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still holdin' on to everything that's dead and gone (Lewlie #11)

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Mardi 14 mai 2024, 01h47

Le sommeil l'avait gagné en début de nuit - l'espace de quelques heures bienvenues, la tête de Charlie reposant contre son cou. Son corps fin à l'abri entre les bras de Lewis. L'ancien militaire avait fait bonne figure hier, agi comme si le fait de ne pas en parler aller repousser l'échéance. Ce n'était pourtant qu'une question d'heures avant que la réalité ne le rattrape. Demain marquerait le seul anniversaire qu'il aurait voulu effacer de sa mémoire, le seul qui s'était imprimé jusque dans ses chairs aussi. Avec un mouvement de tête depuis l'oreiller, le regard de Lewis partit en quête de la lumière du radio réveil pour vérifier l'heure. Ses membres se raidirent aussitôt, comme si sa mémoire musculaire se réveillait au simple fait de penser à Marshall. A l'armée. Aux corps qui s'écharpent et tombent dans le sable. A 18 ans d'amitié et de carrière partis en fumée. Demain, c'était aujourd'hui. Alors qu'un frisson le parcourait contre le dos de Charlie, Coleman n'entendait plus que le bruit sourd de son propre coeur. Il ne battait plus, il cognait. Avec d'infinies précautions pour se dégager, Lewis quitta à regret une étreinte qui lui apportait d'ordinaire tant de réconfort. Voir Miles si paisible contrastait avec tout ce qui l'agitait, lui. Ses jambes qui étaient faites pour porter un poids considérable lui semblaient plus incertaines que jamais alors qu'il contournait le lit, dans le noir, pour rejoindre la salle de bains. Le peu de luminosité ambiante lui rappelait les profondeurs dans lesquelles les souvenirs venaient à le plonger. Une descente aux enfers qu'il ne pouvait partager avec personne.

Lewis passa devant le panier de Bucky, heureusement endormi et referma la porte de la salle de bains derrière lui avant de s'y adosser, passant ses mains agitées de spasmes sur son visage défait. Il savait que la crise serait forte comme elle l'avait été l'année dernière. Sans réfléchir, Lewis alluma la douche et passa une main entrouverte sous le filet d'eau gelée qui en sortait. Encore en T-shirt et en bas de pyjama, il enjamba la séparation entre le carrelage et la douche pour s'asseoir sous le jet d'eau. La température de l'eau lui arracha une faible plainte, il comptait pourtant dessus pour espérer éloigner les souvenirs autant que la crise qui s'intensifiait. L'arrière de son crâne percuta le mur au ralenti alors qu'il fermait les yeux, laissant l'eau froide brûler ses joues, alourdir sa barbe et s'immiscer dans chacune de ses ridules. Lewis enroula ses bras autour de ses genoux. Il savait l'image qu'il devait renvoyer depuis l'extérieur, celle d'un ancien militaire fragile plutôt que d'un homme qui avait fait autant la guerre que l'amour. Le sourire contagieux de son frère d'arme apparut alors que la part d'ombre de Lewis gagnait du terrain, l'acide lactique rendant ses jambes fléchies douloureuses. C'est ensemble qu'ils avaient servi leur pays mais c'était seul que Lewis devait faire face aux conséquences de son décès. La culpabilité lui entaillait la poitrine, alimentant les frissons qui le parcouraient, alors que les lèvres de Lewis s'entrouvrait pour laisser un filet d'eau entrer dans sa gorge. Son regard se baissa vers son T-shirt devenu transparent, collant aux moindres aspérités de son torse. Sa lèvre inférieure trembla alors que les zones sombres de ces cicatrices se dessinaient comme son ultime défaite.
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Depuis que Charlie a retrouvé Lewis elle se sent heureuse, reposée, apaisée et elle doit se faire à l’idée que peut-être qu’elle mérite ce qui lui arrive. Depuis qu’ils se sont laissé une nouvelle chance elle fait de son mieux pour être ouverte avec lui, pour ne pas se renfermer sur elle-même dans les mauvais jours, mais elle passe surtout la plupart de son temps avec lui parce que l’idée de ne pas le faire ne lui plaît pas. Bucky la suit à chaque fois qu’elle va dormir chez Lewis, ce qui arrive plutôt souvent, et elle a même fait rencontrer Lewis et Ascella ce qui s’est plutôt bien passée. Les choses sont calmes et contre toute attente, elle n’a pas eu de nouvelles de sa mère. Cela fait maintenant plus d’un mois depuis leur dernière conversation et sa génitrice ne semble pas avoir essayé de reprendre contact. A-t-elle compris que Charlie a passé un cap, qu’elle se tient à ce qu’elle a dit sur le fait de ne plus la vouloir dans sa vie, ou s’est-elle attiré des ennuis donc la brunette n’est pas au courant. Connaissant sa mère, Charlie penche plutôt pour la deuxième option, mais elle préfère ne tout simplement pas penser à tout cela. Elle est heureuse avec l’idée de ne plus se soucier de cette partie de sa vie.

Une nouvelle nuit chez Lewis l’entraîne à s’endormir contre le corps chaud et familier de son petit ami, un léger sourire sur les lèvres. Il la rend heureuse, mais elle a pourtant remarqué que ce soit il avait l’air plus fatigué et tendu qu’à son habitude. Elle avait demandé, mais il avait simple dit être fatigué alors elle n’avait pas insisté. C’est cependant en se réveillant, seule, le côté du lit de Lewis froid qu’elle sait que quelque chose ne va pas. Elle se redresse, se frotte les yeux avant d’entendre le bruit de la douche couler. Elle jette un regard à l’heure affiché sur le réveil et cela ne fait que confirmer qu’il se passe quelque chose. Lewis ne prend jamais de douche en plein milieu de la nuit. Doucement, elle se glisse hors du lit pour aller vers la porte de la salle de bain. Elle s’apprête à frapper à la porte quand elle entend un faible son venant de l’intérieur qui ressemble à un gémissement ou un sanglot et son cœur se serre immédiatement dans sa poitrine. Elle sait que la date de la perte approche et elle en devine assez rapidement que celle-ci doit être cette semaine. Elle hésite quelques secondes avant de frapper à la porte et d’ouvrir lentement la porte. “Lew ?” Elle laisse ses yeux s’habituer à la lumière et rapidement ils se posent sur le brun, recroqueviller sous le jet de la douche, habillé et dans un état de détresse qui boulverse Charlie. Sans réfléchir, elle s’approche de lui et se glisse à ses côtés, se retrouvant rapidement tremper, mais elle s’en fiche. Doucement, elle vient poser ses mains sur ses avant bras, y allant doucement pour ne pas réveiller encore plus ses réflexes de Stresse Post Traumatique. Il a l’air si brisé, si petit qu’elle à l'impression que son cœur se fend dans sa poitrine. “Eh… Eh… Je suis là.” Murmure-t-elle, ses pouces commençant à caresser doucement sa peau mouillée. “Parle-moi, Lew… Je suis là.” Le voir ainsi lui rappelle la fois où il avait une crise d'angoisse avec elle. Elle laisse donc ses instincts prendre le dessus. Elle ne l'abandonnera pas, jamais. Même dans ses pires jours.
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Mardi 14 mai 2024, 01h47

Le bruit sourd de l'eau glacée qui inondait son conduit auditif endommagé et ruisselait sur ses membres endoloris avant de s'écraser dans le fond de la baignoire ne suffisait pas à couvrir celui des souvenirs. Le contraste de température entre le sable qui filtrait entre ses doigts, alors qu'il était blessé et à terre et celui de la douche n'était pas non plus suffisant pour le faire garder les pieds sur terre. Le froid n'était pas une morsure assez sévère pour contrer le venin des souvenirs. Combien de fois avait-il revécu la scène dans des cauchemars en haute définition ? Où avait-il failli ? De combien d'heures de sommeil le stress post-traumatique l'avait-il privé ? Les crises lui offraient un aller simple vers le désert du Sahel, avec un retour difficile à la vie réelle lorsqu'il en sortait lessivé. Ses paupières gonflées d'eau se soulevèrent pour distinguer une silhouette à ses côtés. Charlie. Sa peau réagit par des frissons incontrôlables alors que Miles posait ses mains sur lui. C'était à peine s'il la différenciait du reste de la pièce avec le filet d'eau qui perturbait sa vision. Comme soudainement privés d'oxygène, ses poumons se comprimèrent alors que les lèvres de l'ancien militaire s'ouvrirent pour avaler autant d'eau que d'air. Sa main droite tenta une incursion approximative vers la mollette qui permettait de régler le débit et la température mais les forces lui manquaient. Comme elles lui avaient manqué deux ans plus tôt. D'épuisement, il laissa retomber sa main sur son genou ; un sanglot étouffé montant dans sa gorge. Son torse se soulevait désormais à un rythme aussi rapide qu'irrégulier. Si la douleur physique avait quasiment disparu dans cette zone, la souffrance infligée par son TSPT était bien pire. Elle était devenue chronique, insidieuse, diluant ses nuits dans un noir d'encre depuis plusieurs mois.

Plus fort, dit-il d'une voix à peine audible, hachurée par l'eau qui perlait sur ses lèvres. Son regard accablé se porta sur la molette qu'il n'avait pas réussi à atteindre puis sur Charlie. Difficilement, il lui demandait là d'accélérer le débit de l'eau. S'il te plaît, balbutia Coleman. Il savait que Charlie était en mesure de ne pas le faire mais il espérait qu'elle abonderait dans son sens. Plus que jamais, il en avait besoin. Comme si l'eau pouvait le laver d'un péché qu'il n'avait pourtant pas commis. Combattre une part de lui-même l'épuisait sur tous les plans. D'instinct, sa main se referma sur le poignet de Charlie alors qu'elle se rasseyait. S'il avait l'impression de traverser une tempête - l'eau se déversant maintenant par cascades glaciales, il rattachait ces deux pupilles sombres à l'une des rares personnes pour qui son amour était inconditionnel. L'une des rares aussi à peut-être pouvoir l'empêcher de baisser les bras, d'imploser. J'y arrive plus... dit-il d'une voix éraillée, brisée. Lewis avait vu plus d'un soldat à terre et sous terre au fil de ses opérations. Des profondeurs dans lesquelles il avait l'impression d'être aussi enfermé. La peau du poignet de Charlie glissait, se dérobant sous ses doigts mouillés. Donne-moi quelque chose auquel me raccrocher, n'importe quoi, souffla t-il, l'air qu'il expirait chassant l'eau qui s'accumulait sur sa bouche. Il avait besoin de savoir qu'il avait une chance d'aller mieux, de casser une spirale devenue infernale.

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Ce n’est pas la première fois que Charlie voit Lewis avoir des restes de son passé militaire lui emplir la tête et le faire se perdre dans un monde complètement différent. Ce n’est pas la première fois qu’elle se retrouve face à une situation à laquelle elle ne sait pas réellement comment réagir. Mais c’est bien la première fois qu’elle voit Lewis partir aussi loin. Cette douleur qui lui tord le visage, son regard perdu dans le vide, les larmes qui coulent sur ses joues alors que son corps entier tremble devant elle. Elle aimerait pouvoir effacer tout ce qu’il a dans la tête, lui donne un peu de paix, mais il est hors de question pour elle qu’elle aille ailleurs, qu’elle retourne se coucher en le laissant dans un tel état. Au lieu de cela, elle s’assoit en face lui et dépose ses mains sur son avant-bras, venant caresser sa peau mouillé alors qu’elle se fait elle-même mouillé sous le jet d’eau froide de la douche. Il cherche sûrement à échapper à tout ça avec l’eau glace qui lui meurtri la peau. Charlie cherche les mots à lui dire, les mots qui pourraient l’aider mais la vérité c’est qu’elle ne sait pas quoi lui dire à part qu’elle est là pour lui, en face de lui et qu’elle ne va nulle part. Il lui fait comprendre qu’il a besoin que l’eau soit plus forte, et alors qu’elle aurait sûrement dû la couper tout cours, elle vient la tourner plus fort mais tout en allant la mettre plus chaude également. Elle ne veut pas que l’un d’eux tombe malade. Doucement, elle vient se rasseoir, à ses côtés cette fois-ci, le dos contre le mur froid de la douche, ses vêtements à présent coller contre sa peau, alors que la main de Lewis se referme sur son poignet.

J'y arrive plus… Les paroles de Lewis donnent l’impression à Charlie de se prendre un coup-de-poing dans le ventre. Il n’y arrive plus et elle voit parfaitement la détresse dans son regard et pendant quelques secondes elle est prise de panique en pensant à ce que cela veut dire. Veut-il mettre fin à toutes ses souffrances ? Elle sait à quel point ca doit être dur pour lui, mais elle refuse de le laissé abandonné, de le laissé baisser les bras et abandonner la vie. “Lew… Ca va aller… Je te promets. Je suis là.” Répond-elle doucement dans un murmure, la voix légèrement tremblante et le cœur battant trop vite dans sa poitrine. Elle est terrifiée à l’idée de le perdre, mais cette fois-ci pas parce qu’il mérite mieux, mais parce qu’il souffre. Elle préférerait mille fois souffrir elle-même plutôt que de le voir ainsi. La voix de Lewis retentit alors à nouveau lui demandant de lui donner une raison de s’accrocher et elle se pousse pour se mettre un peu plus facile à lui, venant prendre son visage dans sa main. “Pense à ta famille. À tes parents, à tes sœurs, à tes neveux et nièces qui t’aiment tellement. Pense à ce que Marshall aurait voulu, il aurait voulu que tu te battes, que tu vives, que tu sois heureux.” Elle marque une pause caressant ses joues tendrement du bout de ses pouces et vient déposer un baiser sur chacun de ses genoux blottit contre son torse. “Accroche toi à moi…” Ajoute-t-elle dans un souffle, un murmure juste pour eux deux. “Accroche toi à moi parce que je ne vais nulle part. Accorche toi à nous. À toi et moi. À tout ce qu’on a encore qui nous attend dans le futur.” Charlie prend une respiration, ses yeux devenant humide mais elle retient ses larmes. “Je… Je t’aime Lew… J’ai besoin que tu te battes.” Pour la première fois de sa vie, Charlie a prononcé ses mots. Ses mots qui lui ont toujours fait peur, mais qui pourtant aujourd'hui prennent encore plus de sens. Parce que c'est la vérité. Elle l'aime. Elle l'aime de tout son cœur, comme elle n'a jamais aimé personne...
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@Lewis Coleman + @Charlie Miles
tw : stress post-traumatique, décès, guerre

Mardi 14 mai 2024, 01h47

Comme magnétiques, ses jambes trempées et tremblantes refusaient de bouger contrairement à sa mémoire qui, elle, tournait en surrégime. Ses muscles bandés semblaient n'avoir que faire de l'eau qui imprégnait ses vêtements. Les yeux clos et les traits figés, il tourna soudain la tête sous l'eau pour plaquer sa joue contre le carrelage froid du mur - comme pour éviter un projectile invisible. Dans un ailleurs que Charlie ne pouvait pas atteindre, les détonations l'entouraient encore alors qu'il était à plus de 11000 kilomètres du front. Les craquements sinistres des rebelles qui avançaient vers leur position, le son étouffé des corps qui rencontraient le sol, les ordres qui continuaient de fuser en différentes langues... Comme si de rien n'était, comme si le monde autour d'eux ne venait pas de s'écrouler. Les souvenirs ne toléraient aucune frontière géographique ou temporelle. S'il peinait déjà à apprendre à vivre sans l'armée, son propre corps lui rappelait qu'il avait été un jour fait pour ça. Comme Marshall, comme tout les soldats qui tombaient au nom d'un pays qu'ils protégeaient. Son stress post-traumatique, infusé dans les tréfonds de sa mémoire, était aujourd'hui le seul vestige de son passif de militaire. S'il avait survécu à sa dernière mission, ses blessures étaient en train de le ronger de l'intérieur.

L'eau tiède sortie de nulle part se mélangeait aux larmes chargées en sel qui s'échappaient d'entre ses paupières, roulaient sur ses joues. Des larmes de lassitude, d'une fatigue qui était devenue extrême, d'un tunnel dont il ne voyait ni l'entrée ni la sortie. Juste le noir absolu. Le TSPT était en train de lui voler des moments de vie que Marshall n'avait pas eu la chance de connaître. Soulevant péniblement ses paupières, c'est un regard terni par les angoisses mais chargé de gratitude qu'il accorda à Charlie. Elle était comme l'arme qu'il tenait fermement dès qu'il mettait un pied en terrain ennemi, vitale. Je te promets. Je suis là. C'était justement des promesses qui l'avait mené là où il était, prostré dans une baignoire car incapable de fermer l'oeil, d'avancer. La promesse officielle de servir son pays, une promesse orale faite à Marshall aussi. Pourtant, la lire sur les lèvres de Charlie lui donnait envie de s'y accrocher plutôt que de continuer à sombrer. A s'enfoncer dans un passé qui prenait le pas sur son présent. Il referma les yeux alors que la main détrempée de Miles venait s'appuyer contre sa joue, s'embourbant quelque peu dans ses poils de barbe. Chacun des Coleman défilait sous ses paupières closes, du sourire emprunt de fierté de ses parents à celui, complice, de ses soeurs. Les bruits de pas d'Huxley et de Junon semblaient soudain résonner par dessus celui des chargeurs qui se vidaient. Lewis prit une profonde inspiration, grimaçant alors qu'il se combattait lui-même. Je sais, dit-il d'une voix éteinte, chagrinée. Reprendre le fil de sa vie, il le devait aussi pour Marshall. Ses muscles  crispés, comme prêts à se rompre, le faisaient souffrir. Il opina du chef, si discrètement qu'il n'était pas certain que Charlie s'en rende compte. S'accrocher, c'était ce qu'il tentait de faire - accueillant chaque geste tendre de Charlie comme sa propre sécurité civile.

Les mots de Charlie lui donnèrent la sensation d'avoir été la cible d'un shocker, un lent frisson courant le long de sa colonne. Avait-il seulement bien entendu ? Même sous l'eau, la bouche de Lewis lui sembla soudain sèche. L'ancien militaire tenta de répondre sans y parvenir, un souffle bloqué dans la gorge. Il l'aimait aussi, infiniment. Il les pensait ces mêmes mots mais ses derniers réflexes encore en place lui disaient qu'il ne pouvait pas les laisser filtrer maintenant. Pas comme ça. Je suis désolé, dit-il plutôt, dans ce qui ressemblait à un sanglot. Désolé pour l'inquiétude qu'il discernait maintenant dans ses yeux sombres, désolé de ne pas pouvoir être plus fort. Posée sur l'un de ses genoux, sa main endolorie glissa vers celle de Charlie pour la recouvrir, happant ses doigts entre les siens. Pour le futur, murmura t-il péniblement entre deux trombes d'eau tiède. Elle était ce qui le rattachait à un avenir plus serein. Ses lèvres s'entrouvrirent alors que, dans un éclair de lucidité, il tentait de contrôler sa respiration anarchique. Charlie pouvait-elle entendre son rythme cardiaque malgré la force de l'eau qui les innondait tous les deux ? Fixant l'image brouillée que formaient les lèvres mouvantes de Charlie, Lewis se forçait à ne plus la quitter des yeux.
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Le cœur de Charlie bat dans sa poitrine à un rythme trop rapide mais tout ce dont elle a besoin pour le moment c’est de concentrer sur Lewis. Elle est terrorisée à l’idée de le perdre, de le voir sombrer plus que ce qu’il ne l’a déjà fait. À quoi pense-t-il à cet instant ? L’idée qu’il ait envie d’abandonner fait imaginer à Charlie la pire des choses alors qu’elle ne veut plus s’imaginer sa vie sans lui. À ce moment-là, et tous les jours à vrai dire, elle se dit qu’elle serait prête à tout pour qu’il soit plus apaisé, qu’il puisse avancer sans ce poids qui lui pèse sur les épaules et qui parfois le ramène des années en arrière dans un monde complètement différent du leur. Que peut-elle vraiment pour l’aider à par lui faire comprendre à quel point sa famille à besoin de lui, à quel point elle a besoin de lui. La voix légèrement tremblante, caressant ses joues inondées par l’eau de la douche qui se mêle à ses larmes, elle tente de lui rappeler tous les gens qui l’aiment. Elle ne l’a jamais vu pleurer, et cela lui brise le cœur, lui donnant elle-même envie de pleurer à son tour. Elle pense à ses parents, à ses sœurs, à ses neveux et nièces et au vide qu’il laisserait si il ne faisait plus parti de leur monde. Mais elle pense aussi surtout à elle, et au fait qu’elle se refuse à imaginer un futur sans Lewis à ses côtés, surtout pas maintenant qu’ils se sont retrouvés.

Doucement, dans un murmure juste pour eux, Charlie lui avoue qu’elle l’aime, elle prononce ces mots qu’elle n’a jamais dits à personne. Elle a l’impression que son cœur va exploser mais elle ne l’a jamais ressenti aussi fort pour lui qu’en ce moment même. Elle a besoin qu’il se battes, qu’il garde la tête hors de l’eau, pour lui, pour elle, pour eux. Il s’excuse et elle secoue la tête, ses lèvres venant se déposer sur son front, tendrement. “Tu n’as pas à t’excuser, jamais.” Et surtout pas après toutes les fois où c’est lui qui a été là pour elle. Charlie sent les doigts de Lewis s’emmêler, s’accrocher, aux siens et elle pose son front contre le sien. “Pour notre futur.” Murmure-t-elle en réponse.

Cela prend de longues minutes, à vrai dire Charlie ignore combien de temps, avant que la respiration de Lewis ne redevienne normale et que ses sanglots ne cessent. Elle est restée avec lui tout ce temps, son front contre le sien, une main serrant la sienne et l’autre caressant la base de ses cheveux dans sa nuque. Lorsqu’elle le sent assez calme elle finit par se détacher doucement de lui et se redresse pour couper l’eau de la douche. Elle attrape une serviette et vient doucement l’enrouler autour du corps mouillé de Lewis avant de prendre sa main. “Viens. Tu devrais te sécher avant de tomber malade.” Lui dit-elle d’un ton aimant avant de sortir de la douche tout en l’entrainant avec elle. Tout en ignorant ses propres vêtements coller à sa peau, elle vient doucement retirer le tee-shirt de Lewis et vient attraper la serviette pour le sécher. Les gestes se font par instinct, parce qu’elle a besoin de le sentir auprès d’elle, mais aussi parce qu’elle a besoin de prendre soin de lui, comme il a pris soin d’elle tant de fois. “Je vais te chercher des habits secs ?” Demande-t-elle sa main venant à nouveau caresser sa joue avec toute la tendresse qu’elle a en elle, lui montrant ainsi à quel point elle l’aime.
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@Lewis Coleman + @Charlie Miles
tw : stress post-traumatique, décès, guerre

Mardi 14 mai 2024, 01h47

La sueur qui devait imprégner ses vêtements était balayée par l'eau qui continuait de rugir dans les tuyaux avant de finir sa course sur ses traits éteints et ses membres flageolants. Pour une fois au sens figuré, Lewis était entre deux feux. Il était happé par les souvenirs alors que Charlie tentait de le garder ancré dans une réalité qui était la sienne. Ce noir profond qu'il retrouvait sous ses paupières closes était la couleur même de l'impuissance prégnante qu'il ressentait encore deux ans plus tard, jusque dans le sang qui battait dans ses tempes. Marshall était au coeur même de la tachycardie qui l'avait pris depuis qu'il s'était assis. Le métal froid de la chaîne qui ne quittait jamais son cou, à présent si collée - presque fondue - contre sa peau, s'apparentait à tout le bouclier que les Coleman avait toujours représenté pour lui, une raison de se battre. Et la seconde était devant lui, partiellement masquée par un manteau de pluie. Il y avait un peu d'eux tous dans chaque respiration qu'il essayait de difficilement prendre, un peu d'eux aussi dans chaque mouvement qu'il tentait d'esquisser pour s'extirper de ses cauchemars. Les regards de ses camarades et supérieurs, lors de son rapatriement glissaient à présent sur lui alors qu'il sentait les lèvres humides de Charlie épouser son front. Si l'eau qui tombait en cascades n'était pas à l'origine de ses frissons, ce simple contact avec l'épiderme de Charlie suffit à en provoquer de nouveaux. L'ancien militaire plissa ses lèvres, s'accrochant à des images déclenchées par Charlie. Leur futur, la promesse de lendemains qu'il espérait un jour sans TSPT mais bel et bien avec elle.

Il perdit le fil du temps, se liquéfiant sous les caresses de Charlie et s'accrochant à sa main pour ne pas sombrer encore. Marshall était parti, l'armée avait failli dans son jugement ; cette même armée qui l'avait laissé libre de sortir de l'hôpital avec de douloureuses et dangereuses réminiscences. Pourquoi continuait-il de s'accrocher avec force à un uniforme qu'il ne porterait plus ? Une sensation de brûlure le saisit tandis que l'eau se tarissait, jusqu'à ne plus couler du tout. Le froid le recouvrait désormais comme un pardessus. Il aperçut Charlie sortir de la douche pour se saisir de la serviette posée sur la patère à proximité, la texture éponge finissant autour des épaules tremblantes de Lewis. La sollicitude, la proximité de Charlie faisait gonfler son coeur meurtri. Merci... Charlie, dit Lewis en relevant les yeux vers elle. Son torse abritait une explosion qui ne tenait plus rien de la guerre mais tout de l'amour qu'il lui portait. Il eut une pensée fugace pour les parents de Charlie et ses traits se rembrunirent... était-ce ainsi qu'elle s'occupait d'eux lorsqu'elle était enfant ? La soutenait-il vraiment comme il le souhaitait ou ajoutait-il un poids supplémentaires sur les épaules de Charlie ? Elles qui avaient déjà tant porté. Sorti péniblement de la douche, il souleva ses bras endoloris pour laisser Charlie lui retirer son haut de pyjama détrempé. Signe de la confiance infinie qu'il avait en elle. Il ne sentait plus que les frottements répétés de la serviette sur sa peau nue, il ne voyait plus que les yeux couleur bronze de Charlie. L'ancien militaire inspira et posa une main sur celle de Charlie, la retenant ainsi de poursuivre. Un geste auquel elle répondit en portant une main à sa joue. Tu as déjà tellement fait, dit-il d'une voix grave, digne d'une nuit entière sans sommeil. Un rictus de douleur s'invita brièvement sur ses traits alors qu'il tirait sur la serviette pour la prendre dans ses mains et la déposer sur les cheveux puis les épaules de Charlie, trempée jusqu'aux os. Et il en était la cause. De nouvelles excuses muettes se formaient déjà sur ses lèvres tandis qu'il détournait le regard, la laissant retirer son haut - bientôt remplacé par la serviette qu'elle noua à l'avant. Plus proche d'un drap de bain, la serviette de Miles était assez large pour recouvrir ses jambes jusqu'à ses genoux. Leurs deux bas de pyjamas continuaient cependant à goutter sur le sol de la salle de bains.

J'irai nous en chercher, s'il te plaît. Il avait besoin de retrouver un semblant de normalité, de quitter ce costume de blessé au combat. Lewis savait que chaque geste lui coûterait, son corps hébergeant soudainement une foule de muscles douloureux. Est-ce que... je peux ? demanda t-il à Charlie, lui indiquant qu'il allait se changer. Complètement. Même épuisé, il pensait à la prévenir, la laisser choisir de se retourner si elle préférait. Au prix d'un effort supplémentaire, il ouvrit l'une des portes du meuble de salle de bains pour en extirper une nouvelle serviette et fit glisser son pantalon jusqu'à ses chevilles. Sa musculature n'était que la couverture, songea t-il en croisant son reflet nu dans le miroir embué. Il avait encore tellement de travail, autre que physique, à faire sur lui. Lewis avait mis son pantalon à reposer sur le rebord de la baignoire et seule une serviette blanche enserrait désormais sa taille. Lewis s'avança vers Charlie, la grandeur de caractère de Miles compensant largement les centimètres qu'ils avaient d'écart alors qu'il baissait la tête vers elle. Merci, souffla t-il contre ses lèvres entrouvertes. D'être restée. D'être toi, Charlie. Les gouttes qui perlaient encore sur les cils et les joues de Charlie lui rappelaient ce qu'elle avait fait, enduré pour lui. Il savait avoir une chance inouïe de l'avoir à ses côtés. Sur tous ses muscles endoloris, seul celui présent dans sa cage thoracique semblait plus léger.
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Charlie a peur. Pas pour elle, elle va bien, même mieux qu’elle n’est jamais allée, mais pour Lewis. Cet homme qui a toujours un sourire sur le visage, toujours un mot bienveillant pour elle et complètement vulnérable et détruit devant elle. Son cœur se brise pour lui alors qu’elle aimerait pouvoir claquer des doigts et absorbé toute la douleur qu’elle voit sur son visage. Elle sait depuis un moment qu’il souffre de stresse post traumatique, elle l’a même déjà aidé à traverser une crise de panique, mais elle ne l’a jamais vu ainsi. Lui qui est toujours si imposant, si fort, elle a l’impression qu’il est minuscule, là en face d’elle et tout ce qu’elle veut faire c’est l’enveloppée de ses bras et l’aider à oublier tout ce qu’il se passe dans sa tête. Le cœur palpitant elle fait donc de son mieux pour le rassurer, tentant de trouver les mots tout en caressant sa peau froide. Elle se fiche de l’eau qui tombe sur elle, la trempant de manière inconfortable à travers son pyjama. Tout ce qui lui importe c’est Lewis. Il faut cependant un long moment, même si Charlie ignore vraiment combien de temps, avant que la respiration de Lewis ne redevienne à peu près normale. Elle finit alors par couper l’eau au-dessus d’eux et vient déposer un baiser sur son front avant de l’entraîner hors de la douche en attrapant une serviette pour le brun en face d’elle. C’est à elle de prendre soin de lui. Doucement, elle vient lui retirer son tee-shirt avant de venir l’envelopper dans une serviette et, sans hésiter, elle le sèche avec des gestes tendres. La main de Lewis vient se poser sur elle, arrêtant son geste alors que son regard trouve le sien. À quoi pense-t-il ? Se demande-t-elle. Elle secoue doucement la tête à ses paroles et lui offre un sourire tendre, aimant. “Et je ferais bien plus si je le pouvais.” Répond-elle simplement parce qu’elle irait décrocher la lune si Lewis lui demandait. Lewis se saisit alors de la serviette pour venir l’enrouler autour de ses épaules à elle et elle lit dans ses yeux une culpabilité qu’elle n’a jamais vu auparavant. “Hey…” Dit-elle doucement, sa main revenant une nouvelle fois trouver la joue de Lewis pour la caresser tendrement. “Je vais bien. Tout ça, ce n’est pas ta faute, d’accord ?”

Charlie lui propose alors d’aller chercher des habits secs, pour lui, mais aussi pour elle en réalité, mais avant qu’elle ne puisse quitter la salle de bain il la retient demandant la permission de le faire. Il a l’air si vulnérable, si… Brisé et ça lui fait mal de le voir ainsi. Lui qui s’est battu pour elle, qui a toujours été si parfait avec elle. “Bien sûr. Je reste là.” Elle lui offre un sourire tendre, un sourire nouveau qu’elle ne lui a jamais offert auparavant mais qui lui montre à quel point elle l’aime, à quel point elle a besoin de lui. Elle le laisse se déshabiller, essayant de ne pas prêter attention au fait que c’est la première fois qu’elle le voit en simple boxer et elle se tourne afin d’elle aussi retirer son haut. Lewis l’a déjà vu presque torse-nu, mais elle préfère le faire ainsi. Elle s’enroule dans la serviette qui, grâce à sa petite taille, lui tomber jusqu’aux genoux avant que Lewis ne vienne vers elle. “Je ne vais nulle part. Je suis là et je serais toujours là. Aussi longtemps que tu en as besoin.” Doucement, elle se hisse sur la pointe des pieds et vient délicatement déposer ses lèvres sur les siennes, juste quelques secondes.

Lewis disparaît dans la chambre et lorsqu’il revient, changé et sec, et avec des vêtements pour elle, elle s’habille rapidement en gardant la serviette autour d’elle. Il a l’air épuisé, vidé et une fois habillé, elle vient prendre la serviette de ses mains pour les étendrent. “Va te poser dans le canapé, je m’en occupe.” Elle lui adresse un sourire et remet rapidement les choses en places dans la salle de bain avant de venir vers le salon. “Je vais nous faire du thé, ça te fera du bien. Est-ce que tu as besoin d’autre chose ?” Demande-t-elle en allant vers la cuisine. Elle sait parfaitement qu’aucun d’eux ne pourra dormir à présent, alors autant faire quelque chose d’autre.
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@Lewis Coleman + @Charlie Miles
tw : stress post-traumatique, décès, guerre

Mardi 14 mai 2024, 01h47

Au même titre que bon nombre d'autres zones de guerre, le désert sahélien était un terreau plus que fertile pour la violence. Déguisée, indétectable au départ, elle s'était chevillée à Lewis avant qu'il n'embarque pour un vol retour direction Boston. Et à ne pas consulter, il lui avait permis de se faire une place dans ses journées autant que dans ses nuits. Courbaturé comme au retour d'une opération de plusieurs mois, c'est aux mots de Charlie qu'il s'accrochait maintenant. A une douceur qui était à l'opposé de ces cauchemars. Et je ferais bien plus si je le pouvais. Les muscles de l'ancien militaire, déjà sollicités, se contractèrent un peu plus alors que la culpabilité revenait à la charge. Je ne te demanderais jamais ça, Charlie, souffla Lewis, trouvant dans les pupilles de Charlie une partie de la force qui lui manquait. Se rendait-elle compte que, même sans en être une, Charlie agissait comme une femme de militaire ? Elle n'aurait pas dû avoir à l'appuyer de la sorte, le protéger et Lewis aurait aimé croire que ce n'était pas sa faute ; mieux, en être convaincu. Il avait pourtant failli à prendre ses responsabilités en comptant sur le temps plutôt que la thérapie pour que les symptômes s'estompent. Coleman aurait voulu confier à Charlie qu'elle n'aurait plus à veiller sur lui à l'avenir mais ses lèvres, scellées et imprégnées d'un goût de sel, ne laissèrent rien filtrer. Parce que même si la décision d'entamer des démarches pour être suivi avait fait son chemin depuis ses échanges avec Jamie, il savait que les angoisses ne battraient pas en retraite si facilement. Et que Charlie serait aux premières loges pour le voir dans cet état dans les semaines à venir. Parce que le TSPT lui donnait l'impression d'être diminué, il l'avait gardé au secret de son appartement pendant des mois. Les regards de ses anciens camarades de l'US Army avaient déjà changé et il avait mis du temps à se faire à l'idée qu'ils ne feraient que se durcir après avoir composé le numéro d'urgence destiné aux soldats comme lui. Guéris seulement d'apparence. Une décision qu'il se devait néanmoins de prendre.

Merci, dit-il d'une voix enrouée alors qu'elle concédait à le laisser prendre une décision, même minime. Celle de faire un pas hors de la pièce qui avait abrité sa dernière crise, de recouvrir ses angoisses avec des affaires propres. Il enserra bientôt la taille de Charlie d'un bras, la serviette nouée de Miles appuyant sur son torse sec. Encore secoué, Lewis était pourtant conscient de leurs jambes nues qui se frôlaient. Je ne suis pas certain que ce délai expire un jour, confia t-il avec un sourire qui tentait de se frayer un chemin sur ses lèvres, ses mains se posant de part et d'autre du visage encore humide de Charlie. Presque grippés d'avoir autant tremblés, ses pouces naviguèrent tout de même sur les joues de Miles. Les lèvres de Miles sur les siennes lui donnèrent l'occasion de respirer autrement qu'à travers un filet d'eau, de respirer vraiment.

Le regard fatigué de Lewis se perdit sur l'heure affichée sur le radio réveil ; il devrait être debout et opérationnel dans un peu plus de trois heures. Des minutes de sommeil qu'il était certain de ne pas pouvoir récupérer, même s'il essayait. Coleman ouvrit les portes hautes de l'armoire de la chambre, ses pupilles claires se posant sur un T-shirt et un jean. Il œuvra de la même manière du côté de Charlie, trouvant le nécessaire dans la valise qu'elle préférait encore emmener lorsqu'elle venait chez lui. Lewis n'opposa aucune résistance lorsque, après lui avoir apporté des vêtements de rechange, elle lui suggéra de l'attendre dans le canapé. D'accord... oui, dit-il en hochant la tête, encore ailleurs. Rien d'autre que toi, Charlie. Viens, dit-il en la suivant du regard alors qu'elle s'asseyait contre lui, dans ses bras. Le bruit de la bouilloire résonnait en arrière-plan sans qu'il ne réveille Bucky, toujours endormi dans son panier. Merci, pour tout. Se penchant vers elle, Lewis laissa les stries de ses lèvres s'imprimer sur sa tempe droite et ses doigts se perdre dans les cheveux bruns de Charlie. ça fait deux ans, aujourd'hui, dit-il à voix haute, brisant le silence. Deux ans que j'ai été rapatrié et deux ans que Marshall est parti... C'était aussi sinon plus dur l'année dernière.


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Bien sûr que Lewis ne lui demande rien, il ne lui a jamais rien demandé et pourtant Charlie ferait absolument tout en un battement de cœur sans même hésité. Si elle pouvait faire plus et faire disparaître sa douleur instantanément elle l’aurait fait. Elle serait là pour le tenir, pour caresser son dos et l’aider à se relever quand il serait prêt. “Tu n’as pas à me demander quoi que ce soit, Lew…” Dit-elle doucement. Si lui est là pour elle, à chaque fois, elle compte bien être tout autant là pour lui. Plus le temps passe avec Lewis et plus elle se dit qu’elle veut être avec lui, sans cesse, pour les bons moments mais aussi pour les mauvais. Elle veut qu’il puisse s’ouvrir à elle et qu’elle fasse de même. Elle ne veut plus qu’il ait de secret ou de non-dits entre eux, elle veut qu’ils puissent se faire confiance les yeux fermés. Charlie se ferait même à l’idée de cuisiner pour Lewis après une longue journée, ou de se réveiller à ses côtés de lui tous les matins. Dès qu’elle n’est pas avec lui, il lui manque, terriblement. Elle pense à lui, sans cesse, et rien ne changera cela dans un futur proche ou lointain. Lewis l’a sauvé de plus d’une manière et pour cela elle l’aime, mais le fait qu’il ne la repousse pas dans ce moment de vulnérabilité, qu’il se repose sur elle, ne fait qu’accroître tout ce qu’elle ressent déjà pour lui. Si elle avait vécu des choses qui ont laissé des séquelles sans que cela soit sa faute, il en est exactement de même pour Lewis. Il a certes choisi de rejoindre l’armée, mais il n’a pas choisi de perdre son meilleur ami, de vivre avec des souvenirs qui le hanteront sûrement toujours.

L’idée de passer sa vie avec lui et loin d’être aussi effrayante que cela a pu l’être au début. Charlie a eu du mal à accepter ses sentiments pour Lewis, elle a mis du temps à se dire que c’était réel et pourtant maintenant qu’elle est avec lui, elle réalise que c’est la meilleure chose qui lui soit arrivée et tant que Lewis voudra d’elle, alors elle serait là. Elle se fond contre le torse du brun alors que ses bras entourent son corps simplement couvert d’une serviette, une proximité nouvelle qui ne déplaît pas du tout à Charlie. “Tant mieux alors. Parce que moi non plus je vais nulle part.” Murmure-t-elle tendrement avant que les lèvres de Lewis ne se posent sur les siennes et qu’elle y goûte le reste salé de ses larmes.

Une fois change dans un pantalon de jogging et un tee-shirt chaud et secs, Charlie se fraye un chemin vers la cuisine pour aller allumer la bouilloire. Un thé leur ferait du bien à tous les deux. Lorsque Lewis lui demande de revenir le joindre sur le canapé, elle ne se fait pas prier et elle vient se blottir contre lui. Elle ferme les yeux et secoue doucement la tête. “Tu n’as pas à me remercier.” Parce que je ferais absolument tout pour toi, a-t-elle envie d’ajouter, mais au lieu de cela, elle vient simplement serrer sa main dans la sienne, entremêlant leurs doigts. Le brun mentionne alors ce que Charlie suspect en mentionnant la mort de Marshall, de son meilleur ami, celui qui avait été à ses côtés depuis tant d’années et elle sent son cœur se serrer dans sa poitrine pour son petit ami. “Je suis désolée Lew…” Dit-elle doucement avant de se tourner un peu afin de lui faire un peu mieux face, restant dans ses bras. Elle vient caresser sa joue tendrement. “J’imagine pas à quel point ça doit être dur. Mais tu n’es pas seul pour traverser tout ca. Je suis là.” Charlie vient déposer son front contre le sien avant de répéter les mots déjà prononcés quelques minutes plus tôt. “Je ne vais nulle part. Jamais.” Elle dépose un léger baiser sur ses lèvres.
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