Can you fix the broken? ₪ FEAVER

can you fix the broken?

Après cette pseudo déclaration au parc, j’avais dis à Charlie que j’avais un truc à lui montrer. Ou plutôt, à lui faire écouter. En effet, avec toutes ces semaines sans lui parler, j’avais trouvé l’inspiration d’écrire à nouveau… Et pas que des paroles, j’avais enfin réussi à pondre une nouvelle chanson et, croyez moi, ce n’était pas rien. J’avais coulé mon année parce que je n’étais plus capable de faire quoi que ce soit et que je n’avais même plus la volonté d’aller en cours alors que là, j’avais réussi à écrire un truc entier. Je tenais à le partager avec lui d’abord et personne d’autre parce que, ou du moins j’en avais l’impression, il serait le seul à comprendre totalement ce que je voulais dire. Alors nous étions là, devant la porte de ma chambre alors que je me battais avec la serrure pour nous laisser entrer. Lorsqu’elle céda finalement, je laissai mon ami passer d’abord et fermai derrière moi, verrouillant systématiquement la porte. Je retirai mollement mes chaussures et allai dans le coin de ma chambre chercher ma guitare qui m’attendait toujours sagement sur son support. « Bon alors, t’écoute et tu commentes ensuite okay? » J’avais pas envie d’être interrompu. Surtout que je risquais de me défiler s’il m’arrêtait en plein milieu.

Charlie & Castiel 3.2

can you fix the broken?

Nous y étions enfin arrivé. Nous étions devant la porte de sa chambre. Chambre où je n'avais pas remis les pieds depuis notre dernière « dispute », celle qui m'avait brisé le coeur et celle qui m'avait fait croire que jamais plus je ne pourrais le revoir ou lui reparler. C'était assez étrange d'y remettre les pieds maintenant. Enfin, je pense que nous nous y habituerons tous les deux. Il déverrouilla enfin la porte et il me fit entrer en premier. J'allai m'asseoir au bout de son lit, attendant qu'il vienne me rejoindre. Il empoigna sa guitare et vint finalement à mes côtés. J'étais un peu stressé, là. C'était la première fois depuis des mois et des mois que j'allais l'entendre jouer et je dois admettre que ça me manquait terriblement. Il m'avait manqué tout court alors c'est assez simple de comprendre comment je me sens alors que là, je suis tout près. Si près que je pourrais l'embrasser... « Bon alors, t’écoute et tu commentes ensuite okay? » Je fis oui de la tête, signe que j'étais prêt à l'entendre et que je l'écouterais jusqu'à la dernière note.

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Il hocha la tête et j’inspirai un bon coup avant de passer les doigts sur les cordes de ma guitare qui grincèrent légèrement. J’avalai difficilement ma salive et me raclai un peu la gorge avant de finalement me lever rapidement pour aller me prendre une bouteille d’eau dans le mini réfrigérateur près de mon lit. Okay. Ça suffit, cesse de reporter le moment, c’est inutile! Les premiers accords sonnèrent plutôt bien et ça me calma légèrement. Pas suffisamment cependant pour que j’ai de l’assurance dès les premières paroles. « Can you hear the silence? Can you see the dark? Can you fix the broken? Can you feel… Can you feel my heart? » Okay… finalement ça n’allait pas si mal… « Can you help the hopeless? Well I’m begging on my knees. Can you save my bastard soul? Will you wait for me? » Je lui jetai un regard en coin. Seigneur… C’était beaucoup plus difficile que je le croyais. Pourtant, je ne m’arrêtai pas. « I'm sorry brothers, so sorry lover. Forgive me father, I love you mother. Can you hear the silence? Can you see the dark? Can you fix the broken? Can you feel my heart? … Can you feel my heart? » Les yeux fermés, je jouais maintenant presque sans m’en rendre compte. « I'm scared to get close and I hate being alone. I long for that feeling to not feel at all. The higher I get, the lower I'll sink I can't drown my demons, they know how to swim… » Je répétai trois fois cette partie avant de passer à la finale. « Can you hear the silence? Can you see the dark? Can you fix the broken? Can you feel, can you feel my heart? » Les dernières notes flottaient encore dans l’air lorsque j’ouvris les yeux pour le regarder sans rien ajouter. Je crois que j’en avais suffisamment dit…

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Je voyais bien qu'il était nerveux de faire ça; de chanter devant moi. Pourtant, il l'avait fait de nombreuses fois avant cet après-midi. Sans doute qu'aujourd'hui, c'était différent. Sans doute que c'était quelque chose de plus intime, de plus personnel ? Je voyais bien qu'il allait avoir du mal à commencer. Il se leva pour aller chercher une bouteille d'eau et revint presque dans la seconde. Je resta quand même assis près de lui, très calme et surtout très patient. Peu importe le temps que ça prendrait, je serai là pour lui - et pour l'écouter -. Il commença néanmoins à gratter sa guitare et, chanta quelques lignes. C'était beau. Ce qu'il disait était beau. Beau et vrai. Ça me faisait penser à lui, à nous. Et bizarrement, j'aimais bien penser que cela pourrait être notre chanson. Je vus qu'il ferma les yeux pour mieux se concentrer et c'est à ce moment précis que j'eus vraiment l'impression de retrouver le Castiel datant, celui que j'aimais tant. Celui qui était l'un de mes meilleurs potes, le mec ouvert d'esprit avec qui je pouvais tout faire... Là, aujourd'hui, pendant qu'il jouait, j'avais l'impression de faire un saut dans le passé. Sauf que nous étions beaucoup plus près maintenant que nous avions pu l'être dans le passé. Ce qui est quand même surprenant vue qu'avant aujourd'hui, nous avions mis des jours et des jours avant de se reparler... Il termina la chanson en laissant l'air danser avec la dernière note. C'était magnifique. Tout simplement. La chanson, la guitare, la voix... Lui, tout simplement. Il était magnifique. J'en étais tout ému, aussi quétaine que cela puisse paraître. « Cas... » finis-je par dire, doucement. Je n'avais pas envie de briser ce moment en parlant trop brusquement, mais j'avais quand même envie qu'il sache ce que j'en pense. Je m'avança donc près de lui et l'embrassa aux commissures des lèvres, tout doucement. Je ne voulais rien brusquer, mais après avoir entendu une chanson pareil, ça donne quand même espoir... Je me recula pour reprendre ma position de départ et, toujours le regard posé sur lui, je finis par ajouter « T'es magnifique. »

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« Cas... » Sa voix vint briser le silence et je le fixai en buvant lentement de l’eau. Refermant ma bouteille, j’avalais tout doucement de peur de m’étouffer et continuai de le regarder sans rien dire. Qu’est-ce que je pouvais dire de toute manière? J’avais déjà étalé suffisamment mes sentiments aujourd’hui, non? Quoi qu’il en soit, j’étais content d’avoir eu le courage de lui faire entendre cette chanson. Et mieux encore, d’avoir eu le courage de la jouer et de la chanter…. J’avais l’impression qu’avec un peu de chance, je pourrais revenir en arrière et retrouver celui que j’étais jadis. Enfin, on verrait bien. Charlie s’approcha de moi et je fermai les yeux alors qu’il m’embrassait à la commissure des lèvres. Je gardai les yeux fermés un petit moment avant de les ouvrir et de le regarder. Il me regardait aussi, semblait heureux, serein. Tout le contraire de la dernière fois qu’il avait mit les pieds ici. Tant mieux d’ailleurs… « T'es magnifique. » Je ne pu réprimer un sourire en coin. Malheureusement, j’étais incapable de lui renvoyer le compliment, mais j’étais tout de même content qu’il me dise un truc pareil. Je baissai la tête et regardai ma guitare avant de la poser au sol, appuyé contre mon lit. Je balançai ma bouteille d’eau sur le matelas, laquelle rebondit plus loin et je me tournai vers Chuck, le prenant par le col de son tee-shirt pour l’attirer vers moi. J’avais perdu mon sourire et j’étais sérieux comme un pape, mais mes lèvres se posèrent sur les siennes et je l’embrassai pour vrai cette fois.

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C'est vrai qu'il était magnifique, tout simplement. Il avait sa propre beauté, son charme bien à lui. Et c'est ça qui me faisait chaviré davantage, maintenant que je pouvais me laisser aller à tous ces sentiments. Avant, je n'avais jamais porté une réelle attention à tous ces détails qui s'affichaient devant moi, mais maintenant qu'il avait ouvert la porte à une toute nouvelle relation, je me permettait un peu plus de liberté quant à le reluquer. Il m'avait enlevé à James. Ça signifiait donc, à mes yeux, que je pourrais prendre tout le temps nécessaire pour le connaître par coeur, dans chaque recoins. Je pris une légère inspiration, un mince sourire toujours collé aux lèvres. Je l'avais complimenté sur les paroles de sa chanson et sur la guitare acoustique qui sonnait merveilleusement bien simplement en lui disant qu'il était magnifique. C'est tout ce que je trouvais à dire pour décrire toutes les émotions qu'il avait fait monter en moi en chantant ces quelques lignes. Je ne m'attendais pas à une réponse de sa part. Je sais que les compliments, ce n'est pas son truc. Je n'espérais pas trop, quoi que... Il finit par m'empoigner par le col et m'approcher de lui. Ces gestes furent accompagnés d'un silence radical et qui pourtant ne faisait pas mal. Il plaqua alors ses lèvres contre les miennes et, encore une fois, les frissons me parcoururent le long de l'échine jusqu'à aller se loger dans le creux de mon cou. C'est fou à quel point ses lèvres pouvaient me faire frissonner à ce point. Et ce qui me rendait fier dans tout ça c'est qu'on était complètement à jeun. - du moins, dans mon cas - Nous n'étions pas dans un bar miteux, dans une ruelle... Nous étions là, tous les deux. Et nous partagions ce moment. Nous le partagions parce que nous le voulions. Tous les deux.

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Embrassé un mec de ma volonté propre alors que je n’avais pris ni alcool ni drogue dure était difficile à croire. J’avais peine à me faire à l’idée même après tout ce que j’étais arrivé à lui avouer. C’était contre nature, pas normal du tout et surtout, pas moi. J’avais toujours aimé les femmes pourquoi est-ce que ce serait différent aujourd’hui? Je tentai de refouler toutes ces pensées, il était inutile d’essayer de me convaincre après tout ça, je le savais bien, j’étais attiré par les gars. Non, pas tout à fait. J’étais attiré par Charlie, voilà tout. Mes lèvres quittèrent les siennes et je posai mon front contre le sien, haletant. Qu’étais-je supposé dire maintenant? Pire, qu’étais-je supposé faire!? Il m’avait assuré que nous pouvions prendre notre temps et, embrasser quelqu’un n’avait jamais rien signifié de plus qu’une attirance commune, n’est-ce pas? Alors rien ne disait que, par ce baiser, nous étions…. Ensemble. Pas vrai? Putin. J’avais du mal à me concentrer et je sentais mes mains trembler. Le stress? Le manque… Un mélange explosif des deux à coup sûr. Je reculai et le regardai quelques secondes avant de me lever du lit pour me diriger vers ma commode. Je soulevai quelques paires de bas et trouvai finalement ce que je cherchais. J’hésitai quelques secondes. Qu’allait-il en penser? Est-ce qu’il voudrait m’en empêcher? Je me retournai vers Chuck qui me regardait faire, un point d’interrogation sur le visage. Je me mordis l’intérieur de la joue et avalai rapidement le comprimé.

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Il prolongea le baiser un bref instant avant de s'arrêter finalement. Il posa son front contre le mien et se contact avec sa peau me fit à nouveau frissonner. Toutefois, cela ne dura que quelques secondes. Son mutisme me prouvait que quelque chose clochait, mais je préféra ne rien dire. Je ne voulais pas parler trop vite et ainsi briser le moment de silence qu'il lui était nécessaire pour réfléchir. Je le fus finalement se lever et se diriger vers sa commode. Une partie de moi espérait qu'il était parti chercher un objet quelconque - une feuille, un stylo, une photo, son ordinateur, bref n'importe quoi -. Au lieu de ça, je le vus, de mes propres yeux, attraper un comprimé de je-ne-sais-quelle drogue et l'avaler d'un mouvement déterminé. Je roula les yeux en laissant un soupir à peine audible s'échapper. Je ne lui en voulait pas de prendre de la drogue, mais... J'espérais qu'un jour il pourrait au moins être capable de ne pas en prendre en ma présence. Ça cachait quoi, tout ça ? Le fait qu'il en prenne en ce moment me faisait sentir coupable... Peut-être qu'il agissait contre son gré en m'ayant amené à sa chambre ? Peut-être qu'au fond, il avait absolument besoin d'être complètement défoncé pour être capable de m'embrasser ? Alors, ça reviendrait presque à dire qu'il se force pour le faire ou alors qu'il n'en a pas vraiment envie ? C'est comme quand on prend du syrop pour la toux et qu'on se bouche le nez en même temps. On fait ça parce qu'on se dit que ça goûtera moins mauvais... C'est peut-être la même chose pour Cas ? Peut-être en prend-t-il pour que le fait de m'embrasser soit moins pénible ? Je m'étira le plus que je pouvais pour venir l'attraper par la taille et le tira vers moi, le forçant ainsi à venir se rasseoir près de moi. « T'as vraiment besoin d'ça pour être avec moi ? » finis-je par demander, même si d'un sens la question était un peu idiote... J'avais moi-même dit qu'on prendrait tout notre temps s'il le fallait, mais le fait qu'il se drogue en étant avec moi, là, je dois admettre que ça m'angoissait quelque peu. Je plongea mon regard dans le sien et on pouvait parfaitement y deviner une pointe de tristesse. J'étais déçu, surtout...

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Un soupir de soulagement quitta mes lèvres. Je savais que ce manque était en grande partie mental puisque je cessai de trembler dès le cachet avalé. Je tournai ensuite la tête vers Charlie qui semblait très déçu. À quoi s’attendait-il? Il s’étira pour m’attraper par la taille et me tira vers le lit où je m’assis en le regardant droit dans les yeux. Je pouvais clairement y lire de la tristesse, mais pourquoi se faisait-il mal ainsi? « T'as vraiment besoin d'ça pour être avec moi ? » Je secouai la tête, soupirant doucement. « Ça n’a rien à voir avec toi Chuck… » Qu’est-ce qu’il s’imaginait? Que parce qu’on s’était embrassé, j’allais tout arrêter? Il n’avait rien d’un remède contre les mauvaises habitudes malheureusement. Il ne comblerait pas le manque de substance dans mon sang et je doutais même qu’il réussisse à me faire baisser ma consommation. Non, définitivement, tout ça n’avait rien à voir avec lui. « J’en ai besoin, c’est tout. Si tu commences à le prendre personnelle, on n’est pas sorti de l’auberge mon gars. » Je me renfrognais petit à petit. J’avais pas du tout envie qu’il me prenne la tête avec ça.

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Je pris une grande inspiration avant de gentiment poser mon regard au ciel - au plafond, plutôt - Je n'osais rien dire d'autre pour le moment; je ne voulais pas faire tout foiré. J'avais un certain don pour ça. Les choses qui tournent mal en ma présence sont nombreuses et j'essaie, oui j'essaie, de me contrôler. « J’en ai besoin, c’est tout. Si tu commences à le prendre personnelle, on n’est pas sorti de l’auberge mon gars. » finit-il par dire, faisant allusion à ma précédente remarque. Je me tus un instant, essayant de trouver les bons mots. Après un long moment d'hésitation, je me releva enfin et me plaça en position assise, au bout de son lit. Il était près de moi, comme tout à l'heure. « Nah, c'est pas ça que je voulais dire... » finis-je par avouer, platement. Étais-je vraiment pour lui dire que je m'inquiétais pour lui ? Pour sa santé ? Et ça, ce n'était pas nouveau. Bien avant qu'on se revoit au Lord Hobo, j'avais souvent des pensées pour lui, me demandant toujours s'il allait bien, ce qu'il faisait et s'il allait s'en sortir... J'ai toujours été ce genre de mec, celui qui se souci des autres et ce, à distance. « J'veux pas qui t'arrive quoi que ce soit avec ces trucs, Cas. C'est tout. Ça a pas rapport à moi, à toi ou à " nous " » ajoutais-je alors, comme pour lui faire comprendre qu'au fond, je ne le jugeais pas. Je ne faisais que m'inquiéter pour lui; il y a là une très grande différence.

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