles que je t’ai trop souvent balancées à la gueule. à essayer de briser tes entraves, celles que tu te fous aux chevilles. stagne. dans le sable mouvant, pris à la gorge. étouffe ce soir. trop proche de la noyade. agonie invisible. plonge dans ton gouffre, j’irais t’chercher même en enfer. sauver ton âme avant la mienne. frissons le long des cuisses, tes doigts sur mes hanches, titilles les émotions. retombe sur le côté, équilibre perdu dans le mouvement. jambes écartées, genoux qui se plient, se collent à tes côtes. poids sur la poitrine, proximité fait vibrer le pulsant. entends les tourments, confidences à peine murmurer. poitrail se soulève, rebonds lents, forts. perceptibles dans leurs battements. t-shirt se défroisse à chaque impulsion du pulsant. palpe dans le noir, toujours pour la même raison. toi. doigts sur le bas ventre, caresses furtives sur l’éclair dessiné. remonte entre les chiffres. jusqu’au début de la tige tracée sur ta peau. - d’quoi t’as peur ?.. haut du genou effleure ton profil, frotte doucement contre le derme. contre l’encre, mêlée à ta noirceur.

Contraction de l’abdomen. Son doigt qui malmène. Caresse l’éclair. Pression de ses cuisses. Autour de ses hanches. Attise l’intime. Plus haut, sa main remonte. Les lippes parles. Le pousse dans ses retranchements. Feu dans la trachée. Délivre les mots. Agonie. Des syllabes qui s’expulsent. “De perdre.” Expose son besoin de contrôle. D’être maître. Peu importe l’épreuve. “De trop donner.” Déchire l’air, la cicatrice. Mise en lumière. Celui du petit garçon qui n’a jamais su grandir sans se préserver. Malmené à la moindre faiblesse. A la moindre démonstration. C’est le contrôle qui l’a sauvé. Lui, qui a évité qu’il sombre. Respiration basse. Le pulsant frappe sa cage thoracique. Devient douloureux. Il en a trop dit. Et il la sent déjà, cette panique familière. Celle qui essaie de le forcer à briser l’instant.

Peur saisie les entrailles. Bombarde à nouveau le pulsant. Réaccélère le rythme cardiaque. Défectueux. Personne l’a vu dans sa famille. Personne l’a fait diagnostiqué. Parce que c’est pas évident. Parce que c’est admettre qu’il a une tare. Un problème. Causé par lui. Par sa mère qui n’a finalement rien fait. Laissant son fils retourné vers son père. Désormais sous sa coupe. A prendre du plaisir dans un domaine qui ne devait pas être le sien. A devenir comme lui. Et surement qu’il finira seul. Parce que personne n’est capable de supporter ça. Esprit détourné. Les engrenage qui se mettent sur pause. La ténébreuse qui l’emmène. Le tire hors du cocon pour s’avancer vers la fenêtre. Et puis, s’ouvre. Donne. Sans mot. Encaisse le souvenir. Lui qui part. Encore. Vu sous son angle, tout est différent. De là, il peut la ressentir. Sa peine. Celle qui teinte sa voix. Le frappe. En silence, il déglutie. Digère sa révélation. Et sur son épaule, il sent le poids de son menton. Le poids de sa présence. Sablier du temps. S’écoule lentement. Il ne dit rien. Fouille le ciel de ses orbes. Tente d’éclaircir ses pensées. De ne pas perdre pied. Et enfin, il l’a trouve. L’ancre. S’y amarre pour ne pas s’éclipser. “T’as oublié.” Voix rauque à cause du silence. Se fraie un chemin. “J’te donnais jamais assez.” Combien de fois le lui a-t-elle reproché ? Rivé sur la noirceur. “J’voulais te donner plus.”