favorite crime (kennelieux)

ce soir, c'est soirée retrouvailles dans le cadre d'une réunion entre "anciens" du riot club. un pan lointain de la vie de tristan. ses années à harvard semblent loin, très loin de lui et cela inclus son départ fracassant du riot, survenu quelques mois avant qu'il ne quitte définitivement harvard, diplôme en poche. il n'est donc plus officiellement membre du riot et certains membres et ex-membres de celui-ci comptent parmi les gens dont il est incapable de se tenir dans la même pièce qu'eux sans leur sauter à la gorge pour leur faire ravaler les horreurs qu'il sait sur eux. malgré tout, il a au sein du club bon nombre de gens qu'il apprécie et il est donc fréquent qu'ils se rendent au réunion qui continuent à survenir à plusieurs mois d'intervalles, après avoir jeté un coup d'oeil à la liste des invités. il apprécie, ou tout du moins tolère, toutes les personnes rassemblées dans le restaurant/bar privatisé pour la soirée de ce soir et c'est la raison de sa présence. il a suffisamment de choses à gérer sans se rendre à des soirées avec des gens qu'il ne peut pas tolérer, il s'en passe très bien. ce soir donc pas de rencontres déplaisantes, quoique...

la soirée a démarré il y a quelques heures et tristan en a passé le plus gros avec plusieurs de ses amis longues dates qui ne suffisent ni à lui faire oublier l'absence glaçante de flynn qui se serait tenu à côté de lui en d'autres circonstances, de même que la présence de hope. hope à qui il n'a pas encore adressé la parole. hope avec laquelle il ignore comment se comporter. il pensait faire précisément ce qu'elle voulait en limitant jusqu'à leurs interactions sur meetsa et en se montrant distant, mais depuis leur conversation par messages interposés, il est d'autant plus paumé. maintenant, il lui jette des regards dérobés depuis sa table. il est un peu ailleurs, son esprit parasité. ses amis lui faussent compagnie, allant voir d'autres personnes et il se lève direction le bar, pour palier à la bière vide qu'il tiens à la main et qu'il viens de terminer.

le riot club. il aurait été un de mes plus beaux souvenir de mon passage à Harvard. au delà de ce sentiment d’appartenance comme on peut le ressentir pour les confréries, il y avait quelque chose de secret et d’excitant là bas. un peu comme les skull and bones de Yale, on se sentait unique, entouré et on savait qu’une fois sortie d’Harvard, on aurait tout un monde qui s’ouvrirait à nous, avec des connaissances et des aides illimités. c’est un peu grâce au riot club que je n’ai pas été viré de l’hôpital quand j’ai fait mon overdose. parce que mon titulaire était un ancien de la société secrète et qu’on se jure fidélité et entraide. c’est dans ce même club que j’ai rencontré des amis, qui sont à l’heure actuelle toujours présents pour moi. malheureusement, faire partie du riot club c’est aussi assisté à des soirées d’anciens et te croiser toi.  

tu as été et tu es probablement l’homme de ma vie. seulement voilà un océan nous sépare, des sentiments parfois contradictoire et souvent incompris. résultat nous voilà à notre troisième séparations.. jamais deux sans trois n’est-ce pas ? un échec encore une fois.. échec que j’ai dû mal à avaler, je pensais réellement que cette fois, c’était là bonne. me voilà donc revenue à la case départ. celle de la jeune résidente en médecine, bossant je ne sais combien d’heures par semaine, surement un nombre indécent. vivant entre sortie nocturnes, plan cul d’un soir, amitié amélioré et moment entre amis à m’occuper de mon filleule. la hope 2.0 que j’étais devenue avec toi est redevenue celle d’avant. celle qui cherche à combler la place vide de son lit mais à ignorer celle qui trou son coeur.

je suis en train de boire un verre avec un éminent professeur de physique quantique de Harvard et de Yale quand je t’aperçois dans mon champ de vision. mon sang ne fait qu’un tour et mon coeur menace à tout moment de se tirer de ma poitrine. bordel ce que tu es toujours aussi beau. je me mets des claques mentales pour arrêter de penser à ça. je décide donc d’aller jusqu’au bar pour reprendre un verre sans me rendre compte que la personne que je bouscule sans le vouloir  c’est .. toi.  merde.. pardon que je dis à ton encontre, accrochant tout à coup mon regard au tien alors que ma main s'st machinalement posée sur ton bras. ah.

il cesse de jeter des oeillades à hope, se forçant à se focaliser sur le jeune homme derrière le comptoir auquel il demande une nouvelle bière tout en lui laissant le cadavre vide celle qu'il viens de terminer. pendant que l'employé s'occupe de lui, ses pensées s'égarent, retournant vers hope. il ne compte pas s'éterniser beaucoup plus longtemps ici. il ne pensait pas que ce serait aussi pénible, aussi compliqué, de se trouver au même endroit qu'elle. non pas qu'il se soit figuré un seul instant que ça puisse être facile. ça fait des années que rien ne peut plus qualifié de facile concernant hope et lui. même quand ils sont heureux, même quand tout va bien, le sentiment de marcher sur un tapis velouté dissimulant des morceaux de verre brisé ne le lâche pas. il l'aime, il l'aimera toujours. elle est en lui en dépit de ses efforts pour la chasser et il ignore s'il saura un jour trouvé les clefs pour la déloger. le temps. la distance. il veut croire que ça viendra, qu'il doit se montrer patient. il essaie de se réconforter avec cette idée, mais ça n'a jamais pris. car une vie sans elle ne le réconforte pa, loin de là. il ravale un soupire alors qu'elle nouvelle bière est poussée vers lui. il se fend d'un sourire poli, ou du moins quelque chose s'en approchant, son humeur soudain plombée par cet instant de creux. faut qu'il se joigne de nouveau à une discussion, qu'il se divertisse. il referme ses longs doigts sur sa bière décapsulée au préalable et la porte à ses lèvres, descendant une longue gorgée. il n'a pas trop bu encore, mais il peut se laisser un peu aller s'il le souhaite. il a fait ce qui faut pour ça, ne prenant même pas la peine de venir en voiture en prévision du déroulement de cette soirée. il montera sagement dans un taxi au moment de partir. c'est la meilleure chose à faire, au moins une bonne décision facile dans sa vie. sa boisson récupérée, il se détourne du barman, prêt à se tourner vers les autres pour retrouver ses amis, mais il se fait brusquement percuté. par un miracle quelconque il parviens à éviter d'arroser de bière hope, qui viens de lui rentrer dedans. leurs regards s'accrochent l'un à l'autre et elle a posé une main sur son bras, geste qui lui fait l'effet d'une brulure. pas une brulure désagréable. juste une sensation forte, comme un shot d'adrénaline. merde.. pardon un ange passe. il attend qu'elle le lâche. y a pas de mal. sa voix un peu froide, lourde. c'est pas intentionnel, il est pas en colère. il cherche à se protéger et à la protéger aussi faisant. il veut pas non plus qu'elle le prenne mal alors il essaie de se déraidir un peu. il tente même de sourire, même si c'est moins un sourire qu'un effort pour relever un peu le coin de ses lèvres. remercie mes réflexes, grâce à eux t'es toujours au sec. tentative pour alléger l'atmosphère. suffisant ? non. rien ne suffira jamais, les mots n'ont pas un pouvoir aussi grand.

à l'instant où mon regard se pose sur toi, mon coeur rate un battement. une douleur invisible qui martèle ma poitrine, serre mon palpitant dans un étau de métal froid. j'ai envie de hurler, de te parler et de fuir aussi. si tu savais les efforts que j'ai du faire pour essayer de t'oublier. force est de constater qu'il suffit que je vois ton visage à nouveau pour réussir à balayer des semaines de thérapie, de beuverie et de réveils dans le lit d'inconnus. parce que oui, c'est comme ça que j'ai tenter de guérir. chacun ses pratiques. c'est toujours mieux que de replonger dans mes mauvaises habitudes. je tiens bon, grace à la famille que je me suis choisis. mais c'est dur, ça fait un mal de chien.


je me dirige vers le bar en me disant que je ferais mieux de boire pour oublier. ou alors un dernier verre pour la route et ensuite je rentre. sauf que je fonce dans quelqu'un et je m'excuse dans la seconde... jusqu'à ce que mes yeux se posent sur toi. à ce moment là, j'ai le myocarde qui m'inflige une atroce douleur. le coeur au bord des lèvres, les mains qui se mettent à trembler. ta présence me chamboule, elle me retourne et me perturbe. soudain je me rends compte que ma main est toujours accrochée à ton avant bras et je te lâche immédiatement. ta voix, elle me brise de coeur. elle est froide, distante et elle m'avait presque manqué. je souris, mais pas vraiment de bon coeur. c'est forcé et d'une tristesse sans nom. ouais.. merci je n'y arrive pas. c'est trop dur. je voudrais retrouver ma carapace, pouvoir me blottir dedans et ne rien ressentir pour toi. je voudrais que ça ne me touche pas, que ça ne m'atteigne pas mais malheureusement ce n'est pas le cas. encore quelques secondes et j'ai peur d'avoir les larmes aux yeux. je... mh... je vais.. je vais y aller bonne soirée Tristan j'ai l'air complètement dépassé. te parler par message c'est une chose, mais te parler en face à face, te voir et pouvoir te toucher. je crois que c'est trop tôt, c'est trop pour moi.

instant qui s'étire, leurs regards qui se télescopent. il lui trouve l'air, perdue, désemparée. son estomac à lui qui se leste de plomb et ce poids qui s'alourdit encore quand elle déloge sa main de son bras. une sensation de froid, un soupire qui enfle dans sa gorge. c'est sa faute. c'est sa faute. ça tournoie dans sa tête alors qu'il force à plus de douceur, plus de tendresse, moins de raideur. son coeur qui enfle douloureusement d'affection. car il a de l'affection pour elle, toujours. plus que de l'affection. bien plus que de l'affection. et il aimerait qu'il en soit autrement et il lit dans ses yeux à elle que si c'était aussi simple, elle le souhaiterait aussi. pouvoir effacer leurs sentiments respectifs, repartir à zéro sans le poids de l'autre. ils se sont dit sur meetsa qu'ils n'ont pas de regret, que ce qu'ils ont vécu de positif vaut bien le négatif, mais est-ce que c'est vraiment le cas ? est-ce que les hauts valent vraiment les bras ? ça fait un mal de chien. il lui fait un mal de chien. ouais.. merci l'envie quasi irrésistible de l'attirer à lui, de l'enlacer, de caler sa tête dans son épaule, de lui murmurer en boucle d'excuses. mais quel bien ça lui ferait ? quel bien ça leur ferait ? ils n'en finissent pas de se blesser. le sourire qu'il essayait d'arborer qui s'effondre, le coin de ses lèvres qui tombe en piquet. il se sent impuissant. je... mh... je vais.. je vais y aller bonne soirée tristan il déteste la voir ainsi, l'air presque hantée, hantée par lui. si c'était aussi simple, il disparaîtrait. il ne veut pas représenter un poids pareil dans sa vie. hope.. son nom comme une brulure sur ses lèvres, et il secoue légèrement la tête, son visage réduit à un masque de tristesse. je suis désolé excuse enfin prononcée à voix haute, non par message interposé. mais ça suffit pas. il pourrait s'excuser mille fois que ça ne changerait rien à la situation et à son caractère intolérable.

je me sens mal et si bien à la fois. ton visage et la profondeur de ton regard me rappelle tout ce qu'on a traversé ensemble. ça me rappelle en boucle la douleur que j'ai ressenti quand on s'est encore séparé. quand on s'est rendu compte qu'on se faisait plus de mal que de bien. et la frustration qui m'a rongé de l'intérieur, parce que cette fois c'était pas moi Tristan, c'était pas ma faute. j'étais prête à emménager avec toi, j'imaginais qu'un jour on se remarierait pour de bon. je me voyais passer ma vie avec toi. et t'as tout gâché en m'en demandant trop, trop vite. et surtout en te reposant à ce point sur moi. mais malgré tout ça, ce même regard, ce sourire, cette odeur bon sang.. elle me renvoie à la gueule tout ce que je ressens pour toi et à quel point tu m'as comblé de bonheur. parce que j'ai été heureuse avec toi, chaque matin où je me suis réveillée à tes côtés, à chaque regard que tu as posé sur moi, tes mains sur ma peau, ta bouche contre la mienne. je secoue la tête pour chasser cette image de ma tête. et quand tu prononces mon prénoms, un frisson me parcours dans tout le corps. il est visible ce frisson, il est presque palpable. non je.. et rapidement je sens les larmes me monter aux yeux. quand tu t'excuses c'est comme si les éléments se déchainaient en moi. ma main vient se poser sur ton torse, à moitié pour te repousser et en même temps pour avoir un contact physique. et plus les secondes passent et plus la raison est entièrement physique : j'ai besoin de te toucher. prononce pas mon nom comme ça s'il te plait parce que je suis fatiguée, usée, que je suis triste mais surtout parce que je t'aime toujours.

non je.. son prénom sur ses lèvres et il n'en faut pas plus. sous ses yeux, ceux de hope s'embuent, vision qui lui donne un nouvel uppercut au coeur. son bras qui se lève presque dans un réflexe, pour chasser de son pouce les premières larmes avant qu'elles ne perlent, mais il s'en retiens. son bras libre reste le long de son corps. il a perdu le droit de la consoler et quand bien même il n'aurait pas l'assurance qu'elle le repoussera s'il la touche, il sait qu'il n'y a rien à faire pour réparer en cet instant. elle est à fleur de peau. elle a l'air carrément à deux doigts de l'effondrement. il fronce les sourcils, ses yeux bleus réduits à un océan d'inquiétude bordée d'affection. et il sait que ça ne l'aide pas, qu'il se montre doux, impliqué. quel droit a-t'il de se montrer si bon tout à coup, après avoir été si brutal, si impactant et dur lors de leur rupture. il était en morceaux à l'époque, ouais, mais ça n'excuse pas tout, loin de là. malgré tout il s'excuse. des mots au pouvoir bien faible, et qu'elle rejette. elle pose sa main sur son torse et lui qui bougeait pas des masses déjà se fige, continuant à lui couver du regard, les lèvres scellées. c'est mieux s'il se tait. il n'a pas envie de la faire pleurer. prononce pas mon nom comme ça s'il te plait sa main toujours sur son torse et il s'attend à moitié à ce qu'elle le repousse faiblement, puis plus fort. il préférerait ça. se prendre sa colère à la face, plutôt que son chagrin, que ses larmes. mais sa main reste en place et les secondes s'égrènent sans qu'il sache que dire, il baisse les yeux sur les doigts qu'elle pose encore sur lui avant de relever sur elle un regard désolé qui réclame d'elle qu'elle lui dise ce qu'elle veut qu'il fasse. ouvrir la bouche ? garder le silence ? rester ? se barrer ? il est paumé et il ne veut pas causer encore plus de casse. mais les secondes s'écoulent encore et le silence le pique, l'entaille. qu'est-ce que je dois faire ? qu'il lâche à voix basse alors que l'émotion pulse et culmine. si seulement ça pouvait ne pas faire si mal.

ta présence me prends aux tripes. elles me fait autant de bien qu'elle ne me consume de l'intérieur. je voudrais partir d'ici, m'enfuir et ne plus jamais voir ton visage. d'un autre côté, j'ai une envie presque viscéral d'établir un contact physique avec toi, te toucher, te sentir près de moi.. t'embrasser même. je secoue la tête, je refuse d'imaginer ça et même d'en avoir envie. pourtant dès que je te vois, j'ai tout les souvenirs qui remontent dans ma tête. de cette fois où on a marché au bord de la plage sous la pluie pour finir par capituler et s'embrasser totalement trempé. ou alors toutes ces nuits où je me réveillais en sueur, les angoisses qui prenaient le dessus, toi t'étais là, endormis et je savais que je pouvais me blottir dans tes bras. et à chaque fois que tu m'as serré dans tes bras, je me suis sentie mieux. et je voudrais que tu m'aides à aller mieux. je baisse la tête, souffle un coup avant de sécher rapidement mes larmes du bout de mes doigts. j'ai pas envie de continuer d'être triste. j'ai pas non plus envie de reprendre ma carapace de colère, de te hurler dessus, de jouer avec toi, de te faire du mal pour me sentir mieux. rien de tout ça ne marche de toute manière. alors je secoue la tête une nouvelle fois, plante mon regard dans le tien, dans un silence de plomb, même si on peut entendre les gens rire derrière nous. embrasse moi.. que je laisse échapper de ma bouche. j'ai rien contrôlé, j'ai pas réfléchir, je me suis juste laissé happer par la première envie qui me bouffait. parce que j'ai beau te hair, avoir mal, ne plus avoir d'espoir en nous ou au contraire, penser qu'un jour nos chemins se re croiseront, à cet instant présent, j'ai envie de te sentir plus proche de moi.

il la regarde secouer la tête, comme en lutte avec elle-même. il connaît, ça lui parle. il mène un combat lui aussi, un combat qui lui noue le ventre, qui l'écartèle. malgré lui il peut pas s'empêcher de faire la comparaison entre la relation qui l'unit à hope et l'histoire d'amour de ses parents. est-ce que c'est aussi ce que ressens sa mère ? la conviction qu'elle ne fait pas le bon choix, qu'elle n'aime pas la bonne personne pour elle, mais l'incapacité de se détourner, de lutter ? ça sonne pas comme quelque chose de beau. ce n'est pas un bon sentiment d'aimer quelqu'un de cette façon. l'amour n'est pas toujours la solution, c'est parfois rien de moins qu'un problème qui vous consume et pas de la bonne façon. il ne veut pas de ça. de cette addiction, de cette dépendance et il ne veut vraiment pas de ça pour hope non plus. il la regarde baisser la tête, écraser ses larmes. il n'arrive pas à la lâcher des yeux, à tourner la tête. il est happé, totalement englué en elle. combien de temps faudra-t'il pour que ça devienne plus facile, ou tout du moins moins insoutenable ? il a l'impression d'être à la lutte depuis une éternité. et y a cette foutue voix dans sa tête, qui lui chuchote en boucle que ça peut pas être mal de l'aimer et que peut-être que deux personnes incapables de s'éloigner sont peut-être destinées à être ensemble, tout bêtement. il continue à couver hope de son regard très bleu, attendant une réaction, un mot, un geste. il sait pas ce qu'il attend d'elle, ce qu'elle attend de lui. il n'a plus l'impression de savoir avec certitude quoi que ce soit, son monde mis sans dessus-dessous. à nouveau elle secoue la tête et il serre les dents, sa main serrée autour de la bouteille de bière qu'il tiens toujours, la pression de ses doigts si forte que ça en deviens presque alarmant. manquerait plus qu'elle explose entre ses doigts, qu'il finisse la nuit avec une main en sang. hope relève la tête, accroche de nouveau son regard au sien et il est cloué sur place, à sa merci. embrasse moi.. un râle qui lui échappe, gémissement entre ses lèvres. p*tain, hope. son regard à lui tombe sur ses lèvres à elle. tout son corps réagit à sa demande déraisonnable, brulant d'y accéder. une drogue. il est drogué à elle, drogué à ses lèvres, drogué à tout ce qu'elle est. ça n'a rien de romantique, de tendre, de magnifique. ce n'est pas un foutu conte de fées. c'est un poison et ils ne doivent pas y succomber. t'en as pas vraiment envie qu'il lâche, au supplice, son regard et son langage corporel laissant aucun doute sur combien ça lui plairait, merde, de craquer. de l'embrasser. mais ça ne paraît pas bien et quand une chose ne paraît pas bien, c'est souvent qu'elle l'est, non?

j'ai mal Tristan. mal de ton absence, mal de ton incompréhension et en même temps je te veux toujours. je t'ai dans la peau, comme un tatouage indélébile et invisible qui couvre mon corps tout entier. il réagit à chacun de tes gestes, de tes caresses, il lit le langage de ton corps. il t'appartient toujours un peu et c'est ce qui me fait peur. j'ai peur de ne jamais réussir à tourner la page, à passer à autre chose et à refaire ma vie. imagine que je reste bloquée sur le bord de la route pendant que toi tu continues d'avancer ? parce qu'on va pas se mentir, toi et moi c'est surtout un problème de timing, rien à voir avec les sentiments. parce qu'on s'aime, je le sais. je vois bien comment tu agis. tu voudrais créer un contact avec moi mais tu n'oses pas, t'as peur que ça nous fasse plus de mal qu'autre chose, pourtant je sais que t'en as quand même envie. je vois que tu hésites à me prendre dans tes bras, que tu voudrais sécher mes larmes. et je ne t'en veux pas, je te comprends. je suis juste plus faible que toi, alors je n'arrive pas à ne pas te tendre une main pour que tu la saisisse. alors les mots sortent de ma bouche et je te dis que j'ai envie que tu m'embrasses. ça sort tout seul, ça me fait du bien. c'est comme une évidence, comme une normalité. et pourtant y a une petite voix en moi qui gronde, elle me dit que c'est nul de faire ça, que c'est prendre le risque de se faire du mal, tu pourrais me repousser, tu pourrais avoir rencontrer quelqu'un d'autre. imagine toi et Danielle, de nouveau ensemble pour élever Lisa ? non je ne veux pas penser à ça. je refuse. les mots soufflés, ton air si triste à leur prononciation. j'aurais dû m'en douter. putain mais t'es vraiment insupportable. tu peux pas t'en empêcher hein. je mets mon coeur sur la table, j'ose dire ce que je veux et toi tu me sors que j'en ai pas vraiment envie ? mais va te faire foutre que je dis en serrant les dents. moi au moins j'ose le dire mes yeux qui fusillent les tiens. parce que je sais que toi aussi sauf que tu n'oses pas le dire.