Carry me with you
L’esprit un encore embrumé, il a reprit conscience il y a peu Lyssandre, tentant de reconnecter au mieux les morceaux. Il se souvient de la boutique, le client, la peinture, et puis plus rien. Le noir. Et le blanc. Et encore le noir, avant d’avoir rouvert les yeux, la rétine agressé par une lumière blanche, bien trop puissante. A moins que ce ne soit les murs d’un blanc trop immaculé qui renforçait l’agressivité de la lumière. A son réveil, deux silhouettes dans la pièce qu’il reconnait sans difficultés, malgré des sens encore peu avisés. Ses frères sont là, visiblement soulagés de le voir reprendre conscience. Un soulagement qu’il imagine sans mal, s’il avait dû être à leurs places. Calmement, il les questionne. Il ne comprend pas ce qu’il s’est passé, il ne se souvient pas de ce qu’il s’est passé. Et eux n’en savent pas plus. Ils leurs faut attendre la visite du médecin pour obtenir des réponses, fournies par un témoin. Le client de la boutique. Il se souvient alors Lyssandre, qu’il cherchait de la peinture dans la réserve quand il est tombé, suite à un malaise. Un malaise causé par la fatigue, la déshydration et la malnutrition. Un environnement rude pour son corps qu’il a malmené, sans vraiment s’en rendre compte. Et ce n’était pas tout. En voulant saisir le rapport du médecin, une vive douleur le saisit au niveau du poignet, suffisamment puissante pour le faire gémir sans retenue de douleur. Un poignet gonflé n’ayant pas particulièrement attiré l’attention des médecins jusque là.
Sur un fauteuil roulant, il est transporté en radiologie après avoir congédié ses frères qu’il a chaleureusement remercié d’être venu veillé sur lui tout en leurs promettant de rapidement leurs donner des nouvelles. Après tout, ils avaient surement meilleur programme que de tenir son chevet un samedi matin, aux aurores. Quelques examens supplémentaires sont réalisés, avec cette fois, l’aide du jeune homme pour comprendre l’origine du mal. Une entorse, sûrement provoquée par la chute. Un atèle posé sur l’articulation pour la maintenir en place, il est reconduit à sa chambre avec pour mot d’ordre de se reposer et de manger ce qui se trouvait dans sa chambre. Ce qui ne le tente pas du tout. Il n’a pas avalé un vrai repas depuis plusieurs jours, et ce n’était pas ça qui allait le convaincre de manger. D’autant plus que pour le moment, il n’avait qu’une envie ; dormir. Il ignore dont les recommandations du médecin pour retourner rapidement s’allonger tandis que l’infirmière se plaint de son attitude puéril et de sa désobéissance, à laquelle il ne prête plus attention, fermant les yeux, les rouvrant à peine en entendant la porte de la chambre s’ouvrir à nouveau.
(Lyssandre Wayne)