(marley) it's so unreal (sortez vos mouchoirs)

it's so unreal@Marcus von Habsburg — 27.05.2024, suite de Marcus
—  Marcus s'était montré insistant pour que je vienne à son hôtel. Je m'étais pas trop posée de questions, probablement qu'il était trop crevé pour faire la route jusqu'à chez moi. Et j'avais pas eu tous les détails mais il s'était disputé avec son paternel pendant son séjour en Autriche, donc ça devait jouer aussi sur son humeur. Comme quoi, y'avait pas que moi qui avait des rapports pour le moins compliqué avec son père. Si j'avais négligé de sécher mes cheveux qui étaient encore humides, j'avais fait l'effort de m'arranger un peu plus correctement pour m'faire jolie et lui faire oublier ses tracas de la vie (c'merveilleux je sais). C'est ensuite Kenneth qui était venu me récupérer chez moi pour m'amène à l'homme que j'aimais. J'avais rien emmené, puisque j'avais déjà quelques effets qui m'appartenait chez lui. Un oublie ou un simple avertissement pour faire valoir qu'il avait une copine? Seul dieeeu le sait voyons. Une vingtaine de minutes plus tard et je me retrouvais à ouvrir la porte de sa suite. — T'es courageux de laisser ta porte déverrouillée, imagine si j'étais une voleuse ou une tueuse en série recherchée par les flics. disais-je en lui adressant un regard amusé, loin mais trèèèèès loin de me douter de la tournure de cette soirée.

it's so unreal@Brinley Morelli — 27.05.2024, suite de Marcus
—  Accoudé à la rambarde du balcon, je laissais mes yeux glisser sur Boston sans vraiment la regarder, bien trop sonné par ces dernières quarante huit heures. D'un calme inhumain, j'amenais ma cigarette à mes lèvres tel un automate, tirant et retirant sur cette clope sans même m'en rendre compte. Etait-ce la troisième ? La quatrième d'affilée ? J'étais incapable de le dire. A la fois présent et absent tant tout se déchirait à l'intérieur de mon crâne. A la fois résolu et désespéré par ce que je m'apprêtais à faire. Pourtant au fond, je le savais. Je n'avais pas le choix.
Perdu dans mes pensées, je n'entendais même pas le bruit de la porte d'entrée s'ouvrir derrière moi, relevant le regard en reconnaissant immédiatement la voix de Brinley. Je me tournais vers elle, avec cette sensation étrange de ne pas réellement vivre cet instant. Comme si j'étais soudain dans le corps d'un étranger, spectateur de mon propre malheur. « T'as déjà eu l'occasion de me tuer dans cette suite, je ne crains plus rien maintenant » répondis-je avec un sourire dénué de joie, la laissant venir jusqu'à moi. Mais l'avoir face à moi était la torture la plus douce et brutale à la fois que je puisse imaginer.

it's so unreal@Marcus von Habsburg — 27.05.2024, suite de Marcus
—  Il m'avait tellement manqué, même si ça faisait deux jours qu'on ne s'était pas vus. Qui aurait cru qu'un jour je ressentirais un manque envers cet homme ? Peut-être que c'était dû au fait qu'il avait été là pour moi après avoir appris l'infidélité de mon père. Paraît que ce genre d'épreuve rapproche les gens. Entre nous ça allait bien, pas de nuages gris à l'horizon. Nada. Les conneries qu'on avait pu faire par le passé étaient derrière nous et j'pense que c'était littéralement la première fois que je me sentais aussi légère. La nuit surplombait Boston, j'avais eu des cours dans la journée et j'avais bossé un peu, malgré tout ça je me sentais pas spécialement fatiguée. Marcus se tournait vers moi après avoir entendu ma voix qui cassait ce silence dans la pièce. « Pour une fois que j'viens pas ici pour t'assassiner. » disais-je en allant à sa rencontre, passant mes bras autour de sa nuque pour réduire la proximité entre nous. Je relevais pas tellement ce sourire, je savais qu'il était pas super démonstratif. « J't'ai manqué ? » demandais-je en venant l'embrasser longuement. Je savais pas dans quelle optique il était, si il voulait m'en parler ou pas. Disons que tout ce qui touchait de près ou loin à la mention ''papa von Habsburg'' c'était un sujet pour le moins tabou.

it's so unreal@Brinley Morelli — 27.05.2024, suite de Marcus
—  C'était une vraie torture. De constater à quel point je la trouvais belle. A quel point elle m'avait manqué. A quel point tout mon être voulait aller vers elle... tout en sachant que tout ça devait se terminer. Je ne savais pas par où commencer, ni comment le lui annoncer. Tout défilait à nouveau dans ma tête: la dispute avec mon père à peine arrivé en Autriche, me faisant bien comprendre que je n'avais rien à faire avec une fille comme Brinley. Qu'il fallait que j'arrête mes conneries, que je pense à la réputation des von Habsburg. Que je n'étais qu'un idiot à prendre les choses à la légère, que mes frères eux, avaient toujours côtoyé des jeune femmes de la haute... Evidemment oui, on en revenait toujours à mes frères. Mes frères ô combien parfaits, quand je n'étais que le vilain petit canard. Il en avait toujours été ainsi. Puis samedi, l'arrivée de Saphyr et son père. Clairement, je n'avais rien vu venir. Probablement qu'elle non plus. Mais voilà qu'après une discussion faite de courbettes, on nous annonçait le contrat qui nous liait, soldé de fiançailles. Voilà. Père avait décidément tout prévu pour contrôler ma vie jusqu'au bout. « Evidemment, il n'y a plus de Britney qui tienne » m'avait-il glissé, écorchant au passage le nom de ma petite amie. Evidemment. Et moi, docile, je m'étais incliné. Avais-je vraiment le choix ? Non. Pas quand on portait un nom comme le mien. Mais à présent que j'avais Brinley devant moi... je me sentais encore plus anéanti. Elle venait enrouler ses bras autour de ma nuque, m'inondant d'une onde de chaleur incontrôlable. J'pouvais pas laisser tout ça, tout ce qu'elle déclenchait en moi... « Terriblement » soufflai-je, la gorge nouée malgré moi. Puis elle venait m'embrasser. De ces baisers qui savaient me rendre fou. Qui m'hérissaient l'échine, et faisaient faire des ratés à mon coeur. J'aurais dû la repousser. J'aurais dû lui dire qu'il fallait qu'on parle. Mais j'étais faible. Je lui rendais son baiser avec ferveur, poussé par le désespoir que j'avais en moi. Agrippant sa nuque et sa hanche avec possessivité. Comme si, ainsi, elle ne pouvait pas m'échapper.

it's so unreal@Marcus von Habsburg — 27.05.2024, suite de Marcus
—  J'me doutais qu'il avait dû vivre l'enfer, se faire cuisiner par son père. Pour le coup, je comprenais pas pourquoi sa soeur Kenzie avait décidé de se mêler de notre histoire en dévoilant tout. Okay je conçois que j'avais été une biatch avec Marcus y'a quelques mois mais il n'avait pas non plus été un Saint. D'une part, si les choses s'étaient passées autrement.. nous serions probablement même pas ensemble à l'heure actuelle. Il a fallut qu'on se fasse tellement mal pour avoir ce déclic, elle n'était pas en position de juger. De me juger, parce que ouais ses actions montraient que j'étais pas dans ses bonnes grâces quoi. Elle avait foutu le feu sans vraiment se rendre compte des dommages que ça allaient causer et tout ce qu'il y avait autour. J'étais assez lucide et réaliste pour savoir que si mon petit ami s'était rendu en Autriche, c'était pas pour se faire sermonner. Il me manquait des morceaux pour compléter ce puzzle. « Terriblement » De toute évidence, ça a avait été un cauchemar. Et lorsqu'il répondait à mon baiser, je me mettais à sourire contre ses lèvres. Sa main se glissait contre ma nuque et l'autre sur ma hanche pour m'attirer un peu plus à lui. Y'avait mille et un endroits dans cette suite où on aurait pu faire l'amour mais de toute évidence, il me portait jusqu'à sa chambre. Ce fut.. indescriptible. Bien différent de toutes ces fois, plus long même. Non pas que je me plaignais au contraire, je me lasserais jamais de ça avec lui. Il s'était attardé sur chaque parcelle de ma peau, comme si il avait voulu enregistrer le tout dans sa mémoire. Comme si il avait ressenti le besoin de marquer son territoire, d'étendre son odeur sur moi. Le souffle court, je me glissais sous le draps pour cacher mon corps nu. Tête posée sur l'oreiller, je tournais légèrement ma tête vers lui. On venait de passer un moment plus que de qualité et pourtant, je le sentais ailleurs. J'sentais que l'atmosphère était différente maintenant. Hormis notre respiration qui était irrégulière après cet effort, le silence planait dans cette chambre. Pour une fois je comptais pas lui tirer les vers du nez, j'voulais qu'il me parle pour de vrai.  

it's so unreal@Brinley Morelli — 27.05.2024, suite de Marcus
—  Transporté par toutes ces émotions contradictoires qui se bousculaient en moi, je repoussais l'échéance. M'accrochant à Brinley avec la force de la passion et du désespoir. Je l'embrassais comme je ne l'avais jamais embrassée. Imprimais la pureté de ses formes dans ma mémoire, le moindre de ses soupirs sous mes caresses. Je lui faisais l'amour comme si c'était vital, refusant l'espace d'un instant de croire que j'allais devoir renoncer à tout cela. J'aurais voulu figer le temps, pour rester coincé dans le plaisir de cette étreinte charnelle sans avoir à redescendre sur terre. Encore haletant le d'effort fourni, je me laissais retomber sur l'oreiller, fixant le plafond. Je savais qu'il allait falloir que je parle. Je savais également que Brinley attendait cet instant. Elle n'était pas bête, elle savait que quelque chose c'était passé là bas. Lentement mon regard revenait vers elle, glissant sur sa peau nue, cachée par endroit par mes draps. Mes doigts vinrent avec tendresse caresser son épaule, puis le creux de sa nuque. Mon regard dans le sien, parlant bien plus que toutes les déclarations du monde. J'aurais pu le lui dire, là, que je l'aimais. Mais n'était-ce pas cruel, quand je m'apprêtais à lui dire que tout allait changer maintenant ? Ma main retombant sur les draps, je soupirai. « Je ne sais pas par où commencer » dis-je d'une voix rauque, mon regard déviant à nouveau. « Je n'ai pas envie de commencer. Car dès l'instant où je vais te parler je sais que... je vais te perdre » avouai-je, déglutissant avec difficulté.

it's so unreal@Marcus von Habsburg — 27.05.2024, suite de Marcus
—  C'était pas un silence normal. Ses doigts qui caressaient ma peau, son contact au niveau de ma nuque me faisait frissonner. Il captait direct mon regard et forcément que j'essayais de lire dans ses yeux. Pas que j'attendais qu'il me dise qu'il m'aimait, puisque monsieur m'avait mis un de ces vents par message en déviant la conversation sur un autre sujet. Il m'avait laissé dans le flou avec son ''je t'expliquerai'', c'était le moment là. Peut-être qu'il essayait de gagner du temps, qu'il essayait de formuler une phrase pour le moins simple. Il stoppait tout contact, laissant retomber sa main sur les draps dans un soupir, le genre de soupir qui veut dire qu'il galérait vraiment à trouver quoi me dire. Son regard me fuyait, il regardait partout sauf moi. J'étais à la fois attentive à ce qu'il allait me dire et à la fois je sentais que quelque chose clochait mais j'étais incapable de mettre le doigt sur le problème. « Par le commencement. disais-je en essayant de l'encourager sans trop insister.  « Je n'ai pas envie de commencer. Car dès l'instant où je vais te parler je sais que... je vais te perdre » Immédiatement je me redressais, devenant tendue et froide. C'était la phrase à ne pas me dire, surtout pas en connaissance de cause vu notre passif. Parce que à chaque qu'il m'avait dit ça, il avait merdé. Chié dans la colle, fait un fail, une connerie, vous avez capté ? C'était pas rassurant. « Tu peux élaborer ? Ça serait dommage de pas aller au bout des choses. » Et le pire, ses traits avaient changé. J'étais toujours dans le lit à côté de lui mais j'avais bougé pour éviter qu'il me touche, mon humeur avait drastiquement changé aussi.

it's so unreal@Brinley Morelli — 27.05.2024, suite de Marcus
—  Je n'étais pas ce genre de mec comme dans les films, à envoyer valser la famille royale et tout ce qui va avec pour m'enfuir avec Brinley et vivre d'amour et d'eau fraîche. Depuis tout petit, j'étais en quête de reconnaissance. Cherchant tant bien que mal à me faire une place dans cette famille où je n'avais toujours été que cinquième. Encore un garçon. Toujours précédé de ses grand-frères au comportement irréprochable, toujours mis de côté. J'avais ce besoin de faire mes preuves, de lire dans les yeux de mon père ne serait-ce qu'un brin d'estime... Alors oui, j'étais incapable de lui tenir tête. Même si pour ça, je devais perdre celle que j'aimais. Putain, dire qu'il avait fallu ça pour me rendre compte que j'étais capable de tomber amoureux. Tout ça pour quoi ? Avoir encore plus mal.
A peine avais-je prononcé ces quelques mots que Brinley amorçait un mouvement de recul. Réaction prévisible qui, pourtant, me faisait déjà souffrir. Je regrettais déjà de ne pas avoir fait durer un peu plus l'instant, désir égoïste de l'avoir encore un petit peu pour moi... Bien sûr qu'elle se braquait, comment faire autrement avec ce que j'étais en train de lui dire ? Je soupirais à nouveau, me redressant un peu plus dans le lit. Je passais une main sur mon visage, tentant de me donner de la contenance. « Mon père m'a fait venir en Autriche pour m'annoncer mes fiançailles avec Saphyr Rothschild » balançai-je d'une voix plate, sans émotions.

it's so unreal@Marcus von Habsburg — 27.05.2024, suite de Marcus
—  Froidement je l’invitais à poursuivre son histoire. Il s’apprêtait à m’annoncer quelque chose qui allait changer. Entre nous. J’étais prête à mettre ma main au feu mais une fois de plus, il me manquait des éléments. Mon regard était pu aussi chaleureux et détendu, j’allais l’tuer. Le tuer avec mes yeux, j’étais certaine que la couleur de mes yeux était devenu noir. Il soupirait une fois de plus, se redressant pour se mettre à son aise. Et là. BOUM, il m’annonçait sur un ton calme qu’il allait se fiancer avec Saphyr. Wtf. Y’avait une suite ou c’était tout ? Je comprenais pas pour le coup, en quoi il allait m’perdre en fait ? J’avais dû subir leurs photos de faux couple parfait pendant le spring break en me tenant à l’écart de lui. Y’avait trop de questions qui me traversaient l’esprit. « J’en déduis qu’on pourra pu se montrer en public tous les deux ? » demandais-je. Fallait annoncer notre fausse rupture ou j’sais pas quoi ? J’VEUX DES FUCKING PRÉCISIONS MERCI. J’étais prête à tout accepter pour lui. Fin, presque tout. « J’sens que tu m’dis pas tout. » J’avais deviné en le voyant fuir mon regard que j’avais visé juste. Il y avait bel et bien une suite.

it's so unreal@Brinley Morelli — 27.05.2024, suite de Marcus
—  C'était une véritable torture. Prononcer ces mots ne faisait que rendre la chose plus réelle encore. Plus accablante. J'étais écrasé par le poids des responsabilités que cela impliquait, par le simple fait de savoir que ma vie allait changer à partir de maintenant, que je le veuille ou non. Le visage de Brinley se fermait de plus en plus, s'éloignant de moi toujours avec plus d'intensité au fil des secondes. Pourtant j'étais presque déstabilisé par sa réaction. Trop calme à mon goût. Est-ce qu'elle réalisait vraiment ce que cela impliquait ? Probablement pas. Et ces mots de firent que le confirmer. « Brin... » commençai-je, accablé. Ayant toutes les peines du monde à présent à ne pas lui montrer à quel point j'étais désespéré. « Tu ne comprends pas. Ce ne sont pas des fiançailles de façade qu'on me demande. C'est pour de vrai » dis-je, la tension perceptible dans ma voix. « On ne peut pas prendre le risque de continuer à se voir. Tu ne sais pas de quoi mon père est capable il... il serait prêt à tout pour t'éloigner de moi ». Quitte à la détruire, elle et ses proches. Tout moyen serait bon pour l'atteindre... pour m'atteindre. « On ne peut pas continuer toi et moi » ajoutai-je finalement, plus froid que je ne l'aurais voulu.