Perturbe le silence + Flora

Cliché du motard. Abandonnée devant la dh. La machine capte les reflets dorés. Délaissée par l’ombre. Elle qui s’aventure. Retrouve le lieu déserté. Paume large. Saisie la poignée. Ouvre la porte de la confrérie. Fraicheur silencieuse. S’abat sur la carcasse. Main qui disparaît. Dégaine le portable pour demander la pièce. Dans l’attente, il fait un détour à la cuisine. Attrape une bouteille d’eau pour s’en abreuver. Vibration. Le pas qui prend la direction. Salle de jeu. Derrière, la musique flotte. Plus distinct maintenant qu’il est devant. Pousse de la paume, la porte entrebâillée. Découvre la brune. Identique à la photo. Sur elle, ses orbes courts. Détails. « Y a plus original. » Bouteille à la main, il s’avance. Pose le plastique sur le billard.

vacuité en ces lieux, quotidien depuis des semaines. l'une des seules âmes à errer dans la confrérie, qu'elle en connaissait désormais les moindres recoins. dans la salle de jeux qu'elle créchait, chansons latines pour remplir l'espace et les boules tapées entre quelques messages pianotés. l'ennui qui poussait aux décisions douteuses, elle-même qui entrait dans la pièce. vient briser le silence de mort, sa bouteille d'eau en main. plus original. le demi-sourire, sans trop savoir de quoi il parlait. – le billard, ou moi ? elle le détaille de ses pupilles, flora. sans gêne. – tu t’déplaces vite, pour quelqu’un qui a la flemme. regard aussi arrogant que les mots échangés plus tôt.

”L’billard.” Dégueule, l’arrogance. De ses lippes, elle s’écoule. Distille sa prétention. Lui, n’affiche qu’un rictus. Moqueur. C’est surement ça qui lui a donné assez d’intérêt pour se bouger. Plus que son cul ou ce qu’il pourrait en retirer. La vérité, c’est qu’il est lasse le brun. Trouve sans intérêt, la plupart qui se présente. “T’étais sur mon chemin.” Sur le sol, ses pas s’étouffe. Mène l’ombre jusqu’à la fenêtre. D’un geste, il l’entrouvre assez pour laisser l’air tiède pénétrer l’atmosphère. Carcasse vêtue de noir. S’assoit sur le rebord. De sa poche, il dégaine l’attirail. Profite du désert étudiant pour allumer son joint. Flamme. Dévore le bout. Les orbes qui continuent de l’observer. De juger les courbes, mais surtout l’Aura.

la réponse attendue, se suffisait à elle-même. sa valeur gâchée par l’air rogue qui remplit l’espace, dynamique toute bousculée. – ton chemin vers ? le regard quitté dès lors qu’il ouvre la fenêtre. toute sa concentration reposée sur sa partie, brouillée par l’odeur d’une familiarité désagréable. substance qui ravive les souvenirs d’un passé terré. queue de billard entourée de sa main, mise en position. boule qui tape, propulsée à l’autre bout du trou ciblé. par la bouteille qui contre la frappe. léger soupir de frustration. – vire ta bouteille. qu’elle lâche en continuant son jeu, sans même le regarder.

“On s’en fou.” Latte tirée. Comble les silences par son joint. Lippes qui l’entoure. Aspire ce qu’il fume de trop. De nouveau. Devant lui, la jeune femme continue son jeu. Garde ses distances. Différentes de celles qui attendent trop. Tout de suite. Soupire. Frustration balancée. La serpentine ordonne. “Demerde toi.” Les pupilles qui s’étrécissent. Sentent naitre l’agacement. Volontairement, il provoque. Refuse d’exécuter son attente.

commence à cibler celui qui fuit les discussions sur soi. laisse l’indifférence prendre le pas sur la curiosité mal reçue, plus agacée par la bouteille qui fausse la partie. l’ordre ignoré, la force à poser l’instrument pour se saisir de la bouteille. le bouchon retiré, s’approche de lui. – à défaut d’être agréable, sois dans l’partage. sans même attendre une réponse, le joint glissait entre ses doigts. une latte tirée sans le quitter du regard, réprime la toux d’une habitude révolue. – y’a mieux. plongé dans le même liquide incolore où elle y fait noyer son irritation pour voir naître satisfaction, à la vue de sa substance qui flotte dans la bouteille.

Enfin en mouvement. Le billard mis sur la touche. Brune qui vient lui faire face. Réduit pour la première fois, la distance. Joint volé, il lève ses émeraudes vers elle. Dominante. Rictus goguenard. Il la regarde faire son numéro sans ressentir la moindre irritation. Du cannabis, il pouvait s’en racheter. Le compte trop rempli de billet pour y voir la perte. “Ah ouais.” Contre la vitre, son dos s’écrase. Etire davantage ses jambes. Frôle la jeune femme. “Propose si t’as mieux.” Lueur de défis dans les iris. Se moquent ouvertement.

distraction laissée pour se tourner vers une autre. plus stimulant de se frotter au vivant, si tant est qu’il le soit. perce son nuage de fumée pour la faire disparaître, alors qu’il s’installe davantage. ses jambes plus écartées, une qui frôle sa hanche. fine silhouette qui aurait pu s’y glisser si aisément, si elle restait pas campée sur sa position. – tu l'mérites pas. cette taffe, sa seule exception. proche d'un miracle, en période de compétition sportive. – c’est comme ça qu’t’occupes ton été ? pousser d'une autre manière, si le matériel comptait peu.

Hautaine. La silhouette qui se fait dominante. Parée d’une robe longiligne. Saille sa silhouette. « A fumer ? Ouais. C’est une occupation à temps plein. » Rictus narquois. Joue au plus con. La carcasse qui se plie. Les coudes sur les genoux. Emplie son espace à elle, en frôlant le tissu. Cuisse toujours écarté. L’ovale qui se relève vers elle. À la lisière de son ventre. « J’mérite quoi ? » Revient en arrière.

– harvard a plus les mêmes standards. suffisait d’avoir fréquenté les lieux quelques mois pour se rendre compte que l’image d’excellence couvrait les frasques de ses étudiants chaotiques. torse s’avance un peu trop, pourrait presque percer sa sphère. – mh.. un mauvais coup. dans tous les sens du terme. mains posées sur ses hanches, reprend son espace. frôle le genou. – mais j’suis pas capable de ça. rictus carnassier se forme.