Look what you made me do
C'est peut-être le verre de trop qu'il avale Lyssandre, peut-être le verre qu'il n'aurait pas dû boire, celui qui fait déborder le vase. Un débordement imperceptible, qui opère dans son corps sans même qu'il en prenne conscience. Il a tellement bu ces derniers jours, tellement fumé pour oublier qu’il n’est plus vraiment apte à identifier quand il perd pied. Mais c’est la dernière soirée du spring break, sa dernière soirée avant de rentrer à Boston, de retrouver son quotidien et de replonger dans tout ce qu’il s’efforce d’oublier. Florian en haut de la liste, mais pas que. Il veut oublier la pression que représente Harvard, il veut oublier qu’une conversation loin d’être plaisante l’attend avec ses adelphes et son père. Il veut oublier que la ville tente de lui faire du mal, plus encore que Paris. Il veut oublier. Ce qu’il a bien commencé à faire quand il rejoint une fille sur la piste de danse du bar, l’embrasse à pleine bouche sans se préoccuper de tous ces gens qui les entourent. Une grave erreur. Il s’est à peine décollé de la belle qu’il sent qu’on le tire en arrière, que plusieurs hommes lui font face sans qu’il comprenne réellement pourquoi. Et quand bien même il aurait compris qu’il s’agissait d’un petit ami jaloux, il lui aurait dit Lyssandre, que tout cela ne servait à rien, parce que l’amour est un mensonge. Au lieu de ça, il provoque un peu plus, tente d’embrasser l’homme, affirmant qu’il est jaloux que Lyssandre ait choisi sa copine plutôt que lui. Un choix discutable mais surtout, une provocation stupide qui a pour effet de l’envoyer valser quelques mètres plus loin. Pour une dernière soirée tranquille, on repasserait.
(Lyssandre Wayne)