The past is a demon from which we can never escape completely. (Ange)

tw : ils sont mentionnés dans le descriptif du sujet.


Une semaine depuis le début de la convalescence d'Ange. Les deux premiers jours ont été les plus compliqués parce que les barrières se sont effritées jusqu'à tomber un moment. Des choses se sont avouées. Certaines qui étaient si profondément enfouies... Des sentiments révélés en parti, sans poser des mots clairs. Des envies, des désirs qui font perdre la tête. De la tension sexuelle indéniable, d'ailleurs. Ça vous arrive encore une semaine après d'en avoir, de vous tourner autour. De vous chercher comme de vous repousser ensuite. Y'a ces quelques baisers qui te font chavirer à chaque fois. Tu lui a fait plaisir un beau soir quand il est parti avec un ami. En quittant le boulot, tu t'es arrêté dans une boutique de fleurs afin d'acheter un bouquet d'orchidées bleues. Le genre qui te fait penser aux yeux d'Ange. Ses magnifiques yeux électriques et tu as souris dans ta voiture, ne pouvant pas t'empêcher de poster un selfie, d'ailleurs ! Votre cohabitation semble avoir pris un bon pli dans la mesure où tu lui fais à manger. Même quand il prétend ne pas avoir faim. Tu fais des trucs le plus savoureux possible, mais le plus simples, également. Tu ne veux pas le surcharger. Mais tu les bourre quand même de poudre protéinées afin que ce ne soit pas de petites calories vides. T'es pas con, loin d'là. Tu es incroyablement patient avec Ange. Vous dormez dans le même lit. Y'a des surprises compliquées au matin quand vous vous réveillez et où la tentation est plus forte que jamais, mais vous réussissez à vous repousser. Non sans mal. Le désir est si évident... Mais t'as trop de respect pour lui donc tu ne tentes pas plus loin que ce que vous avez déjà fait. Y'a des baisers qui s'perdent, des mains un peu baladeuses, mais ça en reste là pour le moment. T'as jamais plus insisté plus, lui donnant un environnement assez sain. Néanmoins, t'es pas le plus serein quand il va voir son colocataire. Là y'a des sentiments bien plus mauvais qui se mettent de la partie ! Il a vu ta jalousie, même si elle n'est pas encore montée très haute. Soudain, y'a des coups à la porte et tu fronces les sourcils. Toi et Ange êtes sur le canapé. C'est une journée que t'a congé, donc... À moins que ce soit Finnick qui se décide à s'pointer sans prévenir, comme le meilleur ami qu'il est par moment même s'il semble être occupé avec un autre gars, ça ne t'étonnerait pas tant que ça. Sauf que, lorsque tu ouvres la porte, tu fronces les sourcils en voyant un homme de poste. "- Vous êtes bien Grayson Maverick Valken ?" Oh. Ça s'annonce mal. Personne n'utilise ton second prénom à moins que ce soit officiel. Ton coeur augmente immédiatement. "- Oui, c'est moi. C'est- à quel sujet ?" Il te tend une boîte que tu prends. "- Ce colis vous est adressé, veuillez signer ici." Tu penches la tête et tu prends la boîte d'un bras avant d'prendre le stylo pour signer. Il te remercie et part. Tes yeux tombent sur l'inscription où il y a bien sûr tes deux prénoms jusqu'au nom d'famille, mais... C'est la provenance. Houston, Texas. Immédiatement tu laisses échapper la boîte et tu recules comme si elle t'a brûlée. Y'a quelque chose qu'Ange a jamais vu jusqu'à présent dans tes yeux. L'horreur. C'est le sentiment que la boîte t'inspire alors qu'elle n'est même pas ouverte. T'as figé, les yeux ronds comme une biche devant des phares de voiture, fixant la boîte.

Tu as toujours été très patient avec Ange, même si tu n'as pas la vertue qui se positionne à chaque minute, mais tu y reviens. Les habitudes entre vous changent peu à peu pour devenir quelque chose de nouveau, de plus grand, pour ton plus grand bonheur même si ça veut dire de ne pas pouvoir aller plus loin pour le moment.
Ton père. Voilà ce que représente la boîte. T'as jamais récupéré les effets que t'as laissé au Texas, donc ni l'urne, ni les effets militaires comme ses médailles d'honneur, le drapeau. Rien. Dès que la boîte était tombée, ton corps avait figé dans le symbole même de l'horreur. Ton père ne t'a jamais maltraité, mais il a été tant absent que ça a creusé tout un tas de sentiments négatfis. Lorsqu'il était présent, il ne faisait que te donner des ordres, te remettre "droit" et t'amenant à des "aventures" qui signifiaient que tu allais devoir endurer certaines... Choses, comme comment survivre dans certaines d'entre elles. Chasser. Tu ne voulais pas le faire. T'étais pas l'genre de gamin à avoir la carrure de chasser, pas vrai ? Quand il repartait, il te laissait avec l'entièreté de ta mère qui elle, ne se gênait pas pour faire ce que ton père n'a jamais fait. Elle, elle a été un enfer physique. Ton père a été un enfer absent. Le Texas doit être derrière toi. Pas devant. Ange fait barrière avec son corps pour t'empêcher de regarder la boîte, mais le mal est déjà fait et tes pupilles se sont lentement agrandies, effaçant peu à peu le glacier de tes yeux. Lorsque ses larges mains enveloppent ton visage, tes paupières clignent lentement, mais tu n'es pas plus "présent". Tu as conscience qu'il est là. Tu as entendu le surnom qu'il te donne. Oh tu sais, tu le vois, mais tu es figé. Ses doigts caressent tes joues et le signe que tu es entrain de couler est certainement les petits tremblements qui commencent, de ta tête jusqu'à tes pieds et tu ouvres un peu plus grands les yeux à présent, même si l'horreur ne s'efface pas. Les films du passé s'invitent et brûlent des recoins de ta tête. Ton coeur est sur une danse endiablée et tu ne te sens pas bien. Tu le sens, le froid qui mord l'intérieur de ton estomac. "- L....Le...." Que tu commences à énoncer. Ta voix tremble, elle aussi et tu finis par fermer les paupières. "- Le...Passé..." Ça réussit à sortir, sans grandes explications parce que à Ange, tu lui a dit que ton passé est une zone d'ombre très grande aux brumes épaisses dans lesquelles tu peux aisément te perdre, les raisons pour lesquelles tu es tombé dans l'alcool et la drogue y sont aussi. Ton passé. Le démon qui s'accroche désespérément à tes épaules en y enfonçant ses serres.  

La voix d'Ange combat inlassablement le milieu des ténèbres dans lequel tu es tombé.  Il tente de te ramener, l'être à la lanterne dans l'étendue brumeuse dans laquelle tu t'es perdu. Tu ne réponds pas grand chose. La vérité du passé tombe, le mot sans réelles explications parce que tu n'es pas prêt. La boite se fait invisible avec le corps qui fait barrière. Les doigts d’Ange sont normalement ceux qui te tirent des frissons, veulent t'aider à penser à autre chose. Ils amènent de la chaleur, des envies, mais cette fois c'est tellement difficile que tu es figé.  Le corps durement planté sur place. Les mots se font entendre de moitié et tu te fait dirigé vers le canapé sur lequel tu es assis. Tu ne bouge même pas, sauf le bout des doigts. La position d’Ange est révélatrice, comme bien des fois où tu l'as imaginé à genoux... mais cette fois, ça ne réchauffe pas les reins tellement tes pensées sont perdues et que ton regard se fait absent. Il cherche. Cherche tes prunelles qui n'arrive même pas à s'accrocher. T'as jamais été comme ça avec Ange, mais tu viens de frapper une porte qui s'est verrouillée derrière toi lorsque tu es rentré.  Le passé. Tu sembles légèrement réagir quand il parle d'alcool, malheureusement. Malheureusement c'est le poison qui t'aide en plus des petits tas magiques ronds et colorés mais ça tu ne dit rien. Tu as une réaction avec tes yeux, s'il est attentif il la verra parce que ta voix est incapable de suivre. Le cœur est rapide, les pupilles dilatées.  La guerre... elle se passe dans ta tête alors que tu tentes d'envoyer valser les souvenirs douloureux et les émotions envahissantes. Tu revois ton père. Ta mère. Tout. Comme un film d'horreur qui se projette et ne veut s'arrêter et là... la larme tombe lentement le long de ta joue. Le passé, c'est si fort, mais en ce moment il a ce boulet de canon accroché à ta cheville qui te traîne vers le fond.  

Les vices sont semblables dans les deux êtres qui se font face, mais l'un a abdiqué et a avancé, l'autre est encore prisonnier. Tu es celui à la boule attachée à la cheville quand tu es toujours sous l'emprise démoniaque des vices de ce monde, autant par l'alcool, la drogue et le sexe. Malheureusement, l'ange blessé dont tu prends soin ne peut pas t'offrir le dernier point tant qu'il n'est pas prêt et ton corps, malgré des manques évidents, n'a pas le coeur à se laisser porter dans une valse avec quelqu'un d'autre. Ton passé revient te hanter comme un orage sombre et menaçant, ton esprit qui se referme et tu plonges dans une chute libre jusqu'à être tombé dans un étendue invisible, sur le point de te noyer. Ange est celui, souvent, qui s'est retrouvé mal en point, mais point celui qui est toujours à souffrir parce que ta souffrance est souvent passée sous silence afin d'aider à remonter ceux auxquels tu tiens. Où voulait-il que tu ailles, lorsqu'il te demande de ne pas bouger ? Tes glaciers le suivent jusqu'à le perdre de vue parce que tu ne tournes pas la tête jusqu'à entendre des sons. Tes paupières se ferment légèrement et tu baisses les yeux. Ils deviennent de la bonne hauteur lorsque le tendre ami se pose à genoux devant toi. Encore une fois, si tu n'étais pas dans cette position, ça deviendrait tentateur. Dans cet état, tu as déjà vécu des moments brutaux qui t'ont juste empêchés de penser, à t'en oublier et acceptant des choses que tu ne devrais même pas. Le verre s'impose. Ce n'est pas ça qui te fait réagir en premier, mais l'odeur. L'odeur pour rejoindre le cerveau semble plus efficace et tu tends une main lente. Tes doigts finissent par s'enrouler autour du verre pour le porter à tes lèvres. Y'a bien la moitié qui disparaît comme s'il s'agissait d'eau, brûlant ta gorge au passage. La main d'Ange se fait un peu plus présent vers le milieu de ta cuisse et tu as une réaction en plissant les yeux et tu baisses enfin les yeux sur son visage. Tes yeux semblent plus gris que bleus, annonçant le mauvais présage qu'ils cachent et tu portes le verre à tes lèvres. Sans respect pour Ange, tu aurais pris sa main pour la presser entre tes cuisses pour qu'il agisse, mais tu ne peux pas. Tu finis le verre à la seconde fois et tu le laisse contre le canapé. ''- An...Ange...'' que tu souffles d'une voix rauque. ''- Prend... moi...'' Les mots que tu viens de prononcer peuvent avoir un double sens, surtout entre vous, mais sa proposition est tombée pour qu'il te prenne dans ses bras et tu as répondu du mieux que tu peux. Un 'serre moi' pouvait sortir, mais ça n'était pas sorti comme tel. Tes mots sont bloqués. C'est un gros bordel. Ange ne t'a jamais vu aussi creux dans tes malheurs depuis que vous vous êtes rencontrés. Heureusement qu'il n'a pas été là quand tu avais fait ton overdose, ça aurait été bien pire ! Tu n'es même pas dans ton état le plus grave, mais ça lui donne un indice quand quelque chose ne va vraiment pas. Tu serais clairement réceptif à plus, mais tant qu'il n'est pas prêt tu ne fera pas de mouvements pour l'y inciter toi-même. Ce n'est pas ce que tu veux pour lui. Il viendra le moment venu. 

Ange n'a jamais été moins important que le verre. Jamais. Il ne le sera jamais. Tu lui a lancé les mots qui peuvent déborder à double sens et tu ne le réalise pas. Tu le fixe de tes yeux orageux jusqu'au moment où il se redresse. Grand et svelte, le tatoué s'installe d'une façon à laquelle tu ne te serais jamais attendu. Il grimpe sur toi, ses cuisses de chaque côté de ton corps et immédiatement, ton coeur répond pour commencer à tambouriner plus fort encore. Tes joues semblent prendre une légère teinte plus rosé par le flux sanguin qui retrouve une plus vive vigueur. Ses bras viennent t'entourer et tu fermes les paupières. Tu poses la joue contre son épaule et sa main derrière ta tête fait l'effet escompté. Ton corps très rigide semble lentement se modifier et tes bras bougent. Tes mains se posent contre ses cuisses et tu remontes, passant de façon négligente contre ses fesses jusqu'à remonter dans son dos où tu en croises les bras et tu les referme pour le presser un peu plus contre toi, faisant attention que ce ne soit pas sur sa cicatrice afin de ne pas le blesser. T'as encore cette conscience, heureusement. Un hoquet témoigne que tes émotions commencent à sortir et tu te mets à pleurer. Pleurer dans les bras d'un ange qui ne t'a jamais vu pleurer, et pourtant.. Son corps, lui, t'appelle. ''- T...Tu ne seras jamais... moins important que... N'importe quoi... Tu... Seras toujours le plus im..important... Toujours...'' que tu murmures alors que tu glisses une main sous son haut - du côté sain - afin de le toucher peau à peau. ''- Tu es tout pour moi, Ange...'' Que tu réussis enfin à lui dire avant de redresser la tête pour cacher dans tête dans son cou. Il provoque la montée de frissons avec ses doigts sur ta nuque et tu te laisse bercer. ''- Je...'' ta voix s'étouffe contre sa peau. ''- Je suis désolé... Si... Enfin... Tu es d...dans une position...'' Subjective. Très. Trop et s'il se met uniquement à bouger tu risques de réagir directement contre lui. C'est précaire, mais il est prévenu. Il y a bien des choses que tu peux faire mais t'empêcher d'avoir une nouvelle érection pour Ange est impossible, surtout dans une position comme celle-là même si tu es aux prises avec de mauvaises émotions. Le sexe a déjà été un exutoire puissant, mais puisqu'il t'es impossible en ce moment... Tu fais comme tu le peux, même si ça peut potentiellement dire que contre lui il y aura bientôt une réaction. Mais t'as pas plus envie qu'il s'en aille. ''- Merci...'' que tu souffles enfin alors que ton corps semble vouloir lentement redevenir un peu plus docile entre ses bras, ce qui veut dire qu'il devient de moins en moins tendu. Ange a toujours eu ce pouvoir sur toi. Toujours.