dance with memories. ((quincy))

à moitié foutue par les dommages de l’alcool. le cerveau muet de réflexions encombrantes, laisse les maux se volatiliser entre les notes qui résonnent. sonorité entraînante, le corps s’adapte au rythme battant. me concentre sur le sourire de ma meilleure amie comme s’il allait devenir contagieux. comme si le coeur puisait dedans pour se soulager. efface les épisodes d’avant, retour en arrière, à quand le coeur ne ressentait encore aucune attache. la brune s’éclipse dans les bras de quelqu’un d’autre, laissant un vide pressant à combler. me retourne, heurte ta silhouette, m’accroche à la veste de ton costume. le regard braqué sur ton torse met du temps à se relever. à croiser tes yeux. quand la musique marque une pause, moment d’accalmie annonce la douce sérénade. myocarde qui se comprime, se bloque net avant de reprendre doucement ses battements. - tu danses ?.. question sans réponse. les doigts qui froissaient ta veste remonte jusqu’à ton épaule. corps à corps qui se forment, les orbes décrivent la nostalgie quand ils s’arrêtent dans les tiens.

poussé par les vibrations d'la musique turbulente et la chaleur des corps dansant de la piste, tu profites d'un moment d'inattention de tes pairs pour prendre les jambes à ton cou. l'programme attendu. incapable de jouer plus longtemps le rôle de l'élève modèle, monté de tout pièce aidé de ce costard. tu fuies, tentes de fuir, te faufiles habilement dans la horde en pleine frénésie au rythme d'un son d'abord effréné. le rythme s'adoucit à ton passage, sans qu't'y portes attention, l'air extérieur te faisant de l'œil. quelques mains s'accrochent accidentellement à ton costume, te ralentissant dans ton escapade, et tu les délies sans perdre la cadence de tes pas. avant qu'on te rentre dedans, sans ménagement, t'arrêtant dans ta course. avant qu'elle ne te rentre dedans. d'abord l'dos offert à tes sourcils froncés, elle finit par te faire face, s'agrippant au pan de ta veste quand la musique met un temps d'arrêt. incapable de réaliser sa présence accolée à ton torse, tes billes préféraient interroger les alentours, constatant l'début d'un semblant de slow. évidemment. Il est où ton cavalier ? réponse implicite, équivoque dans un souffle presque las; tes mains interrompent ses doigts qui se frayent un chemin vers ton col. ce n'était pas à toi de remplir ce rôle dans sa soirée, ce n'était pas à toi d'remplir n'importe quel rôle à ses côtés.

@Lena Castiglia

corps qui s’entrechoquent, fusionnent quelques secondes. l’impact qui redonne vie aux derniers instants. à ceux que tu m’as demandé d’oublier et, qui, malgré tout restent entiers. continuent de vivre en hors la loi dans l’âme. doigts traversent la zone de non droit, tes mains sur les miennes font stopper leurs courses. cherche ton regard sans le trouver, billes fugitives cherchent dans quoi se réfugier. et tes lèvres s’empressent de pointer la même erreur. stoïque, le corps raidit n’a plus la même fièvre de cette dernière nuit. brèche mélancolique illumine les bleutées, fracas qui se répand quand j’te regarde rester impassible. comme si t’avais jamais rien ressentis, comme si j’te manquais pas. même pas un peu. - si moi j’m’en tape de savoir. pourquoi toi t’y penses ? les doigts qui se dénouent de ton col petit à petit. les yeux noircis par un trait d’eye-liner, battent les paupières vers une autre direction que la tienne. grince des dents, rompt le contact sèchement. - vas-y, vas-t-en. sans conviction, te laissant cette maudite porte de sortie. - faut croire que t’es meilleur que moi pour me sortir de ton monde. léger hochement de tête. accepte les conséquences d’un accord inébranlable.

le regard danse frénétiquement en contre tempo d’la musique, lente, agonisante. danse partout sauf sur elle. l’entêtement qui persiste, les mêmes souvenirs incessants qui te monopolisent la raison - aujourd’hui encore plus que la semaine dernière. avant le fameux soir. l’erreur prévisible, de débutant dont t’avais été serein d’éviter. mais quand bien même t’exhibais la parfaite impassibilité, tes entrailles, elles, menaçaient de voltiger à son contact. P’t’être parce que c’est avec lui que tu devrais danser. l’heureux hasard et le dédain évident pour ce type de soirée t’avaient fait manquer l’identité de son cavalier mais pour une fois, l’ignorance te convenait on ne peut mieux. ceci dit, le ton restait implacable, toujours le masque enfilé et tu réussis, à la faire s’détacher, à l’éloigner, à briser l’peu d’étincelles dans ses prunelles. la culpabilité frappe à ton mur. Arrête.. souffle faible, le ton presque implorant. t’étais fort dans ce jeu, mais sans doute un tantinet moins fort depuis dimanche dernier. Joue pas à ça. T’as accepté. le ‘deal’, le fameux.

@Lena Castiglia

continue de tourner, cette chanson en fond. les autres, qui nous entourent, bloqués l’un en face de l’autre. les émotions qui se crash dans mes pupilles imbibées d’alcool, pleines de nous. se demandent comment il était possible de retrouver cette proximité ardente un soir et être si distants maintenant. m’fais pas croire que t’as rien sentit, que tout a disparu chez toi. parce que j’arrive encore à me rappeler, de ta façon de m’embrasser. de me posséder. de me regarder. j’arrive encore à me rappeler de tes gestes impatients, de ce manque dévorant. je me rappelle encore de tes paumes chaudes contre ma peau, de ta façon de te nourrir de mes émotions. l’impression qu’elles avaient encore de l’importance, quelque part. et pourtant, t’as su me bannir de tes pensées. mieux que moi. - mais c’est pas l’cas. sans m’attarder. ferme les yeux, prête à sentir la légère brise quand tu partiras. toujours. parce que toi aussi, quelque part, c’est ce que tu fais le mieux. me fuir. ta voix brise l’attente, récupère l’attention de mes orbes. - arrêter quoi ? c’est toi qui t’obstines à vouloir le faire. et t’avais sûrement toutes les bonnes raisons. je te l’es avais servis une par une, même quand j’aurais aimé faire autrement. - parce que tu m’as laissé l’choix ? non. j’avais que ça pour te retrouver un peu.

l’effluve de son parfum t’inonde l’odorat, te fait serrer la mâchoire. ta main qui se saisit de la sienne te renvoie à des flashs de peau contre peau, de frissons qui la parsèment contre ce mur. la naïveté de croire qu’ses toxines te quitteraient après une dernière fois. l’idée stupide à ce moment en était davantage plus absurde à l’instant T. et l’entendre protester te fige dans une torpeur représentée par ce masque. l’sujet de son cavalier passe vite aux oubliettes, n’ayant aucun intérêt ni désir de s’attarder dessus et les sens se focalisent sur elle et son accusation. ses accusations. c’toi qui t’obstines, c’toi qui lutte, c’toi qui impose, c’toi qui mène la danse. t’encaisses, ne protestes pas ces vérités. mais les sourcils se froncent, la mâchoire se contracte, et le bruit de fond sonore finit par t’agacer vivement. un rapide regard circulaire te permet de constater que chaque couple n’avaient d’yeux qu’pour son partenaire, loin d’porter une quelconque attention sur vous deux. pourtant le manque d’intimité te taraude un tantinet l’esprit. Viens. l’attrapes par la main, entremêles tes doigts aux siens pour l’attirer dans un endroit reculé, silencieux. près de ta porte de sortie. Qu’est-ce que tu m’veux exactement ? tu lui offrais sur un plateau d’argent une.. possibilité, quelque chose, tu ne sais quoi mais la mâchoire se détend, la respiration reprend après l’avoir bloqué. la tentation de te saisir d’une de ses mèches rebelles. mais n’en fais rien. J’peux rien t’offrir, tu l’sais. l’débat éternel, l’écho de votre tête-a-tête au skate parc toujours d’actualité. parce que t’étais pas prêt, à t’faire entraîner dans son gouffre.

@Lena Castiglia

sur ton visage, les orbes s’attardent. comble l’absence qui a dominé durant des jours. là, dans cet appartement où t’as laissé ta satanée trace. où t’as remplis les murs de toi. de nous. craqueler la peinture dans la furie de nos pulsions. insatiables. l’envie d’encore qui a continué à sommeiller dans l’esprit. perturber les nuits. à me rappeler de ton numéro, à écrire des tonnes de mots rester en attente dans la bulle aux milles aveux. des nuits à me rétracter, à avaler les silences. me conditionner à devoir tirer un trait sur ça. à laisser cette nuit défiler comme un mirage, comme si ça avait à peine exister. parce que ça avait l’air plus facile comme ça, de foutre cette parenthèse pour en oublier ton goût. cette attraction que t’arrives à m’arracher, me laissant dans une insuffisance tenace. sonde ton regard, celui qui me percute, qui me rappelle à quel point nous deux c’était bon. qui me montre encore, dans sa noirceur à quel point j’avais pu foirer. trop d’fois. au point que tu fasses barrage à n’importe lequel de tes sentiments, t’attachant à cette rancoeur vive. qui te permettais de pas couler. ta main dans la mienne m’attire dans un coin reculé, se serre le battant dans le contact. garde tes doigts emprisonnés entre les miens. - que t’arrêtes de lutter.. d’me repousser inlassablement. j’ai envie qu’tu mettes fin à la torture, que tu me laisses être un peu là. pouce qui caresse inconsciemment le dos de ta main. tire dessus, brise la distance un peu plus. - tu peux rien ou tu veux rien m’offrir adler ? question dans le vent. j’savais déjà. - t’as prédis notre fin avant même d’avoir commencé. tu crois que j’ai pas peur moi ? que tu puisses toi aussi me piétiner ? poitrine se gonfle, respiration étouffée. parce que j’savais ce que c’était maintenant, de se laisser vivre. j’en connaissais les conséquences mais, j’voulais quand même qu’tu sois ce que risque j’ai envie de prendre.

des fissures de ta paroi de glace détonnent à son contact, l’barrage s’affaiblît, déclenchant un léger signal d’alerte au fond d’toi. t’aurais dû continuer ton chemin, emprunter la porte de sortie, t’inhiber de l’air frais tant désiré, qui t’rendrait ta lucidité au passage. qui chasserait ce nuage et cette réminiscence constante de cette nuit, d’ces nuits, te bouffant tout oxygène là-haut. t’aurais dû continuer à fuir. pourtant c’est dans un coin à l’abri de tous, doigts entremêlés aux siens que tu finis par te retrouver. loin de l’air frais, loin d’ta clairvoyance. ici, sous la chaleur familière de son épiderme, t’arrêtes momentanément d’lutter, l’invites à sonder ton âme une autre fois. les réponses et questions fusent, sous tes billes indescriptibles, tiraillées entre la raison et la libération de cette dite torture. Tu viens d’rompre Lena. T’enchaîner à un autre, c’n’est pas ce dont t’as besoin. la raison ça sera, l’ton adoucit, presque un murmure. Et commencer quoi que ce soit sous l’impulsion d’un manque, c’est déjà foncer droit dans un mur. tu parlais p’t’être pour toi. ce manque d’elle intensifié par votre proximité que tu réduis encore plus à néant. ta main libre qui vint se nicher dans son cou, rapproche son visage jusqu’à ce que tes lèvres restent en suspension au-dessus des siennes. vos souffles se confondent, sans s’unir. Mais.. j’peux t’accorder de quoi combler ce manque. Une autre nuit.. d’autres nuits sans promesses, sans lendemain. une proposition, une autre, sans l’oubli. pas celle qu’elle attendait mais un compromis idéal, presque idéal.

@Lena Castiglia

changent les billes, n’ont plus les mêmes éclairs. le même fond en barricade. le tissage indestructible se fracture petit à petit. offre à mon âme la douceur de tes vibrations. le passé qu’on renoue. mais reste sur mes gardes. la crainte de te voir retrouver la raison, celle qui te maintiens à flot. qui t’as poussé plusieurs fois à survivre dans le déni. dans l’oubli. juste pour rester encore un peu intact. sincérité qui perce les pupilles, j’ai envie que tu lises. que j’ai pas l’intention de t’infliger d’autres balafres. que t’es pas juste le caprice ni la lubie. drapeau blanc qui se hisse, laisse la liberté de se dévoiler un peu. d’arrêter de feindre l’indifférence. ton visage qui se rapproche, ta main qui se faufile dans le creux de mon cou. petites bulles invisibles parcourent le derme, roule des yeux avant que les paupières se ferment à moitié. inspire ton odeur, bout du nez qui frôle le tient. tendresse calme, change de toutes ces fois où la guerre a grondée. - tu comprends pas.. chuchote entre tes lippes entrouvertes, mains qui accrochent le bas de ta chemise. phalanges qui effleurent à peine la peau de ton bas ventre. - là, le manque c’est toi. confidences balancées. jetées dans ta marée. à toi de voir, si t’avais de la garder ou l’avaler. respire un grand coup, le désir qui monte. là, trop proche de tes lèvres. convoitant la saveur de tes baisers avec une sale intensité. me retourne l’estomac, creuse le ventre de rester en apnée. - j’veux pas de promesses, pas espérer de lendemain.. parce que j’ai encore besoin de panser, de fermer les plaies. parce que quand on y croit, on sombre plus violemment. te ramène un peu plus contre moi, main qui monte contre ta mâchoire. pulpeuses qui devient de leurs trajectoires, cherchent ton oreille. - j’en veux des tas d’autres, que t’ai plus aucune envie de m’oublier.. je veux être ton manque, ton désir le plus vicieux. envie d’être ce défaut dans ton système trop bien programmé. et je reviens à toi, front contre front, la main sur ta joue passe à l’arrière de ton crâne, chute sur ta nuque. - j’ai envie de t’embrasser.. j’pense qu’à ta bouche depuis la dernière fois. obsession viscérale.

le manque c’est toi, c’est elle, c’est vous. cette nuit redoutable qui avait volé une partie d’toi, une partie de ton habituel allégresse. l’humeur avait été maussade, presque désagréable, provoqué par une frustration loin d’être éteinte comme attendue. elle était, au contraire, bien au garde à vous. parée à briser l’moindre calme qui gisait encore au fond d’toi. parée à lui sauter au visage alors que votre proximité te replonge dans les mantras du passé. l’manque c’est toi. qu’tu lui aurais aussi répliqué si ton corps faible n’avait pas été hypnotisé par les susurres et les mains baladeuses. un frisson au bas de ta chemise, des frémissements auprès de ta mâchoire, envahi de sa paume, de ses lippes. l’effet escompté, tu te figes momentanément, bercé par la douce mélodie de ses enchantements. le front à front qui s’ensuit force tes billes à se diriger sur ses lèvres, t’appelant à les posséder. P’t’être que j’en ai envie aussi. ne jamais s’mouiller dans l’affirmation, l’aveu de tes faiblesses, c’était ton mot d’ordre. les gestes parlaient mieux que les mots de toute façon non ? autant s’accaparer ses lippes et entreprendre une danse d’un autre genre, celle de vos langues. d’ici quelques minutes, tu blâmerais sans doute l’alcool ou l’euphorie de la soirée, mais pour l’instant, tu fermais la porte de la raison et t’abandonnes dans sa flamme.

@Lena Castiglia