TG - MARATHON DE BOSTON

Tu n'as jamais été un sportif dans l'âme, Landon, en vrai, tu étais plutôt dans le genre intello le nez toujours plongé dans ses bouquins. Seulement, depuis que tu t'étais mis en tête de devenir pompier volontaire, tu avais commencé à t'entraîner plus régulièrement, ne serait-ce que pour pouvoir être apte à passer les épreuves physiques. Tu avais réussi à intégrer cette nouvelle routine à ton quotidien déjà chargé, avec plus ou moins de succès puisque tu avais connu des périodes de pause plus ou moins longues. Aujourd'hui, tu voulais te challenger un peu en te mesurant à un des marathons les plus célèbres du monde. C'était con de vivre à Boston depuis plusieurs années et de ne pas y participer une seule fois, et cette année, tu t'étais mis en tête de repousser tes limites, sortir de tes sentiers battus. Cela avait commencé par faire un saut en parachute à Miami, pendant le spring break.  @Nicola Rockefeller se tenait non loin de toi sur la ligne de départ, et quelque part, ça te rassurait de voir un visage familier parmi cette foule de personnes que tu ne reconnaissais pas. Quand le départ fut donné, tu suivis la vague de participants, sans trop savoir dans quoi tu t'embarquais mais tu y allais la fleur au fusil, tout de même concentré sur ton objectif.

09 km / 43 km

A force d’être dans ta bulle, tu t’envoles dépassant de nombreuses personnes sur ton chemin. C’est comme si tu avais mangé du lion, mais il ne faudrait pas que tu te brûles les ailes et que tu termines épuisé plus que jamais avec plus aucune force dans les jambes. Enfin, tu ne t’en rends pas vraiment compte, tu as arrêté de réfléchir, tu suis ton rythme, musique dans les oreilles ne regardant rien d’autre que droit devant toi, surveillant parfois ta fréquence cardiaque sur ta montre. Le tout c’est de ne pas se mettre la pression et de seulement s’amuser. Oui, s’amuser et rien d’autre. Enfin, tu n’es pas certaine de vraiment t’amuser mais plus en baver. Evite de tomber, ça serait pas mal.

IN
07 km / 43 km

Positionné au départ de cette nouvelle édition du marathon de Boston, tu te retrouves aux côtés de @Levy Fowler. Pas certains que vous vous suivez bien longtemps, mais ce n'est pas grave. Petite tape dans son dos, tu viens lui faire un clin d'oeil alors que la musique se lance dans tes oreilles et que ton regard vient se fixer sur cet espace qui vient indiquer le départ de la course. On se retrouvera à l'arrivée mon pote pense tu très fortement, avant de venir entamer les premiers mètres de la course au milieu de cette foule qui s'empresse également de dépasser la ligne de départ.

Tu ne t'en sortais pas trop mal pour le moment, en fait ça aurait pu être pire. Tu avançais à petites foulées, sans trop forcer pour tenir le plus longtemps possible, parce qu'il n'était pas question d'être rapide mais endurant. Tu n'avais aucune idée de la distance parcourue, tu avais du mal à quantifier les distances à vue d'œil alors tu te contentais d'avancer, dépassant plusieurs personnes, t'efforçant de contrôler ta respiration comme on te l'avait appris lors de tes entraînements. Tout est dans le mental, tu te répétais comme un mantra, comme pour te motiver alors que tes baskets heurtaient le bitume à chaque pas. Dans ta bulle, tu avalais les kilomètres, tu n'entendais plus la foule venue vous encourager aujourd'hui. Tu t'étais coupé du monde.

Ce sont les frustrations - en tous genres - qui ont guidé ma décision. Celle de prendre part au marathon de Boston. Et laisser mon camarade du comité gérer avec les bénévoles... Je ne doute pas qu'il saura me le reprocher une fois la ligne d'arrivée passée. Même si pour être vraiment sincère, je ne suis pas sûre de parvenir à le terminer. Sportive oui... mais pas à l'excès. Néanmoins, j'ai besoin de me défouler, de mettre mes émotions de côté, tout comme mes deux identités. Aujourd'hui, je ne suis qu'une fille parmi tant d'autres personnes prêtes à courir et à ne rien vouloir penser.

Et je me fais patiente pour entendre retentir la sonnerie qui déclenchera le départ de la plus vieille course du monde. Cela dit de deux doigts et d'un mouvement habile, je rattache correctement mes cheveux, et quand les corps s'activent après ladite alarme, le mien le fait aussi, dans un mimétisme quasiment parfait. J'inspire avec lenteur, appréhendant quat aux prochaines heures...