SHAKE IT OUT
Vendredi soir... D’une œillade je balaie l’intérieur de la chambre. J’ai du mal à la reconnaître comme la mienne. Peut-être parce que je n’y passe pas assez de temps, que je préfère l’intimité de mon loft, que je suis plus à l’aise seule avec moi-même plutôt qu’entourée d’une bande d’étudiants. Pourtant, je vois bien certaines de mes affaires qui traînent ici et là. Comme pour prouver que malgré mes absences, je désire marquer mon appartenance.
Et peut-être que c’est ça, qui me convainc d’autant plus de ma décision, pour deux mille vingt-quatre, ma plus grosse résolution. Quitter cette maison pour de bon. Ca fait plusieurs jours que j’y pense, que je l’envisage, que je me dis qu’il est temps, que j’ai passé l’âge des enfantillages. Après tout, je suis dans le monde des adultes depuis un bon moment maintenant, et dans moins de quatre mois, je serais diplômée et je pourrais mettre Harvard derrière moi. Partir, ça me semble logique.
Mon entourage n’en finit pas d’avancer, non pas que je prenne exemple sur eux, mais c’est une vérité. J’exècre l’idée de stagner, et la Pfo me fait cet effet. Je ne suis même pas nostalgique à l’envisager, je n’ai aucun foutu attachement à cet endroit, alors je commence à rassembler les quelques parts de moi. Quand je pose les mains sur une paire de Louboutin, ma colocataire fait son entrée, elle aussi, je ne l’ai pas assez croisé pour la regretter. Faut pas m’en tenir rigueur, dans les relations d’amitié, je ne suis pas franchement douée, on ne regrette personne lorsqu’on est au sommet. « Tu les veux ? » que je lui propose, lui montrant les escarpins, un dernier don avant de signer la fin.
MADE BY @ICE AND FIRE.
(Wendy Witter)