(marley) it's so unreal (sortez vos mouchoirs)

it's so unreal@Marcus von Habsburg — 27.05.2024, suite de Marcus
—  Je disais rien, je restais stoïque. Ptêtre que j'étais anormalement calme mais j'essayais de mon côté de prendre chaque infos pour les diviser et y voir plus clair. Okay, il allait se fiancer avec Saphyr. On parlait pu de ''sauver'' l'image le temps d'un instant, nah là c'était pour de vrai. Et là, il se décidait enfin à me parler. Je l'écoutais d'une oreille mais c'est comme si le temps s'était figé. On avait traversé des tempêtes, des hauts, des bas, des ouragans pour en être là aujourd'hui. Ensemble, un couple. J'avais le sentiment d'être complètement paumée et petit à petit, les liens commençaient à se faire. On pouvait pu continuer de se voir pour la simple et bonne raison que j'rentrais pas dans les codes de son mode de vie. J'avais rien à lui offrir au niveau du patrimoine, son père doutait que j'puisse rendre son fils heureux.. wow. Non c'tait pire que ça. J'étais le mouton noir du tableau. Donc il était en train de me jeter poliment pour me protéger et faire plaisir à son père ? C'était donc ça l'amour qu'il me portait ? Non sans oublier qu'il m'avait fait l'amour y'a de ça cinq minutes, lâcheté. «On ne peut pas continuer toi et moi » Je clignais des yeux, comment il avait apporté la chose de manière si détachée et dans l'indifférence ça m'brisait le coeur. Ce ton, ces mots, son regard... C'est comme si on venait de me pousser de force d'un avion sans parachute pour me causer une chute mortelle. « T'es en train de rompre. » lâchais-je après quelques secondes de silence. J'sentais que j'allais m'énerver, j'allais vriller. Tout s'effondrait à l'intérieur de moi. Je sortais du lit, tirant violemment sur le drap pour me couvrir le corps. Soit j'me cassais sans lui donner l'heure, soit j'fonçais dans le tas. « Own c'est touchant de voir à quel point t'es capable de pousser ta copine sous le premier bus qui passe pour pas offusquer le paternel. » Le terme était pas adéquat mais en gros il venait de me sacrifier pour sauver la réputation de sa famille. Je riais jaune, presque un rire cristallin rempli d'ironie et de sarcasme. « Tu t'es dit que ça serait beaucoup plus facile pour toi d'me l'annoncer ça APRÈS qu'on ait couché ensemble ? Comment.. » J'attrapais mes vêtements, filant dans la salle de bain en prenant bien soin de la claquer. No way que j'allais me pavaner nue devant lui. Je me rhabilla avant de sortir de là. « J'sais vraiment pas lequel est le pire. Le fait que tu te ranges de son côté, cracher sur c'qu'on a vécu, me faire culpabiliser par rapport à Braden et ce qui s'est passé à Dubaï pour une bague en plastique qui valait rien ptn. » lâchais-je en hurlant, le pointant du doigt. « Tu crois vraiment qu'on choisit qui on aime ? » Ouais j'avais bien compris qu'on venait pas du même milieu mais tout prenait son sens maintenant. Sauf si.. il m'aimait pas, que l'amour que moi j'pouvais lui porter était pas le même qu'il me portait. Mon coeur se serrait dans ma poitrine, je sentais ma gorge se nouer. « Donc c'est ça ? T'as rien d'autre à rajouter et tu m'laisses partir en sachant très bien que j'reviendrais pas ? J'crois pas que tu te rends comptes à quel point t'es qu'un bâtard Marcus. » C'était ici que tout avait commencé et c'était également ici que tout se finissait.

it's so unreal@Brinley Morelli — 27.05.2024, suite de Marcus
—  J'avais encore en tête les mots de mon père. Son ton faussement désinvolte mais extrêmement froid. Celui qui ne laissait pas de place à la discussion ou à la négociation. Qui faisait gronder ce sentiment de révolte au fond de moi... mais qui pourtant maintenait mes lèvres closes. Il n'y avait pas de place pour Brinley dans le plan qu'il avait prévu pour moi. Pas de place, je le savais, pour une fille qui ne venait pas à minima de la bourgeoisie. J'avais bien conscience de tout ça, depuis des années. Je savais depuis toujours que je devrais choisir une femme qui rentrerait dans les critères de mon père. Pourtant... je n'avais pas pu renoncer à Brinley. Je m'étais voilé la face, préférant faire l'autruche plutôt que de voir la vérité qu'Apo et Lena m'avaient tout de suite mise sous le nez: Brinley ne serait jamais acceptée par ma famille. J'avais préféré vivre au jour le jour, sans penser à un potentiel mariage pour l'instant. Et au fond, les choses auraient certainement durées ainsi un moment si je n'avais pas été pris en photo par ces paparazzi avec Saphyr. J'étais... à la fois démuni et résigné. Sachant que je n'avais pas le choix, au risque que mon père décide de vraiment s'en prendre à Brinley. « T'es en train de rompre. » Ca y est, elle comprenait. Je savais que la tempête allait éclater pourtant, je n'étais pas prêt. Brinley se releva vivement, tira d'un coup sur les draps pour se couvrir, me laissant nu à mon tour. Mais cette nudité n'était rien face à ces mots cassants. « Je.. » commençai-je, désolé de la tournure des évènements. Bien sûr que j'avais merdé, jamais je n'aurais dû me laisser à coucher avec elle, quand je m'apprêtais à rompre juste après. « J'ai merdé... Brin attends... » dis-je en me levant à mon tour, me retrouvant nez à nez avec la porte de la salle de bain qu'elle venait de claquer. Je soupirai, attrapai un jogging pour l'enfiler. Quelques secondes à peine et Brinley ressortait habillée, toujours aussi remontée. J'encaissais en silence, serrant la mâchoire à l'évocation de Braden. « Tu crois vraiment qu'on choisit qui on aime ? » « Non » répondis-je, sincère. « Sinon il n'y aurait probablement pas eu de nous. » C'était difficile, mais c'était la réalité. Si je n'étais pas tombé amoureux de Brinley, je me serais éloigné d'elle il y a longtemps de cela déjà. Rien que le jour où j'avais appris qu'elle se droguait... Sauf que je n'avais pas pu. Je sentais l'émotion dans sa voix, ravivant encore un peu le désespoir que j'avais au fond de moi. J'aurais voulu lui dire que je m'en foutais, qu'il n'y avait qu'elle et moi qui comptait. Mais on était pas dans un film où tout est bien qui finit bien. J'encaissas à nouveau, avalant l'insulte qu'elle me jetait au visage. « Si c'est ce que tu penses » dis-je, fermé et blessé. « Je n'ai pas le choix. Je suis désolé » ajoutai-je froidement, mon armure blindée retrouvant sa place.