Carry me with you || (Florissandre)

 
” Je sais Flo…” Il sait qu’il peut se reposer sur lui, qu’il peut lui faire confiance. Il n’a cessé d’évoluer le blond, depuis leur rupture, pour le mieux, et il est conscient de ces changements Lyssandre. Si pendant un temps, il avait douté de l’investissement du blond dans leur relation, ou de l’énergie qu’il était capable de dégager pour faire en sorte que leur relation fonctionne, il ne se posait plus ce genre de question désormais. Il plaçait sa confiance envers le blond comme il la plaçait en sa famille, aveuglément, inconditionnellement, malgré quelques épisodes tempétueux. ” … Mais je suis pas très bon dans le lâcher prise… “ Euphémisme pour dire qu’il ne sait pas comment faire, qu’il ne sait pas partager les poids qui l’incombent sans avoir le sentiment d'entraîner tout le monde vers le fond. Pour preuve, son petit-ami n’était pas le seul auquel il pouvait s’adresser pour trouver une solution au problème avant qu’il ne prenne une telle ampleur. Ses adelphes étaient là, son père aussi, et bon nombre de ses amis se seraient sûrement démenés pour l’aider à trouver une solution s’il avait pris la peine de mentionner le problème au lieu de le garder pour lui-même. Comme quoi, toutes les leçons de communications qu’il a données à Flo au fil des mois, lui aussi les assimile encore. Alors il l'entend, la frustration du blond à ce sujet, n’arrive pas lui en vouloir de lui faire la leçon et de lui rappeler que ce qui s’applique à l’un, s’applique également à l’autre.

Il ferme les yeux un instant, Lyssandre, venant trouver un peu de réconfort contre la main de Florian tout en l’écoutant. Il reconnecte alors les morceaux de la soirée, ceux qui sont encore obscurs, ceux qui expliquent comment il est passé du Hubba Hubba à l'hôpital. Il se souvient vaguement du client, de leur discussion, du choc, et puis du noir. Il n’a même pas conscience du temps qu’il a passé dans les vapes, il ne sait pas combien de temps Florian est resté sans nouvelles de sa part avant d’apprendre les événements de la soirée. Et il doute que dans son téléphone ne se trouvent pas uniquement des messages charmants d’une nuit sans réponse, se souvenant parfaitement de ce qu’il a lui-même dit la dernière fois qu’il s’est retrouvé à la place du blond. ” T’en avais envoyé beaucoup ? C’est grave si je les lis pas ? “ Il se demande s’il en aura l’énergie alors qu’il baille, revenant se blottir contre Florian. Ses paupières tombent malgré lui, le regard se fait à nouveau vaseux quand il rouvre les yeux. ” Tu vas devoir repartir ? Ou tu peux rester avec moi ? “ Il se demande s’il sera encore là, quand il se réveillera à nouveau, quand il ouvrira les yeux. Il aimerait les garder ouverts, mais il sent bien qu’il ne pourra plus lutter très longtemps contre la fatigue qui l'assaille.  

 
Il sait qu’il peut compter sur Florian, Lyssandre, ce n’est pas le problème. Le problème, c’est ce naturel dans lequel le lâcher prise n’est pas une option. Il ne sait pas le faire, et s’il se croit capable de gérer une situation par lui-même, alors il le fera. C’est exactement ce qu’il s’est passé. Il avait dessiné une solution dans son esprit, une solution qu’il avait jugé viable, oubliant un bon nombre de facteurs dans l’équation, qui finalement, l’avaient conduit ici. Se confier, demander de l’aide à un proche, c’est quelque chose qu’il ne savait pas faire, et il en apprenait durement la leçon. Tout son corps le fait souffrir, comme s’il était passé sous un rouleau compresseur, rendant le moindre mouvement douloureux pour le moment. Les conséquences du choc avec le sol. Mais il se repose contre Florian, pas de la façon dont il aurait voulu, mais de la façon dont il peut encore le faire actuellement. Trop tard pour éviter son hospitalisation mais pas trop tard pour lui montrer qu’il est sincèrement désolé pour l’inquiétude qu’il a provoqué chez son petit-ami.

La tête toujours posé contre son épaule, il devine que Florian a dû le spam de message en n’obtenant aucune réponse, et il ne peut que comprendre Lyssandre. Il a fait pareil, il y a plusieurs semaines de ça, quand le blond ne lui avait pas donné de nouvelles le temps d’une nuit. Alors sans même les voir, il sait Lyssandre, quel type de messages il a dû recevoir tout au long de la nuit. Des messages d’inquiétude, mais aussi de colère. Les montagnes russes émotionnelles. « Désolé d’avoir écourté votre soirée. » Il ne s’y fait toujours pas, à cette relation entre son petit-ami et le drogué, mais il doit l’accepter. Et même si ça lui déplaisait, il n’aurait pas laissé le Martinez dans l’inquiétude du silence pour cela. « J’aime pas ça, mais je t’aurais pas ignoré toute la nuit pour. » Il précise, parce qu’il se dit que la situation pourrait se représenter. Pas de se surmener au point de finir à l'hôpital, mais que Florian passe une soirée en compagnie d’Ange, énervant le Wayne, qui pour autant n’arriverait pas à l’ignorer. Le blond devrait pourtant le savoir, que le brun en est incapable. « Mh, t’as sûrement raison. » Il n’a pas trop envie de penser à son état Lyssandre, à la liste des blessures qui ont été relevées, et à combien de temps certaines vont mettre avant de disparaître. Pour le moment, il voulait dormir et le soutien de sa moitié. Il ne sait pas quelle heure il est Lyssandre, désorienté depuis cette nuit, et il ne sait pas s’il va encore pouvoir profiter longtemps de la présence du blond à ses côtés. Il l’espère, alors que ses yeux se ferment malgré lui, en proie au sommeil. Il se blottit un peu plus contre le blond, les sens déjà embrouillés. « Si tu peux… reste… » Il ne sait pas quand il se réveillera Lyssandre, surement pas avant plusieurs heures, mais il espérait, qu’à ce moment là, sa moitié serait toujours à ses côtés, près de lui.