ton corps allongé sur le ventre, unique tissu qui recouvrait ce que je n'avais pas touché depuis des jours. sensation qu'on pouvait remplacer par des mois, en réalité. pouvant remercier @Quincy Adler de cette occasion donnée. ça aurait été plus simple de te dire la vérité. te révéler ma présence. la réflexion fut longue. laborieuse. ne sachant pas comment m'y prendre. ni comment t'allais le prendre. t'avais besoin de distance. de rester avec tes amis. j'ai tenté, vraiment. de ne pas m'approcher. de ne pas me retrouver au même endroit que toi. l'envie de te retrouver était réelle. j'mentais pas. quand j'te disais que tu me manquais. ta voix. ton visage. ton corps. tout, en vrai. c'est difficile, tu sais. de rester loin de la personne avec qui on aimerait tant partager. l'aventure japonaise, j'aurais aimé la vivre avec toi. tu m'aurais donné ne serais-ce qu'un jour de ton temps, j'l'aurais pris. sans hésiter. juste pour être avec toi. pour retrouver ce réconfort que ton seul sourire m'apporte. tu m'en voudras pas hein ? mais j'suis passée à l'action. parée d'une tenue de masseuse, empruntée en express, j'me tiens en face de toi. pensant sûrement qu'une japonais random viendrait te toucher. pas cette fois-ci. ton visage penché vers le sol, à quelques mètres à peine. j'stresse. prenant une légère inspiration avant d'enduire généreusement mes mains d'huile. tâchant de contrôler mes tremblements. espérant ne pas avoir les mains moites. les doigts qui accrochent ton épiderme, balayant ta peau de la nuque vers le bas de ton dos. tantôt douce. tantôt ferme. revenant au niveau de la base de ton cou pour le masser une nouvelle fois. pouvant presque sentir les effluves de ton parfum. contrôle toi. de longues minutes qui s'écoulent, les voix silencieuses enveloppées d'une simple musique de fond. j'suis presque certaine que tu t'as fini par t'endormir. sourire amusé qui fend mes lèvres, penchée légèrement en avant. — un vrai bébé quand tu dors...
(Jinx Shipley)