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with @Wendy Witter and @Wade Bailey
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12.02.2024 Mike Pastries - City Center

Tout commence à prendre plus ou moins forme et si cela fait plus d'un an qu'il travaille sur ce projet, Wade ne peut s'empêcher de se dire que les minutes ont filé à une vitesse affolante. Il se rappelle très précisément le moment où il a décidé de faire de cette idée un projet sérieux et de toutes les heures de travail qu'il a accumulé pour être certain de présenter quelque chose de solide mais Wade sait aussi pertinemment qu'il n'a aucun diplôme, que ce soit en business ou en pâtisserie. Dans ces deux domaines, il est autodidacte et si dans la pâtisserie, il est assez facile de se rendre compte si l'on part dans la mauvaise direction (les gâteaux seront simplement mauvais), c'est plus compliqué sur le reste. Après maintes hésitations, Wade a décidé que la meilleure façon de confronter son plan était de faire appel à quelqu'un qui devrait investir en lui, en son idée mais qui aurait la connaissance, a minima, du business. Il pourrait bien sûr se tourner vers une banque et obtenir un prêt - l'argent que son père a laissé sur son compte en banque (même si Wade considère qu'il est surtout là pour les enfants) et la maison sont des garanties suffisantes pour rassurer un banquier, mais cela ne lui dira rien sur la viabilité de son projet. Wade veut quelqu'un qui soit prêt à le challenger. Cela signifie qu'il n'aura pas entièrement son mot à dire sur la direction que ce projet d'ouvrir sa propre pâtisserie prendra, mais il sait aussi que cela pourra être pour le meilleur. La personne qu'il a en tête est sans aucun doute à dix mille lieues de s'imaginer qu'il puisse faire appel à elle mais elle est sans aucun doute la personne la plus honnête qu'il connaisse - et la plus déterminée à ne jamais échouer.  Alors quand il aperçoit Wendy Witter traverser la porte du Mike Pastries, il retourne rapidement dans son bureau, chercher ce qu'on appelle communément un business plan et attends qu'elle soit servie, de l'autre côté du comptoir. "Wendy, tu as une minute ?" demande-t-il, souhaitant tout de même vérifier de quelle humeur elle est avant de se jeter à l'eau.

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Wade est légèrement surpris de la façon dont Wendy s’adresse à lui, mais pour une fois, c’est en positif. Il s’attendait à pire et le fait qu’elle blague sur le fait qu’il puisse lui faire une demande officielle de Saint-Valentin montre qu’elle n’est pas dans les pires des dispositions… Et Wade est prêt à s’en contenter car Wendy ne sera jamais dans les meilleures dispositions quand il s’agit de lui, il en a parfaitement conscience. “Oui, je sais j’ai loupé l’échéance…” plaisante-t-il, d’un air exagérément désespéré. “Mais j’ai prévu quelque chose de grandiose pour 2025, il faut juste espérer que tu n’auras pas trouver un Valentin permanent d’ici là. Prépare-toi à tes paillettes, une déclaration en public et évidemment… une chorégraphie pour célébrer le tout.” conclut-il, enthousiaste. Il espère que cela aura moins le mérite de faire sourire Wendy et secoue doucement la tête devant sa réaction. “J’ai un business plan à te proposer pour l’ouverture d’une pâtisserie. Avant que tu dises que tu n’es pas intéressée et que ce n’est pas ce que tu fais, on sait tous les deux parce que c’est justement parce que ce n’est pas ce que tu fais, que c’est intéressant. Il faut diversifier ses biens, ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier si tu préfères, et c’est exactement ce que ça te permettrait de faire. Sans compter que l’alimentaire est l’un des domaines les plus profitables depuis toujours et dont les gens auront toujours besoin.” Wade explique rapidement mais clairement sans point de vue, en oubliant de respirer entre deux mots mais il sait que Wendy peut être très sincère quand elle dit qu’elle a quarante-cinq secondes à lui accorder, comme elle peut décider de les envoyer voler si le projet l’intéresse. Wade n’a pas la prétention de penser qu’elle puisse se décider aussi rapidement sur ce qu’il lui propose mais il a pu dire tout ce qu’il avait à lui dire et ensuite… le temps fera son affaire. Ou alors il trouvera quelqu’un d’autre - ou commencera avec moins que ce qu’il aurait préféré. Mais Wade est déterminé à voir ce projet se réaliser, peu importe le temps que ça prendra.

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C’est en voyant qu’elle ne l’empêche pas de parler à la seconde où il ouvre la bouche que Wade se dit qu’il n’a pas choisi le pire jour pour lui parler de sa proposition. Il ne sait pas si c’est le meilleur jour pour cela mais il connaît assez bien Wendy, du peu qu’ils se cotoient, qu’il n’y aurait peut-être pas de meilleur jour pour cela. Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres quand elle parle de diamant, et il sait très bien pourquoi elle le fait. “C’est surfait les diamants, c’est comme les roses. Tu auras une paquerette et une bague en plastique… mais ça, ça sera uniquement pour la demande en mariage, attention !” réplique-t-il sans se démonter une seconde.
Il débite ensuite son discours, aussi clairement que possible dans le peu de temps qu’elle lui accorde. Si Wendy était quelqu’un de normalement constitué, il n’aurait sans doute pas à s’inquiéter de parler pendant deux minutes au lieu d’une mais elle est capable de littéralement tourner les talons une fois que la soixantième seconde aura frapper. Quand on y réfléchit, elle est encore pire que tous ces juges dans les émissions de télé-réalité, où des gens ayant en tête un business doivent convaincre en cinq minutes. C’est bien loin de la réalité d’un business et ce n’est pas le fait de discuter cinq minutes avec quelqu’un qui permet de savoir ce qu’il a dans le crâne ni même ce qu’il a dans le ventre pour son business. Il doit avoir été convainquant cependant parce que Wendy lui dit indirectement qu’elle est intéressée. “Comme si tu avais besoin de qui que ce soit pour te l’offrir.” Il lui fait un clin d’oeil, n’osant pas jusqu’à aller dire que si tout se déroule pour le mieux, il aura peut-être bientôt les moyens de lui offrir. En réalité, il n’a pas forcément pour ambition de devenir millionaire avec ce projet, de lancer une chaîne du style “Wade’s pastries” ou quelque chose du genre, mais Wade veut avoir quelque chose à lui, où il sera libre de faire ce qu’il veut - et de satisfaire le plus grand nombre. “Je t’ai pas fait un expoé avec des images et des couleurs mais t’as tout ce qu’il faut dedans. Du délai pour être rentable, à la proposition de menu et aux coûts nécessaires au lancement.” Et tout le reste : la description du projet, ce qu’il veut vendre, comment, et des noms potentiels.

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Il y a quelque chose, dans le regard de Wendy, qui souligne à Wade que tout n’est peut-être pas perdu d’avance. Et rien que ça déjà, c’est une victoire. Il a tout à fait conscience que plusieurs personnes de son entourage seraient prêtes à l’aider et lui font confiance mais Wade n’a que trop conscience que l’argent complique les relations, toutes, quelles qu’elles soient et préfère donc éviter de voir des amitiés (ou des relations déjà compliquées) partir en fumée pour un projet dont il n’a aucune certitude qu’il verra le jour, ou qu’il aura du succès. C’est d’ailleurs là tout le problème de vouloir se lancer dans son propre business, c’est qu’on a beau se préparer parfaitement, on ne sait jamais réellement ce que cela va donner. Cela dépend de tellement de facteurs extérieurs et si on a un certain moyen de les prévoir, les contrôler est parfaitement impossible. Il suffit de réfléchir à une catastrophe naturelle, typiquement. C’est quelque chose d’imprévisible lorsque l’on lance un business, mais pourtant, si cela intervient pile au moment où on se lance… cela peut tout faire perdre.
Un léger sourire vient éclairer le visage de Wade lorsqu’il voit que Wendy penche la tête. Il a gagné son intérêt et s’il a tout à fait conscience qu’elle est assez folle pour changer d’avis dans les trois prochaines minutes, ça ne lui fait pas peur. Wade y va par étape, et il pourra passer par d’autres moyens pour se faire financer si cela est vraiment nécessaire. Mais quand une opportunité se trouve devant lui, il est toujours du genre à la saisir, même si elle porte le nom de Wendy Witter. “Quelle générosité.” répond-il, avec amusement. Wade ne va pas commencer à se taire parce qu’il lui demande quelque chose. Dans cette histoire, l’idée être des partenaires. Wendy a peut être de l’argent à apporter dans tout ça, mais Wade a l’idée, le menu et la compétence. Elle ne pourrait pas le faire sans lui - ou sans quelqu’un d’autre, il en a bien conscience. “Pas ici, là-bas.” désigne-t-il, en lui faisant signe. “On entend tout de cette table, quand on est de l’autre côté du comptoir.” lui révèle-t-il, sachant pertinemment qu’elle s’assit à cette même table assez régulièrement - du moins, les fois où elle a le temps de s'asseoir. “Parce que tu es franche et exigeante et que j’ai besoin de quelqu’un comme ça pour savoir si ça tient la route et ce qu’il faut modifier. Tu as une flopée d’experts à tes côtés et je n’ai aucun doute que tu n’exiges que le meilleur. Lancer un business est quelque chose d’aléatoire, mais on a plus de chances que cela fonctionne si on étudie toutes les données et limite les risques. C’est mon but.”

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Le problème avec Wendy est de trouver comment lui donner assez pour qu’elle s’intéresse mais pas lui donner trop. Si la partie est gagnée d’avance, elle ne s’intéressera pas mais elle a besoin d’être intriguée. Wade se trompe peut-être sur elle mais il voit principalement quelqu’un qui s’emmerde profondément dans la vie et a besoin de distraction. C’est sans aucun doute comme ça qu’elle voit son projet, et c’est peut être même pour ça qu’elle lui demande si c’est son rêve. Les gens sont des distractions et elle se dit sûrement qu’elle adore avoir le rêve de quelqu’un entre ses mains, mais la réalité est un tant soit peu différente. Ce n’est pas son rêve; le rêve de sa vie était d’avoir une carrière dans le cinéma, et cela restera toujours son rêve, même s’il l’a mis de côté. Cette pâtisserie, c’est un projet. Un beau projet, quelque chose qui lui donne envie mais de là à le qualifier de rêve… Wade ne va pas jusque là. La question qu’il se pose toutefois est : doit-il être honnête avec Wendy et lui dire ou doit-il lui faire croire que c’est un rêve, quelque chose qu’il serait prêt à tout ? Il opte pour le fait de botter en touche : “Qu’est-ce que ça change que ce le soit ou non ?” Il sait très bien où elle peut vouloir en venir : “Tu te doutes bien que je me suis pas chier à préparer tout ça si ce n’était pas quelque chose que je prends au sérieux.” Tant au sérieux qu’il n’a été voir aucun de ses proches pour se faire financer le lendemain de départ. Wade veut que ce soit son projet de bout en bout, et s’il a conscience qu’il lui faut aussi des investisseurs, il ne souhaite pas mélanger des amitiés (et plus si affinités) et argent. “Si ce que tu as besoin d’entendre, c’est que c’est important pour moi et que je compte tout donner pour que ça marche, sache que c’est le cas, Wendy. C’est important pour moi et je compte tout donner pour que ça marche.”