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Summer Paradise (Mia & Lexie 8)

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La musique de la houle qui anime la mer, la peinture de l’horizon de vagues indomptables, la sensation du sable granuleux sous ses pieds, lui chantent la mélodie réconfortante d'un souvenir qu’elle avait pensé avoir oublié. Une planche à la main, son père essaie de lui montrer comment se positionner pour surfer. Les lèvres de Lexie s’étirent en un sourire teinté de tristesse. Elle rit doucement en pensant à comment cette journée s’était terminée et soupire quand elle s'aperçoit avec une douleur sourde, que le visage qui la rassurait lors de ses nuits de cauchemars d’enfant, est devenu flou dans sa mémoire qui perd peu à peu des pièces de ce puzzle de sa mémoire. Heureusement, restent encore le son de sa voix et l’éclat de rire de sa mère qui résonnent, comme un écho lointain dans son esprit. Ceci est l’une des raisons pour laquelle, Lexie a toujours aimé l’océan et la plage. Elle éprouve une certaine quiétude nostalgique, une impression d’être hors du temps, loin de tout, proche de l’instant présent. Et elle se sent d’autant plus apaisée, vivante que Mia est présente avec elle sur cette plage.
Les rochers noirs pourraient donner au lieu une atmosphère lugubre. Il n’en est rien. Le soleil les met en valeur par le contraste saisissant entre sa lumière et leur sombre couleur. Lex’ ne pouvait pas rêver mieux. Et alors qu’elles s’avancent vers un espace écarté de la foule : une étendue de sable entourée de rochers, elle lance.

« Franchement, t’as eu l’idée parfaite  en proposant de venir ici ! Ça fait une éternité que j’ai pas mis les pieds sur une plage… en si charmante compagnie d’autant plus. »
Rajoute-t-elle en décochant un clin d’oeil à l’intéressée.

Mia observe les alentours.
— J'admets que ça fait du bien. Je n'y étais pas depuis longtemps. Et... ma compagnie est plutôt charmante aussi.

« « Plutôt » seulement ? » Relève Lexie d’un ton faussement vexé, son sourire en coin appuyant sa boutade. « J’vais bouder hein."

" Gourmande, en effet." répond Mia d'un ton amusé.

Lex' se contente de lui tirer la langue avant de s'arrêter sur l'endroit choisi. Loin de la foule, plutôt bien dissimulé par les rochers. Une place de choix en ce samedi d'été.
Elle dépose ensuite sur le sol la glacière, plante le parasol sans grande difficulté, étend sa serviette, puis retire son t-shirt pour se retrouver en haut de maillot de bain noir, classique, et en short en jean déchiré.
« Bon j’ai oublié la crème solaire, mais c'est parce que mon cerveau s’est focalisé sur l’essentiel. » elle s'agenouille, ouvre la glacière et en extirpe une bouteille de champagne, qu’elle exhibe fièrement avec un grand sourire devant le nez de Mia. « tadaaa !" puis elle ajoute "Bon par contre on boira ça dans des gobelets... j'ai pas pris de coupes..."


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Légèreté. Le mot d'ordre du jour. Après la période agitée des examens, suivie du bal de fin d'année tout aussi... chaotique, tu as décidé qu'une journée à la mer s'imposait. Le grand large, pour calmer ton système nerveux et éloigner les questions importantes. L'envie de simplement... profiter du moment présent. D'apprendre à connaître Lexie, d'essayer de définir ce lien qui semble exister entre vous et que tu ne peux plus longuement ignorer. Les affaires sont disposées sur le sable, les bikinis dévoilés. Tes prunelles protégées par tes lunettes de soleil te permettent l'exploration de sa silhouette, même si tu te sens rougir à chaque regard.

She's hot. Like, really hot.

Un large sourire se dessine sur tes lèvres alors qu'elle dégaine une bouteille de champagne.

C'est parfait. Santé !

Tu la laisses vous servir, puis vous trinquez. Même si le son des gobelets qui s'entrechoquent est bien moins satisfaisant que des flûtes en verre, ça n'a aucune importance. Ici, à l'écart de la ville et de tout le monde qui pourrait potentiellement te reconnaître, tu te sens libre. Et aux côtés de Lexie, comme toujours, tu te sens plus... toi-même.

Comment est-ce que tu vas, depuis le bal ? Contente d'être libérée des exams ?

(c) mars.
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Qu’est-ce que t’es en train de faire en fait ? Pourquoi t’es là ?

Peu importe ! Quel intérêt de s’emmerder à analyser chaque action, chaque comportement, chaque regard quand la seule chose qui doit compter est de les vivre pleinement ?! Elle ne veut pas mettre de mot sur leur relation, ne veut pas se poser trop de questions. Rien d’autre n'a d'importance que cet instant là, coupé du monde, où elle observe Mia, son verre levé, son sourire, son bikini dévoilant sa peau et ses formes…
Il fait super chaud ici non ?
Heureusement pour elle, ses iris qui l’envoûtent tant restent dissimulées derrière ses lunettes de soleil.
Elle ne veut pas se soucier du reste du Monde en cet instant. Lex’ boit une gorgée de champagne, mais l’alcool n’est en rien responsable de la chaleur qui innonde sa poitrine.

— Comment est-ce que tu vas, depuis le bal ? Contente d'être libérée des exams ?

Lexie manque de s’étouffer en avalant de travers, sous la panique provoquée par la première partie de cette question, et tousse.
« Ben ça va pas fort. C’est la dèche sur mon compte, mon oncle parle de me couper les vivres d’ici deux semaines si j’apprends pas mieux à gérer mon argent et je reçois des menaces de passage à tabac (pour les moins hard.) par textos, de la part des dealers de mes potes, qui se plaignent que je ne les paie pas assez, ce qui commence à me faire un peu flipper… et je ne peux pas aller voir la police parce que sinon mes potes se feront virer de l’équipe et d’Havard par la même occasion, et moi aussi peut-être... »
ça c’est ce qu’elle aurait répondu, si elle avait été sincère. Mais, clairement, aujourd’hui, Lexie a décidé de laisser ses problèmes loin d’ici. Loin de Mia… qui ne doit pas être mêlée à tout ça. Ça pourrait mettre en danger leur relation, mettre en danger sa carrière (enfin plus qu’actuellement), la mettre en danger elle surtout… Ouais mais, on sait tous que tu sais pas mentir hein… Oui c’est bien pour ça que Lex’ a paniqué durant cette fraction de seconde. Le mieux est d’éviter la première partie de sa question et de faire diversion...
Elle finit par répondre, d’une voix légèrement enrouée après s’être râclé la gorge.

« Ouais méga contente ! Je sais pas qui a inventé les exams, mais il devait être tortionnaire dans une autre vie ! Comment on peut juger de nos compétences  sur UN devoir !? UN truc ?! J’ai toujours trouvé ça débile ! Bref, c’est fini et... » elle ajoute, un petit sourire fier s’esquissant sur le coin de ses lèvres : « ...je passe en année supérieure, j’ai eu les résultats ce matin, d’où la bouteille de champagne. Bon je comptais apporter un truc sympa à boire de toute façon, mais… c’est l’occas’ et je suis contente de la partager avec toi. » Elle avale une autre gorgée d’alcool pour faire passer la précédente et renchérit :
« Et toi ? Comment tu vas ? Débarassée des copies et des étudiants pour quelques semaines, le pied hein ? »




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Hm, je rêve ou elle a hésité ? Ce "méga contente" sonne un peu... creux. Peut-être est-ce simplement dû à son enthousiasme un peu forcé, ou son regard fuyant, mais... tu n'es pas convaincue qu'elle te dise toute la vérité.

Félicitations ! Tu dois être soulagée.

Gobelet porté à tes lèvres, bulles avalées en même temps que ta curiosité. On avait dit légèreté, non ? Ce n'est pas le moment de creuser... Pour l'instant, l'heure est aux célébrations - et à la rédemption.

J'te le fais pas dire. J'avais vraiment besoin de vacances.

Les mirettes se perdent dans la mer pendant quelques secondes. C'est étrange, cette envie de paraître, de faire semblant que tout va bien, de ton côté comme du sien, visiblement. Qui est-ce qui craquera la première ?

Cette année a été riche en rebondissements. En tout genre, ajoutes-tu avec un regard en biais dans sa direction. Je sais que j'ai pas été très... mature, par rapport à la situation. J'essayais juste de faire ce qui me semblait juste. Mais je suis consciente que c'était pas juste envers toi. J'suis désolée, Lexie. Je tenais à m'excuser.

Ton cœur accélère sa course alors que tu te demandes si sa vision de toi a changé, après cette soirée passée dans ton salon. La manière dont tu l'as presque chassée après avoir profité de la situation te reste toujours en travers de la gorge. La froideur avec laquelle tu lui as répondu quand elle a voulu te confronter dans la salle de classe après ton cours te couvre encore d'embarras. Who does that?

Toi, Mia. Mais... si elle est là, à tes côtés, il n'est peut-être pas trop tard pour te rattraper.
(c) mars.
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Soulagée… n’est pas vraiment le mot. Tendue serait un adjectif plus adéquat. Elle est comme une cocotte minute dans laquelle la vapeur monte doucement mais sûrement. Elle a refait une crise d’angoisse il y a deux jours, en sortant du dernier entraînement de la saison. Parce que le basket lui permettait de se vider l’esprit. Maintenant qu’il va falloir attendre plusieurs semaines avant de reprendre, Lexie n’a aucun moyen de s’éloigner de la dure réalité qui l’accable. Enfin si, il y a cette journée à la plage avec Mia, qui vient ouvrir les vannes, libérer la tension et qui arrive à point nommé. Aujourd’hui Elle seule a de l’importance.
Alors elle se contente d’un hochement de tête et de répondre :

« Carrément ! »

...Et de noyer son hésitation dans le dernier fond de son verre, qu’elle termine. Son regard se pose sur Mia dont l’attention est portée vers l’horizon et les vagues qui dansent sur l’océan. Du moins, Lex’ le suppose car elle ne voit pas ses yeux, à travers ses lunettes.
«Ouais, on en a tous besoin je crois... » complète Lex’ avec un soupir,  fixée sur son verre, son pouce passant machinalement sur le rebord pour ramasser une dernière. goutte de champagne qui menaçait de s’enfuir. Puis elle émet un petit rire lorsqu’elle entend parler de rebondissements. C’est un euphémisme ! A ce stade ce ne sont plus des rebondissements, mais des sauts à l’élastique ! Le sensation était proche, pour son palpitant qui avait l’impression d’être dans des montagnes russes, sans barrière pour le retenir d’une chute.
Lexie relève brusquement ses prunelles vers Mia, totalement désarçonnée par ces excuses, auxquelles elle ne s’attendait pas. La voilà prise au dépourvu. Ce qui est assez rare d’ailleurs pour qu’on le souligne. Mais son enseignante a tendance à avoir cet effet sur elle. Et durant quelques secondes elle ne retrouve pas ses mots, elle les cherche dans un point aléatoire qu’elle fixe sans vraiment regarder.

« En vrai… je comprends. T’as le droit de douter, t’as le droit d’être humaine, t’es pas un robot tu sais hein ? » Elle reporte son regard sur Mia et ajoute avec un sourire railleur mais tendre : « Même si tu te comportes parfois comme tel. Madame j’peux contrôler mes sentiments ! » Elle vient lui chatouiller les côtes par taquinerie. Puis Lexie se dresse sur ses genoux et vient se pencher au-dessus de son enseignante, son sourire se métamorphosant en quelque chose de plus provocateur…. « Mais… si tu cherches un moyen de te faire pardonner… j’en vois plein... » elle l’embrasse, sensuellement l’air marin donnant à leur baiser un goût exotique de sel et de voyage vers des contrées lointaines, sur lesquelles elle a envie, et besoin, de faire naufrage, et faisant courir un frisson dans sa nuque.
C’est dingue comme un simple baiser peut avoir un tel effet sur toi. Souhaitant respirer, par instinct de survie, Lex' détache ses lèvres et ajoute  « A commencer par me prêter ta crème solaire, comme je t’ai dit j’ai oublié la mienne, venir dans l’eau avec moi, enfin je te laisse pas le choix je comptais te jeter dedans de toute façon, et… laisser la maniaque du contrôle derrière toi aujourd’hui. T’as une meuf en bikini à côté de toi, du champagne, des vagues et du soleil, que demander de plus ? Profite ! »



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Un robot. C'est tout à fait l'impression que j'ai, parfois. Comme s'il y avait des bugs dans le programme : ces TOCs qui semblent provenir d'une erreur dans le codage. Cette seule pensée déclenche une envie furieuse de vérifier, pour la quatrième fois, que tu as bien ton portable dans ton sac. Heureusement, Lexie détourne ton attention en te chatouillant, puis en venant planter un baiser sur tes lèvres. Ton anxiété fond à son contact, tes muscles détendus par sa tendresse. Tu cherches ta crème indice 30 et décapsules le flacon avant d'enjoindre Lexie à se retourner.

T'as raison. Commençons par le plus simple.

Tu appliques soigneusement la crème sur son dos et ses épaules, passant sournoisement tes doigts sur ses côtes, près de sa poitrine.

Voilà, Madame. J'en ai déjà mis - j'pars pas sans être préparée... mais j'imagine que tu t'en doutais. On va se chercher une glace, le temps que la crème fasse son effet avant d'aller se baigner ?

Un petit stand se dresse à proximité, cabane disposée pour les touristes en quête de boissons fraîches et d'esquimaux chocolatés.

(c) mars.
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Mia semble se détendre un peu après ce baiser échangé qui a éveillé les sens de Lexie comme le tambour exaspère le courage du soldat qui s’en va se battre. Mais elle calme les battements anarchiques de son coeur pour caler un sourire amusé sur ses lèvres, lorsque l’enseignante lui somme de se retourner et alors qu’elle s’exécute, écartant ses cheveux de son dos et sa nuque, elle complète :

« Mais, j’ai toujours raison. »

Elle perd cet air suffisant, lorsqu’elle sent les doigts de Mia sur sa peau, appliquer la crème solaire sur ses épaules et son dos. Lexie ferme les yeux, à présent consciente de chaque parcelle, chaque centimètre que touchent ces mains. Ses sens exacerbés. Elle savoure et son corps relâche la pression qu’il faisait tenir dans sa nuque. Mais une nouvelle tension apparaît, comme la vague qui s’échoue sur le sable vient déposer doucement l’écume avant de repartir. C’est comme une marée, ça vient délicatement, ça fait monter le rouge sur ses joues et quelque chose de transcendant dans sa poitrine et son ventre. Les doigts effleurent ses côtes, si proches de sa poitrine et elle a un léger mouvement pour réprimer un frisson incrontrôlé à cette sensation entre la chatouille et la caresse embrase… Brusquement le contact est rompu. La voilà qui émerge brutalement d’une transe. Elle rouvre les yeux et reprend conscience de la réalité quand Mia lui propose une glace. Elle la fixe quelques secondes avant de comprendre que cette dernière attend une réponse.

Ben ma vieille… quel cas désespéré !

Lexie se râcle à la gorge et répond avec un petit air taquin :

« Quoi ?! Mia Campbell ne part jamais sans être préparée ??! Première nouvelle ! J'pensais que c’était la reine de l’improvisation. Mais ouais jsuis partante pour une glace... Même si c'est plus d'une douche froide dont j'aurais besoin là » ajoute-t-elle avec un clin d'oeil complice pour son enseignante.

Elle se relève pour prendre son portefeuille et s’empresse de suivre la jeune femme en direction du cabanon devant lequel se pressent déjà 2 gamins qui doivent avoir à peine 10 ans. L’un ayant déjà du chocolat autour de la bouche… Cela fait doucement rire Lex'. Laissant le petit commander, elle se penche vers Mia pour lui confier :

« Quand j’étais gamine, je devais avoir leur âge, avec mes parents nous sommes allés en vacances en Afrique du sud. Y’avait des glaces à se damner sur une des plages pour touristes C’était genre les meilleures glaces que j’avais mangées de ma vie… c’est aussi cette fois-là où mon père s’est pété le nez en essayant de me montrer comment surfer, alors qu’il n’avait jamais surfé son existence. » Elle rit doucement à ce souvenir. « J’ai toujours refusé de remonter sur une planche de surf après ça… ah c’est à nous. Tu veux quoi ? Moi jvais prendre n’importe quel truc où il y a de la vanille. »





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Un rire éclate à tes lèvres. Vraiment, cette fille a toujours le mot pour te faire marrer - à moins que tu ne sois juste bon public. Ou entichée.

L'improvisa-quoi ? J'ai pas ce mot dans mon vocabulaire.

Le sable est brûlant sous tes pieds alors que vous vous dirigez vers le cabanon. Heureusement que les planches en bois qui le précèdent sont à l'ombre de l'auvent.

Ton père devait avoir le goût de la théâtralité et du risque. Ça me rappelle quelqu'un... susurres-tu en penchant le menton vers son épaule.

Tu balaies ton regard curieux sur la vitrine contenant les bacs de glace. Les goûts sont un mélange de classique et d'atypique : les habituels chocolat, vanille et fraise jouxtent des parfums plus originaux comme lavande, bubble-gum et Kinder Bueno.

Nooon, vraiment ? Toi ? Vanille ?!

C'est presque trop sage pour une fille comme Lexie.

Je vais prendre... une boule coco et une pistache dans une coupelle, indiques-tu quand c'est votre tour.

Tu attends qu'elle choisisse à son tour et prends les devants pour payer, tendant un billet de 10 dollars au marchand.

C'est pour moi.

Puis vous retournez vous prélasser sous le parasol avec vos desserts.

Parle-moi de toi. Par exemple... tu écoutes quoi comme musique ?

On peut en apprendre beaucoup sur quelqu'un en découvrant ses petits péchés mignons...

(c) mars.
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Le rire de Mia est si simple et si grandiose à la fois, qu'il laisse le silence rempli de l’écho de sa douce mélodie. Et il vient provoquer un sourire incontrôlé chez Lexie. Elle se met à secouer la tête à la remarque de son enseignante. Evidemment qu’elle ne connaît pas l’improvisation ! Lex’ en est une spécialiste, par un concours de circonstance fortuites d'ailleurs. Mais il n’est pas trop tard pour le lui apprendre.

« Un comble pour une prof de littérature de manquer de vocabulaire, tout de même. » Renchérit-elle avec un clin d’oeil.

Le stand de glace est petit, mais il semble avoir un franc succès, auprès des enfants notamment. Ils sont les premiers à se précipiter vers le marchand, qui répond à leurs demandes, avec le sourire d’un type qui sait que la recette sera bonne aujourd’hui. Lex’ rit doucement à l’analyse de son père, par Mia, susurrée, comme une confidence, une boutade personnelle et intime, et rétorque d'un air faussement candide.

« Je ne vois absolument pas de qui tu parles ! »

Même si elle le nie, pour la plaisanterie, la jeune femme est au courant qu’elle flirte parfois un peu trop avec Mia, avec le danger. Elle ne compte plus ses fractures dues à ses escapades dans les arbres, ses actions irréfléchies au basket, ses paris inconsidérés...
Oui, t’as pas d’instinct de survie, ça on est au courant.
Quant à la théâtralité… hé faut bien un peu de drame dans la fade moiteur de l’existence humaine !
Mais, si Lex aime le risque, ses goûts en matière de nourriture restent assez classiques.

« Jvois pas en quoi c’est surprenant hein ! La vanille, c’est un parfum à la fois familier, doux et exotique toute une aventure en une seule bouchée, un peu comme le goût de tes lèvres. »
Oh boy ! Mais baillonnez-la ! Ta drague est aussi subtile et raffinée qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, ou que Donald Trump en tutu rose, dans une assemblée féministe si tu préfères une image plus parlante…
Ignorant sa conscience dépitée, elle se contente d’un petit sourire charmeur et commande à son tour au glacier deux boules vanille dans une coupelle.

« Merci » dit-elle sincèrement, alors qu’elle se fait devancer par Mia, qui règle le tout. Elle ne se doute pas à quel point Lexie lui en est reconnaissante. Son compte en banque est à sec, alors que ça fait trois jours qu’elle ignore les appels de son oncle, de son banquier et des autres tarés qui cherchent à lui faire peur… "C'est gentil de ta part."

De nouveau sous l’ombre bienvenue et chaleureuse du parasol, Lex’ savoure la fraîcheur de la boule de glace avec délices. Le soleil fixe le sable de ses rayons incandescents, si bien qu’il est brûlant et que, même protégée par le parasol, Lexie ressent cette ardeur comme si elle était juste en-dessous ou presque.

« Il serait plus rapide de te répondre avec ce que je n’écoute pas comme musique. Mais j'vais essayer de rien oublier. » Elle pose sa cuillère contre sa lèvre inférieure, en pleine réflexion, avant de poursuivre : « Principalement, j’écoute beaucoup de rock  et du pop rock. ça, ça vient de mes parents. Ils un p'tit groupe de rock et ils m’ont fait découvrir pas mal de classiques du rock. Mon père me berçait même à la guitare électrique, ce qui énervait ma mère, mais j’m’en porte pas trop mal. » Elle rit doucement. « En terme d’artistes, ça va de Chuck Berry à Elvis et Les Sex Pistols en passant par du Sum41 ou du Paramore ;mais j’écoute du blues aussi pas mal : mon obsession du moment c’est Larkin Poe, j’aime bien écouter ça quand je vais courir, un peu de Jazz aussi, de la pop, du folk, un peu de funk... » Et Lexie ajoute en plaisantant à moitié :  « et des chansons disney bien sûr.  »

Elle reprend un cuillérée de crème glacée, qu’elle savoure doucement, afin de laisser la fraîcheur faire courir le frisson le long de ses bras et de ses épaules, et demande ensuite.

« Et toi du coup ? C’est quoi les musiques qui reviennent le plus dans ta playlist quand tu corriges des copies ou que tu fais de la pâtisserie ? Si tu me dis du Black Metal, j’avoue que j’serais sur le cul, enfin si je ne l’étais pas déjà... » Lex' s'empresse néanmoins d'ajouter, consciente qu'elle pourrait vexer Mia, avec cette remarque qui pourrait être interprétée comme un jugement péjoratif, ce qu'elle ne souhaite absolument pas. "Mais euh... je n'ai rien contre le Black Metal hein ! C'est un style... intéressant."



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C'est pas possible... elle utilise vraiment ces phrases de drague pour pécho ou c'est juste pour te faire lever les yeux au ciel ? Tu doutes. Elle a l'air aussi espiègle que sincère, alors allez savoir...

Va vraiment falloir mettre à jour ce répertoire de phrases d'accroche, hein. C'est à cause de mon accent britannique que tu me trouves exotique ?

Petit clin d'œil avant d'aller retrouver vos transats. Tu l'as désormais compris : on ne pose pas une question à Lexie Frye sans s'attendre à obtenir un exposé. Si elle pouvait ajouter images et extraits sonores, t'es sûre qu'elle le ferait. Lunettes glissées dans tes cheveux, tu plisses les yeux dans sa direction.

Une rock and rolleuse, hein... ça te va bien. Et j'approuve les playlists Disney. Ça fait toujours du bien ! J'écoutais du métal quand j'étais ado... j'ai eu une période un peu emo.

Faudrait un jour retrouver ces vieux clichés où tu ressembles à un panda tellement tu as de noir autour des yeux. Une nouvelle cuillerée de pistache disparaît dans ta bouche avant que tu ne reprennes :

Mais figure-toi que j'écoute du classique quand il s'agit de corriger des copies. J'peux pas bosser correctement si j'écoute un truc avec des paroles. Mais sinon, j'aime beaucoup le jazz. Surtout les icônes comme Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Charlie Parker, Duke Ellington... ça me détend. Et c'est parfait comme fond sonore à la confection de pâtisseries !

La coupelle vide est reposée sur la tablette entre les transats et tu proposes avec un sourire malicieux :

Assez parlé ! On se jette à l'eau ?

(c) mars.
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