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Je ne suis même pas étonnée ou vexée des précisions qu'il croit devoir me donner. Comme si j'étais une jouvencelle sans expérience... certes, je ne suis jamais allée jusqu'au grand saut en donnant ma virginité... mais je connais les hommes. La séduction. Leurs points faibles. Rectification : je n'ai pas couché avec un titulaire, et puis je ne savais pas qui tu étais à ce moment-là non plus que je fais remarquer en jouant à fond la carte de la discrétion, utilisant le dossier du jeune enfant de six ans pour faire style que l'on parlait du cas. Ce que l'on fait peu de temps après, du reste. Tu es sérieusement en train de me proposer un rendez-vous après avoir refusé ma super lingerie de la mort qui tue ? J'écarquille mes deux billes émeraudes, étonnée d'être surprise, prise par mégarde. Je crois que je m'attendais à tout sauf à un rendez-vous. Bien sûr, je ne pense pas une seconde qu'il puisse s'agir d'une occasion spéciale au cours de laquelle ils me feraient des plates excuses - car je les attend encore, celles-là - mais plutôt un titulaire qui ne sait pas bien où placer l'homme dans l'équation. La donne m'amuse, assurément. Du moins jusqu'à ce que je ne parle du père de l'enfant, ayant percé d'un regard ce qu'il cherchait à dissimuler de façon plutôt habile. Mon titulaire lit entre les lignes sans aucune peine, d'ailleurs, et cela me navre. Une preuve supplémentaire qu'il a dû traiter des cas traumatisants dans sa carrière. Avant la titularisation, et surtout après. Je n'ai pas encore relevé la proposition d'opérer avec lui, car à peine a-t-il demandé une IRM de contrôle qu'il disparaît, me laissant les parents sur les bras. L'homme me saisit violemment le poignet et je retourne sa prise en une clef de bras - l'habitude des combats de rue - avant de reprendre, non sans venin : même pas en rêve tu retouches à un seul de ses cheveux. Même pas en rêve tu poses tes yeux sur cette chambre. Maintenant tu dégages ton cul de là pendant qu'on s'occupe de la seule personne qui compte et aurait dû compter pour toi : ton fils ! Un clin d’œil au membre de la sécurité et je peux enfin tâcher de retrouver mon titulaire ayant disparut à la vitesse de l'éclair. Je checke son bureau en tapant le code, personne. Bureau des infirmières, personne ne l'a vu. De longues minutes se passent avant que je ne tente l'idée la plus improbable : les toilettes pour hommes. Je vais encore me faire bien voir, moi... d'ailleurs, je tombe nez à nez sur une espèce de montagne de muscles qui me dévisage de haut en bas. Quoi, t'as jamais vu une paire de loches ? Y'a la queue chez les dames, alors laisse-moi passer ou j'te pisse dessus ! L'idée n'est pas de me le mettre à dos, mais mon bagou parle pour moi. Ma défense, verbale comme physique, également. Mais mon instinct m'indique, dès lors que je peux refermer la porte derrière moi, d'utiliser le loquet général afin que l'on ne vienne pas nous emmerder. Il y a des toilettes à l'étage du dessous ! Docteur Ma ? que je commence d'abord en chuchotant, avant de me rappeler que nous sommes seuls. Rui ? que je reprends, voyant deux pieds et, évidemment, la porte fermée. Sinon ce n'est pas drôle. Histoire d'aller au bout de ma manœuvre de Wonderwoman en papier bulle, j'escalade la paroi du toilette voisin afin d'atterrir - non sans souplesse et légèreté - juste aux pieds du jeune homme, en larmes. Mon côté reine des glaces fond en une seconde alors que je m'agenouille pour prendre sa main. Musclor viendra pas nous emmerder j'ai fermé la porte. Bon pour la douceur on repassera, mais je me glisse à côté de lui afin d'entourer son corps, et lui offrir une épaule contre laquelle se reposer. Il n'y a plus de titulaire et d'interne. Il n'y a que Rui et Mowgli. La sécurité va empêcher le paternel d'entrer dans la chambre, le temps que l'irm soit faite que je murmure en caressant ses cheveux délicatement, n'ayant même pas vu que mon autre poignet a viré au rouge. C'est qu'il m'a salement attrapé, cette enfant de putain !
@Rui Ma
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