Plouf ¦ Anders

Chaleur des plus agréables, soleil dans un ciel bleu sans nuage, de quoi passer des vacances de rêve. Posée sur l'une des chaises longues au bord de la piscine, la belle vêtue de son bikini orange, se prélasse ainsi à l'ombre d'un parasol. Elle ne sait d'ailleurs pas ce que son meilleur ami fait à ce moment, son téléphone au fond de son sac à côté d'elle, elle préfère siroté tranquillement un cocktail et lire que de pianoté sur son téléphone. Demoiselle superficielle pourtant capable de se déconnecter et de laisser ains les réseaux sociaux en sourdine pendant quelque heures. Passant sa main dans ses mèches brunes, elle les replace derrière son oreille alors qu'elle vient de déposer son verre sur la petite table à côté d'elle, son livre à nouveau en main pour reprendre sa lecture là ou elle l'a arrêté. S'isolant ainsi du monde extérieur en se plongeant dans sa lecture, elle ne fait pas attention à ce qu'il se passe autour d'elle, à qui arrive au bord de la piscine, ni même qui la regarde. Parce qu'il est certain que si elle avait relever la tête et reconnu son frère au loin, pour sur qu'elle aurait tout fait pour l'esquiver, quitte à se mettre un linge sur la tête pour ne pas qu'il puisse voir son visage et ainsi la reconnaître en passant devant son transat... Mais la lecture est tellement prenante, tellement captivante...

@Anders H. Wellington

@Navier E. Wellington || Je ne sais toujours pas comment me sentir face à la nouvelle. Navier à Boston. Des décennies à la fuir, à vivre loin d’elle et voilà que désormais, c’est elle qui me rejoignait. Pas pour moi, bien sûr, pour un autre, mais qui sait ce que ça pouvait provoquer, qu’elle et moi vivions à nouveau dans la même ville. Peut-être était ce ma chance de faire les choses bien avec elle, au moins une fois dans ma vie, peut être que c’était l’occasion de lui montrer, combien j’étais désolé pour le mal que j’avais pu faire à notre famille au fil des années. Après tout, elle était une de celles - avec notre mère - que j’avais le plus rejetée pendant mon enfance. Un rejet qui semblait avoir changé de camp, la jeune femme étant loin d’être des plus avenant avec moi. Impossible de lui faire confirmer une simple information pour savoir où elle se trouve réellement, et je m’imaginais pouvoir renouer avec elle ? Nul doute que j’allais ramer pour ça. Mais heureusement, quelques appels et voilà que j’avais pu faire confirmer que ma soeur avait embarqué pour l’Amérique latine, et qu’il était vain de la chercher à Boston. A ma propre arrivée au Summer Camp, j’avais décidé de mettre ce sujet de côté, afin de ne pas me torturer inutilement avec des multiples “et si” alors qu’on arriverait peut-être même pas à se croiser. Un scénario par totalement impossible, imaginant mal Navier profiter de ses vacances de la même façon que moi, en participant à une compétition des plus ardues cette année. Pourtant, il semblerait que je me sois trompé, l’apercevant sur un transat au bord de la piscine, absorbée par sa lecture. Peut-être trop. Et pour une raison qui m’échappe, ça me déplait. La voir si détendue, insouciante après avoir inquiété tout le monde… Pour m’avoir autant énervé également. Je m’approche donc d’elle, lui enlève le livre des mains et avant même qu’elle puisse s’en plaindre, la soulève elle, dans mes bras. Un gabarit léger que je n’ai aucun mal à soulever, malgré ma récente blessure à l’abdomen. Je me rapproche de la piscine, et sans gêne, l’y jette, restant au bord pour la regarder remonter à la surface et enfin m’adresser à elle. « Ca c’est pour avoir joué l’enfant et inquiété tout le monde. J’espère que ça t’aura rafraîchit les idées. Tu devrais pas jouer avec ma patience comme ça. » Parce que si quelqu’un devait bien savoir que ce n’était pas mon fort, c’était elle.

Elle se prélasse sans même se douter de ce qui arrive, de celui qui arrive même. Ombre qu'elle ne capte pas tant elle est absorbée par sa lecture. Pourtant quand le livre lui échappe des mains, elle s'apprête déjà à pester contre son meilleur ami. Il est le seul qui aurait le toupet de faire un tel acte... Et pourtant, elle déchante en voyant le faciès de son aîné. Elle avait été tranquille le début des vacances ou presque, parce que les texto de l'homme n'était pas des plus agréable pour elle. Mais c'est encore pire là alors qu'il la soulève comme si elle n'était qu'une brindille. Maudissant ainsi sa petite taille alors qu'elle se débat à peine quelque seconde en gesticulant et criant. Attirant ainsi le regard de tout le monde sur eux. Anders la balance alors à l'eau et elle s'enfonce dans celle-ci. Imprévu. Elle avait encore la bouche ouverte, bois légèrement de l'eau chlorée ce qui, quand elle remonte à la surface la fait tousser alors que son frère la sermonne. Elle le foudroie du regard et d'un mouvement de bras chercher à l'éclabousser pour se venger. "Va chier Anders, j'ai aucun compte à vous rendre." Peste-t-elle alors en s'approchant du bord de l'eau en nageant, espérant bien sortir de la piscine et décamper rapidement parce que là, il vient de lui pourrir la journée. "Et tu peux parler, t'as toujours fait pire. Donc me donne pas de leçon." Parce que c'est lui avec ses conneries qui attiraient toujours toutes l'attention, te privant toi ainsi d'en avoir. Enfant du milieu, enfant délaissée, et c'est pas maintenant avec quelque parole que tu vas croire que réellement ta famille se soucie de toi. Ils ont eut des années pour le faire, c'est pas quand tu décides de faire tes propres choix loin d'eux, qu'il est temps d'en prendre conscience.

@Navier E. Wellington || J’ai beau vouloir faire des efforts, changer la situation, il est difficile de changer vingt années passées à être très certainement le pire frère de la terre pour n’être qu’amour et bienveillance. Elle devait le savoir Navier, qu’en me provoquant comme elle l’a fait, j’allais finir par perdre patience. Ca n’a pas traîné, en l'apercevant sur son transat, l’esprit ailleurs, l’innocence et la sérénité sur le visage, l’envie de briser cet instant paisible. Comme j’avais brisé bien des choses pendant notre enfance. Difficile, caractériel, colérique, j’étais loin d’avoir rendu notre foyer tranquille. Même encore aujourd’hui. Toujours là où on ne m’attend pas, toujours à décevoir, à inquiéter. Vie instable qui ne tient majoritairement qu’à deux fils, dont un gardé loin des évènements familiaux. Novel n’était pas prêt à rencontrer ma famille, mais qu’en était-il de mon côté ? Bonne question.

Question chassée aussi rapidement que ma soeur chute dans l’eau. Il faut dire qu’avec le foin qu’elle était en train de faire, il valait mieux que je la jette vite dans la piscine avant qu’on pense que je cherchais à lui faire du mal ou à l'enlever. Ce qu’elle aurait pu confirmer en plus, j’en suis certain. Depuis le rebord de la piscine, je la toise, me contente de mettre une main devant le visage lorsqu’elle cherche à m’éclabousser. Tant pis pour mes fringues, qui de toute façon, étaient prévues pour cela à l’origine. « A moi, si tu veux. Aux parents, c’est autre chose. » Je n’avais jamais été aussi souvent dans leur camp, à les défendre. Moi qui les avais longtemps repoussé - surtout notre mère - je comprenais désormais le mal que je leur avais fait. Ma propre paternité avait changé tellement de choses. « Justement, y a assez d’un imbécile comme moi dans la famille, t’as besoin d’en remettre une couche. » Je les entends ses reproches, justifiés par mes années à répandre le chaos autour de moi. « T’aurais au moins pu prendre le temps de célébrer ça avec eux. Harvard c’est pas rien. » Et je sais qu’ils étaient fiers d’elle.

Elle le regarde alors qu'il la toise. l'agaçant ainsi encore plus. D'où se permettait il de se sentir supérieur à elle ? Ah oui, parce que pour les parents il a toujours été bien plus digne d'attention qu'elle. Elle serre les dents, peste contre lui pour l'envoyer balader, mais bien entendu il n'en démord pas. Les cheveux collés à son visage, elle s'accroche au bord de la piscine. "Ils auraient fait attention à moi, je leurs aurait dit." Siffle-t-elle alors. "Mais tu sais très bien comment ils sont." Ajoute-t-elle alors pour tenter de le convaincre alors même qu'elle sait que c'est peine perdu, jamais il ne reconnaîtra la négligence des parents à son égard. "Ouais, j'ai besoin vu que tu te calmes enfin." Pour ainsi lui permettre à elle d'avoir droit à un peu d'attention, de se sentir réellement appartenir à cette foutue famille qui l'a toujours laissé dans l'ombre, qui n'a jamais été réellement présente pour elle alors que l'inverse à toujours été le cas... Mais elle le sait que c'est trop tard que maintenant, ça ne changera en rien la rancune qu'elle a envers eux d'avoir été laisse pour compte plus d'une fois. Demoiselle toujours en manque d'attention, demoiselle qui ne se sent pas existée si on ne la regarde pas. Princesse qui semble capricieuse à cause de tout cela. Mal être profondément ancré en elle. "Je vais surtout célébrer avec Griff." Elle met alors ses mains à plat sur le bord de la piscine pour chercher à s'extraire de lui, "Lui au moins, il en a réellement quelque chose à faire de moi et de ce que je fais de ma vie." Elle pourrait se taire, mais quand elle commence, c'est parfois compliqué de lui faire reprendre le silence. "Pas comme toi qui réalise que j'existe quand papa et maman t'appelle pour te dire que j'ai quitté la maison." Elle relève le regard vers lui, "Il  a bien plus d'un frère pour moi que toi tu vois. T'es pas à la hauteur et tu le seras jamais Anders, arrête de faire des efforts. Tu te fatigues pour rien." Venin qu'elle déverse sans modération, cherchant à le blessé comme elle peut l'avoir été durant toutes sont enfance et son adolescence.

@Navier E. Wellington || Je n’aurais jamais cru prendre ainsi la défense de nos parents un jour. Pour moi aussi, pendant longtemps, ils avaient été responsables de tout. De mon enlèvement, de cette difficulté que j’avais eu à trouver ma place dans cette famille. Pourtant, ils n’en étaient pas les seuls responsables. Si les choses s’étaient montrées si compliquées c’était aussi parce que j’avais voulu qu’il en soit ainsi. Et pendant toutes ces années, je n’avais pas remarqué que je n'étais pas le seul à leur en vouloir, à tort. Parce que si Navier ne voyait pas l’attention et l’affection qu’ils lui portaient, c’était pas que je n’avais cessé de faire crise sur crise. Ce n’était pas eux qui l’avaient privé d’amour et d’attention, mais bel et bien moi, comme de nombreux autres mots que j’avais provoqué. « Je sais comment ils sont Navier. Mais je sais aussi que ce n’est pas leur faute. » C’est la mienne si mes sœurs sont passées au second plan, c’est la mienne si toutes nos réussites n’ont pas été célébrées au même niveau. « Alors quoi, t’as prévu de prendre ma place d’emmerdeuse professionnelle au sein de la famille ? » Je peux pas lui en vouloir, bien que je lui reproche, parce que maintenant que moi, je me calmais, j’espérais que toute la famille le ferait aussi. « Il va étudier quoi lui ici ? » Je suis loin d’être enchanté de le savoir dans les parages, mais en même temps, il y avait au moins quelqu’un dans ce monde sur qui elle pouvait compter, aussi insupportable soit-il avec les autres. « T’as toujours existé. » Et au fond, c’était une partie du problème. Parce qu’alors que je vivais dans le mensonge, mes parents eux, tentaient de me remplacer. Enfin, c’est ce que j’avais longtemps pensé. « Sûrement. Mais j’abandonnerais pas pour autant. Je perdrais peut-être mon temps, mais je regretterais pas de pas avoir essayé. » J’avais déjà bien trop de regrets pour en ajouter d’autres sur la liste.

Un rire franchit les lèvres de la belle alors que comme elle le pensait, il prend la défense des parents. "C'est leurs choix, c'est leurs agissements, donc c'est leurs fautes." Lui et son délire de toujours se poser comme responsable de tout et de rien, à prendre sur ses épaules le tout alors qu'il n'est en rien concerné, même si Navier, elle le reconnait qu'il est fautif, que c'est le premier responsable, mais ce n'est pas pour autant qu'elle lui met tout les tords. Les parents ont décidés d'agir ainsi plutôt que d'une autre façon, pour faire attention aussi à elle, mais non, elle a toujours été de trop dans l'équation de la famille Wellington. Enfant du milieu qui visiblement ne méritait pas d'attention quand la plus jeune est plus fragile et le plus vieux, souffrant d'un traumatisme. Navier le foudroie alors du regard quand il lance les propos. "Je prends la place de personnes, pour rappel que j'ai pas de place dans cette famille et je n'ai même plus envie de me battre pour tenter d'en avoir une." Raison de son silence sur son départ, raison de sa rancune envers eux qui petit à petit s'estompe parce qu'elle ne veut plus perdre de temps non plus pour eux, que l'attention qu'ils ne lui ont jamais donné, elle va la chercher et la trouver ailleurs.

Prenant appuie sur le bord de la piscine, elle s'extirpe hors de l'eau et se redresse ensuite sur ses jambes pour lui faire face, enfin, tenter de lui faire face... Parce que la différence de taille entre eux est plus que flagrante. Relevant ainsi la tête pour regarder le visage de son aîné, elle hausse un sourcil. "Va lui demander toi-même." C'est pas à elle de déballer la vie de son meilleur ami, puis elle est sidéré qu'il pose la question, preuve en est qu'il ne la connait pas, ni son meilleur ami. Sinon, pour sûr qu'il saurait que c'est la danse, parce que la danse c'est ce qui les unis elle et lui, c'est ainsi qu'ils se sont rencontré, que leurs amitiés à pris place au fil des répétitions, des pas des danses et des spectacles ensemble. Duo inséparable qu'ils sont depuis bien des années. La demoiselle lui rit alors au nez quand il ose lui balancer qu'elle a toujours existé à ses yeux. "La preuve, tu ne sais même pas ce que mon meilleur ami étudie." Siffle-t-elle. Elle croise ensuite ses bras devant sa poitrine, la tête un peu inclinée et un sourire moqueur présent sur son faciès. "Perds bien ton temps alors Anders," Dans le fond, elle jubile, d'avoir ainsi droit à son attention, mais clairement, elle ne va pas changer d'attitude, elle ne va pas lui faire se plaisir, surtout qu'elle le sait que si elle joue la frangine sympathique, il n'en aura ensuite plus rien à faire d'elle.

@Navier E. Wellington || On peut discuter des choix qu’avaient fait nos parents par le passé. C’est vrai qu’il y avait beaucoup à dire, surtout que dans nos positions, les avis allaient divergés. J’entendais les arguments de Navier, mais pour autant, je n’étais pas d’accord avec elle. Après tout, pour moi, si je n’avais pas été si difficile à vivre à mon retour, Navier n’aurait jamais été si négligée. Elle n’aurait pas eu à se battre pour essayer de se faire une place dans la famille, comme elle le soulignait. Mais n’était-il pas normal que nos parents aient tenté de rattraper le temps perdu avec moi ? J’essaye de m’imaginer à leur place, quelques secondes, me demandant comment je réagirais si je venais à perdre Anaé. Mal, sans le moindre doute. Mais négligerais-je pour autant mes autres enfants ? La question est difficile, et la réponse est loin d’être universelle. Je ne peux pas leur donner tort sur leurs agissements, comme je n’arrive pas à leur donner raison. Mais tout cela était dernière nous désormais et il ne tenait qu’à nous d’avancer. De la famille, je pensais être celui qui vivait dans le passé, qui n’arrivait pas à se défaire de ses traumatismes, de ses blessures, et pourtant, le comportement de Navier me laisse soudainement penser le contraire. Peut-être que j’avançais enfin, peut-être que je commençais enfin à me remettre du passé. « Bien sûr que tu as ta place dans cette famille Navier. » Je me retiens de rouler des yeux pour ne pas l’exaspérer un peu plus. « T’es leur fierté, t’as toujours été parfaite et tout réussi. Navier est intelligente, Navier est magnifique, Navier va faire de grandes études. Maman à gardé tout ce qui te concerne depuis que t’es gamine. Tes premiers chaussons de danse, tes tutus, les articles locaux, toutes les invitations de tes galas et compétitions. J’ai même été puni quinze jours une fois parce que j’en ai déchiré un ! Ils te le montrent peut-être pas comme tu le voudrais, mais ils t’aiment Navier. » Et s’ils ne font pas partie de ta vie, c’est parce que tu les en empêches. Je retiens mes mots, parce que je la sens capable de vouloir m’en mettre une si je fais pas preuve d’un peu de retenue.

Je baisse la tête alors qu’elle lève la sienne pour permettre à nos regards de se croiser. Exner était dans le coin lui aussi, et bien que ça ne surprenne pas, je ne savais trop si c’était plutôt bon ou mauvais signe. S’il avait toujours été présent pour Navier, l’influence qu’il pouvait avoir sur elle m’avait toujours laissé perplexe. « Je sais ce que toi t’étudie, c’est pas le plus important ? » Parce que son meilleur ami, c’était qu’un détail non ? « Et puis toi tu sais ce que fait mon meilleur pote peut-être? » Elle allait sûrement me dire qu’elle s’en fichait, mais l’argument était valide non ? « Peut-être, mais au moins j’aurais essayé. Je pourrais jamais te forcer à me voir comme un frère. Mais au moins, j’aurais tenté de te voir comme une soeur. » Au moins j’aurais tenté, de réparer mes putains d’erreurs.

Un rictus franchit ses lèvres en entendant les propos de son frère, argumentant pour les parents, argumentant qu'ils ont toujours été fière d'elle. Elle en rigolerait presque Navier tellement c'est risible qu'il balance cela. Relevant son regard sur lui, elle croise les bras. "Super, ils ont gardé les coupures de presses, mais ensuite hein ?" Elle le toise de son regard bleuté. "Tu peux me dire où ils étaient quand je me suis fais plaqué par mon ex ? Quand je me disputais avec ma meilleure amie ? Quand j'avais besoin de soutiens et de tendresse ?" Elle écarte alors les bras. "Ils étaient pas là." L'informe-t-il. "Parce que c'était plus important de vous soutenir vous que moi." L'informe-t-elle. "Toi parce que t'avais disparu et notre soeur parce que c'était la plus jeune. Mais moi, hormis pour se vanter d'avoir une bonne fille, j'ai jamais existé." Siffle-t-elle. Constat de ses années de vie, de toutes son adolescence ou souvent elle aurait aimé avoir le réconfort de sa mère ou une étreinte de son père mais que ses gestes si anodin, elle les attends toujours. "Donc je vois même pas pourquoi ils font tout un foin que je sois partie, ils devraient être ravit de pouvoir dire : Navier étudie à Harvard, une des universités les plus prestigieuse." Elle rigole alors. "Je suis bonne qu'à ça de toute façon, redoré le blason de la famille." Elle ne sait même pas pourquoi elle s'accroche à tout ça, pourquoi elle n'a pas simplement tout laissé tombé pour mener une vie moins parfaite.

"Tu veux que je t'applaudisses peut-être ?" Elle se moque de lui, mais n'est-ce pas normal qu'il sache ce que sa propre sœur étudie. "Ouais, parce que tu vois, c'est mon rôle de parfaite petite fille de la famille de savoir ce que les meilleurs potes de mon frère et de ma soeur étudie, de m'intéressé à vous." Elle grimace alors. "Ou plutôt d'entendre les parents parler que de vous encore et encore." Parce qu'elle, elle n'a jamais eu l'impression d'exister lors des discussions des repas de famille, de n'être au final mentionné que brièvement pour de simple félicitation et ensuite plus rien, comme si elle n'était pas assez intéressante pour qu'on parle d'elle.

Elle laisse alors entendre un rire en entendant les propos de son frère. Elle se moque de lui. "Tu commences très mal alors Anders." Parce qu'elle joue sur les mots. "Tenté de me voir comme une soeur. Magnifique propos. Parce que tu vois, même si Griff est plus proche de moi que tu ne le seras jamais, c'est pas pour autant que t'es pas mon frère." Elle le pousse alors légèrement. "Donc je suis ravi d'apprendre que peut-être un jour tu me présenteras comme ta possible soeur." Elle rigole, pas de plaisir, un rire plus jaune, plus mauvais, marquant qu'en réalité, il l'a blessé par ce mot même si elle fait mine que non.

@Navier E. Wellington || Je pourrais passer des heures à argumenter avec Navier, mais ce n’était pas dit que ça m’aide à arrondir les angles avec elle pour autant. Je pouvais comprendre qu’elle se soit senti délaissée toute son enfance, quand moi je m’étais senti étouffé, mais nos parents avaient en réalité fait du mieux qu’ils avaient pu malgré la situation et les tensions qui régnaient à la maison. ” Parce que tu crois vraiment qu’ils m’ont soutenu dans toutes mes décisions ? Que moi j’ai eu le droit à un amour inconditionnel et pas toi ? T’es loin du compte Navier. Pourquoi tu crois qu’ils ont accepté que je sois le seul à aller vivre à Londres avec papa à une époque ? Parce que j’étais un cauchemar, pour maman, pour toi, et notre soeur. “ On pouvait là encore pensé qu’ils n’avaient fait que de céder à un nouveau caprice de ma part, mais le fait était qu’ils avaient tenté de préserver au maximum les filles de mes accès de colère et crises diverses. ” Je sais que t’es loin d’avoir eu une enfance rêvée Navier, et j’en suis désolé. Mais tu penses pas qu’il serait temps de leur donner une chance de montrer qu’ils ont changé aussi ? “ Parce que je sais que c’est le cas, parce que je l’ai eu, cette conversation avec eux sur la parentalité, sur le fait que même si j’essayais de faire du mieux que je pouvais, j’allais faire des erreurs, et que Anaé ne serait peut-être jamais reconnaissante de tout ce que j’ai essayé de faire pour elle. “ Parce qu”ils aimeraient pouvoir dire à leur fille qu’ils sont fiers d’elle en la regardant dans les yeux et non en s’adressant à un répondeur. “ Je ne peux pas m’empêcher de rouler des yeux  à son attitude. A croire qu’elle avait vraiment décidé de ne faire aucun effort. Ni avec eux, ni avec moi.

Lorsqu’elle se moque de moi, je me retiens de la pousser dans la piscine. Je devais avant tout rester calme. ” Ouais enfin, y a pas de secret. Tout le pays sait ce que mon meilleur ami étudie. C’est pas le cas du tien. Et quand je te demande, tu m’envoies chier. “ Parce que j’essayais de m’intéresser à elle, j’essaye de m’intéresser à sa vie, et pourtant, elle fermait la porte, encore et encore. Pas toujours à tord, mais cette fois, c’est elle qui ne voulait pas faire d’effort, malgré des propos maladroits. ” Ce n’est pas ce que je voulais dire… “ Mais c’est ce que j’ai dis, comme un con qui n’a pas réfléchi avant de l’ouvrir. Tout en modérant ma force pour ne pas lui faire mal, je retiens son bras pour l’empêcher de s’éloigner trop vite. Vraiment j’étais un abruti. ” Je suis désolé Navier. Bien sur que tu es ma soeur. Et j’aimerais justement que l’on fasse ce que les frères soeurs font, qu’on puisse se dire certaines choses. Je sais que ça fait tard, et que ça n’effacera jamais notre enfance pour autant. Mais laisse nous au moins une chance d’essayer. S’il te plait. “ C’était la première fois pour moi que je lui parlais avec autant de sincérité mais je ne sais pas si ça aurait un quelconque effet sur elle. Je ne sais pas, s’il n’était pas déjà trop tard pour nous