how can your forget me?

how can you forget me?

J'étais partie en ville pour quelques minutes histoire d'acheter mon café cubain. J'y étais accro' et il n'était pas disponible à Harvard. La serveuse me dévisageait du regard comme si j'étais une extraterrestre. Je savais bien que mon physique était assez particulier, notamment mes dents et ma bouche. Les personnes qui ne me connaissaient pas et qui ne m'avaient jamais vu étaient toujours un peu étonnés. Je m'en fichais totalement. Je voulais juste mon café rapidement. J'avais cours juste après, un cours de théâtre. Je me précipitais donc vers le campus après avoir eu ce que je voulais, ingurgitant ainsi ma boisson pour arriver à l'heure. Après deux heures de cours, qui ont été assez fatiguant, on avait eu droit à un exercice sur l'expression de la colère. J'ai donc dû user de mon énergie pour pouvoir le réussir. Je sortais ensuite de mon cours passant par le grand hall pour arriver aux dortoirs. Je fus surprise de voir en chemin pour monter les grands escaliers, un jeune homme en fauteuil roulant qui essayait de monter. Je décidais donc de redescendre pour l'aider. Je restais figée un moment en me rendant compte qu'il s'agissait de Noa. « Tu.. Noa? C'est toi? » Les yeux écarquillés, j'avais beaucoup de mal à réaliser qu'il s'agissait bien de lui. « tu veux que je t'aide à monter? »

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

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Aujourd’hui était l’un des premiers jours que je passais à l’université depuis le jour tragique de l’attentat qui m’avait condamné à plusieurs semaines d’hospitalisation et plusieurs mois en centre de convalescence. J’avais dans ce centre appris toutes les choses qu’on pouvait apprendre quand on a entre 1 et 2 ans : marcher, manger seul, parler. Bref, des choses élémentaires car j’avais perdu la mémoire et l’usage de mes jambes suite à l’attentat à la bombe. Même si j’arrivais désormais à marcher je ne pouvais rester que quelques minutes debout et vu comme l’université était grande il fallait absolument un fauteuil pour me déplacer. J’avais pris mes livres sur mes genoux pour ne pas m’encombrer d’un sac et je diriger tant mieux que mal mon fauteuil avec mes deux mains…C’est alors qu’une jeune femme arriva dans mon champ de vision. Contrairement à certains de mes camarades elle voulait m’aider, c’était bien gentil à elle. Seulement elle m’appela Noa, Noa, cela ne me disait rien, le seul prénom qui m’était venu en tête depuis mon accident c’était Maël. Je lui répondis alors gentiment : « Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre, mon prénom c’est Maël… ». Je lui montrais la gourmette que j’avais au poignet comme preuve que ce que je disais était bien réel, je lui demandais ensuite avec un léger sourire : « Il faudrait chercher la clé de l’ascenseur auprès du secrétariat… ». Je réfléchis ensuite à sa dernière réplique, si elle pensait connaitre mon prénom peut être qu’elle m’avait déjà vu ici, je lui demandais alors : « On se connaissait avant ? ». Elle me prendrait certainement pour un fou à demander ce genre de question mais tout indice sur ma vie d’avant pouvait m’aider à y voir plus clair alors je n’allais rien laisser passé.

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Il me regardait bizarrement lorsque j'avais évoqué son nom et m'expliqua ensuite qu'il s'appelait Maël et non Noa. Me montrant après, comme preuve, une gourmette avec son nom dessus. Je restais là, un peu figée, arquant un sourcil, me demandant si je n'avais pas effectivement fait erreur, mais plus je le regardais et plus j'était sûre que c'était lui. Aucun doute. Est ce qu'il essayait simplement de faire comme s'il ne me connaissait pas? Je savais bien que je l'avais blessé, mais j'avais toujours espoir qu'il me pardonne.. Il m'adressait ensuite un léger sourire me conseillant d'aller prendre les clés du secrétariat. Toujours figée, j'essayais de comprendre un peu cette situation, s'il faisait juste semblant pour que je le laisse tranquille, eh bien il le faisait extrêmement bien. Il me demanda ensuite si on se connaissait avant. Il semblait tout à fait honnête dans ses propos. « Je .. euh » Je passais une main sur mes cheveux, tentant de comprendre ce qui se passait. « attends moi deux minutes. » Je suis ensuite vite partie au secrétariat prendre les clés de l’ascenseur, je suis revenue aussitôt. « Noa.. est ce que tu le fais exprès? Je sais bien que tu m'en veux beaucoup, mais pas au point de faire comme si on ne se connaissait pas.. » Je commençais d'ailleurs à me sentir assez émue, toutes ces émotions négatives que j'avais ressenti lors de sa disparition venaient de refaire surface. Il était là, bien vivant, et j'avais toujours du mal à le réaliser. « je..je suis vraiment.. contente que tu sois en vie. » Mes paupières se chauffaient légèrement et je sentais une larme couler. Une larme que je séchais aussitôt bien entendu. Je n'avais pas pour habitude de pleurer en public.

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J’avais beau réfléchir au visage de cette fille, je ne voyais pas qui elle pouvait être. De toute façon j’avais beau chercher dans mes souvenirs, je n’en avais aucun, il m’était impossible de savoir qui elle était. Pourtant elle semblait bien me connaitre comme si nous étions proches, la seule chose que j’avais retenue pour l’instant c’est qu’elle allait m’aider à franchir cet obstacle qu’était les escaliers pour me rendre à mon prochain cours. Elle revint quelques secondes avec la clé et un sourire s’afficha sur mon visage, elle avait l’air gentil. Elle me demandait ensuite si je faisais exprès de ne pas la connaitre, non, bien au contraire, j’aurais voulu me rappeler mais apparemment elle m’avait fait du mal. Tout cela semblait vraiment dramatique vu comme elle en parlait. J’écarquillais les yeux, j’étais quelqu’un de bien, je n’ignorerais pas une personne de cette manière, je lui répondis donc : « Je suis désolée mais j’ai perdu la mémoire depuis un attentat à la bombe, je ne me rappelle pas de vous, je suis sincère… ». La jeune femme se mit ensuite à pleurer, ça me mettait terriblement mal à l’aise, comment pouvait-elle pleurer pour moi ? Je ne méritais pas ces larmes j’en étais certain. Je rapprochais alors avec difficulté mon fauteuil pour prendre sa main : « Heu…Calmes-toi, tu n’as plus à pleurer, je suis un peu amoché mais je vais bien, c’est vrai… ». J’essayais de la réconforter mais elle était toujours une inconnue à mes yeux et ce n’était pas facile de réconforter quelqu’un qu’on ne connait pas. Je lui dis ensuite : « Je m’appelle Maël, et toi, quel est ton nom ? ». J’étais mal à l’aise de lui demander ça mais bon, autant faire connaissance.

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Toutes ces émotions que j'avais enfoui depuis des semaines maintenant venaient de resurgir. Je venais donc tout simplement de craquer en public. Heureusement que c'était discret. J'avais déjà pleuré plusieurs fois toute seule dans ma chambre, parce que je n'avais eu aucune nouvelle de lui depuis l'attentat. J'étais persuadée qu'il était mort, qu'il s'en était pas sorti tout comme mon ex quelques années auparavant, mais j'avais eu beaucoup de mal à l'accepter. Le voir ainsi, me rendait alors heureuse, peut-être que cette malédiction n'allait plus être présente. Il semblait si gentil, si différent à cet instant, même son regard l'était, il se sentait mal de me faire pleurer. Il m'annonçait ensuite qu'il avait perdu la mémoire depuis le bombardement. Je restais bouche bée, tout s'expliquait. Ces événements me semblaient tout de même si surréel, mais je n'étais pas surprise au fond il arrivait toujours quelque chose aux garçons avec qui j'étais. Il prit ma main, se rapprochant de moi. Je le laissais faire tout en souriant. Je séchais ensuite mes larmes, gardant mon sourire lorsqu'il demandait mon prénom. « Je m'appelle kaytane. » Je me baissais aussitôt pour être à sa hauteur, le contemplant un instant, un sourire faible et assez nostalgique aux lèvres. « mais je suis sûre que tu es Noa. J'ai des preuves moi aussi. » Je sortais mon téléphone de ma poche, j'ouvris après les photos de nous deux, que j'avais toujours gardé dans mon cellulaire, pour les montrer au jeune homme. « Quelques photos de nous deux avant l'attentat, il y'en a beaucoup. » Je les avais gardé, parce qu'il m'arrivait de les voir assez souvent, je me sentais tellement coupable pour ce que j'avais fais. Il ne méritait pas ce qu'il lui arrivait.

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J’étais touché par la jeune femme, même si je ne me rappelais pas d’elle, le fait qu’elle soit émue me touchait beaucoup et j’aurais voulu faire quelque chose pour elle. Mais je me sentais complètement impuissant, comme il y a quelques semaines quand je m’étais réveillais dans ce lit à ne plus pouvoir me servir de mes jambes. La vie ne m’avait pas gâté mais j’avais la possibilité de vivre de nouveau alors je n’allais pas m’en priver. Lorsque la jeune femme me dit son prénom je me contente d’hocher la tête en lui disant : « Enchanté…Enfin je ne sais pas si ce sont les mots appropriés mais…ravie de te revoir ! ». Ce que je venais de dire je ne le pensais qu’à moitié, je voulais juste faire une formule de politesse car elle avait l’air gentille comme ça. Je regardais par la suite les photos de son téléphone, oui, c’est sûr qu’on aurait dit moi mais depuis mon réveil j’étais persuadé de m’appeler Maël. Ma gourmette était la seule preuve de mon identité, je n’avais aucun papier sur moi. Je lui répondis donc : « C’est vrai qu’on avait l’air proche mais c’était peut être un surnom que tu me donnais, car je m’appelle Maël ». L’avantage c’est que je n’étais pas du tout têtue et je pouvais lui tenir tête jusqu’au lendemain si personne ne m’arrêtait. En fait non, je pouvais changer d’avis rapidement dans la vie de tout les jours mais ce prénom, c’était tout ce qui me restait alors je me rattachais à lui. Je lui demandais ensuite, relevant son visage vers le sien : « On avait quel genre de relation ? Que c’est-il passé ? ». Oui, j’étais curieux, je voulais tout savoir puisque cette fille semblait bien me connaitre.

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Il semblait un peu perdu, je scrutais chaque petite parcelle de son visage. C'était bien Noa, à moins qu'il ne m'ait menti pour son prénom? Mais impossible, nous avions passé presque une année ensemble, j'avais eu l'occasion de voir sa carte d'identité plusieurs fois, et puis il ne me mentait pas j'en étais sûre. Cette nouvelle m'avait tellement chamboulée. Je me suis retrouvée déchirée à cet instant, à la fois tellement heureuse de voir qu'il allait bien, qu'il ne lui était rien arrivé, enfin à part le fait qu'il soit dans un fauteuil roulant, mais je m'en fichais. Et le fait qu'il ne se rappelle de rien, pas de moi, même pas de son prénom. Persuadé de s'appeler Maël, comme il venait d'avancer, je ne pouvais le contredire d'avantage, ça n'allait servir à rien. C'était un peu comme si Noa était mort finalement.. Il me demandait ensuite quelle relation on avait. Je me sentais tout d'un coup mal à l'aise, je ne savais pas vraiment quoi répondre. Peut-être était-ce mieux qu'il ait oublié? Cela signifiait qu'il avait aussi oublié que je l'avais trompé? Je mettais quelques mèches de mes cheveux derrière mon oreille, un peu gênée. « C'était mon petit ami.. enfin mon ex, on s'était séparé. Je n'ai plus eu de ses nouvelles depuis l'attentat. Je sais que tu vas le nier, mais je suis à 100% sûre que c'est toi. Tu ne te souviens vraiment de rien? » Je ressentais une énorme frustration face à cette situation. Je ne voulais tout de même pas lui mettre la pression ou qu'il me prenne pour une folle. « je ne veux pas te forcer à t'en souvenir. Je vais même t'appeler Maël si c'est ce que tu souhaites. J'aimerais bien qu'on garde contact, on pourrait aller à la cafétéria ou au jardin, si tu as un peu de temps? »

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Je regardais ces photos, je voulais bien croire que c’était moi mais de là à ce qu’elle m’appelle par un autre prénom que Maël, ce n’était vraiment pas gagné. Cette fille semblait vraiment déterminée à m’appeler Noa, sauf que ce nouveau prénom m’angoissait un peu, Maël c’était la seule chose à laquelle je m’étais raccroché durant tout mon temps d’hospitalisation et aussi le temps que j’avais passé en centre de convalescence. Je repris alors : « Je ne nie pas, non, je pense que c’est moi sur les photos, enfin ça peut l’être…mais non, désolé je ne me souviens vraiment de rien du tout. Tu sais, c’est vraiment pénible de se réveiller…sans savoir qui ont est, être comme une page blanche à 22 ans, c’est juste horrible… ». Si la jeune femme pourrait m’aider j’accepter volontiers son aide, après tout elle semblait en savoir davantage que moi sur ma propre vie, elle m’avait confié être mon ex petite amie. J’étais curieux, je voulais en savoir plus : « Pourquoi on a rompu ? J’ai fait quelque chose de mal ou alors c’était toi ? ». C’est vrai qu’elle était plutôt jolie, elle était bien faite et c’était peut être pas si étonnant qu’elle soit mon ancienne petite amie. Je lui fis un sourire avant de lui répondre, gentiment : « Je préfère que tu m’appelles Maël pour l’instant ! Et j’accepte ta proposition avec grand plaisir, laisse moi te payer un café… ». Je manœuvrais alors pour me diriger vers le jardin où un étudiant travaillait ici pour payer certainement sa scolarité. Je m’installais alors à une table attendant que Kaytane prenne place en face de moi avant de lui dire en riant : « L’avantage c’est qu’on a pas besoin de chaise…On libère des places pour les valides ! ».

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Je ne pouvais nier le fait que ça ne devait pas être évident de se réveiller un jour, sans aucun souvenir, sans même savoir qui on est. Seulement c'était aussi dur de voir son ex, quelqu'un de très important à mes yeux, j'avais même espoir qu'il me pardonne ma tromperie, ne se souvenant même pas de qui j'étais. Un peu comme si une partie de ma vie venait de disparaître, parce que ces souvenirs je les partageais avec Noa, et il n'était plus vraiment présent. Je hochais légèrement ma tête, pour compatir, l'écoutant attentivement. Il me demandait ensuite la raison de notre rupture, ses questions me mettaient décidément très mal à l'aise. Il décidait de partir au jardin, je le suivais tranquillement prenant place juste en face de lui. Un léger sourire aux lèvres. « il faut toujours voir le choses du bon côté. Tu as bien raison! » Il fallait maintenant que je revienne à la question qu'il m'avait posé. « en fait je.. je t'ai.. enfin je l'ai trompé. » Je baissais ma tête, un peu honteuse. « mais je m'en suis énormément voulu, je cherchais à me faire pardonner et c'est là que cet attentat est survenu. Il a disparu. » Je soupirais, repensant à tous ces événements. « ça a été vraiment difficile.. » Je grimaçais légèrement, avant de reprendre. « Sinon, je..je suis la première à t'appeler Noa? »

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J’avais utilisé l’humour pour dédramatiser la situation, bien souvent j’avais fait ça, même au court de mon hospitalisation. Au départ les choses avaient été difficiles et je m’étais plutôt renfermé mais j’avais finit par comprendre que faire rire les gens pouvait plus nous apporter que faire en permanence la tronche. Je lui répondis alors : « J’essaie, oui, j’essaie ! ». J’ouvris grand la bouche quand elle m’annonçait qu’elle m’avait trompée, franchement si j’avais eu un souvenir d’elle je pense qu’il aurait été plutôt négatif. La trahison, c’est quelque chose que je ne supportais pas du tout ! J’étais surpris de cet aveux, elle avait l’air tellement gentille, j’étais surpris, je lui demandais alors : « Tu m’as trompé ! Mais pourquoi tu as fait ça ? ». J’avais peut être fait quelque chose de mal de mon côté mais je pensais être un petit ami plus que correct quand j’étais en couple, enfin je me voyais pas comme vraiment méchant même avant. Elle me disait que c’était dur mais j’avais une pointe d’amertume envers elle maintenant qu’elle m’avait tout avoué, je lui répondis alors plutôt sèchement : « Je ne vois pas en quoi c’était dur, si tu m’as trompé c’est surement que tu ne tenais pas vraiment à moi ! De toute façon je ne pouvais prévenir personne, j’étais coincée, je ne savais pas qui j’étais et je ne pouvais pas me déplacer ! ». J’étais devenue maintenant nettement moins sympathique, je ne pouvais pas faire semblant, une tromperie, c’était un truc qui me faisait mal, même si j’en avais aucun souvenir. Elle me demandait ensuite si elle était la première à m’appeler Noa, j’acquiesçais de la tête : « Non, tu es une des premières personnes qui semble me reconnaitre ici ! ». C’est vrai que c’était l’une des premières fois que je revenais ici, c’était d’ailleurs difficile comme journée. J’essayais de gommer la colère que j’avais contre elle en en rassemblant quelques informations, toujours à propos de nous deux : « On se connait depuis longtemps ? ».

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