traînée par obligation, vêtue de cette robe cousue dans la modestie. symbole raffiné, cache la sombre déception. moi. l’enfant renié, jeté à l’abandon. parce qu’il n’y avait rien à en tirer, que j’finirais dans un bar à putes ou bourré de cachetons. que sans lui, j’avais pas d’avenir. que j’suis rien. que dalle. juste une pauvre toxico bonne à foutre à la poubelle. que j’ai d’la chance de porter son nom, que c’est à lui que j’dois tout. même ce souffle qui siffle discrètement. lui, ce père artificiel, robotique, à la posture impeccable. à ma droite, surplombe l’aura oppressante. menottes invisibles, bloquée dans ce monde qui ne me ressemble pas. prostration dans le regard habillé d’un bronze scintillant. adoucit les traits, leurre artisanale pour ne pas éveiller les soupçons. sur cet intérieur désertique, inerte. aucun refuge ce soir, liberté qui s’est faite la malle. qu’il détient dans sa poigne de fer. son regard qui dérive le long de mon profil, noir. l’obscurité abyssale qui y sommeille. l’évite, me concentre sur un plateau volant qui passe à proximité. attrapant une coupe de ce champagne que j’déteste. que les autres bois pour son prix exorbitant. me donne la gerbe, d’être l’une d’elles ce soir. d’être forcée d’aimer ça.
@Scott Guerin
(Lena Castiglia)
Let me be thereI can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;