(samuel) les maux plus fort que les mots.

@Laia Duque — On peut dire qu'il ne l'aura pas vu arriver, ce bordel. Comme s'il n'avait pas déjà assez d'emmerdes avec la famille, maintenant faut que les meufs s'ajoutent à l'équation. C'est donc pas possible, de vivre en paix ne serait-ce qu'une semaine ? Nan parce qu'à la base il a rien fait de mal lui. À vouloir se montrer respectueux avec tout le monde et blesser personne. Quelle galère. Les mains derrière la tête, allongé dans son lit, il réfléchit plus qu'il ne dort, incapable de trouver le sommeil avec toute cette histoire. Le goût des lèvres de Lena encore sur les siennes après son passage express, il ne peut pas s'empêcher de culpabiliser. Pour ce message envoyé alors qu'il ne devrait pas. Et pour Laia aussi. C'était pas prévu qu'on s'attache à lui. Il ne sait même pas ce que ça veut dire, encore moins ce que ça implique. Et ça l'emmerde profondément. Le retour à l'appartement qui n'a jamais été aussi calme et peu joyeux. Il a pas voulu la déranger, ayant bien compris après avoir vu cette crème solaire sortir de nul part qu'elle ne désire pas lui parler. Énième soupire qui s'échappe, le problème qu'il retourne dans tous les sens dans sa tête à la recherche d'une solution qui n'implique pas de couper les ponts avec l'une, l'autre ou les deux. Le corps qui se redresse lorsqu'un hurlement horrifié retentit de l'autre côté du mur. Les secondes s'écoulent avant qu'il ne se décide à se lever, à l'affut du moindre bruit pour lui confirmer qu'il n'est pas en train de rêver. Silence pour seule réponse, il se lève finalement, le poing qui tape doucement à la porte de la chambre de Laia pour annoncer sa présence. Savoir s'il peut entrer pour vérifier que tout va bien. Et il n'attend pas, poussant la poignée avant de se faufiler à travers l'ouverture. — Ça va... ? La vague impression de se trouver en territoire hostile  et de brandir un drapeau blanc en signe de paix.

@Laia Duque — Elle a même pas besoin de le dire qu'il comprend, les yeux qui se posent sur sa silhouette fébrile malgré l'obscurité de la pièce. Juste un cauchemar. Les mots désireux d'atténuer la peine quand les larmes résonnent jusque dans sa voix. Il ne peut pas dire qu'il sait ce que ça fait ou que tout ira bien. Bien loin d'être ce marchand de sable qui vous plonge dan un sommeil profond et contrôle ce dernier. Ouais, il se sent un peu con au milieu de cette chambre, à rester planté là comme un piquet sans trop savoir quoi dire. Parce qu'il n'y a rien à dire. Ce ne sont pas quelques paroles qui l'aideront à s'endormir, au pays des rêves cette fois. Et avec cette journée de merde qu'ils viennent de passer, il se sent encore moins légitime de quoique ce soit. Les yeux habitués à la pénombre rencontrent les siens, les sanglots de la blonde qui viennent aussitôt lui déchirer les entrailles. Merde. C'est pire que ce qu'il imaginait. Finalement, qu'elle se trouve ici ou entre quatre murs d'un hôpital ne change rien. Elle va pas bien. Les jambes qui le guident jusqu'au lit au son de ses pleurs, prenant place à ses côtés pour l'entourer de ses bras. Il ne dit rien Sam, laissant sa simple présence briser ce silence étouffant.

@Laia Duque — Il n'a jamais été le plus doué pour rassurer, apaiser. Ses idées à Sam, elles ont toujours pris la forme de listes, d'algorithmes, de tout ce qui pouvait lui permettre de coucher sur papier le monde imaginaire qui se créait dans sa tête. Faut pas croire qu'il s'en sort mieux avec les actes, parce que c'est pas nécessairement le cas. Il fait de son mieux, c'est tout. Comme il l'a toujours fait, parce qu'il n'avait pas le choix. Une solution, il en a aucune pour Laia. Peut-être que ce sera un peu plus simple avec le temps, mais elles emmerdes ne disparaîtront jamais. Elle ne se réveillera pas un jour tout sourire en oubliant ses peines. Il est passé par là, lui aussi. Et ce câlin, ça lui fait du bien mine de rien. Juste la chaleur de son corps contre le sien, le calme qui apaise, gomme les maux pour un bref instant. — T'excuses pas. Étreinte à moitié rompue, les bras toujours sur les siens lorsque le visage s'écarte pour pouvoir la regarder. — Pourquoi tu t'excuses ? T'as rien fait de mal. Y a que pour l'histoire avec Paxton qu'il pourrait lui en vouloir et encore... aucun d'eux ne connaissait l'identité de l'autre. — Ce serait plutôt à moi de le faire. S'excuser, mais pour quoi au juste ? Techniquement, il n'a rien fait de mal lui non plus. C'est pas sa faute, si on s'attache à lui. Il n'a rien fait pour.

@Laia Duque — Ses yeux verts posés sur lui, il ne peut pas s'empêcher de culpabiliser encore plus. Il ne veut pas lui faire du mal à Laia, elle qui subit déjà assez comme ça. Pourtant dans le fond, il sait bien qu'il lui fait autant de peine que de bien. C'est pour ça qu'il devrait s'excuser. Le sentiment de jouer sur deux tableaux, peut-être même plus, sans le vouloir, sans en être véritablement conscient. Il se retient de sécher ses larmes du bout des doigts lorsqu'elle baisse les yeux, de peur de faire pire que mieux. Comme si le moindre contact de sa peau contre la sienne allait libérer les démons qui dorment. — Ça aurait changé quoi que tu dises rien ? Le ton qui s'adoucit, comme s'il faisait face à une poupée fragile à manier avec précaution. Ouais, c'est un peu ça dans sa tête. Le vrai problème qui réside dans son manque de communication, à ne pas vouloir lui mettre un stop quand il est complètement paumé. À ne pas savoir si elle lui plaît, ni même ce que ce terme implique. Il peut pas nier qu'elle est belle, mais c'est pas ça qu'elle veut entendre. Aucune d'entre elles. — Au moins t'es pas la seule à être dans la merde. Sourire maladroit, timide, qui perce sur ses lèvres. À chercher le positif au lieu d'assumer complètement ses torts, loin d'être parfait, finalement.

@Laia Duque — Il voit où elle veut en venir en disant ça. Aucun d'entre eux ne serait là, à se poser toutes ces questions et se prendre autant la tête si Laia n'avait rien dit. Ouais, il comprend son point de vue, c'est vrai. Sauf qu'il peut pas lui en vouloir pour si peu. Tout ce qu'elle a fait, c'est se montrer honnête avec lui. S'il y a un problème, ce n'est définitivement pas d'elle qu'il vient. — Horrible ? Qu'il répète, comme s'il n'était pas sûr d'avoir bien entendu, rictus de malice qui se dessine sur les lippes. — Y a pire quand même, que de se faire embrasser par une barbie. C'est clairement pas le moment de plaisanter alors qu'elle se livre à lui, plus sérieuse et mal en point que jamais. Mais il y peut rien, c'est plus fort que lui. Un mécanisme de défense quand dans sa tête c'est le bordel complet, à ne pas savoir quoi répondre à ça. Et sûrement que s'il n'avait pas fricoté avec Lena juste avant, il lui aurait évité de se poser la question plus longtemps. Il lui aurait montré ce que ça fait, de l'embrasser. — J'peux te poser une question ? Expression faciale de nouveau neutre, le sérieux dans la voix comme sur les traits. — Qu'est-ce que ça veut dire pour toi ? T'attends quoi de moi ? Il a besoin de savoir, pour comprendre et peut-être s'éclaircir les idées. Ou pas.