hung up on you; clemstian #1

L’été approchant, les festivals et les concerts reprenaient de plus belle pour le bonheur des étudiants de la ville, mais aussi pour ton appréciation personnelle. T’étais ce genre de personne qui passait son temps à écumer les soirées étudiantes pour t’éclater, boire et éventuellement finir dans les draps d’un mec que tu ne reverrais peut-être pas de sitôt. Et quoi de plus plaisant qu’un festival sur le campus, avec des têtes d’affiche de renoms pour passer une divine soirée ? Tu t’étais déjà rendu à l’édition précédente et tu avais adoré cette ambiance détente après la fin de l’année scolaire qui, on ne va pas se mentir, devenait de plus en plus dure au fil du temps. Il faut dire que d’avoir la pression toute l’année ne t’aidait pas à te sentir en paix avec toi-même et que le seul moyen que tu avais trouvé, c’était ces événements et un poil d’alcool et de drogue dans le sang.

Alors quand tu avais su que le Boston Calling se tenait ce week-end, tu n’avais pas hésité une seule seconde, emmenant quelques copines avec toi puisque Reese ne voulait pas se mêler à la foule. Et t’étais là dans une tenue assez décontractée, un gobelet en plastique rouge entre les mains encore rempli de bière et tu sautais un peu dans tous les sens au rythme des musiques qui s'enchaînaient. Tu n’avais pas pris que de l’alcool et tu sentais que cette poudre blanche que tu avais reniflée commençait à bien faire son effet quand soudainement, tu te sentis basculé. Et Dieu sait qu’il était dur pour toi actuellement de tenir droite sur tes pieds sans que la terre ne se mette à tourner. Tant bien que de la mousse s’était retrouvée sur ton décolleté. Tu finis par relever les yeux, voyant une silhouette beaucoup plus imposante et tu savais que ce n’était pas Rafaella ou l’une des autres qui avaient disparut soudainement de ton champ de vision. Ou alors c’était toi qui t’étais éloignée involontairement.

Les yeux rougis, tu plissais ces derniers afin de mieux voir ton interlocuteur que t’avais du mal à entendre correctement, il faut dire. Tu avais attrapé son bras pour tenter d’avoir un semblant d’équilibre avant de réaliser. Il avait été ton partenaire de soirée l’année passée a ce même festival, vous aviez passé la nuit ensemble pour au final ne jamais le revoir ; d’autant plus que tu n’avais aucune information sur lui. – Toi ?! Que tu t’exclames avec un sourire un peu niais. – Toujours aussi sexy à ce que je vois. Et puis tu lâches son bras, portant ce gobelet à tes lèvres pour en descendre une bonne moitié d’une traite – Clémence ! Que tu lui dis un peu fortement pour qu’il puisse bien comprendre. – je m’appelle Clémence. Et toi alors ? Parce que je ne vais pas t’appeler Bel Inconnu à chaque fois qu’on se croise en festival.

@Sebastian de Sanctis

T’étais un peu vaseuse, joyeuse et tout ce qu’on pouvait assimiler à la prise de stupéfiants en tout genre qui mettait dans un état second. Pourtant, cela ne voulait pas forcément dire que tu n’étais pas consciente de ce qui se passait autour et des actions/paroles que tu faisais ou disais. Tu avais l’habitude depuis le temps de gérer ces phases aléatoires qui n’étaient pas si faciles que ça tout de même à manager surtout quand tu voyais les gens autour de toi dégueuler, vaciller et n’être presque que des zombies ambulants. Tu finis par hocher la tête franchement, répondant ainsi à son affirmation d’un simple geste et non par la parole.

Il est vrai que lorsque tu n’avais pas le patronyme de ton partenaire d’un soir, tu avais tendance à lui donner un surnom qui pourrait peut-être t’aider à ce que tu t’en souviennes plus facilement. En l’occurrence, Sebastian avant, abordait le surnom de « bel inconnu » mais maintenant que les présentations étaient faites, tu n’avais plus de raison de l’utiliser. Puis voilà que tu arques un sourcil, surprise par sa question, mais plutôt ravi qu’il ait fait le premier pas. Au fond, t’es la gamine qui préfère que les hommes s’avancent en premier vers toi, même si tu ne chipotes pas non plus s'ils ne le font pas. Tant qu’ils sont mignons. Alors, tu lui passes ton verre encore à moitié plein, saisissant son iPhone et tu rigoles doucement. Il devait être beaucoup plus vieux que toi pour ne pas connaître cette merveilleuse fonctionnalité qui était le partage Bluetooth de la fiche contact… Enfin bon, tu tapes ton numéro de téléphone, entrant un +377 devant puisque tu n’avais pas changé ton numéro monégasque. — Tu as un forfait international ou pas du tout ? Parce que je n'ai pas de numéro américain. Que tu stipules, sinon t’étais prête à lui passer ton compte Meetsa au cas où.

Et alors que tu as toujours le téléphone en main, tu décides de rentrer une photo de contact en prenant simplement un selfie. — Au moins, tu te souviendras de mon visage même si on ne se recroise que l’an prochain. Tu blagues bien évidemment, maintenant que tu lui as donné ton numéro, il serait fort probable même que tu le revois la semaine prochaine. Puis tu sors ton téléphone de ton sac à main, collant vos mobiles l’un contre l’autre pour recevoir sa fiche contact et ainsi l’enregistré à ton tour. Tu lui montres avec un grand sourire avant de lui montrer que tu avais même une photo de lui avec. Lui rendant son iPhone, et secoue à nouveau la tête. — Peut-être que je devrais faire la même ? Et tu descends la suite de ta boisson, t’essuyant aussi le nez par la suite parce que ça commençait à te piquer et pas qu’un peu. — Bon alors, Seb… T’as quel âge ?

@Sebastian de Sanctis

Les festivals étaient les meilleurs endroits pour faire de nouvelles rencontres. Du moins, si on se souvenait de ce qui s’était passé dans la soirée parce qu’on pouvait recroiser un partenaire de beuverie quelques jours après dans les rues sans forcément se rappeler de qui il était. Alors, laisser ta photo dans un téléphone était sûrement la meilleure des solutions, au cas où demain, tu ne te souviendrais pas de qui il était… Encore une fois. Et d’ailleurs tu ne savais que très peu de choses sur lui, alors tu en avais profité pour lui demander son âge. D’un simple coup d’œil, tu savais qu’il était plus âgé que toi, mais tu n’arrivais pas à juger d’une fourchette exacte. Il semblait avoir la fin vingtaine, mais tu pouvais te tromper et il pourrait avoir la mi-trentaine et faire plus jeune physiquement. Tu souris alors de sa réponse, les lèvres contre le gobelet rouge qui s’était vidé entre temps. C’était très rare que tu te tapes des mecs de ton âge à vrai dire alors tu étais plutôt ravie de voir que tu n’avais pas failli à tes exigences.

— Non non, t’inquiètes, je fais vingt-deux ans à la mi-juillet ! Que tu lui dis souriante. S'il avait le moindre doute, tu pouvais lui sortir ta carte d’identité pour qu’il puisse vérifier de lui-même. Cette fois-ci, ta carte était bien réelle contrairement à l’an dernier. Oh… Tu te rendais compte que justement, tu avais laissé échapper que l’année passée, tu n’étais pas majeure au moment de votre petite soirée. Mais tu fis mine de rien avant de simplement saisir son haut par la manche pour le suivre à travers la foule.

Une fois devant les stands, tu le vois zieuter les cartes avant de se retourner vers toi. Tu finis par hausser les épaules à ses paroles. T’étais pas non plus une princesse capricieuse, s'il ne pouvait pas te payer un verre, tu ne ferrais pas un scandale. Tu farfouilles alors dans ton petit sac pour tirer ta carte bleue et d’un signe du menton, pointer le vendeur. — Prends ce que tu veux, ça me fait plaisir. Effectivement avec une black card, tu pouvais bien lui payer un truc à boire et il ne fallait pas qu’il se sente gêné qu’une fille lui paye un truc. Après tout, on est en deux-mille-vingt-quatre et non à l’époque de nos grands-parents. Puis tu récupères ton verre après le paiement et lui tends également son verre. — Tu veux qu’on trinque à quoi ? Nos retrouvailles ? Ou autre chose ? C'est sûr que vos retrouvailles étaient plus vocales que la dernière fois. Enfin, façon de parler. Vous échangiez beaucoup plus cette fois-ci et vous apprenez à vous connaître ce qui n'était clairement pas négligeable si tu voulais le revoir.

@Sebastian de Sanctis

La carte bancaire qui effleure le terminal, tu finis par la remettre bien au fond de ton sac pour éviter qu’on ne puisse te la voler. Il y avait des avantages à être une fille de famille riche et si tu avais pu faire plaisir à Sebastian, ce n’est pas pour autant que tu avais envie de payer une tournée à toutes les personnes qui se trouvaient ici avec vous. Alors tu attrapes la pinte de bière qu’il avait commandée et tu te saisis de ton gobelet rouge, ce mythique verre des soirées étudiantes que tu avais souvent vues dans les séries pour ados. Sourire en commissure, tu avais porté ce dernier à ta bouche avant de profiter de la douceur de l’alcool pour réveiller un peu tes papilles. Levant la main, tu tendis le petit doigt dans sa direction après ses paroles afin de sceller cette promesse dont vous auriez peut-être du mal à vous souvenir après tout ces verres qui seraient descendus durant la soirée. — Pinky promesse, sinon, ce sont des paroles en l’air !

Tu n'étais pas du genre à oublier les promesses néanmoins, mais sait-on jamais… Peut-être que lui oui ! Tes prunelles se baladent alors un peu partout puis viennent se poser sur ce paquet de cigarettes qu’il venait de sortir de sa poche. Tiens tiens, un fumeur. Tu ne l’étais pas vraiment alors tu avais refusé d’un signe de la main même si tu ne dirais pas non pour un petit joint ou quelque chose qui pourrait détendre un peu plus tes muscles que la poudre blanche que tu avais prise plus tôt. — N'essayes pas de me bourrer la gueule involontairement ! J’essaye de rester sobre ce soir ! Que tu dis avant d’exploser de rire. Oui, parce que t’étais vachement sobre à l’instant présent… — Mais aller, trinquons à rien, c’est un truc cool aussi.

Vos verres avaient cogné l’un contre l’autre avant que tu ne portes à nouveau celui-ci contre tes lippes, mais tu avais vite déchanté quand il révéla une information sur toi que tu ne lui avais pourtant aucunement stipulé. Est-ce que ton badge dépassait de ton sac ? Pourtant, tu étais sûre que tu l’avais laissé chez toi pour éviter de le perdre bêtement. Un sourcil arqué, une mine plutôt sérieuse sur le visage, tu passes ta langue sur tes muqueuses pour les hydrater et retirer ces quelques gouttes de bières qui restaient là. — Comment tu sais ça ? Tu lui demandes d’un ton assez franc, c’était pas vraiment le genre de truc qui se voyait sur ta gueule de prime abord. — Soit tu m’espionnes depuis un petit moment parce que t’arrives pas à te sortir mon doux visage de la tête depuis l’an passé… Soit tu es flic parce que je ne sais pas comment tu saurais ça ? Bon, y avait plus de probabilité qu’il t’ait retrouvé sur les réseaux sociaux, t’as l’habitude de poster pas mal de photos de toi et d’indiquer dans ta bio que tu étais justement étudiante en médecine.

@Sebastian de Sanctis

T’étais soudainement devenue un peu suspicieuse quant aux intentions du jeune homme, mais à vrai dire, tu n’avais pas prêté plus attention que ça par la suite. En réalité, ce n'était pas vraiment rare de nos jours de pouvoir espionner la vie des gens sur Internet et tu n'étais certaine pas le genre de personne à cacher quoi que ce soit, bien au contraire. Un petit haussement d’épaules, tu penches en même temps la tête légèrement de côté dans une moue désintéressée. — Si tu le dis ! Que tu lui lâches simplement. Pour toi, les étudiants en médecine n’avaient rien à voir d’un pays à l’autre. C’est comme si tu en venais à comparer les étudiants Monégasques avec les Marseillais et que tu comparais ces mêmes étudiants avec les Bostoniens. Aucun rapport. — Peut-être que j’écris que je suis étudiante en médecine de partout juste pour me donner un genre et qu’en fait, je suis une pauvre nunuche qui ne sait pas que deux plus deux font quatre ! Ça, tu ne peux pas savoir. Puis tu rigoles à pleins poumons. Il est vrai qu’avec ton physique charmeur et avantageux, on te donnerait plus un rôle d’idiote du village que future chirurgienne !

— Donc tu avoues avoir déjà espionné mes réseaux sociaux ? Pourquoi t’as pas envoyé un message bien avant pour qu’on reprenne contact ? Parce que ça paraissait étrange aussi tout ça. Bizarrement, il passait du temps à checker tes photos, mais n’avait pas mémorisé ton prénom alors qu’il était écrit dans ton pseudo. Peut-être même qu’il avait découvert sur tes stories que tu compétais te rendre à ce festival et qu’il avait fait exprès de te faire du rentre-dedans en étant conscient que tu serais présente. Tu regardes alors cette cigarette se coincer entre ses lèvres, un petit moment de blanc s’installait avant que tu ne reviennes à la conversation et qu’il justifie ses actes. C’est toi qui l’appelais le flic, mais pourtant, c’est toi-même qui te comportait en véritable agent fédéral ! Tu finis par hocher la tête lorsqu’il te propose de décaler un peu, à vrai dire, ça serait pas plus mal pour tes oreilles d’avoir un peu de repos. T’étais certaine d’avoir des acouphènes au réveil avec toutes ces basses.

Vous aviez fini par trouver un petit endroit près de l’Indoor Track et vous vous étiez assis sur un petit pan d’herbe, restant ainsi à côté du stade et donc vous permettant de toujours écouter le concert. Vous n’étiez pas non plus seuls puisque les jeunes allaient et venaient sur le parking juste en face de vous. Au moins, si Sebastian était un pervers étrange, tu savais que tu pouvais rapidement demander de l’aide. — Et du coup, toi, tu fais quoi comme études ? Parce que sais les miennes rien qu’à me regarder. T’essayais de deviner. Le regardant de la tête aux pieds, tu ne savais pas trop s'il était dans le sport ou alors un délire du genre économies gouvernementales. Puis tu avais attrapé la cigarette presque terminée qu’il retirait d’entre ses dents pour venir tirer une latte ou deux. Tu n'es pas fumeuse, mais tu ne sais pas trop, t’en avais visiblement besoin.

@Sebastian de Sanctis