(saphyr) everything will be alright

everything will be alright09.06.2024 — @Saphyr Rothschild
tw: fiançailles arrangées
— Allongé dans mon lit, je peinais à trouver le sommeil. Comme toutes les nuits en ce moment. Pourtant la fin de journée avait été plus supportable que le début, rejoins par Saphyr pour regarder la finale de Roland Garros, et tenter tout deux de se changer idées pour ne plus penser à ce lien qui nous unissait malgré nous. On avait passé un bon moment, râlant et commentant avec excès le match de tennis, passion apparemment commune pour ce sport, commandant de quoi se ravitailler au room service. Saphyr n'avait pratiquement rien mangé, comme chaque fois dernièrement, et son comportement alimentaire commençait réellement à me préoccuper. Mais alors que la soirée avait été plus légère, maintenant que je me retrouvais seul dans mon lit king size, mes pensées négatives revenaient. Les mots de Brin vibrant à mes oreilles, accentuant le manque qu'elle avait laissé en moi.

EVERYTHING WILL BE ALRIGHT@Marcus von Habsburg — 09.06.2024, suite de marcus
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— Je ne devrais pas être ici, chez toi. Pourtant, tu es devenu le seul être sur qui je peux me reposer aujourd’hui. Match que l’on regarde, critique. Et ça fonctionne, pendant quelque temps, je ne pense plus aux messages de Braden, à quel point tout est gâché. A quel point je suis… malheureuse. Parce que oui, j’étais incapable de lui dire que j’étais heureuse quand il m’a posé la question. Dans cette salle de bain, visage devant le miroir, les doigts qui passent sur les joues qui se creusent, les cernes bien trop bleus. Résultante des dernières semaines à faire des crises à répétition. Nausée qui se montre. Mais elle n’est pas la même que d’habitude. L’eau froide jeté au visage, tentant de la faire passer. Persistante cette nausée. Il faut que je pense à autre chose. Enfilant un peignoir en satin blanc, traversant la suite que je commence à bien connaître. Poing frappant à la porte. « Je te réveille ? » passant juste la tête à travers la porte.

everything will be alright09.06.2024 — @Saphyr Rothschild
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— C'était difficile. Vraiment difficile. Le manque, les mots insultants de Brinley. La pression de se savoir fiancé, sans parvenir à penser à l'avenir sans me sentir paniquer. Je ne montrai rien, je devenais une véritable porte de prison. Masque de glace pour ne pas flancher et garder la tête haute. Mais au fond je m'effondrais. Voilà longtemps que je ne m'étais pas senti aussi seul. Et alors que je ruminais mes pensées, j'entendis ces quelques coups frappés à ma porte, puis la voix de Saphyr lorsqu'elle passait sa tête hésitante par l'entrebaillement de la porte. « Non » répondis-je, parfaitement éveillé. Je me redressais, allumais ma lampe de chevet bien que me yeux étaient parfaitement habitués à l'obscurité. « Ca ne va pas ? » demandai-je, remarquant son air pâle.

EVERYTHING WILL BE ALRIGHT@Marcus von Habsburg — 09.06.2024, suite de marcus
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— Lumière qui illumine faiblement la pièce, après confirmation que je ne te réveille pas. Les mains crémées pour cacher les doigts abimés par les remonter acides de l’estomac, que je referme inutilement la porte derrière moi. N’osant pas parler plus que cela. Parce que je sens que je peux craquer d’une seconde à l’autre. Sauf que je n’ai plus la force de pleurer, voulant tenir la tête haute, comme tu le fais. Alors à la place je mens. « J’ai dû manger quelque chose de pas frais. » Ce qui en même temps, ne me semble pas si faux que ça. Reconnaissant mes crises, celle-ci n’en était pas vraiment une, ce n’était pas moi qui voulais me faire vomir, mais bien mon corps qui le souhaiter. M’approchant du lit, assise sur le bord. « Pourquoi tu ne dors pas ? » tournant la tête vers toi, interrogative, bien que j’ai une idée de ce qui se trame dans ta tête.

everything will be alright09.06.2024 — @Saphyr Rothschild
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— Voilà presque quinze jours que nous étions fiancés, quinze jours pratiquement passés l'un avec l'autre. En Autriche, en France. Et même ici à Boston, autant pas devoir que par... besoin ? Partageant une toute nouvelle intimité inexistante jusque là. Si bien que malgré la distance qui persistait entre nous, difficile de rater les crises de Saphyr. Est-ce qu'il en avait toujours été ainsi, ou était-ce la situation qui la rendait malade ? Je n'en savais rien. Par pudeur, je me contentais d'essayer de la soutenir, tant bien que mal. « Mmh peut-être » marmonai-je, pas dupe. Je la laissais s'asseoir près de moi, ramenant mes jambes pour poser mes coudes dessus. Une moue étira mes lèvres face à sa question. Sachant qu'au fond, elle non plus n'était pas dupe. « Je.. » commençai-je, avant de lâcher un petit rire sans joie. « C'est difficile. De trouver le sommeil » dis-je en me passant les doigts sur les yeux, comme pour m'éclaircir les idées. Ou cacher ces émotions qui me submergeaient, avant de relever mon regard vers le sien.

EVERYTHING WILL BE ALRIGHT@Marcus von Habsburg — 09.06.2024, suite de marcus
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— Je sais que tu n’es pas dupe, parler de nourritures pas fraîches quand on est dans un hôtel de renom, et qu’en prime, j’ai dû avaler trois bouchées. Bien sûr que ça sent le mensonge à plein nez. Finissant par prendre appuie sur l’un des oreillers du lit, sans non plus m’installer dedans. Un pas qui me semble encore bien trop intime pour notre statut. Tu aurais été l’un de mes amis, je me serai affalée dedans sans aucune gêne. Mais le fait d’être ta fiancée, ça rend les choses étranges. Rire qui fend la pièce par sa tristesse, ma main qui se pose sur ton épaule, tentant d’être rassurante. « Tu penses à elle ? » Ok, la Brinley, je ne la porte pas dans mon cœur. Mais si elle a la même peine que Braden, alors je veux bien avoir cinq secondes de compassion pour elle. Pour nous. « Tu as le droit de ne pas te cacher avec moi… » dixit celle qui vient de mentir deux minutes avant.

everything will be alright09.06.2024 — @Saphyr Rothschild
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— Je n'étais pas du genre à me confier. Même avec mes amis je maintenais cette façade inébranlable de celui que rien n'atteignait, qui se foutait du commun des mortels et agissait selon ses convictions. J'avais toujours appris à tout intérioriser, formaté depuis ma plus tendre enfance à mettre de côté les sentiments pour me concentrer sur l'ambition et l'honneur. Je détestais me sentir faible. Et je détestais encore plus le montrer. Pourtant pour la première fois, j'avais cette impression que c'était la fois de trop. Peut-être que c'était trop pour que je puisse le supporter, le surmonter. Et soudain face à Saphyr, et sa main qui se posait sur mon épaule, j'avais envie de rendre les armes. « Tout le temps » lâchai-je dans un soupir. J'acquiesçai à ses mots en silence me disant qu'après tout... nous étions deux dans le même bateau. « Je me sens acculé. Sans solution de replis. Brin me déteste... et ça me rend dingue » lâchai-je, me pinçant les lèvres. C'était ça le pire. Savoir à quel point elle me méprisait. « Tu n'as pas besoin de te cacher non plus tu sais. Je sais que ça ne va pas ».

EVERYTHING WILL BE ALRIGHT@Marcus von Habsburg — 09.06.2024, suite de marcus
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— C’était nous contre le reste du monde. Nous dans notre façade au point que les autres, notamment Braden et Brinley pensent qu’on file le parfait amour. Au point qu’ils pensent qu’ils n’ont jamais compté pour nous. Alors ils nous restent ça, penser à eux. Tout le temps. L’envie de te prendre dans les bras, briser cette gêne. Mais il se peut que je m’effondre si quelqu’un me prend dans ses bras. Tant d’années à forger cette carapace, tant d’années à m’éloigner de l’amour depuis Levy, refusant de m’ouvrir. Et quand je le fais, quand j’accepte enfin de laisser quelqu’un rentrer dans ma vie, ce n’était ni réciproque, et je laisse l’occasion de m’atteindre. Comme là. « Elle est en colère, c’est une femme amoureuse auquel tu as dû renoncer. » Et une femme amoureuse est capable du meilleur comme du pire. « Ne laisse pas sa colère avoir raison Marcus. » Même si je m’en prend la tête à chaque message, je ne laisse pas Braden gagner la partie. Bien que ça me détruise également à petit feu. « Hmm.. » La peur à ventre de dire à voix haute le retour de ta maladie, qui rend ça beaucoup trop réel. « Espérons que les médias pensent que j’essaye de le dernier contouring à la mode. » Et peut être le retour de la tendance des joues creusées.

everything will be alright09.06.2024 — @Saphyr Rothschild
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— Au mot amoureuse, je sentais les battements de mon coeur s'accélérer dans ma poitrine, sans que je ne puisse rien y faire. Je n'aimais pas parler de sentiment... et nous n'avions pas réellement évoqué le sujet avec Brin jusque là. Jusqu'à il y a peu. Jusqu'à cet échange de message juste avant que je ne revienne d'Autriche, où elle m'avait demandé si j'étais amoureux. Message que j'avais esquivé, refusant d'admettre la vérité au moment où je devais la quitter. Et tout ça rendait la situation encore plus difficile. « Elle a de quoi être en colère » répondis-je, las. Je le serai tout autant à sa place, voire même plus. « Elle ne comprend pas ces enjeux auxquels nous sommes soumis » ajoutai-je. Parce qu'on ne venait pas du même monde, probablement. Ca, mon père me l'avait suffisamment rabâché. Mais dans tout ça, Saphyr ne semblait pas en meilleur état que moi. Au contraire, je la trouvais plus pâle de jour en jour. Je voyais bien que sa fierté retenait sa langue. Je ne pouvais que la comprendre. « Peut-être que tu devrais aller voir un médecin ? » suggérais-je, faisant fi des apparences cette fois.

EVERYTHING WILL BE ALRIGHT@Marcus von Habsburg — 09.06.2024, suite de marcus
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— Ils ont de quoi être en colère. L’envie de rattraper tes mots, mais je n’en fais rien. Pourtant, c’est notre cas aussi, on est en colère, elle n’est juste pas dirigée vers les mêmes personnes. Seulement, aucun des deux ne semblent l’entendre. Pensant que toi et moi nous nous confortons dans cette situation. Et à la vue des messages de Braden, il est certain que c’est ce qu’on veut, et je mettrai ma main au feu que son avis est partagé par sa fameuse meilleure amie . Nausée qui reprend à cette pensée, les imaginées tous les deux se réconfortant l’un et l’autre. « Personne ne comprend, pas même Astra. » Ma jumelle, essayant de la laisser un maximum à l’écart de cela. « Et je ne suis même pas de sang royal. » sifflement semblant à un rire qui s’échappe. N’osant même pas imaginer ce qui m’attendait si c’était le cas. « Les médecins ne peuvent rien. » Pensant être soignée, et au final, la rechute est pourtant bien là. Et ma psy, j’ai arrêté de la voir depuis. Pour lui dire quoi ? Que mes troubles sont dûs à mon père, ce mariage arrangé, et un homme que je veux et que je ne peux avoir. Même elle lâcherait l’affaire avec moi. « Excuse-moi. » me levant précipitamment de ton lit pour prendre la première porte dont je sais qu’elle est ta salle de bain. La tête dans les toilettes, l’estomac se tordant de douleur. Difficile de me cacher. Larmes de gêne fasse à une situation que je n’ai jamais montrée à qui que ce soit.