And what if we take a coffee break ? (4ième jour , après le shopping) ∇ Elia et Jeevan

Je vis Elia se mettre à rire brusquement . Je lui lançai un regard interrogateur me demandant ce qui avait bien pu la faire rire . Elle me fit alors comprendre que j'avais une légère couche de crème au-dessus de mes lèvres . Je l'imitai et me mis à pouffer de rire à mon tour. Je m'emparai d'une serviette et m'empressai de m'essuyer le contour des lèvres . Je lui avouai qu'à Harvard , on avait l'embarras du choix . Il y'avait des milliers d'élèves et il y'en avait pour tous les goûts . Il s'avérait même parfois difficile de faire un choix ou encore de tisser un lien avec un(e) autre étudiant(e) . Ceci dit , comme l'avait bien dit la présidente des Cabots , j'aurai sûrement moins de difficultés à trouver durant le summer camp . Je hochai la tête en signe d'approbation . Durant le summer camp , nous serons tous emmenés à faire de nouvelles rencontres , des rencontres parfois même improbables et insoupçonnées . J'avais hâte d'y être . Je changeai ensuite de sujet et lui demandai si c'était dur de diriger une maison entière . Elle me répondit qu'elle avait fini par s'y accoutumer et que les Cabots étaient des membres soudés et très aimables . Je hochai la tête . J'avais pas mal d'amis chez les Cabots que j'appréciais énormément , y compris Elia . Pour me donner un aperçu , elle compara la situation au club de voyages humanitaires, club qu'elle dirigeait également . J'arborai un sourire amical et sincère . Elia avait l'âme d'une leader , cela ne laissait aucun doute subsister . Je bus une gorgée de café lorsque la jeune brune me demanda si j'avais l'intention de me présenter lors de la rentrée prochaine . Je manquai alors de m'étouffer . Je toussotai et reposai ma tasse . Je m'essuyai les lèvres et après quelques minutes , je répondis enfin .


« Je ne pense pas . Je doute que je sois prêt à devoir faire face à autant de responsabilités . On a une super présidente et un super vice-président et je dois dire que ça met un peu la pression car je me dis qu'il faudrait que je sois à la hauteur . Cela m'a l'air de demander beaucoup de présence et d'investissement .Mais une fois que je me sentirai prêt , je pense tenter ma chance ! » lui avouai-je d'un air sérieux . 

Elia me confia qu'être vice-président demandait beaucoup moins de responsabilités . Selon elle , cela me permettrait d'avoir un aperçu et de me donner envie ou non de continuer et d'aller plus loin . Je hochai la tête en signe d'approbation pour lui montrer que j'approuvais son idée . Je trouvais que c'était certainement la solution la plus raisonnable pour moi mais je préférais tout de même attendre de me sentir prêt . Je ne voulais pas courir de risques ou me précipiter pour au final mal faire les choses . De plus , comme me l'avait si bien dit Elia , j'avais tout le temps encore pour y réfléchir . Je décidai de prendre pour argent comptant les paroles d'Elia . Elle était indubitablement la mieux placée pour me donner des conseils en tant que présidente du club de voyages humanitaires et présidente de la Cabot House . Elle avait du charisme , de l'assurance et dirigeait l'un comme l'autre à la perfection . J'étais sûr que tous ses conseils m'allaient être bénéfiques . C'était d'ailleurs pour cette raison que j'avais décidé d'entamer une conversation sur le rôle du président d'une maison avec elle . Elle était la personne idéale pour apporter une réponse à toutes mes interrogations .


« Tu as entièrement raison .» avouai-je avant de boire une dernière gorgée de mon café qui avait un peu refroidi .


Le soleil s'était couché et le temps s'était agréablement rafraîchi . Elia semblait avoir également fini sa boisson et m'invita à quitter le café . Je hochai la tête et laissai la monnaie sur une petite coupelle blanche posée sur la table ronde à laquelle nous nous étions installés . Je me levai et commençai à marcher lorsque mon regard brun se posa sur les sacs de vêtements qu'avait emmenés Elia jusqu'ici . Un sourire s'étira sur mes lèvres .


« Peut-être qu' un coup de main ne serait pas de refus ? » lui dis-je d'un air amusé en lui lançant un clin d'oeil amical .

Elia accepta volontiers mon aide et me tendis alors deux sacs de vêtements . Elle prit ensuite les autres sacs . Je jetai un rapide coup d'oeil aux sacs qu'elle tenait fermement entre les mains et m'amusai à les compter...un, deux, trois , quatre sacs. Elle avait amené pas moins de six sacs au café ! Je ne pus m'empêcher de rire intérieurement . De toute évidence , je n'avais pas été le seul à avoir pleinement profité de l'après-midi shopping . Nous quittions alors le café et commencions à marcher d'un pas lent , les bras alourdis par les sacs de vêtements . Le soleil s'était couché et il y'avait une petite brise douce et très agréable qui soufflait dans les ruelles de la capitale française . Voilà qui apportait un peu de fraîcheur après cette journée passée sous la canicule . Elia me demanda si je savais cuisiner . J'arquai un sourcil , un sourire aux lèvres . Pourquoi me demandait-elle ça ? Je ne tardai pas à avoir la réponse . Elle ajouta que si c'était le cas , alors j'étais un homme à marier . Elle éclata alors de rire et je ne pus m'empêcher de l'imiter . Je fus aussi flatté de voir qu'elle gardait une image aussi positive de moi . C'était toujours bon à entendre .

« Tu m'en vois flatté »  lui rétorquai-je . « Mais au risque de te décevoir , je ne sais pas cuisiner. C'est à peine si je savais faire une omelette »  lui confiai-je d'un ton amusé .

Je n'avais jamais réellement pris le temps de m'intéresser à la cuisine . Il faut dire que c'était plutôt une question de culture que d'intérêt . En Inde , les femmes cuisinaient et s'occupaient des tâches domestiques . Ce n'était pas dans les habitudes des hommes de faire la cuisine . Et puis , il arrivait parfois même que certaines filles vivant à Cambridge ne sachent pas cuisiner . Alors, ce n'était certainement pas à moi que l'on allait reprocher de ne pas savoir cuisiner .

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