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Désorienté et perdu. De multiples sensations semblables à autant de poignards aiguisés lancés contre mon corps m'ont poussé à me recroqueviller contre moi-même, dans un endroit si exigu que je me revois sept ans plus tôt, lors de ce braquage ayant manqué de nous coûter la vie, à Gauthier et à moi. Les deux grandes mains dissimulant mon crâne, genoux ramenés contre mon torse qui peine à se soulever pour respirer convenablement... la solitude, pourtant mon fardeau quotidien désormais, ne m'est jamais apparue aussi inextricable et insupportable. Bientôt, c'est l'ensemble de mon corps qui joue un rythme de balancier afin de laisser la crise de panique s'estomper. Hélas, depuis trente minutes que je suis enfermé maintenant, rien ne se calme. Rien ne s'apaise. Ni ma respiration erratique, ni les battements irréguliers de mon cœur, et encore moins la peur panique de rester dans cette cage sombre pour le restant de mes jours. Cette peur, la raison en est simple : Kazuo n'était pas présent dans la chambre à mon réveil. Rien d'autre ne m'ayant répondu qu'un gigantesque silence, l'assurance de mon tempérament s'est aussitôt effritée. Je l'ai cherché pourtant. Du moins ai-je essayé, mais dans cet hôtel immense, blindé de personnel m'ayant bousculé à de nombreuses reprises, je me suis perdu dans tous les sens du terme. Dans la précipitation, j'ai même trouvé mon t-shirt et provoqué une égratignure qui saigne encore, mais dont la douleur n'est même pas une indication à l'heure actuelle. Pas avec l'adrénaline coulant dans mes veines à la seconde. Un... deux... trois... que je murmure en tâchant de me souvenir des conseils de Gauthier en cas de crise de panique dans un lieu inconnu. Mais si cela ne fonctionne pas le moins du monde, je serre mon foulard porte-bonheur dans ma main, alors que mes poings se retrouvent désormais serrés contre mes genoux, ma tête fixant un point dans le vide.@Kazuo Ôya
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