(brinvy) feeling the moment slip away

@Levy Fowler — tous mes espoirs tombaient à l'eau à l'espace de dix secondes top chrono. il m'avouait avec une mine triste et si fausse, qu'en fait, non c'était pas lui qui était derrière ce repas. je pouvais pas m'empêcher de sourire, secouant légèrement la tête comme si j'étais déçue. — bah merde.. tu m'as menti pour essayer de me draguer. mais d'un côté, il avait été honnête. et puis bon, il avait voulu se montrer poli. vraiment il récupérait tous les points qu'il venait de perdre, ce mec est intelligent. j'peux être honnête aussi ? je savais que t'étais pas derrière ce plat. à quel moment il aurait eu le temps d'apprendre une recette ou de s'intéresser à la cuisine ? c'était pas Levy ça. — parce qu'il me plaît bien, il a une part de mystère qui me pousse à vouloir en apprendre plus. il a beaucoup de charme, même en usant de son côté beauf. il m'attire de toutes les façons possibles. psychologiquement, physiquement, sexuellement. et ça avait toujours été ainsi. — sans oublier qu'il est archi canon, il me suit dans mes délires, doué au pieu, il s'prend pas la tête et il sait parler aux femmes mais il doit encore apprendre à parler à une certaine brinley. dans le sens où j'étais pas une proie facile, j'étais difficile d'accès et j'pense que c'était frustrant de son côté. entre temps, je m'étais légèrement rapprochée de lui sur le canapé histoire de jouer de cette proximité largement ambiguë.

@Brinley Morelli — les aveux fait, tu te sentais presque plus léger à l'idée de ne pas lui mentir. ou pas. en fait t'aurais pu continuer de lui faire croire que tu étais le cuisinier, mais ce mensonge n'avait aucun intérêt. puis elle semblait ne pas le prendre mal, heureusement parce que le contraire aurait été ridicule. à la place non, elle en rigole et te sort même un éloge. un max de compliments qui gonflent ton égo en moins de deux. sourire radieux, à l'image de tout ce qu'elle vient de dire. — en fait, t'es ma fan numéro un ? si j'reçois des décla anonymes un jour, j'sais de qui ça viendra! rire étouffé par la brune qui s'installe un peu plus près de toi. tu laisses ton corps se délecter de sa présence, s'installer un peu plus confortablement sur le canapé. t'es chez toi donc pieds sur la table sans aucune pudeur. — comment on parle au brinley du coup? un sourcil levé, intrigué par les dires de la demoiselle.

@Levy Fowler — soit j'y allais cash, soit j'y allais progressivement. donc je choisissais la première option que je trouvais la plus adaptée. et parce que j'étais comme ça, suffisamment franche pour dire le fond de ma pensée n'est-ce pas ? forcément que ça allait lui faire plaisir, quel mec aimerait pas qu'on flatte un peu son égo. je passais ma main sur sa barbe fraîchement rasé, caressant cette partie avant de la remettre posée sur moi. — parce que tu crois que si je devais ou voulais t'envoyer des décla je le ferais en anonyme ? tu serais là à réfléchir à qui aurait pu te les envoyer ! je commençais à le connaître. soyons honnêtes, qui n'étaient pas déjà tombées sous son charme ? il me laissait m'installer, je prenais mes aises clairement. — si je te le dis, ça sera pas spontané. tu diras ce que je veux entendre, pas ce que toi tu penses. à toi d'écrire ta propre histoire à mon sujet. où allais-je avec ça, aucune idée. je me posais aucune question. — en fait j'ai envie de dire que c'est à.. je m'arrêtais net dans ma phrase, sentant mon téléphone vibrer dans ma poche. je réussissais à l'atteindre malgré cette position. Collant l'appareil sur mon oreille, je fronçais les sourcils — Allô ? vu l'heure je comprenais pas qui m'appelait. Surtout que j'avais pas fait gaffe au numéro affiché. Nora ? Ana ? Sienna ? DJ ? À peine avais-je prononcé ce mot qu'on m'inondait de questions, d'informations. — Elle va bien ? C'était au sujet de ma mère. Anévrisme, ça avait été soudain. Ils l'avaient retrouvé dans son lit, morte. Morte. Morte. Morte. J'entendais pu rien, mes oreilles bourdonnaient. Mademoiselle Morelli, vous êtes encore là ? je me rendais compte que j'avais arrêté de parler, je disais pu rien. — Oui je.. merci. et je déposais mon téléphone sans avoir raccroché.  

@Brinley Morelli — tête que tu secouais de haut en bas. elle n'avait pas tord, loin de là même. tu l'imaginais mal te draguer en anonyme. c'était pas son genre à brinley ça, elle était même plutôt frontale. — tu m'prends pour un idiot, je vois.. tu rigolais légèrement, pas plus touché par sa réflexion que ça, il t'en fallait plus pour être vexé. — hum ok, dis rien t'as raison, j'ai pas besoin que tu m'donnes les billes! tu comparais presque ça a un jeu. loin d'être un tricheur, tu préférai trouver seul le lexique de comment parler à une brinley plutôt qu'elle ne te l'offre sur un plateau d'argent. entre temps, elle s'était installée sur toi, plus que confortablement il faut dire. tu l'avais laissé faire, pas dérangé pour un sous. un appel fit retentir son téléphone. tu n'écoutais pas vraiment, consultant le tien par la même occasion. tu relevais finalement les yeux sur elle. — ça va ? les sourcils froncés, ne comprenant pas trop ce qui lui arrivait, sa réaction à cet appel.

@Levy Fowler — j'étais assise mais je sentais mes pieds se dérober. je tombais dans le vide, comme si le monde s'écroulait autour de moi. pourquoi est-ce que c'était moi qu'on appelait ? ah oui c'est vrai, parce que mon père avait pas le téléphone et mon p'tit frère il voulait pas gérer ça. il avait jamais voulu que son numéro se retrouve dans le dossier advenant le cas qu'il arriverait quelque chose. et mon grand frère lui ahaha on en parle ? disparu dans la nature, évaporé. donc, c'était à moi de gérer ça. aucun sons ni mots ne sortaient de ma bouche, j'étais sous le choc. téléphone posé sur moi, on pouvait encore entendre l'infirmière au bout du fil qui m'appelait sans cesse encore et encore. Levy me demandait si j'allais bien. — Je sais pas trop. c'est l'état de choc qui parle, t'es pas une fille sans coeur Brin. — C'est à propos de ma mère. disais-je, en chuchotant. il y avait un court silence, il attendait la suite. il pouvait pas deviner tout seul il avait pas encore cette capacité à lire dans mes pensées. — Comment je suis censée annoncer à mon père et à mon petit frère qu'elle est partie rejoindre ma soeur ? que sa présence sur terre s'est éteinte comme ça ? continuais-je sans relever la tête.

tw: décès
@Brinley Morelli — le temps qui s'arrête lorsque les mots de brinley se succèdent. tu comprends très vite la situation, il n'y a pas besoin de faire un dessin pour la comprendre. le palpitant qui s'agite mais le corps qui ne réagit pas pour autant. aucune réaction. aucun son ne sort de ta bouche et ton regard se fixe dans le vide. la même sensation ressentie qu'il y a quelques années. plusieurs minutes à ne pas parler à ne pas trouver les mots car tu le sais, aucun mot n'est assez puissant pour colmater les dégâts. la lèvre inférieure que tu mordilles, cherche un semblant de courage pour affronter ça avec elle. — j'suis désolé. ces seuls trois pauvres mots que tu réussis à aligner. qu'est-ce que t'aurais pu dire de plus ? que ça va aller? qu'elle s'en remettra? qu'elle sera toujours sa mère quoi qu'il arrive? tout ça est faux et tu es loin d'être la personne la mieux placée pour parler d'un deuil que toi même, des années après, tu n'as toujours pas fait. — j'sais pas quoi te dire brin.. l'honnêteté était sûrement ta meilleure carte et si elle ne comprenait pas sur l'instant, peut être que plus tard, elle y arriverait. — dis moi ce que je peux faire.. rien, sûrement rien. mais l'intention y était.

@Levy Fowler — c'est la voix de levy qui me ramenait à la réalité. j'étais chez lui, sur son canapé et ça, ça avait pas changé. la seule chose qui avait changé c'était d'apprendre cette nouvelle. j'étais incapable de mettre de l'ordre dans ma tête, mon esprit divaguait. je me souviens pu comment j'avais réagi au décès de ma soeur, est-ce que j'avais pleuré ? est-ce que j'avais été vide d'émotions comme en ce moment ? est-ce que j'avais tout brisé sur mon passage ? j'arrivais pas à me souvenir et je pense que je prenais pas le temps de réellement réfléchir à tous ces tournants que je me posais. il était désolé. ça ou une autre réponse correcte, j'acceptais. il y avait rien d'autre à dire, pas la peine d'épiloguer sur le sujet. j'avais rien retenue de la conversation avec l'infirmière au bout du fil. est-ce que ma mère avait souffert ? et puis je me souvenais qu'elle dormait, donc non. en soit elle a pas souffert et cette pensée me soulageait, un peu mais pas suffisamment. —Y a rien à dire lev.. ces mots je les regrettais presque une fois sorti de ma bouche. il voulait pas me brusquer et je réagissais comme ça. tout se mélangeait dans ma tête j'étais pas réellement maître de ma propre personne. pour la première depuis de longues minutes je relevais mes yeux vers lui, ça voulait dire qu'il allait tout faire pour moi ? tout et n'importe quoi ? — il faut que.. que j'aille à Brooklyn, maintenant. disais-je en me levant difficilement du canapé, téléphone dans ma main. je me mettais à farfouiller partout. — il faut tes clés, elles sont où ? je dois.. sunny il est pas au courant. comment je lui dis ? et dans quel ordre je l'annonce ? à mon père et à mon frère ? ou séparément ? j'étais déconnectée.

tw: décès
@Brinley Morelli — seulement les mauvais souvenirs remontaient à cet instant. replongé dans le passé, à l'annonce de la maladie puis du décès. ton monde qui s'écroulait et seulement tes bras qui entouraient tessa pour se sentir encore vivant. même les odeurs, les bruits et l'intensité de la lumière te revenaient en mémoire. tous ces mauvais souvenirs que tu tentais d'effacer soigneusement, chaque jour qui passe. le moins bien placé. tu étais seulement ça, là. planté dans ton canapé, comme un con, impuissant. sonné. sans voix. tu finissais pourtant par réussir à dire quelque chose de logique, un minimum du moins. puis elle s'affolait, piqué par un élan de vouloir s'en aller. — attends brin, tu vas pas aller à brooklyn là tout de suite! tu te levais d'un bond pour se mettre sur son passage. — tu viens de sortir de j'sais pas combien d'heures d'avion, t'es ko et t'as à peine manger. j'vais pas te laisser conduire là ! et toi non plus tu vas pas conduire. la précipitation n'est sûrement pas la meilleure solution. — demain, première heure, tu seras sur le départ. mais pas maintenant sans que t'aies pas.. dormi ? comme si elle allait réussir après cette nouvelle. tu soupirais. — ok, j'suis censé t'y conduire donc.. c'était le minimum que tu pouvais faire finalement.

tw: décès
@Levy Fowler — mon cerveau s'était déconnecté du reste de mon corps. seul mes pas me guidait dans son appartement à la recherche d'un moyen de transport. c'était pas chez moi mais je me permettais de fouiller dans les poches des vestes, dans les tiroirs, partout. je pensais plus à rien, je vais juste me concentrer sur ce que j'allais bien devoir dire à mon père et mon frère. levy qui apparaissait sur mon passage, je lui fonçais dessus. — je vais bien lev, faut juste que j'trouve.. un moyen d'y aller. j'peux prendre le train ou.. ou j'sais pas. c'était pas prudent que je prenne ses clés pour conduire, étant donné que je savais pas conduire. comment lui dire que ma famille était trop pauvre pour payer des cours de conduite à chacun des enfants ? comment lui dire que je voulais pas en prendre non plus parce que ma soeur était morte dans un accident de la route à cause d'un chauffard bourré ? je hochais la tête, comme si je comprenais le sens de ses mots. okay demain, première heure. je répétais le tout dans ma tête comme un enregistrement. — rien t'obliges.. j'veux pas perdre ton temps. je commençais à regarder autour de moi, derrière lui. je recommençais à farfouiller. — il est où mon téléphone ? tu l'as vu ? disais-je. il avait raison, j'étais ko, j'avais fait un long voyage mais j'étais pas en mesure d'être d'accord avec lui.

tw: décès
@Brinley Morelli — tu le sais que trop bien, que dans les moments pareils, le corps et le cerveau se déconnecte. une manière de se protéger pour ne pas sombrer. tu l'observes s'affairer dans tous les sens, sans savoir exactement quoi faire. tu sais qu'à sa place, t'aimerais qu'on te laisser imploser. mais tu n'es pas elle et surtout, tu aimerais lui éviter de prendre une décision hâtive. alors, tenter de la canaliser semble être la chose à faire. elle partait dans tous les sens et tu sentais bien qu'il te serait difficile de lui faire entendre raison. — ok attends, on va retrouver ton téléphone et puis on va regarder quelle solution il y a. un train, un avion, il y aurait bien quelque chose d'immédiat non ? tu tapotais sur le canapé, soulevait les plaids et les coussins pour remettre la main dessus. — j'ai ! disais-tu en lui tendant le smartphone qui s'était glissé entre deux coussins. tu sortais le tien de ta poche pour regarder quelles possibilités s'offraient à elle. — tu veux prendre une douche? et je m'occupe de te trouver un voyage le plus rapidement possible? tu gardais en tête qu'elle venait d'atterrir de plusieurs heures de vol et que la fatigue était tout de même présente, forcément.