C’était Jeudi soir, et j’avais besoin de bouger. J’avais passé quatre jours magnifiques à Paris avec Roxanna : c’était vraiment le meilleur cadeau qu’elle ait pu me faire pour la Saint-Valentin et c’était, d’ailleurs, le meilleur cadeau que j’avais reçu de ma vie : pour moi qui étudiait en études mineur le Français, c’était tout simplement parfait ! Nous étions du Vendredi soir des vacances, jusque Mardi, ce séjour était passé beaucoup trop vite à mon goût, mais toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin. J’avais passé le reste de mes vacances, après mon séjour, à travailler : il fallait que je rattrape le retard que j’avais pris ses derniers mois avec mes conneries : depuis la mort de mon fils et de ma mère, je ne travaillais plus beaucoup, et j’avais un peu loupé mes examens du premier semestre : je n’avais aucune envie de redoubler ma quatrième année de médecine, alors il fallait absolument que je travaille afin de ne pas avoir à repiquer une année. La semaine d’après, j’allais devoir faire un stage dans l’hôpital pas très loin du campus, et je n’aurais donc pas le temps de pouvoir travailler comme il se doit. Mais ce soir, j’étais pris d’une flemme énorme et je ne voulais pas passer ma soirée devant mes cours à mon bureau en train de réviser comme un con, alors que merde, c’était les vacances quand même ! Bon, tant pis : il fallait que je sorte. Il était vingt et une heure lorsque je pris la décision de ne pas rester enfermer dans ma chambre pour la soirée comme un con, il fallait que je m’amuse. Je passais rapidement sous la douche, et je m’habillais assez simplement pour sortir : jean, chemise, converses.
Direction People’s Republik : je savais qu’au fond, ça n’était une mauvaise idée. Sortir m’exposait aux risque de la drogue, et moi qui essayait d’arrêter ça, ça n’était pas facile de sortir sans être tenté : mais je pouvais tenir, j’en étais sûr. Cela faisait environ une semaine et demi que je n’avais pas touché à une seule substance illicite, en même temps, Roxanna m’aidait pas mal à arrêter, elle avait jetée toutes mes doses et toutes mes seringues. Mais elle était un peu naïve…je vivais chez les Mather, si j’en avais envie, il suffisait que je cogne à la porte de mon voisin de chambre, et je trouverais très facilement une dose ou deux. La soirée se passa plutôt bien, je retrouvais quelques amis là-bas, avec qui je m’étais bien amusé et vers vingt-trois heures trente, alors que j’allais partir, je passais à côté d’une petite salle VIP, où un groupe de mec, que je connaissais plutôt bien, se faisaient quelques lignes de coc’ et ils me reconnurent très vite en m’appelant pour que je les rejoignent. Je déglutis, ne sachant pas quoi faire et je sentais les effets du manque monter petit à petit en moi : je n’allais pas pouvoir résister…il fallait que j’en prenne, juste…juste un peu… J’allais donc les rejoindre, et je m’assis près d’eux alors qu’ils me préparaient ma ligne que je pourrais snifer. Je savais que je ne devrais pas faire ça, que c’était mal, que j’allais décevoir les gens qui essayaient de me faire arrêter, que j’allais décevoir Roxanna mais….j’en avais trop envie…il fallait que j’en prenne…
(Jude Montgomery)